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Fiches pratiques Gérer ses salariés Relations employeur / salariés Syndrome de l’imposteur : que faut-il savoir ?

Syndrome de l’imposteur : que faut-il savoir ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Le syndrome de l’imposteur est courant dans le monde de l’entrepreneuriat. Il génère du doute et de l’anxiété qui peuvent venir freiner les ambitions des entrepreneurs. Identifier et comprendre ce phénomène s’avère donc nécessaire pour l’encadrer et le surmonter. Legalstart répond à vos interrogations sur son sujet.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Par définition, le syndrome de l’imposteur caractérise un sentiment de doute et de dévaluation d’un individu au regard de ses compétences. La personne remet en question ses capacités, malgré des retours positifs ou des succès avérés. Il marque alors un décalage entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle accomplit réellement ou ce que les personnes extérieures perçoivent. 

Pour contrecarrer son ressenti, l’individu est amené à augmenter sa charge de travail. Il considère fréquemment qu’il ne mérite pas ce qui lui arrive et il compense son sentiment d’illégitimité dans la masse de travail qu’il accomplit. À terme, ce syndrome vient provoquer une anxiété chez les personnes atteintes. 

Ce sentiment s’avère très commun, et une large majorité des gens le rencontre au moins une fois dans leur vie. La crise du Covid semble avoir augmenté la proportion de personnes touchées par ce phénomène.

🔎 Zoom : le concept est issu des recherches menées par deux psychologues américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, qui ont publié en 1978 l’ouvrage Le phénomène de l’imposteur chez les femmes hautement performantes : dynamique et intervention thérapeutique. Elles parlent alors de phénomène de l’imposteur. Pauline Rose Clance a d’ailleurs établi un outil d’évaluation en 1986, couramment nommé Échelle de Clance (Clance impostor phenomenon scale, ou CIP). Le terme de “syndrome” est, quant à lui, attribué à la docteur Valérie Jung. Elle a sorti en 1986 un ouvrage intitulé Les pensées secrètes des femmes qui réussissent : pourquoi les personnes compétentes souffrent du syndrome de l'imposteur et comment s'en sortir malgré tout ?.

Quels sont les différents types de syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur s’identifie au travers de 5 profils :

  • le perfectionniste ;
  • l’expert ;
  • le solitaire ;
  • le génie naturel ;
  • le super héros.

Le perfectionniste

Le profil du perfectionniste décrit une personne qui cherche à atteindre la perfection dans l’ensemble des facettes de sa vie. Toute erreur prend, chez elle, une ampleur considérable qui est ressentie comme un échec. L’individu a du mal à accepter ses évolutions ou ses succès s’il juge avoir commis des impairs.

📝 À noter : le phénomène de “la bonne élève” se rapproche de ce profil.

L'expert

L’expert fonde l’appréciation de lui-même sur ses connaissances, souvent acquises au cours de ses études. Il peut ensuite se dévaloriser face aux éléments qu’il ne maîtrise pas.

Le solitaire

Une personne issue du profil solitaire aura tendance à vouloir se débrouiller par elle-même en toute situation. Le fait de demander de l’aide est un aveu d’échec à ses yeux.

Le génie naturel

Proche du profil de l’expert, le génie naturel s’appuie sur ses capacités innées pour résoudre les situations qui se présentent à lui. Tout obstacle rencontré sur le chemin génère, en contrepartie, un sentiment de gêne ou de honte.

Le superhéros

Un individu au profil de superhéros est amené à repousser sans cesse ses limites, au risque de s’épuiser. Il a l’impression constante de ne pas accomplir suffisamment de choses.

Comment se traduit le syndrome de l’imposteur concrètement ?

Plusieurs signes caractérisent le syndrome de l’imposteur. La personne effectue, en premier lieu, une remise en question constante de ses capacités. Elle va se questionner à chaque étape, et se dévaloriser dans les tâches qu’elle accomplit. Des pensées comme “Je n’en suis pas capable”, “Ils vont vite se rendre compte que je ne suis pas suffisamment qualifié” peuvent venir perturber les actions menées. 

Le doute permanent mène parfois à l’auto-sabotage de la personne, qui préfère arrêter les actions qu’elle est en train d’accomplir. Elle en vient alors à ne pas lancer son projet, ou à le repousser indéfiniment.

🛠️ En pratique : un entrepreneur peut refuser une mission dont il rêve parce qu’il ne se sent pas suffisamment à la hauteur, et il craint de décevoir son client.

L’épuisement est aussi possible chez un individu qui compense ses succès en redoublant de travail. Il minimise ses compétences et accroît ses efforts pour accomplir ses tâches, avec un risque de surmenage avéré. 

Ce phénomène génère une anxiété importante chez la personne. Elle se met à douter constamment de ce qu’elle fait et de ses capacités de réussite personnelle.

📌 À retenir : ce syndrome intervient fréquemment au cours de transitions majeures d’un individu. Du côté des entrepreneurs, il survient notamment au moment de la création de son entreprise ou lorsqu’il développe de nouveaux services.

Quelles sont les causes du syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur a des causes multiples. Il peut s’agir :

  • de pressions exercées par l’environnement de la personne (parents, famille, préjugés sociétaux) ou par l’individu lui-même qui acquiert de nouvelles responsabilités ;
  • de certains profils d’individus, notamment ceux qui sont perfectionnistes de nature, qui ont une faible estime d’eux-mêmes ou ceux qui rencontrent des troubles touchant leur santé mentale ;
  • de sentiments issus de l’enfance, particulièrement chez les personnes dont les parents n’encourageaient pas suffisamment la confiance.

Comment dépasser son syndrome de l’imposteur ?

Pour faire face à ce sentiment, plusieurs solutions peuvent aider la personne qui souffre de ce syndrome :

  • prendre conscience de ce sentiment ;
  • identifier ses points forts ;
  • se faire accompagner ;
  • conserver une dynamique positive ;
  • limiter toute comparaison.

Prendre conscience du sentiment

Afin de pouvoir mettre en place des actions, il est important de prendre conscience de ce sentiment et d’identifier les signaux d’alerte. Il peut s’agir d’un sentiment d’angoisse ou de pensées négatives qui viennent perturber l’esprit. Le fait de reconnaître cette situation et d’accepter les sentiments qu’elle génère aide ensuite l’individu à mettre en place des actions pour la surmonter.

📝 À noter : il est intéressant de relever les moments où ce phénomène se produit, dans le but d'anticiper les instants où il risque d’apparaître de nouveau.

Identifier ses points forts

Le syndrome tend à minimiser les compétences réelles de l’individu. C’est pourquoi il est utile de lister ses compétences et ses qualités sur une feuille ou tout autre support de note. Il est également possible de demander à vos clients ou vos collaborateurs leur avis sur vos prestations.

💡 Astuce : vous pouvez aussi essayer d’identifier les moments où vous avez ressenti fortement ce sentiment, et de noter les actions que vous avez accomplies pour le surmonter. Vous verrez ainsi que vous êtes tout à fait capable de trouver des solutions pour avancer.

Se faire accompagner

Lorsque le sentiment de l’imposteur prend le dessus, tournez-vous vers votre entourage pour partager ce que vous traversez. Dans le monde de l’entrepreneuriat, il est courant de trouver des collègues ou des amis qui rencontrent une situation similaire. 

Vous pouvez aussi consulter des professionnels. Il peut s’agir de coachs ou de professionnels de santé qui seront en mesure de vous proposer un accompagnement personnalisé.

☝️ Bon à savoir : si vous éprouvez des doutes ou des interrogations lors de la création de votre entreprise ou de l’accomplissement de certaines tâches, sachez que Legalstart peut vous accompagner dans la mise en œuvre de vos démarches administratives. Nos experts répondront à toutes vos interrogations, et ils pourront accomplir si besoin vos démarches.

Conserver une dynamique positive

Dans la mesure du possible, adopter une dynamique positive évite de se poser son attention sur les éléments stressants ou négatifs qui génèrent rapidement un sentiment de doute. Le fait de se répéter des phrases positives comme “je vais y arriver” ou “j’ai les capacités de réussir et de rebondir” peut vous aider à éviter toute remise en question trop intempestive. N’hésitez pas à mettre en place des process pour vous rassurer et vous guider dans les actions menées.

Limiter la comparaison

Une comparaison avec d’autres entrepreneurs peut se révéler toxique si elle suscite une dévaluation de l’entrepreneur. Il s’avère alors utile de se comparer plutôt avec soi-même, afin de relever ses marges de progression.

FAQ

Quels sont les 4 P du syndrome de l’imposteur ?

Le terme de “4P” est un modèle établi par Clare Josa, chercheuse anglaise spécialisée dans le syndrome de l’imposteur. Il décrit quatre traits caractéristiques des personnes qui rencontrent ce phénomène. Il s’agit du “People pleasing” (le fait de vouloir plaire aux autres), du perfectionnisme, de la paralysie et de la procrastination.

Qui est plus enclin à souffrir du syndrome de l'imposteur ?

Certaines personnes sont plus à même de ressentir ce phénomène. Il s’agit en premier lieu des femmes, à cause de certains stéréotypes affirmant qu’elles seraient moins compétentes que les hommes dans certains domaines. Ce syndrome touche aussi plus facilement les jeunes en pleine transition professionnelle, les personnes issues de milieux défavorisés, certaines minorités culturelles ou ethniques, ou enfin les personnes qui ressentent déjà un manque de confiance en elles, une hypersensibilité ou qui sont touchées par le perfectionnisme.

Quel est l'inverse du syndrome de l'imposteur ?

L’inverse du syndrome de l’imposteur est la surconfiance en ses capacités. Ce phénomène est décrit au travers de l’effet de Dunning-Kruger. Il détaille un biais cognitif au travers duquel une personne surévalue ses compétences réelles et sous-évalue les vrais experts d’un sujet. Si elle finit par remettre en question ses compétences, la personne passe alors par trois phases, intitulées “La montagne de la stupidité, “La vallée de l'humilité” et le “plateau de la consolidation”.

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