
Erreur sur une fiche de paie : la solution
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Les cotisations de retraite font partie des cotisations sociales prélevées chaque mois sur le bulletin de salaire. Composées d’une part salariale et d’une part patronale, elles constituent le montant de la cotisation retraite due par chaque salarié et employeur. Legalstart décrypte pour vous la cotisation à la retraite.
Mini-Sommaire
En France, les salariés du privé cotisent à deux régimes de retraite distincts. La charge des cotisations de retraite est répartie entre le salarié et l’employeur.
Les cotisations de retraite sont réparties entre deux régimes de retraite obligatoires :
☝️ Bon à savoir : auparavant, la retraite complémentaire des non-cadres était gérée par l’Arrco et celle des cadres par l’Agirc et l’Arrco. Depuis le 1er janvier 2019, les salariés cadres et non-cadres cotisent tous au même régime complémentaire, celui de l'Agirc-Arrco. Cette fusion permet aux salariés cadres et non-cadres de cotiser sur les mêmes taux et d’obtenir les mêmes droits à la retraite.
Les cotisations sociales de retraite, calculées sur la retraite de base ou complémentaire, sont composées :
Concernant la cotisation retraite, le calcul s’opère sur différentes tranches : certaines sur l’intégralité du salaire, d’autres sur un ou plusieurs plafonds mensuels de sécurité sociale.
☝️ Bon à savoir : le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS) pour 2025 est de 3.925 euros par mois, 8 fois le PMSS équivaut à 31.400 euros.
Pour le calcul de la cotisation de la retraite de base, le montant est calculé sur la totalité de la rémunération. Cette cotisation est composée de deux parties :
Pour le calcul de la cotisation de retraite complémentaire, c’est un peu différent. Le calcul s’opère sur la tranche 1 ou la tranche 2.
Pour la retraite de base, une partie de la cotisation est calculée sur la part du salaire qui ne dépasse pas le plafond de la Sécurité sociale (3.925 euros pour le montant mensuel). Elle est visible sur le bulletin de salaire à la ligne "sécurité sociale plafonnée". Le taux de cotisation de la retraite de base plafonnée est de 15,45 % pour 2025, réparti de la façon suivante :
Exemple d’un salarié qui perçoit 5.000 euros de salaire brut. Le calcul de la retraite de base plafonnée est effectué sur la base de 3.925 euros, et non sur l'intégralité de son salaire.
📝 À noter : pour les rémunérations élevées, il y a un plafonnement des cotisations retraite complémentaire Agirc-Arrco. Au-delà de huit fois le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS), les salariés ne cotisent plus aux régimes complémentaires obligatoires. Cela signifie que pour les très hauts salaires, la part des cotisations retraite en proportion du revenu global diminue, ce qui a un impact direct sur le salaire net perçu. Cette spécificité du système de cotisation est un élément clé à prendre en compte, notamment pour les cadres supérieurs, car elle influence la structure de leur rémunération globale.
L’assiette de la cotisation de retraite complémentaire est découpée en tranches de salaire :
La répartition des cotisations dues entre le salarié et l’employeur est réglementée à hauteur de 60 % pour l’employeur et 40 % pour le salarié. Un accord collectif peut modifier cette répartition, seulement si elle est plus favorable pour les salariés.
Pour connaître le montant de la cotisation retraire, voici es taux de la cotisation retraite en 2025 pour la retraite complémentaire :
Taux de retraite complémentaire 2025 |
||
Cotisation |
Assiette |
Taux |
Complémentaire T1 |
Tranche 1 (de 0 à 3.925 €) |
7,87 % (4,72 % PP et 3,15 % PS) |
Complémentaire T2 |
Tranche 2 (de 3.925 à 31.400 €) |
21,59 % (12,95 % PP et 8,64 % PS) |
CEG T1 (contribution d’équilibre général) |
Tranche 1 (de 0 à 3.925 €) |
2,15 % (1,29 % PP et 0,86 % PS) |
CEG T2 (contribution d’équilibre général) |
Tranche 2 (de 3.925 à 31.400 €) |
2,70 % (1,62 % PP et 1,08 % PS) |
CET (contribution d’équilibre technique) |
Tranche 1 et 2 |
0,.35 % (0,21 % PP et 0,14 % PS) |
APEC (Association pour l’emploi des cadres)
|
Tranche 1 et 2 limitée à 4 fois le PMSS (15.700 €) Uniquement pour les cadres |
0,06 % (0,036 % PP et 0,024 % PS) |
Les périodes de stages de plus de deux mois peuvent permettre à un stagiaire d’acquérir des trimestres pour le calcul de sa retraite de base. Ces périodes peuvent également augmenter la durée d’assurance validée pour améliorer la retraite complémentaire. Toutefois, les stages ne permettent pas de cumuler des points de retraite complémentaire.
Le stagiaire peut valider des trimestres de deux façons :
Les apprentis quant à eux signent un contrat de travail avec l’employeur. À ce titre, leur rémunération est automatiquement soumise aux cotisations de retraite de base et complémentaire.
☝️ Bon à savoir : depuis 2014 pour les apprentis, chaque trimestre d’apprentissage est pris en compte pour la retraite. Si la rémunération de l’apprenti est insuffisante, l’État complète les cotisations nécessaires pour valider le trimestre de retraite.
Concernant la cotisation retraite et le nombre de trimestres nécessaires pour partir en retraite, cela dépend de votre date de départ et de votre âge, comme indiqué dans les articles D161-2-24 à D161-2-24-7 du Code de la sécurité sociale. Ainsi, si vous partez à la retraite avant 67 ans, vous pouvez bénéficier d’une retraite à taux plein seulement si vous avez acquis un nombre suffisant de trimestres d’assurance retraite.
La réforme des retraites de 2023 a modifié l'âge légal de départ et la durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein. L'âge légal de départ à la retraite est progressivement relevé de 62 à 64 ans. Voici les âges et durées de cotisation requis pour une retraite à taux plein, selon votre date de naissance :
Nombre de trimestres nécessaires pour partir avant 67 ans avec une retraite à taux plein |
||
Date de naissance |
Âge possible de départ en retraite |
Nombre de trimestres exigés pour une retraite à taux plein |
En 1956 ou 1957 |
62 ans |
166 trimestres (41 ans et 6 mois) |
Entre 1958 et 1960 |
62 ans |
167 trimestres (41 ans et 9 mois) |
Entre le 1er janvier et le 31 août 1961 |
62 ans |
168 trimestres (42 ans) |
Entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961 |
62 ans et 3 mois |
169 trimestres (42 ans et 3 mois) |
1962 |
62 ans et 6 mois |
169 trimestres (42 ans et 3 mois) |
1963 |
62 ans et 9 mois |
170 trimestres (42 ans et 6 mois) |
1964 |
63 ans |
171 trimestres (42 ans et 9 mois) |
1965 |
63 ans et 3 mois |
172 trimestres (43 ans) |
1966 |
63 ans et 6 mois |
172 trimestres (43 ans) |
1967 |
63 ans et 9 mois |
172 trimestres (43 ans) |
À partir de 1968 |
64 ans |
172 trimestres (43 ans) |
Si un assuré part à la retraite avant d'avoir le nombre de trimestres exigés pour sa génération, sa pension de retraite est réduite (décote). En revanche, l'âge du taux plein automatique reste fixé à 67 ans, quelle que soit la durée de cotisation.
☝️ Bon à savoir : le relevé de carrière, accessible en ligne via son compte retraite personnel sur le site Info Retraite, récapitule l'ensemble des périodes d'activité, les salaires et les cotisations retraite qui ont été validés pour la retraite de base et complémentaire. Il permet de vérifier l'exactitude des informations, d'identifier d'éventuelles périodes manquantes, et d'estimer ses futurs droits à pension. Consulter régulièrement ce document est une démarche proactive qui permet d'anticiper son départ à la retraite et d'engager, si besoin, les actions correctives nécessaires.
Cotisation retraite sur fiche de paie : comment ça apparaît ? La cotisation retraite apparaît sur la fiche de paie sur des lignes distinctes, en fonction des cotisations concernées :
Les cotisations retraite sont des prélèvements sur les revenus d'activité (salaires, revenus non-salariés) qui financent la retraite de base (Sécurité sociale) et la retraite complémentaire (Agirc-Arrco pour les salariés du privé).
La durée de cotisation pour prétendre à une retraite à taux plein avant 64 ans varie en fonction de la date de naissance. Il faut cotiser entre 41 ans et 9 mois et 43 ans.
L’âge de départ à la retraite est fixé à 64 ans.
La durée légale de préavis est fixée à 1 mois pour les salariés ayant une ancienneté d’au moins 6 mois et moins de 2 ans dans l’entreprise, et 2 mois pour les salariés ayant une ancienneté d’au moins 2 ans. Des dispositions conventionnelles peuvent prévoir des dispositions plus favorables.
La durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein varie selon votre année de naissance, allant de 167 à 172 trimestres (soit entre 41 ans et 9 mois et 43 ans), suite à la réforme des retraites de 2023.
Les cotisations sont prélevées sur votre salaire brut (part salariale) et versées par votre employeur (part patronale). Elles sont calculées sur différentes tranches de votre rémunération, en fonction du Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale (PMSS), et donnent droit à des trimestres ou des points de retraite.
Non, la cotisation aux régimes de retraite de base et complémentaire est obligatoire pour toute personne exerçant une activité professionnelle en France, qu'elle soit salariée ou non-salariée.
Note du document :
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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