
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, son contrat de travail est suspendu et il ne perçoit pas de salaire. Il peut toutefois percevoir des indemnités de la CPAM, mais après un délai de carence : un temps d’attente avant le versement. Zoom sur les jours de carence pour un arrêt maladie pour comprendre toutes les spécificités.
Mini-Sommaire
Un salarié en arrêt maladie peut percevoir des indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS), s’il remplit les conditions de versement. Ces indemnités sont versées en jour calendaire, mais après un délai de carence comprenant plusieurs jours.
Pendant un jour de carence, le salarié ne perçoit pas de rémunération ni d’indemnité. Excepté si la convention collective ou un accord d’entreprise prévoit un maintien de salaire sur cette période.
📌 À retenir : les jours de carence correspondent à une période au début d’un arrêt maladie pendant laquelle le salarié ne perçoit aucun versement (ni salaire, ni indemnisation).
En principe, tous les salariés sont soumis à des jours de carence en cas d’arrêt maladie. Toutefois des exceptions existent.
Une exception existe lorsque la reprise du travail entre deux arrêts maladie pour la même affection n’a pas dépassé 48 h. Dans ce cas précis, les jours de carence ne s’appliquent pas sur le second arrêt de travail (qui est considéré comme un arrêt de prolongation).
De plus, aucun jour de carence ne s’applique en cas d’arrêt de travail lié à :
Par ailleurs, selon les dispositions prévues par la convention collective applicable dans l’entreprise, l’employeur peut prendre en charge, à ses frais, ces jours de carence. Dans les faits, il maintient le salaire de l’employé dès le 1er jour d’arrêt pour que celui-ci ne subisse pas de perte de salaire.
Le nombre de jours de carence pour un arrêt maladie varie selon si vous êtes salarié (du privé ou du public) ou travailleur indépendant.
Lors d’un arrêt maladie, le salarié est soumis à plusieurs jours de carence :
La Sécurité sociale applique un délai de carence en cas d'arrêt maladie de 3 jours. C’est la période au terme de laquelle elle commence à indemniser le salarié au titre de son arrêt de travail.
📝 À noter : pour les salariés du secteur public (fonctionnaires), seulement 1 jour de carence est décompté en cas d’arrêt maladie.
Pendant un arrêt maladie, la protection sociale du salarié combine deux éléments :
Le droit du travail prévoit en effet qu’en cas d’arrêt maladie, le salarié a droit à un maintien de salaire partiel de sa rémunération, dès lors qu’il comptabilise un an d’ancienneté. Et ce, en complément des IJSS versées par la CPAM.
Le nombre de jours de carence prévus pour un arrêt maladie est de 7 jours. Ainsi, l’employeur commence à maintenir le salaire à compter du 8e jour d’arrêt, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
📝 À noter : en cas d’arrêt de travail lié à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, le maintien de salaire de l’employeur intervient à compter du 1er jour d’arrêt.
Les chefs d’entreprise qui dépendent du régime social des indépendants (RSI) se voient appliquer 7 jours de carence en cas de maladie ou d’accident. Le délai est ramené à 3 jours en cas d’hospitalisation.
Les travailleurs indépendants sous le régime de la micro-entreprise bénéficient des mêmes droits que les salariés. Ainsi, 3 jours de carence sont appliqués par la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie.
La loi prévoit que le point de départ pour le décompte des jours de carence lors d’un arrêt maladie est le premier jour entièrement non travaillé. La CPAM n’indemnise pas des demi-journées, mais des journées complètes.
Ainsi, si le salarié tombe malade pendant un jour de travail et qu’il s’absente pour se rendre chez le médecin, le délai de carence commencera à courir le lendemain du dernier jour travaillé.
La méthode de décompte des jours de carence pour un arrêt maladie est calendaire. Cela signifie qu’il convient de tenir compte des 7 jours de la semaine, y compris les week-ends et les jours fériés.
Exemple : un salarié est en arrêt de travail à compter du vendredi 31 mars. Le calcul du délai de carence est le suivant. Les 3 jours de carence pour son arrêt maladie seront le vendredi 31 mars, le samedi 1er avril et le dimanche 2 avril. La Sécurité sociale commencera donc à l’indemniser à compter du lundi 3 avril.
Un jour de carence pour maladie peut-il avoir un impact sur le calcul de la retraite ou des congés payés ? Cela dépend des situations.
Les jours de carence pour un arrêt maladie n’ont pas d’impact sur l’acquisition des congés payés. En effet, depuis 2024, le droit français s’est mis en conformité avec le droit européen. Dorénavant, une suspension de contrat de travail (pour maladie, accident du travail ou maladie professionnelle) est considérée comme une période de travail effectif.
À ce titre, le salarié continue d’acquérir des congés pendant un arrêt de travail, selon les règles suivantes :
Les jours de carence sont pris en compte dans le calcul de la retraite, car c’est la durée totale de l’arrêt de travail qui est considérée. Lorsque l’arrêt est de courte durée, il n’y a pas d’impact sur les droits à la retraite. En revanche, pour les arrêts de longue durée, chaque période de 60 jours d’indemnisation permet de valider un trimestre de retraite, dans la limite de quatre trimestres par an.
Il n’y a pas de nouvelles dispositions quant aux jours de carence en arrêt maladie en 2025. Ceux-ci sont maintenus à une période de 3 jours. En revanche, on note d’autres évolutions concernant les arrêts maladie dans la loi de finances pour 2025 :
Le délai de carence pour un arrêt maladie est de 3 jours dans le secteur privé. Les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale sont donc versées à compter du 4e jour d’arrêt. Certaines conventions collectives peuvent toutefois réduire ou supprimer ce délai de carence. Dans ce cas, c’est l’employeur qui prend ces jours de carence à sa charge.
Pour un arrêt maladie, les indemnités journalières (IJ) représentent 50 % du salaire journalier de base, calculé sur les 3 derniers mois de salaire brut, divisés par 91,25. Le salaire pris en compte est plafonné à 1,4 fois le SMIC, soit 2.522,22 € par mois en 2025. De plus, l’IJ ne peut dépasser 41,47 € bruts par jour.
Principales sources législatives et réglementaires :
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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