
Le contrat de prestation de services entre une holding et ses filiales
Léna Cazenave
La holding familiale séduit de plus en plus d’entrepreneurs qui souhaitent structurer leur patrimoine et transmettre leur entreprise dans un cadre sécurisé. Cette forme de société offre à la fois souplesse de gestion, avantages fiscaux et vision à long terme.
Encore faut-il bien comprendre son fonctionnement et ses spécificités. Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Une holding est une société dont l’activité principale est de posséder des participations dans d’autres entreprises. Elle constitue une structure de contrôle, permettant de regrouper plusieurs sociétés sous une même entité.
📝 À noter : cette organisation facilite la gestion d’un groupe de sociétés.
La société holding peut être utilisée :
Elle est souvent mise en place pour structurer un groupe de sociétés ou organiser une transmission familiale. Il existe différents types de holdings selon leur rôle :
Une holding familiale est une société créée pour regrouper les parts ou les actions détenues par les membres d’une même famille dans une ou plusieurs entreprises. Elle permet d’organiser la gestion commune du patrimoine familial.
⚠️ Attention : les associés ou actionnaires sont exclusivement issus du cercle familial. Cette structure facilite la transmission d’entreprise entre générations.
La holding familiale peut être :
Elle sert souvent à sécuriser l’unité du patrimoine familial.
Créer une holding familiale présente de nombreux avantages, et quelques inconvénients.
Mettre en place une holding familiale permet à une famille de structurer et de piloter ensemble un patrimoine professionnel ou financier. Cette forme de société offre de nombreux avantages :
La holding familiale agit comme une entité centrale qui regroupe les parts sociales ou les actions détenues dans plusieurs entreprises. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble sur les activités du groupe.
Elle facilite aussi :
La gestion devient plus claire, notamment lorsqu’un membre est désigné pour assurer la direction de la holding. C’est un moyen efficace de garder le contrôle de l’activité dans le cercle familial, tout en évitant les conflits de gouvernance.
La holding familiale permet d’accéder à deux dispositifs fiscaux avantageux :
Si la holding détient au moins 95 % des parts de ses filiales, elle peut opter pour l’intégration fiscale. Ce régime permet de regrouper les résultats fiscaux de toutes les sociétés du groupe.
Les bénéfices d’une société peuvent alors compenser les pertes d’une autre, ce qui réduit fortement le montant de l’impôt global. La holding devient le seul redevable de l’impôt pour l’ensemble du groupe.
Lorsque la holding détient au moins 5 % du capital d’une filiale, elle peut bénéficier du régime mère-fille. Ce régime permet d’éviter une double imposition sur les dividendes : une partie importante des sommes versées par la filiale à la holding est exonérée d’impôt.
Seuls 5 % sont réintégrés dans le résultat imposable, au titre des frais et charges.
☝️ Bon à savoir : les deux régimes peuvent coexister si les conditions sont réunies, ce qui renforce encore l’intérêt fiscal du montage.
La holding familiale est un outil efficace pour transmettre un patrimoine professionnel à ses enfants ou à d’autres membres de la famille. Elle permet d’organiser cette transmission de manière souple et progressive.
Grâce à ce montage, il devient possible de réduire le montant des droits à payer au moment de la succession ou de la donation, sous certaines conditions légales.
Elle permet aussi d’anticiper les situations dans lesquelles tous les héritiers ne souhaitent pas poursuivre l’activité. Ceux qui le désirent peuvent céder leurs parts :
Cela garantit une transmission équilibrée et préserve la continuité du projet entrepreneurial.
Au-delà des aspects techniques, la holding familiale renforce la cohésion autour d’un projet d’entreprise partagé. Elle favorise le dialogue intergénérationnel et donne un cadre aux échanges familiaux.
C’est un levier pour :
Créer une holding familiale présente de nombreux avantages, mais ce type de structure comporte aussi quelques inconvénients qu’il vaut mieux connaître avant de se lancer :
Mettre en place une holding familiale nécessite la création d’une société supplémentaire. Cela implique donc :
La structure demande aussi une gestion rigoureuse, avec des obligations déclaratives spécifiques. Pour une petite entreprise familiale, ces charges peuvent représenter un frein réel à la mise en place de ce type de montage.
En créant une société au sommet d’un groupe familial, on introduit une couche supplémentaire dans la gestion des activités. Cela demande :
Si les membres de la famille ne partagent pas les mêmes objectifs ou la même vision, le fonctionnement de la holding peut s’en trouver fragilisé.
La holding familiale, comme toute société, est soumise à des règles précises en matière :
Les décisions importantes doivent souvent être formalisées par écrit (assemblées générales, conventions intra-groupe, etc.). La moindre erreur ou négligence peut avoir des conséquences juridiques ou fiscales.
Il est donc essentiel de se faire accompagner, ce qui renforce encore le besoin de compétences externes et le coût de gestion.
Les régimes d’intégration fiscale ou mère-fille offrent des optimisations intéressantes. Mais ils sont encadrés par des critères stricts. Par exemple, un seuil de détention précis doit être respecté (95 % pour l’intégration fiscale, 5 % pour le régime mère-fille).
Toute modification dans la structure du capital ou dans les relations entre les sociétés peut remettre en cause ces avantages. Il faut donc suivre attentivement les obligations liées à ces dispositifs pour éviter les redressements.
Quand les décisions de gestion touchent au patrimoine ou aux parts sociales, des conflits peuvent émerger entre membres de la famille. La présence d’intérêts divergents ou d’attentes différentes peut générer des tensions durables.
La holding impose une certaine discipline collective qui ne correspond pas toujours à la réalité familiale. Un désaccord mal géré peut compromettre l’équilibre du groupe.
Créer une holding familiale sans réflexion stratégique peut aboutir à une structure vide de sens ou peu efficace. Si la holding n’a pas de rôle actif (gestion, animation, services…), ou si elle ne s’intègre pas dans un vrai projet patrimonial, elle devient une contrainte plus qu’un levier.
Il ne suffit pas de créer une holding pour en tirer automatiquement des bénéfices. Le montage doit répondre à des objectifs précis et être suivi dans la durée.
Plusieurs formes sociales sont possibles pour une holding familiale :
La SAS est souvent privilégiée pour les holdings en raison de sa grande souplesse. Elle permet d’adapter librement les statuts en fonction des besoins de la famille. Le fonctionnement est allégé :
Le président de la SAS, souvent un membre de la famille, relève du régime général de la sécurité sociale, ce qui évite l'affiliation au régime des indépendants.
Côté fiscalité, la SAS est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), avec possibilité d’opter temporairement pour l’impôt sur le revenu sous conditions. Ce statut convient bien aux montages complexes ou lorsque les associés souhaitent attirer des investisseurs dans le temps.
En revanche, la rédaction des statuts demande rigueur et accompagnement, car c’est elle qui encadre la gouvernance.
La SARL est une forme plus encadrée que la SAS, avec des règles de fonctionnement précises. Elle est bien adaptée aux projets familiaux avec peu d’associés, et fonctionne sur le principe de la majorité en parts sociales.
Le gérant, souvent un membre de la famille, peut relever du régime des travailleurs indépendants, ce qui impacte sa couverture sociale.
La SARL est soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés, mais peut aussi opter pour l’impôt sur le revenu si elle remplit certaines conditions (notamment si elle est constituée uniquement de membres d’une même famille).
Ce statut est rassurant pour des profils qui souhaitent un cadre juridique clair, mais offre moins de liberté que la SAS dans la rédaction des statuts. Elle peut être pertinente pour un petit groupe familial qui privilégie la simplicité et le contrôle.
La SCI peut être utilisée si la holding détient principalement des biens immobiliers ou si elle a pour vocation de gérer le patrimoine immobilier familial. Elle ne peut pas avoir une activité commerciale, ce qui limite son usage à certains types de holdings.
La fiscalité est flexible : la SCI est en principe imposée à l’impôt sur le revenu, avec possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés. Elle permet une grande liberté dans la gestion des parts et facilite la transmission du patrimoine entre générations.
L’inconvénient principal est l’étendue de la responsabilité des associés, qui peuvent être tenus indéfiniment sur leurs biens personnels pour les dettes sociales.
C’est un bon choix lorsque la holding familiale vise surtout à gérer un patrimoine immobilier transmis de génération en génération.
La SA est rarement utilisée pour les holdings familiales en raison de sa lourdeur administrative. Elle impose un capital social minimum de 37.000 € et une structure rigide avec un conseil d’administration ou un directoire.
Ce statut est adapté aux grands groupes qui envisagent une introduction en bourse ou des levées de fonds importantes. La fiscalité suit les règles de l’impôt sur les sociétés.
Le formalisme important et le coût de fonctionnement élevé en font une option peu compatible avec des structures familiales de taille moyenne.
Ce statut est rarement utilisé dans un cadre familial, car il engage la responsabilité solidaire et illimitée des associés. Chaque membre est donc responsable des dettes de la société sur l’ensemble de son patrimoine personnel.
La SNC est en principe soumise à l’impôt sur le revenu, mais peut opter pour l’impôt sur les sociétés. Elle offre une grande liberté contractuelle, mais son niveau de risque élevé rend ce choix délicat.
Elle est généralement déconseillée pour une holding familiale, sauf dans des cas très spécifiques ou patrimoniaux bien maîtrisés.
Créer une holding familiale demande de suivre plusieurs étapes précises :
💡 Astuce : créer une holding familiale d’investissement peut vite devenir un casse-tête administratif… Avec Legalstart, vous êtes accompagné de A à Z : choix du statut, rédaction des statuts, formalités d’immatriculation et dépôt du capital. Gagnez du temps et sécurisez votre projet en confiant vos démarches à des experts.
La holding n’est pas une forme juridique en elle-même. Il faut donc choisir entre plusieurs statuts existants : SAS, SARL, SA, SCI... Le choix dépend :
Par exemple, une SAS offre plus de liberté dans les statuts tandis qu'une SARL est plus encadrée.
Les statuts sont un document essentiel qui fixe le cadre juridique de la holding. Ils définissent :
Celui-ci doit être rédigé de manière large pour inclure;
la gestion financière, juridique et administrative du groupe.
📌 À retenir : la rédaction doit être rigoureuse pour éviter toute ambiguïté ou difficulté ultérieure.
Le capital social doit être versé sur un compte ouvert au nom de la société en formation, soit dans une banque, soit chez un notaire.
Il est possible de déposer une partie du capital seulement au départ (minimum 1 € pour une SAS ou une SARL), mais le montant total devra être libéré dans un délai fixé par les statuts. Pour une SA, un minimum de 37.000 € est requis dès la création.
Cette publication permet d’informer les tiers de la création imminente de la société. L’annonce doit contenir plusieurs mentions obligatoires :
Ce formalisme est indispensable pour pouvoir poursuivre les démarches.
Toutes les formalités liées à la création d’entreprise sont désormais centralisées sur le site du guichet unique, géré par l’INPI. Le dossier de création comprend :
Une fois le dossier complet transmis par le guichet unique, il est examiné par le greffe du tribunal de commerce compétent. Si tout est conforme, la société est immatriculée. Le greffe délivre alors un extrait Kbis, qui est le document officiel prouvant l’existence légale de la holding familiale.
À partir de là, la société peut fonctionner pleinement et commencer à acquérir des participations ou à gérer ses filiales.
Créer une entreprise holding permet de regrouper les participations dans plusieurs sociétés sous une seule entité. Cela facilite la gestion du groupe, optimise la fiscalité (via l’intégration fiscale ou le régime mère-fille) et offre des solutions intéressantes pour organiser une transmission patrimoniale.
Le pacte Dutreil est un dispositif fiscal qui permet de réduire fortement les droits de donation ou de succession sur les titres d’une entreprise. Il impose un engagement de conservation des parts et la poursuite de l’activité, en contrepartie d’une exonération pouvant aller jusqu’à 75 % de la valeur transmise.
Il est possible de percevoir une rémunération en tant que dirigeant de la holding, ou de recevoir des dividendes si la société réalise des bénéfices. Le choix du mode de rémunération dépend du statut juridique de la holding et des objectifs personnels ou fiscaux de l’associé.
Principales sources législatives et réglementaires :
articles L221-1 à L221-17 - Code de commerce.
Note du document :
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Léna Cazenave
Fiche mise à jour le
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