Devenir plombier : formations, démarches, salaire
Comment ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Un menuisier est un professionnel chargé de la conception et de la fabrication de fenêtres, de portes, de placards ou encore de parquets. S’il travaille principalement le bois, il peut également être amené à utiliser de l’aluminium, du PVC ou des matériaux composites. Vous souhaitez ouvrir votre propre entreprise de menuiserie ? Formations, statut juridique, assurance, budget à anticiper et étapes pour monter votre structure, Legalstart fait le point pour vous aider à réaliser votre projet.
Mini-Sommaire
Quelle formation pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
La menuiserie est un secteur réglementé. Le professionnel doit donc disposer de l’expérience ou de la qualification nécessaire pour exercer son métier.
Plusieurs formations existent pour devenir menuisier :
- CAP menuisier installateur, fabricant de menuiserie et agencement, menuisier en sièges, ou menuisier aluminium-verre.
- BTS agencement de l’environnement architectural, ou développement et réalisation bois.
- Bac professionnel technicien menuisier-agenceur, technicien constructeur bois, technicien de fabrication de bois et matériaux associés, ou de menuiserie aluminium-verre.
- TP menuisier agenceur.
Le menuisier peut également justifier 3 ans d’expérience dans l’exercice de cette profession. Il peut alors obtenir une attestation de qualification professionnelle auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).
☝️ Bon à savoir : le suivi d’un stage de préparation à l’installation n’est à présent plus obligatoire. Il demeure toutefois conseillé pour se former en gestion d’entreprise.
Outre ses compétences métiers, il est fortement recommandé de disposer des qualités suivantes pour ouvrir une entreprise de menuiserie :
- Savoir réaliser des devis. Le menuisier est amené à chiffrer de nombreux chantiers. Ses devis doivent être personnalisés, et s’adapter à chaque situation.
- Disposer de solides connaissances en vente. Un entrepreneur en menuiserie doit être avenant et savoir vendre son expertise pour se différencier de ses concurrents et attirer la confiance de ses clients.
- Avoir un bon sens de l’organisation et de la planification. Le menuisier doit pouvoir anticiper et programmer correctement ses chantiers pour éviter tout risque de retard ou de creux d’activité.
- Gérer les équipes. Si l’entrepreneur emploie des salariés, il doit disposer de bonnes compétences en management, en planification, et en gestion administrative.
Quel statut juridique pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Un menuisier peut ouvrir une auto-entreprise ou une société.
Ouvrir une entreprise de menuiserie en micro-entreprise
L’auto-entreprise est un statut juridique simple, qui permet à l’entrepreneur de travailler en solo. Avec ce statut, son chiffre d’affaires est limité à :
- 77.700 euros pour ses prestations ;
- 188.700 euros s’il vend également des fournitures.
Ses obligations comptables sont simplifiées. Il est ainsi tenu de :
- Déclarer son chiffre d’affaires à l’URSSAF tous les mois ou tous les trimestres.
- Tenir un livre de recettes, voire un registre des achats.
- Disposer d’un compte bancaire dédié à son activité si son chiffre d’affaires dépasse 10.000 euros annuels.
Ouvrir une entreprise de menuiserie en société
Dans le monde de la menuiserie, deux statuts sont privilégiés par les professionnels :
- L’EURL si le menuisier désire rester seul.
- La SARL s’il préfère s’associer avec d’autres professionnels.
Ces deux statuts protègent le patrimoine professionnel du menuisier. En outre, aucun capital social minimum n’est requis. Il est cependant conseillé d’apporter 1.000 euros si possible, afin de renforcer la confiance d’éventuels partenaires financiers.
Le régime social diffère cependant entre ces deux statuts :
- Le menuisier est affilié au régime social des Travailleurs Non-Salariés (TNS) en EURL, ou en tant que gérant majoritaire de SARL
- Le menuisier est soumis au régime social du dirigeant assimilé salarié en tant que gérant minoritaire ou égalitaire de SARL. La protection sociale est plus étendue avec ce statut.
Du côté de son régime fiscal, l’entreprise est soumise :
- à l’impôt sur le revenu (IR) dans le cadre de l’EURL.
- l’impôt sur les sociétés (IS) pour la SARL.
📝 À noter : il est possible, sous conditions, de demander à être imposé à l’IS en tant qu’EURL, ou à l’IR en tant que SARL.
Quelles sont les étapes pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Si vous désirez ouvrir votre entreprise de menuiserie, il convient de :
- réaliser une étude de marché ;
- créer un business plan ;
- sélectionner votre statut juridique ;
- choisir un local commercial ;
- procéder à des démarches complémentaires en cas de création d’une société ;
- immatriculer votre entreprise ;
- respecter la législation.
Réaliser une étude de marché
L’étude de marché constitue la première étape de toute création d’entreprise. Elle vous permet d’évaluer tout à la fois :
- Votre offre (les services que vous allez proposer).
- La demande (le profil de vos clients).
- Votre environnement (votre concurrence, les tendances actuelles du marché, la législation en place, les technologies, etc.).
- Votre stratégie commerciale (vos canaux de communication).
C’est également grâce à cette étape que vous pourrez élaborer votre prévisionnel financier. Il regroupe à la fois votre compte de résultat (sur 3 ans), votre bilan prévisionnel, votre plan de financement (sur 3 ans) et votre plan de trésorerie (sur 1 an).
Avec ces éléments, vous pourrez voir si votre projet est viable et procéder, si besoin, aux ajustements nécessaires avant d’entamer vos démarches.
Créer un business plan
Comme dans tout secteur d’activité, un business plan d’une entreprise de menuiserie est un document synthétique qui présente votre projet d’entreprise et détaille vos besoins de financement. Il est essentiel si vous devez effectuer un prêt bancaire ou si vous recherchez des investisseurs.
Ce document inclut :
- la présentation de votre entreprise et de vos services ;
- votre business model ;
- votre étude de marché synthétique ;
- votre prévisionnel financier.
Sélectionner son statut juridique
Il est possible de créer une auto-entreprise ou une société, au regard de votre projet et de votre envie ou non de vous associer. Dans la deuxième situation, il est nécessaire de rédiger vos statuts. Ce document précise les règles sociales, juridiques et fiscales de la structure. Sa rédaction peut être menée par les associées ou confiée à un professionnel du droit, comme un avocat ou un expert-comptable.
Choisir un local commercial
Votre local est un lieu où vous allez pouvoir recevoir des clients, exposer votre travail, et réaliser vos commandes. Vous pouvez le louer ou l’acheter. Dans les deux cas, il est recommandé de privilégier un lieu accessible et disposant si possible d’un parking, que vous préfériez une implantation en ville ou en périphérie urbaine.
Procéder à des démarches complémentaires en cas de création d’une société
Si vous créez une société, plusieurs autres démarches sont requises avant d’immatriculer votre entreprise. En effet, il est nécessaire de :
- Déposer votre capital social. Il inclut les apports en numéraire (sommes d’argent) et en nature (local, outillage, etc.). Il est couramment déposé sur un compte bancaire professionnel.
- Publier une annonce dans un support d’annonces légales. Les frais associés diffèrent selon le statut juridique de votre structure. Ce document est ensuite requis lors de l’immatriculation.
☝️ Bon à savoir : le dépôt du capital social est à effectuer avant la signature des statuts.
Immatriculer son entreprise
Votre entreprise doit être immatriculée au plus tard dans les 30 jours qui suivent votre début d’activité. Ce délai vaut d’ailleurs pour tous les secteurs.
Quel que soit le statut de votre entreprise, la procédure s’effectue sur le site du Guichet des formalités des entreprises (ou Guichet unique). La création est gratuite pour les auto-entrepreneurs. Les documents à fournir varient selon le statut.
À la suite de l’immatriculation de votre structure, vous obtenez les éléments essentiels suivants :
- vos numéros d’identification SIREN et SIRET ;
- votre code APE (activité principale exercée).
Respecter la législation
En tant que fabricant ou poseur de menuiseries, votre entreprise est soumise à une réglementation spécifique. Il est donc essentiel de respecter les éléments suivants :
- Travailler en conformité avec la réglementation RT 2012, relative à la performance énergétique des constructions neuves.
- Respecter la législation en matière de sécurité des travailleurs.
- Disposer d’une habilitation électrique si des opérations de nature électrique sont à réaliser sur les ouvrages de menuiserie. Cette habilitation est fournie par l’entreprise à ses employés.
- Demander une carte BTP pour les salariés.
- Délivrer une autorisation de conduite pour les employés qui utilisent des engins de chantier. Une évaluation des aptitudes est requise afin de la fournir.
- Respecter les normes de sécurité et d’accessibilité (ERP) pour recevoir du public dans votre local.
Quelles assurances pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
La réglementation de l’activité impose à tout menuisier de posséder les assurances suivantes :
- Une assurance de responsabilité civile professionnelle (RC pro). Elle est obligatoire avant de démarrer votre activité. Elle couvre tout dommage pouvant toucher vos clients ou des tiers.
- Une assurance responsabilité civile décennale si vous travaillez sur des chantiers de construction et de gros œuvre. Elle vous protège en cas de dommages touchant la solidité du bâtiment, ou qui le rendent impropre à son usage final.
En outre, si vous désirez proposer des prestations subventionnées par l’État, il est nécessaire d’obtenir le label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). Pour cela, il convient de suivre une formation auprès d’un établissement agréé.
Quel budget pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Le budget varie selon votre projet de création d’entreprise. Il peut ainsi aller de 20.000 euros à 500.000 euros selon vos besoins et la nature de votre structure.
Plusieurs investissements sont nécessaires pour lancer sereinement son activité de menuisier :
- l’achat de matériel et d’outillage professionnel ;
- l’achat d’un véhicule professionnel pour transporter son matériel et se rendre ses les chantiers ;
- le marquage publicitaire du véhicule ;
- l'acquisition ou la location d’un local professionnel, et les frais associés à son aménagement ;
- les frais comptables ;
- les assurances et les charges récurrentes (eau, électricité, téléphonie, Internet, etc.) ;
- les frais associés à la communication de votre entreprise, comme la création d’un site Internet ou un encart publicitaire dans un magazine local.
FAQ
Quel est le code APE d’une entreprise de menuiserie ?
Le code APE d’une entreprise de menuiserie bois et PVC est le 43.32A. Celui qui concerne les travaux de menuiserie métallique et de serrurerie est le 43.32B.
Comment trouver des clients en menuiserie ?
Pour se faire connaître votre entreprise, il est possible de faire appel à votre réseau et au bouche-à-oreille, de vous rendre sur des évènements professionnels locaux, de nouer des partenariats avec des architectes et des entreprises du BTP, ou encore de développer votre communication en ligne en créant un site Internet et une fiche d’entreprise Google associée.
Comment se porte le marché de la menuiserie ?
Le secteur de la menuiserie demeure l’un des plus importants du secteur de la construction. Il continue de recruter, bien qu’il soit soumis aux fluctuations du coût des matières premières. Certains domaines connaissent un essor particulier, comme celui de la personnalisation sur-mesure et de la menuiserie écologique et durable.
Principales sources législatives et réglementaires :
- Convention collective nationale des menuiseries, charpentes et constructions industrialisées et portes-planes du 19 janvier 2017
- Convention collective nationale des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment visées par le décret du 1er mars 1962 du 8 octobre 1990
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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