
Transformer un local commercial en habitation : explications et formalités
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Moins connu et plus restreint que l’usufruit, le droit d’usage et d’habitation permet à son titulaire de bénéficier d’un logement sans en être propriétaire. Cette solution souple intervient notamment dans le cadre d’une donation, d’une succession ou d’une vente en viager. Intérêt, bénéficiaire, durée ou encore fiscalité, Legalstart répond à toutes vos questions sur ce droit.
Mini-Sommaire
Encadré par les articles 625 à 636 du Code civil, le droit d’usage et d’habitation accorde la possibilité à une personne de résider dans un bien immobilier avec sa famille sans en être propriétaire. À la différence de l’usufruit, il ne peut cependant pas le louer, le vendre ou le donner.
📝 À noter : il s’agit d’un droit personnel et non d’un droit de propriété. Le bien doit néanmoins être publié à la conservation des hypothèques.
Ce droit est accordé par le propriétaire de son vivant ou par testament après son décès. C’est un notaire qui rédige l’acte de droit d’usage et d’habitation.
Ce droit se limite à une seule habitation servant de logement au titulaire du droit. Il ne peut donc pas s’appliquer aux locaux commerciaux ni aux bureaux professionnels.
☝️ Bon à savoir : le droit d’usage et d’habitation est à ne pas confondre avec le droit d’usufruit. Également issu du démembrement d’une pleine propriété, il offre à l’usufruitier la possibilité de louer le bien ou de le vendre. La valeur vénale du bien est alors calculée sur la base de l’âge de la personne. L’usufruitier a aussi la possibilité de transmettre ou d’hypothéquer son droit.
Ce droit concerne le titulaire et sa famille. Il peut aussi intégrer d’autres personnes en cas de mention spécifique dans l’acte notarié. En revanche, le droit d’usage et d’habitation ne peut pas être donné en location, ni être cédé à titre gratuit à une personne tierce.
Ce droit s’applique couramment les situations suivantes :
La durée du droit d’usage est généralement accordée à vie (on parle d’un droit viager), et prend fin au moment du décès du titulaire. Dans ce cas, les enfants du titulaire ne peuvent plus en bénéficier. L’acte notarié peut toutefois indiquer une durée d’usage limitée.
Le droit d’usage peut également être interrompu dans les cas suivants :
Le droit d’usage et d’habitation peut être accordé :
Comme l’indique l’article 762 bis du Code général des impôts, le droit d’usage et d’habitation est évalué à hauteur de 60 % de l’usufruit.
Il faut donc d’abord calculer la valeur de l’usufruit. Pour cela, il faut connaître :
🛠️ En pratique : pour un bien évalué à 200.000 euros, la valeur de l’usufruit possédé par une personne de 81 ans révolus est de 30 %, soit 60.000 euros. La valeur du droit d’usage et d’habitation est alors de 36.000 euros.
L’acte notarié établissant le droit d’usage et d’habitation précise les modalités de répartition des frais. Les parties sont libres de répartir les obligations telles qu’elles l’entendent. Si elles se fondent sur celles de l’usufruit, le titulaire du droit est alors tenu de régler les frais d’entretien.
📝 À noter : dans le cadre d’un bien en copropriété, l’usager doit régler les frais de fonctionnement et les éventuels travaux d’entretien.
Le titulaire du droit d’usage et d’habitation doit payer la taxe d’habitation. De son côté, le propriétaire doit régler la taxe foncière, sauf disposition contraire.
Aucun frais supplémentaire n’est à régler en cas de droit d’usage et d’habitation accordé à titre gratuit ou suite à une décision de justice, comme c’est le cas lors d’un divorce.
En revanche, des frais de mutation pour droit d’usage et d’habitation sont à prévoir en cas de succession, de donation ou de vente en viager. Pour rappel, le droit d’usage est évalué à hauteur de 60 % de l’usufruit.
La fin du droit d’usage et d’habitation intervient généralement au décès du titulaire du droit, sauf clause contraire dans le contrat. De fait, les autres membres de la famille ne peuvent plus bénéficier du logement.
Oui, il est possible de vendre un bien avec une réserve du droit d’usage et d’habitation. C’est notamment ce qui arrive dans le cadre d’une vente en viager. Une décote s’applique alors sur le prix de vente, car l’usage est réservé au vendeur.
Deux types de ventes peuvent être réalisés :
Dans le cadre d’un usufruit et d’un droit d’usage et d’habitation, le titulaire du droit a la possibilité de résider dans un bien immobilier sans en être propriétaire. Cependant, les droits associés à l’usufruit sont plus importants, puisque l’usufruitier a la possibilité de louer, de vendre ou de céder gratuitement l’usufruit. Le titulaire d’un droit d’usage et d’habitation ne peut que résider dans le logement.
En cas de droit d’usage et d’habitation, la taxe foncière est à la charge du propriétaire, sauf disposition contraire dans le contrat.
Un droit d’usage et d’habitation à titre gratuit permet à son titulaire de bénéficier d’un logement pour lui et sa famille sans devoir payer de loyer. Ce droit peut être temporaire ou à durée indéterminée. La rédaction d’un acte notarié n’est pas obligatoire, mais il reste privilégié afin de contractualiser l’accord et de bénéficier d’un justificatif d’hébergement.
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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