Skip to content
Se connecter
Fiches pratiques Créer une entreprise Aides à la création Comment fonctionne un fonds d’amorçage ?

Comment fonctionne un fonds d’amorçage ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Le fonds d’amorçage représente un levier de financement essentiel pour les entreprises en phase de démarrage. Il permet de concrétiser une idée innovante avant même la mise sur le marché. 

Ce type de soutien financier ouvre la voie à un développement structuré, dès les premières étapes. Legalstart vous aide à y voir plus clair sur le fonds d’amorçage. 

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’un fonds d’amorçage ?

Un fonds d’amorçage, par définition, désigne un apport en capital réalisé au tout début de la vie d’une entreprise, généralement innovante. Ce soutien financier est destiné à couvrir les premières dépenses liées au lancement du projet, à un moment où la structure ne génère pas encore de revenus suffisants pour se financer seule.

Ce type de fonds est généralement attribué par des investisseurs spécialisés dans le financement des phases précoces. Il peut s’agir de structures publiques, semi-publiques ou d’acteurs privés. Ces investisseurs prennent alors une participation au capital de l’entreprise, ce qui leur donne un droit de regard sur certaines décisions stratégiques.

Le fonds d’amorçage sert à financer plusieurs postes clés :

  • la recherche et développement ;
  • les études de faisabilité ;
  • les analyses de marché ;
  • ou encore les conseils juridiques et financiers. 

Il permet à l’entreprise de valider son idée, de construire son offre et d’évaluer son positionnement avant d’éventuellement passer à une levée de fonds plus importante.

Qui peut bénéficier d’un fonds d’amorçage ?

Un fonds d’amorçage s’adresse principalement aux entreprises en tout début de parcours, souvent avant même leur création officielle. Ce sont généralement des start-up innovantes qui cherchent à valider une idée, à structurer leur projet ou à développer un prototype avant d’entrer sur le marché.

Les profils concernés partagent plusieurs caractéristiques :

  • une forte composante technologique ou innovante ;
  • un potentiel de croissance rapide ;
  • et des besoins importants en financement dès les premières étapes. 

📌 À retenir : les projets éligibles au fonds d’amorçage sont souvent à un stade où les revenus sont encore inexistants, et où les risques sont élevés. C’est précisément à cette phase que peu d’acteurs sont prêts à investir, en dehors de ces fonds spécialisés. 

Les bénéficiaires doivent généralement convaincre les investisseurs de la pertinence de leur vision, de la solidité de leur équipe et de leur capacité à transformer une idée en modèle économique viable. 

🛠️ En pratique : les fonds d’amorçage interviennent ainsi en complément ou en relais d’autres sources de financement précoces comme les subventions publiques, les apports personnels ou le soutien d’incubateurs. 

Pourquoi faire appel à un fonds d’amorçage ?

Faire appel à un fonds d’amorçage permet à une entreprise de se lancer sur des bases solides. Ce financement arrive au moment où tout reste à construire, mais où les besoins sont déjà nombreux. 

Voici les principales raisons de s’appuyer sur ce levier dès les premières étapes du projet :

  • valider l’idée et mesurer l’intérêt du marché ;
  • structurer les premières bases de l’entreprise ;
  • accélérer la croissance initiale ;
  • préparer de futures levées de fonds ;
  • bénéficier de conseils et d’un réseau stratégique ;
  • conserver une certaine liberté d’action ;
  • ou gagner en crédibilité.

Valider l’idée et mesurer l’intérêt du marché

Le fonds d’amorçage permet de financer :

  • des études de marché ;
  • des prototypes ;
  • ou des tests utilisateurs.

Ces étapes sont essentielles pour vérifier que le produit ou le service répond bien à un besoin réel et qu’il existe une demande.

Structurer les premières bases de l’entreprise

Ce financement offre les moyens :

  • de recruter une première équipe ;
  • de mettre en place les outils nécessaires au fonctionnement quotidien ;
  • et de commencer le développement de l’offre dans de bonnes conditions.

Accélérer la croissance initiale

En disposant de capitaux, la start-up peut :

  • se concentrer sur la qualité de son produit ou de son service ;
  • affiner son positionnement ;
  • construire une première communauté de clients ;
  • et poser les bases d’une stratégie commerciale.

Préparer de futures levées de fonds

Recevoir un fonds d’amorçage renforce la crédibilité du projet. C’est un signal positif pour de futurs investisseurs, qui seront plus enclins à financer une entreprise ayant déjà démontré son sérieux et un début de traction.

Bénéficier de conseils et d’un réseau stratégique

Les investisseurs en amorçage ne se contentent pas d’apporter de l’argent : ils accompagnent souvent les fondateurs grâce à leur expérience, leur réseau, et leurs conseils avisés. Cet accompagnement peut faire la différence dans les moments clés.

Conserver une certaine liberté d’action

À ce stade, les conditions d’investissement sont généralement plus souples que dans les levées de fonds ultérieures. Cela permet à la start-up de tester, d’évoluer, et d’apprendre sans pression excessive.

Gagner en crédibilité

Obtenir un fonds d’amorçage constitue une forme de reconnaissance externe. Cela rassure les partenaires, les clients et les futurs collaborateurs sur la solidité du projet et la capacité de l’équipe à le porter.

Quand solliciter un fonds d’amorçage ?

Solliciter un fonds d’amorçage se fait à un moment très précis du parcours entrepreneurial : au tout début du projet, lorsque l’idée est là, mais que les moyens pour la concrétiser manquent encore. Ce financement intervient avant la phase de développement commercial, souvent même avant la création officielle de l’entreprise.

Ce moment se caractérise par une volonté de structurer l’activité : on cherche à confirmer la faisabilité du projet, à valider son potentiel sur le marché, à concevoir un prototype ou une version test du produit ou service. L’équipe fondatrice a souvent identifié un besoin, une solution innovante, mais elle a encore besoin de ressources pour passer de l’intuition à l’action.

Un fonds d’amorçage est particulièrement adapté dès lors que les premières dépenses deviennent trop importantes pour être supportées en fonds propres :

  • recrutement de profils techniques ;
  • développement d’une maquette ;
  • analyses juridiques ;
  • frais de propriété intellectuelle ;
  • premières démarches administratives ou études de marché.

Il s’agit donc de la toute première phase de financement externe, avant les levées de fonds plus classiques.

Quels sont les fonds d’amorçage en France ?

Plusieurs structures en France proposent un accompagnement financier dès les premières étapes de développement d’un projet innovant :

  • FNA 2 (fonds national d’amorçage) ;
  • Bpifrance Amorçage Industriel (BAI) ;
  • Partech Entrepreneur ;
  • Orange Ventures ;
  • France Active ;
  • ou FAIM (fonds d’amorçage industriel métropolitain).

FNA 2 (fonds national d’amorçage)

Géré par Bpifrance Investissement, ce fonds ne finance pas directement les start-up. Il vient renforcer des fonds spécialisés, eux-mêmes chargés d’investir dans des jeunes entreprises technologiques. Ses domaines d’intervention couvrent :

  • la santé (biotechnologies, dispositifs médicaux) ;
  • le numérique (intelligence artificielle, cybersécurité, fintech) ;
  • ou encore les écotechnologies.

Bpifrance Amorçage Industriel (BAI)

Créé pour soutenir les entreprises industrielles innovantes souhaitant produire en France, ce fonds intervient entre la phase de prototype et le lancement de la production en série. Il cible les start-up et PME industrielles, avec des financements compris entre 250.000 et 2 millions d’euros.

Partech Entrepreneur

Ce fonds de capital-risque dispose d’un programme spécifique pour l’amorçage. Présent à l’international, il soutient des start-up dans six grands domaines :

  • la santé ;
  • l’e-commerce ;
  • la finance ;
  • l’informatique ;
  • la mobilité ;
  • et les outils collaboratifs. 

Son objectif : faire émerger des projets ambitieux à fort potentiel de croissance.

Orange Ventures

Ce fonds d’investissement, porté par le groupe Orange, appuie notamment :

  • les projets liés à l’efficacité énergétique ;
  • l’aide à la personne ;
  • ou encore l’inclusion sociale. 

Il propose des tickets allant de 750.000 à 3 millions d’euros. Sa vocation est de favoriser l’innovation à impact dans des secteurs stratégiques.

France Active

Engagé dans l’économie sociale et solidaire, ce fonds cible les projets d’innovation sociale. Les entreprises accompagnées développent des solutions en lien avec :

  • la transition écologique ;
  • l’inclusion ;
  • ou la cohésion territoriale.

Les montants alloués varient entre 50.000 et 200.000 €, avec un fort ancrage dans les valeurs sociétales.

FAIM – Fonds d’amorçage industriel métropolitain

Porté localement par les métropoles de Lyon et Saint-Étienne, en partenariat avec la Banque des territoires, ce fonds soutient l’amorçage d’entreprises industrielles innovantes. Il s’inscrit dans une logique de développement territorial, avec une attention particulière aux retombées sociales et environnementales.

Comment bénéficier d’un fonds d’amorçage ?

Obtenir un fonds d’amorçage demande bien plus qu’une simple idée : c’est une démarche stratégique, qui repose sur une préparation rigoureuse, une vision claire et des échanges ciblés avec les bons interlocuteurs. Voici les grandes étapes à suivre :

  • identifier les bons fonds selon votre projet ;
  • préparer un argumentaire solide et personnalisé ;
  • construire une relation avant de demander des fonds ;
  • soigner sa préparation pour les échanges ;
  • savoir négocier sans brader votre vision ;
  • et mobiliser intelligemment le fonds obtenu.

Identifier les bons fonds selon votre projet

Avant toute demande, il faut cibler les structures qui soutiennent les projets comme le vôtre :

  • secteur d’activité ;
  • stade de développement ;
  • implantation géographique… 

Certains fonds soutiennent uniquement l’innovation sociale, d’autres sont spécialisés dans l’industrie ou la tech. Utilisez les bases de données, votre réseau ou les événements professionnels pour repérer les opportunités adaptées.

Préparer un argumentaire solide et personnalisé

Votre dossier doit aller droit au but : quel problème résolvez-vous ? Pour qui ? Et avec quelle solution ? Appuyez votre pitch avec :

  • des chiffres ;
  • une analyse du marché ;
  • une vision claire du business model ;
  • et un plan d’action. 

Les investisseurs attendent des preuves concrètes : prototype, premiers retours utilisateurs, équipe compétente, projection financière.

Construire une relation avant de demander des fonds

Avant même d’envoyer un dossier, engagez la discussion. Participez à des événements, échangez sur LinkedIn, répondez aux newsletters. Le premier contact n’est pas là pour vendre, mais pour créer un lien de confiance. Plus vous serez visible, plus vous augmentez vos chances de trouver un partenaire, pas juste un financeur.

Soigner sa préparation pour les échanges

Une fois en contact, soyez prêt à répondre aux questions financières, juridiques, techniques. Préparez votre data room (statuts, comptes prévisionnels, étude de marché, CV fondateurs…). Les investisseurs vont vérifier la cohérence de votre projet sous tous les angles. L’objectif est de montrer que vous êtes fiable, organisé et que vous maîtrisez votre sujet.

Savoir négocier sans brader votre vision

La négociation est une étape normale. Valorisation, pourcentage du capital cédé, droit de regard : il faut défendre votre projet sans tout accepter. Comprenez bien les conditions proposées, et n’hésitez pas à vous faire accompagner pour vous assurer que les accords sont équilibrés.

Mobiliser intelligemment le fonds obtenu

Une fois les fonds versés, gardez un lien avec votre investisseur. Informez-le régulièrement des avancées, demandez des conseils, impliquez-le dans les grandes décisions. La phase d’amorçage ne se limite pas à un virement : c’est un soutien sur le long terme, avec un effet levier si vous savez l’utiliser au bon moment.

FAQ

Qu’est-ce qu’un capital d’amorçage ?

Le capital d’amorçage correspond à l’investissement financier apporté à une entreprise au tout début de son existence. Il permet de financer les premières dépenses indispensables pour valider l’idée, structurer le projet et lancer les activités.

Quels sont les frais d'amorçage ?

Les frais d’amorçage regroupent toutes les dépenses engagées avant ou pendant la création de l’entreprise : études de marché, développement de prototype, dépôt de brevet, accompagnement juridique, ou encore recrutement des premiers membres de l’équipe. Ces frais servent à poser les bases du projet avant une éventuelle commercialisation.

Quels sont les différents types de fonds propres ?

Les fonds propres désignent les ressources financières dont dispose une entreprise sans avoir à les rembourser. Ils comprennent principalement les apports en capital (numéraire ou nature), les réserves, le résultat non distribué (autofinancement), et parfois les comptes courants d’associés assimilés à des quasi-fonds propres. 

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle de tous les entrepreneurs

Vous souhaitez créer votre entreprise ?

Avec Legalstart, c'est simple, rapide et rassurant.
Créez votre entreprise