À quoi sert le compte 675 en comptabilité ?

Le compte 675 “Valeur comptable des éléments d’actif cédés” est un poste qui permet d’enregistrer la valeur nette comptable des immobilisations lors de leur cession. Il intervient directement dans le calcul des plus ou moins-values, avec des conséquences fiscales importantes. 

Bien maîtriser son usage permet d’éviter des erreurs et de fiabiliser vos comptes. Legalstart vous aide à y voir plus clair sur le compte 675.  

Qu’est-ce que le compte 675 en comptabilité ?

Le compte 675 “Valeur comptable des éléments d’actif cédés” sert à enregistrer la valeur nette comptable (VNC) d’un bien immobilisé au moment où il sort du patrimoine de l’entreprise, que ce soit lors d’une vente, d’un don ou d’une mise au rebut. 

Cette VNC correspond au prix d’achat d’origine diminué des amortissements et des éventuelles dépréciations déjà comptabilisées. 

En parallèle, le prix de vente éventuel est comptabilisé en 775, ce qui permet ensuite de constater le gain ou la perte réalisée sur la cession (en comparant 775 et 675). 

Par exemple, si une machine achetée 10.000 € et amortie à hauteur de 7.000 € est revendue 4.000 € HT, la VNC de 3.000 € est passée au débit du 675, et les 4.000 € en 775. Le résultat exceptionnel est alors de +1.000 €. 

Quand faut-il utiliser le compte 675 ?

Vous utilisez le compte 675 lorsque vous sortez une immobilisation de votre patrimoine, que ce soit lors d’une vente (matériel, bâtiment, véhicule…), d’une mise au rebut sans contrepartie, d’un échange d’actifs, d’un apport en société ou encore lors de l’expiration d’un brevet. 

En cas de mise au rebut ou de don, il n’y a pas de produit en face : seule la charge est constatée. Dans ces cas-là, pensez à annuler les amortissements (281) et à créditer le compte d’immobilisation (2xx) lors de la sortie, et à vérifier les règles de TVA selon la nature du bien concerné.

Par exemple, si vous vendez un véhicule acheté 20.000 € et amorti pour 15.000 € au prix de 8.000 € HT, vous enregistrez 5.000 € au débit du 675 et 8.000 € au crédit du 775, ce qui génère un résultat exceptionnel positif de 3.000 €.

Quelles sont les sous-comptes du compte 675 ?

Le compte 675 se décline en plusieurs sous-comptes, chacun ayant un rôle bien précis selon la nature de l’immobilisation cédée. Cette distinction permet de suivre plus finement les opérations et d’établir un résultat de cession clair et fiable. Passons-les en revue ensemble :

• 6751 - “Valeurs comptables des immobilisations incorporelles cédées” ;
• 6752 - “Valeurs comptables des immobilisations corporelles cédées” ;
• 6756 - “Valeurs comptables des immobilisations financières cédées” ;
• et 6758 - “Autres valeurs comptables des éléments d’actif cédés”.

6751 - “Valeurs comptables des immobilisations incorporelles cédées”

Ce sous-compte concerne les actifs immatériels : brevets, marques, licences, logiciels ou fonds commercial, par exemple. Lorsqu’un de ces éléments est vendu, donné ou sorti du patrimoine, on y enregistre sa valeur nette comptable. Cela reflète ce que l’actif « vaut » encore dans les livres au moment de la cession.

Par exemple, une licence achetée 15 000 € et amortie à hauteur de 12 000 € est vendue. Vous passez 3 000 € au débit du 6751 pour constater sa sortie.

Bon à savoir : même si ces actifs sont parfois difficiles à évaluer, la logique reste la même que pour les biens matériels. La VNC est toujours enregistrée en 6751, jamais le prix de vente.

6752 - “Valeurs comptables des immobilisations corporelles cédées”

Ce sous-compte sert pour les biens matériels : bâtiments, terrains, véhicules, matériel informatique ou machines. C’est probablement celui que vous utiliserez le plus souvent, car ces cessions sont fréquentes dans la vie d’une entreprise.

Par exemple, vous cédez une machine achetée 10.000 €, amortie 7.000 €, pour 5.000 € HT. La VNC (3.000 €) est enregistrée au débit du 6752, le prix de vente en 7752, et la différence fait ressortir un gain exceptionnel de 2.000 €.

6756 - “Valeurs comptables des immobilisations financières cédées”

Ce sous-compte concerne les titres et participations détenus par l’entreprise (actions, obligations, prêts immobilisés…). Lorsqu’ils sont vendus ou transférés, on y comptabilise leur valeur nette comptable.

Par exemple, vous cédez une participation inscrite à 50.000 € et ayant subi une dépréciation de 10.000 €. La valeur nette de 40.000 € est passée au débit du 6756. 

6758 - “Autres valeurs comptables des éléments d’actif cédés”

Ce sous-compte sert un peu de « fourre-tout » pour les cas spécifiques ou moins fréquents : éléments non classés ailleurs, cessions atypiques, actifs divers. On l’utilise quand la nature de l’actif ne relève pas clairement des catégories précédentes.

Par exemple, vous cédez un mobilier ancien qui n’avait jamais été immobilisé dans les sous-comptes standards. Sa valeur comptable est passée ici. 

Ces sous-comptes permettent de distinguer la nature des actifs cédés pour mieux suivre vos opérations, faciliter la lecture de vos comptes et fiabiliser le calcul des plus ou moins-values. Même si le mécanisme est toujours le même (débit du 675x pour la valeur nette comptable, crédit du 775x pour le prix de vente), la précision dans le choix du sous-compte vous évite bien des confusions au moment du bilan.

Quelles sont les implications fiscales du compte 675 ?

Le compte 675 joue un rôle important dans la fiscalité car il sert à déterminer la plus-value ou la moins-value lors de la cession d’un actif. 

Concrètement, on compare la valeur nette comptable enregistrée au débit du 675 avec le prix de vente inscrit au crédit du 775. L’écart entre ces deux montants est intégré au résultat fiscal de l’entreprise et peut être soumis à l’impôt, selon la nature de l’actif et la durée de détention. 

Par exemple, une machine vendue plus cher que sa valeur comptable génère une plus-value imposable au taux normal de l’impôt sur les sociétés. À l’inverse, une vente en dessous de la valeur nette comptable crée une moins-value qui peut, dans certains cas, être déduite. 

Certaines cessions bénéficient aussi de régimes spécifiques, comme les titres de participation ou les brevets, qui ouvrent droit à une fiscalité allégée.