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Fiches pratiques Créer une entreprise Business plan Économie d’échelle : pourquoi et comment la mettre en œuvre ?

Économie d’échelle : pourquoi et comment la mettre en œuvre ?

Thomas Wittenmeyer - Image

Thomas Wittenmeyer

Diplômé de l'ESSEC Business School.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Les entreprises qui produisent de gros volumes de produits cherchent souvent à réaliser des économies d'échelle. L’objectif : réduire le coût unitaire en augmentant les capacités de production. Cette stratégie permet de gagner en efficacité et de renforcer la compétitivité de la société. Définition, intérêt, calculs et développement : Legalstart répond à vos interrogations sur la notion d’économie d’échelle

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’une économie d’échelle ?

Une économie d’échelle peut se fonder sur des leviers internes ou externes à l’entreprise.

Économies d’échelle : définition

Par définition, l’économie d’échelle est un concept qui désigne le fait de réduire ses coûts de production en augmentant la quantité d’éléments fabriqués. Cela signifie que le prix unitaire diminue en augmentant le volume d’éléments conçus. De fait, l’entreprise améliore le rendement et la rentabilité de sa production. 

☝️ Bon à savoir : on peut aussi parler de “zone de rendement croissant” lorsqu’une entreprise réalise des économies d’échelle. 

Plusieurs leviers permettent d’instaurer une économie d’échelle au sein d’une entreprise :

  • Les coûts de production fixes. Ils ne dépendent pas de la quantité d’éléments fabriqués. Ils doivent être réglés même si aucun produit ne sort de la chaîne de production. Cela concerne, entre autres, le montant du loyer, les abonnements (électricité, Internet) ou encore les amortissements d’une machine.
  • La négociation des tarifs. Certains fournisseurs acceptent de réduire le prix unitaire d’une marchandise lorsqu’une société achète un plus fort volume.
  • L’optimisation des processus d’une entreprise. Le fait d’améliorer et de fluidifier les étapes de fabrication permet de réduire le délai de fabrication, de limiter les pertes et de rendre les équipes plus opérationnelles. Cette optimisation est notamment possible en effectuant des investissements dans la recherche et le développement (R&D).
  • Le marketing. Le développement de campagnes de communication contribue à faire connaître une entreprise. Les bénéfices d’un investissement peuvent se répercuter sur le long terme, et contribuer à diminuer les coûts associés à la publicité et les frais déboursés par produit vendu.
  • La recherche et le développement. Elle permet d’optimiser les processus de production ou de concevoir des produits qui peuvent facilement être conçus en grande quantité.  

📝 À noter : pour désigner ces différents points, on peut aussi parler d’économie de production, d’économie d’achats, d’économie R&D ou encore d’économie marketing. 

Économies d’échelle internes et externes : quelles différences ?

Les économies d’échelles internes sont le fruit d’actions menées par une société pour réduire les coûts de production unitaire. Cela passe par une optimisation de ses processus internes ou une meilleure répartition de ses coûts fixes. 

En revanche, les économies d’échelle externes sont favorisées par des facteurs extérieurs à l’entreprise. Il peut s’agir du développement d’un marché, de progrès technologiques, ou encore d’une proximité avec d’autres professionnels évoluant dans le même secteur, facilitant la mise en commun des expertises et des dépenses, ainsi qu’une meilleure qualification des salariés.  

🛠️ En pratique : les boutiques rattachées à un centre commercial peuvent bénéficier de tarifs avantageux en matière de loyers, d’abonnements, ou encore de frais de livraisons et de sécurité. 

Pourquoi chercher à faire des économies d’échelle pour son entreprise ?

Réaliser des économies d’échelle a des avantages et des inconvénients.

Les avantages des économies d’échelle

Les avantages de l’économie d’échelle se mesurent à plusieurs niveaux :

  • Une réduction des coûts de production. L’investissement initial et les coûts fixes sont répartis sur un volume plus important de produits, diminuant de fait leur prix unitaire. La gamme de produits devient alors plus rentable pour l’entreprise.
  • Un renforcement de la compétitivité. L’entreprise est en mesure de produire et de vendre une plus grande quantité de produits, ce qui lui permet de gagner de nouvelles parts de marché. Elle peut aussi choisir de baisser le prix de vente, devenant plus abordable que les concurrents. Elle augmente ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui peut se répercuter par une augmentation des ventes.
  • Une capacité d’innovation. Les économies réalisées peuvent être réinvesties dans le secteur de la recherche et de l’innovation, pour améliorer les processus, intégrer de nouvelles technologies ou encore créer une nouvelle gamme de produits, créant ainsi un cercle de production vertueux. 

🛠️ En pratique : on retrouve notamment des exemples d’économie d’échelle importants dans les secteurs de l’automobile ou de l'aéronautique, qui nécessitent des coûts importants en matière d’équipement, d’infrastructure ou de recherche et de développement. La standardisation de la conception des pièces et l’automatisation de lignes de production font partie des leviers utilisés.

L’économie d’échelle est un réel atout pour les entreprises qui naviguent dans un secteur concurrentiel et dynamique. Elle contribue au développement des structures, sans devoir mener d’investissements supplémentaires.

Les inconvénients des économies d’échelle

Ce modèle économique rencontre cependant des limites :

  • Un risque de surproduction. L’entreprise doit évaluer la quantité susceptible d’être réellement vendue pour ne pas avoir plus de stock qu’elle n’est en mesure d’écouler.
  • L’effet de seuil. Au-delà d’un certain volume, les sociétés devront mener de nouveaux investissements pour être capable de produire plus. Cela peut concerner l’achat de nouvelles machines, de nouveaux locaux ou encore l’emploi de nouveaux salariés.
  • Le risque de la déséconomie d’échelle. La production de fort volume peut entraîner un accroissement des coûts liés à la logistique (frais de distribution qui augmentent, entre autres) ou encore aux processus de fabrication qui s’intensifient.
  • Une gestion plus complexe. À mesure que l’entreprise grandit, elle peut être amenée à développer ses équipes et ses sites de production. Cette croissance peut compliquer les chaînes de décision et alourdir la gestion logistique. 

L’entreprise doit donc trouver un équilibre dans son développement pour que ce dernier ne joue pas en sa défaveur. L’anticipation de l’accroissement devient alors essentielle.

Comment calculer les économies d’échelle ?

Il est possible d’évaluer l’économie d’échelle en observant l’évolution du coût unitaire d’un produit. L’augmentation du volume doit normalement faire baisser ce tarif. La formule à appliquer est la suivante : 

Coût de production unitaire = coût de production total / quantité de biens produits

Dans la même idée, il est possible de mesurer l’évolution du prix de revient, qui englobe aussi les coûts qui n’entrent pas directement dans les charges de production. Cela peut concerner les frais de stockage, d’entretien ou de distribution. La formule du coût de revient est celle-ci :

Coût de revient = Somme des charges directes et indirectes / Quantités produites

Les entreprises sont ensuite amenées à déterminer leur taille minimale efficiente (“minimum efficient scale” en anglais). Il s’agit du seuil de production au-delà duquel le prix unitaire d’un produit cesse de diminuer. Au-delà de ce plateau, les économies d’échelle sont très faibles, voire quasi-nulles. L’entreprise peut même basculer dans une situation de déséconomie d’échelle si la croissance de l’entreprise devient trop complexe à gérer. 

Cette taille peut être évaluée en mesurant l’évolution du coût unitaire selon le volume produit, et en identifiant le moment où ce tarif atteint son minimum. Il est aussi possible de modéliser cette taille à l’aide d’un graphique prenant la forme d’un U.  

📝 À noter : la taille minimale efficiente d’une entreprise varie selon le type d’activité.

Comment faire des économies d’échelle ?

Plusieurs leviers peuvent être activés pour générer des économies d’échelles :

  • L’optimisation des processus. Il s’agit de fluidifier les méthodes de travail en améliorant la coordination entre les étapes ou les équipes, en enlevant les actions superflues et en réduisant les points de friction.
  • L’automatisation. Certaines tâches répétitives peuvent être automatisées pour gagner en efficacité, réduire les risques d’erreur, limiter la production de déchets et diminuer les frais de main d’œuvre. Cela peut concerner aussi bien les robots industriels que les logiciels utilisés par l’entreprise.
  • La standardisation. Réduire la complexité des méthodes, des procédures ou des produits permet d’unifier et de simplifier la production.
  • La création de partenariats. La mutualisation de certains éléments (comme les réseaux de distributions, les technologies, l’outillage ou encore les véhicules) permet de réduire les coûts et de renforcer le pouvoir de négociation auprès des fournisseurs.
  • L’acquisition ou la fusion d’une autre entreprise. Cela permet de combiner les équipes, l’outillage et les sites, et donc d’augmenter la capacité de production.

FAQ

Quelles sont les six économies d’échelle ?

Le nombre de leviers qu’il est possible d’actionner pour effectuer des économies d’échelle varie selon le secteur d’activité ou la façon de les classer. On distingue généralement des économies de production, d’achat, de marketing ou encore de recherche et développement. On peut aussi évoquer l’économie de réseau ou bien l’économie commerciale, selon l’environnement de l’entreprise.  

Quelle est la différence entre l'économie d'échelle et l'effet d'expérience ?

Il s’agit de deux notions distinctes. L’économie d’échelle désigne le fait de réduire le prix unitaire d’un produit en augmentant son volume de production. De son côté, l’effet d’expérience constate que le coût de production unitaire vient augmenter de X % à chaque fois que la production cumulée double.

Qu’est-ce qu’une taille critique ?

Le terme de taille critique désigne le seuil au-delà duquel une entreprise pense pouvoir augmenter sa rentabilité et sa compétitivité. En dessous de ce palier, la société n’est pas viable. C’est donc un facteur clé, suivi de près par les entreprises qui démarrent et celles qui rencontrent des difficultés financières.  

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