
Transformer un local commercial en habitation : explications et formalités
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La contribution sur les revenus locatifs (CRL) est une taxe méconnue qui concerne pourtant de nombreux propriétaires bailleurs. Mise en place pour taxer certains revenus fonciers, elle s’applique sous conditions, notamment en fonction de l’ancienneté des immeubles. Si vous percevez des loyers issus de biens immobiliers, vous êtes peut-être concerné. Découvrez ce qu’est la CRL, qui doit la payer, son calcul et les cas d’exonération possibles.
Mini-Sommaire
La contribution sur les revenus locatifs est un prélèvement fiscal. Elle s’applique aux revenus locatifs bruts issus de la location de locaux à usage d’habitation, professionnels ou commerciaux situés dans des immeubles achevés depuis plus de 15 ans.
La contribution sur les revenus locatifs concerne uniquement les personnes morales, c’est-à-dire les sociétés, associations et organismes privés, quelle que soit leur forme juridique.
📝 À noter : les personnes physiques (particuliers), y compris les entrepreneurs individuels, ne sont pas soumises à cette contribution.
Sont redevables de la CRL les propriétaires (bailleurs) suivants :
La contribution sur les revenus locatifs s’applique uniquement si 4 conditions cumulatives sont remplies :
Le loyer annuel par local dépasse 1.830 €.
☝️ Bon à savoir : si un immeuble ancien a fait l’objet de travaux importants (agrandissements, reconstruction, etc.), il peut être requalifié en construction nouvelle. Il est alors exonéré de CRL, car cette contribution ne s'applique pas aux constructions neuves.
Pour la contribution sur les revenus locatifs, une exonération est possible dans certains cas. En effet, la CRL prévoit des exonérations qui peuvent porter sur :
Plusieurs types de loyers locatifs sont exonérés de contribution sur revenus locatifs :
Ces exonérations visent à exclure du champ d’application de la CRL les loyers modestes ou ceux perçus dans un contexte social ou public.
Certaines locations sont exonérées de la contribution sur revenus locatifs en raison de la nature des immeubles concernés. Les principaux cas d’exonération portent sur les biens suivants :
Ces exonérations visent principalement des buts sociaux, publics ou agricoles, ainsi que des logements bénéficiant de financements publics de réhabilitation.
Le calcul de la contribution sur revenus locatifs est simple, et se fait sur la base des revenus bruts fonciers perçus.
La CRL est calculée au taux de 2,5 % sur le montant des recettes nettes perçues pendant la période d’imposition.
La CRL est calculée sur les recettes nettes de location perçues pendant la période d’imposition. Ainsi, pour la CRL, la base de calcul comprend les éléments suivants :
☝️ Bon à savoir : en comptabilité d’engagement, les produits courus non encaissés doivent être exclus de l’assiette.
Les propriétaires d’immeubles soumis à la CRL doivent déclarer et payer cette contribution en fonction de leur régime d’imposition, à savoir l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR).
Pour les personnes morales passibles de l’IS, la période d’imposition correspond à l'exercice comptable. La CRL est déclarée via le formulaire n° 2065, en ligne, au choix :
Le paiement s’effectue en deux temps :
Le solde est à régler en même temps que la déclaration de solde de l’IS. C’est donc le bailleur qui calcule lui-même la CRL avec le relevé de solde d’IS n° 2572.
📝 À noter : l’acompte n’est pas dû si son montant est inférieur ou égal à 100 €.
Pour les sociétés de personnes (type SCI) dont un ou plusieurs associés sont soumis à l’IS, la période d’imposition est l’année civile. La contribution sur revenus locatifs doit être déclarée :
Là encore, la déclaration s’effectue en ligne, en mode EDI ou EFI.
Le paiement suit les mêmes principes :
Pour éviter la CRL, il faut soit que les loyers soient soumis à la TVA, soit qu’ils soient inférieurs à 1.830 € par an et par local. Il est aussi possible d’en être exonéré si les biens loués entrent dans certaines catégories : logements sociaux, immeubles appartenant à l’Etat, logements réhabilités avec subvention de l’Anah, etc. Enfin, seuls les bailleurs personnes morales sont concernés. Les personnes physiques ne sont pas assujetties.
La CRL est à la charge du bailleur. Une refacturation de la CRL au locataire n’est possible que pour les locaux commerciaux situés dans des immeubles où au moins la moitié de la surface est louée à usage d'habitation professionnel. La contribution est alors, sauf accord contraire, partagée de moitié entre le bailleur et le locataire.
Oui, la CRL est déductible des résultats imposables du bailleur, car elle constitue une charge liée à la gestion de ses revenus locatifs. Cette déduction permet de réduire la base imposable à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu.
Principales sources législatives et réglementaires :
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Transformer un local commercial en habitation : explications et formalités
Droit au bail : guide complet 2025
Le bail commercial de A à Z
Achat d’un local commercial : avantages, procédure, frais
Vente d’un fonds de commerce : délais, formalités, frais
Que faut-il savoir sur la plus-value de cession d’un fonds de commerce ?