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Fiches pratiques Créer une entreprise Financement Avance de trésorerie : comment cela fonctionne-t-il en pratique ?

Avance de trésorerie : comment cela fonctionne-t-il en pratique ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
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Une avance de trésorerie vous permet de faire face à un décalage temporaire entre vos encaissements et vos dépenses, sans freiner l’activité de votre entreprise. Cette solution de financement à court terme intervient souvent à des moments clés, comme une phase de développement ou une période de tension ponctuelle. 

En comprendre le fonctionnement aide à piloter la trésorerie avec plus de sérénité et à prendre des décisions alignées avec la réalité du terrain.Legalstart vous aide à y voir plus clair.  

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’une avance de trésorerie ?

Une avance de trésorerie est un mécanisme de financement à court terme qui permet à une entreprise d’obtenir rapidement des liquidités en anticipation de revenus à venir, le plus souvent pour faire face à un décalage entre les encaissements et les dépenses courantes. 

L’activité peut très bien tourner, les factures être émises et les ventes réalisées, mais l’argent n’est pas encore sur le compte bancaire au moment où il faut payer un fournisseur, régler des charges ou absorber un imprévu. 

L’avance intervient alors comme une respiration financière : une somme est versée immédiatement, puis remboursée sur une période courte selon des modalités définies à l’avance, parfois à partir des ventes futures ou de créances clients.  

En pratique : un entrepreneur émet une facture de 8.000 € payable à 60 jours, mais doit régler immédiatement 3.000 € de frais pour honorer la prestation. L’avance de trésorerie lui permet d’obtenir tout de suite une partie de cette somme, qu’il remboursera une fois que le client aura payé. 

Pourquoi recourir à une avance de trésorerie ?

Recourir à une avance de trésorerie permet de garder la main sur sa gestion financière et de continuer à avancer sans subir les délais pour :

  • faire face aux décalages de trésorerie du quotidien ;
  • préserver des relations saines avec ses partenaires ;
  • saisir une opportunité au bon moment ;
  • ou retrouver de la visibilité et de la sérénité dans la gestion.

Faire face aux décalages de trésorerie du quotidien

Factures émises mais pas encore réglées, charges à payer, fournisseurs à honorer, etc. Même avec une activité rentable, la trésorerie peut se tendre rapidement. 

L’avance de trésorerie est alors utilisée pour absorber ces décalages temporaires et éviter qu’un simple problème de timing ne freine l’entreprise.

Préserver des relations saines avec ses partenaires

Régler ses fournisseurs dans les temps reste un vrai levier de confiance. Une avance de trésorerie peut servir de relais lorsque les délais clients s’allongent, afin d’éviter les retards de paiement. 

Bon à savoir : une gestion fluide de ces échéances contribue souvent à maintenir de bonnes conditions commerciales et à éviter les tensions inutiles avec les partenaires clés.

Saisir une opportunité au bon moment

Certaines occasions ne patientent pas jusqu’à la prochaine rentrée d’argent :

  • un investissement à lancer ;
  • un stock à constituer ;
  • ou un projet à enclencher rapidement, etc. 

De nombreux entrepreneurs l’utilisent comme un outil ponctuel pour agir quand le timing est favorable, plutôt que de laisser passer une opportunité par manque de liquidités immédiates.

Retrouver de la visibilité et alléger la charge mentale

Une trésorerie sous tension mobilise vite beaucoup d’énergie et d’attention. L’avance de trésorerie est parfois choisie pour retrouver une vision plus claire à court terme et éviter de piloter l’activité au jour le jour. 

Astuce : anticiper ce type de solution permet souvent de rester concentré sur le développement de l’entreprise, plutôt que sur les urgences financières permanentes.

Comment calculer le montant d’une avance de trésorerie ?

Calculer le montant d’une avance de trésorerie ne se résume pas à choisir un chiffre “au feeling”. Dans la pratique, il s’agit surtout de comprendre combien il manque, à quel moment, et pour combien de temps, afin d’éviter de se surfinancer… Ou l’inverse. 

La bonne approche repose sur une lecture claire de la trésorerie actuelle et à venir, avec quelques repères simples :

  1. partir de la trésorerie nette réelle de l’entreprise ;
  2. identifier le décalage précis à couvrir ;
  3. s’appuyer sur un plan de trésorerie prévisionnel ;
  4. prendre en compte les créances clients mobilisables ;
  5. intégrer le coût et la durée dans le calcul.

1. Partir de la trésorerie nette réelle de l’entreprise

Tout d’abord, il faut regarder ce que l’entreprise a réellement sous la main à court terme. La trésorerie nette correspond aux liquidités mobilisables rapidement, une fois prises en compte les obligations financières proches. 

Elle peut être analysée à partir du bilan :

  • soit en comparant le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement ;
  • soit en observant plus concrètement les disponibilités en banque face aux dettes financières à court terme.  

Bon à savoir : quelle que soit la méthode, le résultat doit être identique. Si la trésorerie nette est négative ou risque de le devenir, l’avance de trésorerie commence à prendre tout son sens.

2. Identifier le décalage précis à couvrir

Une avance de trésorerie sert rarement à “faire large”. Elle vise un déficit bien identifié.  

En pratique : par exemple, dans le cas de 12.000 € de factures clients émises, payables à 60 jours, alors que 5.000 € de charges tombent dans les 30 jours. Le montant de l’avance se calcule alors en fonction de ce décalage réel, pas du chiffre d’affaires global. 

3. S’appuyer sur un plan de trésorerie prévisionnel

Le plan de trésorerie reste l’outil le plus parlant pour affiner le montant. Mois par mois, il met en regard les encaissements attendus et les décaissements à venir. 

Il permet d’anticiper les périodes où la trésorerie passe sous un seuil inconfortable et d’estimer précisément le montant à avancer pour rester à flot.

4. Prendre en compte les créances clients mobilisables

Dans de nombreux cas, le montant de l’avance dépend directement des créances clients disponibles. Factures émises, non réglées, jugées fiables : elles servent de base au calcul. 

L’avance correspond alors à une fraction de ces montants, définie selon le prestataire et le niveau de risque perçu.  

En pratique : par exemple, pour 20.000 € de factures en attente, une avance pourra porter sur 70 % ou 80 % de cette somme. Le reste sera versé une fois les paiements clients encaissés, après déduction des frais.

5. Intégrer le coût et la durée dans le calcul

Dernier réflexe à avoir : intégrer dès le départ le coût global de l’avance et la durée estimée de remboursement. 

Plus l’avance est remboursée rapidement, plus son coût réel peut grimper sur une base annuelle. 

À noter : il peut être judicieux de simuler plusieurs scénarios (remboursement rapide, plus étalé, activité en dents de scie) pour vérifier que le montant choisi reste cohérent avec la capacité de l’entreprise à absorber ce financement sans se mettre sous pression inutilement.

Avance de trésorerie : quels types de financement ?

Quand la trésorerie se tend, plusieurs solutions existent pour obtenir une avance rapide et adaptée à la situation de l’entreprise. Le choix dépend souvent du profil financier, du degré d’urgence et de la nature du besoin : couvrir un simple décalage, absorber un pic d’activité ou sécuriser le quotidien. 

Voici les principaux types de financement utilisés :

  • le crédit de trésorerie bancaire ;
  • l’affacturage, ou l’avance sur factures clients ;
  • la cession Dailly ;
  • l’escompte bancaire ;
  • ou le billet de trésorerie.

Le crédit de trésorerie bancaire

La solution la plus connue reste le financement bancaire à court terme. De nombreux professionnels se tournent vers leur banque pour obtenir un soutien ponctuel, sous forme de crédit de trésorerie dont la durée dépasse rarement un an.

Dans la réalité, ce type de financement prend souvent la forme d’un découvert autorisé ou d’une facilité de caisse. La facilité de caisse sert à encaisser un passage un peu serré sur quelques jours, par exemple dans l’attente d’un gros règlement client. 

Le découvert autorisé, lui, s’inscrit sur une période un peu plus longue, avec un plafond défini à l’avance.  

Bon à savoir : ces solutions sont plus facilement accordées aux entreprises déjà structurées, avec une gestion financière jugée stable.

L’affacturage, ou l’avance sur factures clients

L’affacturage repose sur une idée simple : transformer des factures en liquidités immédiates. L’entreprise cède tout ou partie de ses créances clients à un établissement spécialisé, qui verse rapidement une avance sur les montants concernés. 

Le recouvrement est ensuite pris en charge par ce prestataire, ce qui allège aussi la gestion administrative.

La cession Dailly

La cession Dailly fonctionne sur un principe proche de l’affacturage, avec un cadre plus bancaire. Une ou plusieurs créances sont cédées à la banque, qui verse immédiatement les fonds correspondants. L’entreprise rembourse ensuite lorsque le client règle la facture. 

Cette option est régulièrement choisie pour des besoins ponctuels, notamment dans des relations B2B où les factures sont bien identifiées et fiables.  

Astuce : cette solution reste assez souple pour des montants ciblés, sans mettre en place un dispositif lourd sur l’ensemble de la facturation.

L’escompte bancaire

Avec l’escompte, l’entreprise remet à sa banque des effets de commerce, comme une lettre de change ou un billet à ordre. La banque verse alors les fonds avant l’échéance, en retenant des intérêts. 

À retenir : cette solution est surtout utilisée quand les paiements sont formalisés, ce qui reste fréquent dans certains secteurs. Elle permet d’anticiper un encaissement sans modifier la relation client.

Le billet de trésorerie

Le billet de trésorerie s’adresse plutôt à des structures déjà bien établies. L’entreprise émet un titre de créance afin de lever des fonds à court terme, qu’elle rachètera à l’échéance avec intérêts. 

Ce mécanisme permet d’obtenir des montants plus élevés, souvent pour financer un besoin ponctuel mais conséquent. Il s’inscrit davantage dans une logique de gestion financière avancée que dans le dépannage immédiat.

Comment comptabiliser une avance de trésorerie ?

Lors du versement, la somme est enregistrée comme une entrée de trésorerie, avec en contrepartie une dette financière à court terme, car il ne s’agit pas d’un revenu.  

En pratique : une avance de 10.000 € augmente le solde bancaire, sans impacter le chiffre d’affaires. 

La nature de l’avance compte aussi : une avance bancaire, un découvert ou une facilité de caisse sont rattachés à des dettes financières, tandis qu’une avance liée à l’affacturage modifie le traitement des créances clients concernées.

Les frais et les commissions associés sont comptabilisés séparément, en charges financières, ce qui permet de distinguer clairement le capital à rembourser du coût réel du financement.

À chaque échéance, le remboursement vient diminuer la dette, tandis que la trésorerie baisse d’autant, avec un suivi régulier particulièrement utile lorsque les prélèvements varient selon les encaissements. 

Bon à savoir : même si l’avance améliore temporairement le solde bancaire, elle pèse sur la trésorerie nette, d’où l’intérêt de la replacer dans une vision globale pour vérifier qu’elle joue bien son rôle de soutien ponctuel, sans brouiller la lecture financière.

Comment éviter d’avoir besoin d’une avance de trésorerie ?

Pour éviter d’avoir besoin d’une avance de trésorerie anticiper et suivre rigoureusement sa vos entrées et vos sorties est un atout. 

Un tableau de flux prévisionnel permet par exemple d’identifier un mois plus fragile que les autres, comme celui où tombent les charges sociales alors que peu de règlements clients sont attendus. 

Une fois ce décalage repéré, plusieurs ajustements peuvent être envisagés en pratique :

  • raccourcir certains délais de paiement clients ou demander un acompte sur les prestations longues ;
  • négocier des délais fournisseurs plus souples quand la relation le permet ;
  • surveiller la rotation des stocks pour éviter que trop de liquidités restent immobilisées ;
  • ou ajuster certaines dépenses non prioritaires lorsque la trésorerie se tend. 

Astuce : vous pouvez vous appuyer sur un cabinet d’expertise comptable comme LS Compta, pour simplifier votre gestion comptable, automatiser le suivi des flux et conserver une vision claire de votre trésorerie. 

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