Comment créer une entreprise d’import export ?
Comment devenir brocanteur ? Les étapes de A à Z
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Un brocanteur est un professionnel de l’achat et de la revente d'objets d’occasion. Ce métier n’est pas réglementé, mais il requiert de solides connaissances en histoire de l’art, et une réelle curiosité. Définition, formations recommandées, statut juridique et étapes pour créer son entreprise, Legalstart répond à vos questions si vous désirez devenir brocanteur.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un brocanteur ?
Un brocanteur est un professionnel qui achète et revend des objets d’occasions. Malgré plusieurs similitudes, ce métier diffère de celui d'antiquaire.
Le métier de brocanteur
Le brocanteur est une personne qui exerce une activité d’achat et de revente de biens d’occasions. Dans le cadre de son métier, il est amené à :
- Rechercher et acheter des objets d’occasion, qu’il trouve dans des salles de vente, des vide-greniers, des salons, des brocantes, en ligne ou encore auprès de personnes qui le contactent directement.
- Nettoyer et remettre en état les pièces acquises. Il peut aussi confier la restauration des objets auprès d’un artisan d’art (comme un céramiste, un tapissier ou un relieur-doreur, entre autres), lorsque les réparations requièrent un savoir-faire précis. Néanmoins, la restauration d’un objet n’est pas obligatoire, et celui-ci peut être vendu en l’état.
- Exposer et vendre ses objets dans sa boutique (physique ou en ligne), sur des marchés ou encore dans une brocante. Le prix de vente est libre.
- Gérer des tâches administratives, comptables et marketing.
📝 À noter : certains brocanteurs sont capables d’estimer l’âge d’un objet, bien que cette qualité soit plutôt le rôle d’un antiquaire.
Les qualités requises pour devenir brocanteur
Pour exercer cette profession, il est fortement recommandé de disposer des qualités suivantes :
- Une solide connaissance en histoire de l’art. Le professionnel doit être capable de repérer l’intérêt historique et la valeur d’un objet. Il doit aussi avoir une bonne appréhension des tarifs appliqués sur le marché de l’art et être à l'affût de ses évolutions. Le brocanteur peut d’ailleurs s’intéresser à des produits de toute nature.
- Un sens du commerce. Le brocanteur doit savoir négocier les prix des objets qu’il souhaite acheter, et faire preuve d’un bon relationnel et d’un sens du service.
- Une grande curiosité. Le brocanteur est constamment à la recherche de nouveaux objets. Il doit avoir un bon sens de l’observation, et vouloir acquérir toujours plus de connaissances sur les objets qu’il acquiert.
Le lieu d’exercice : en physique ou en ligne
Un brocanteur a la possibilité d’exercer son métier en physique et/ou en ligne. Dans le premier cas, le professionnel a la possibilité d’acquérir un local pour stocker et exposer ses biens. Il est aussi habilité à vendre ses objets sur des marchés ou des brocantes, à condition de disposer d’une carte de commerçant ambulant.
Le métier de brocanteur s’exerce aussi présent en ligne. Le professionnel crée un site e-commerce pour faire connaître ses produits. Il doit alors maîtriser les codes d’Internet et du référencement naturel (SEO) pour attirer une audience qualifiée. Par ailleurs, il doit être au fait de la réglementation en matière de nom de domaine, de conditions générales de vente (CGV), de mentions légales obligatoires, ou encore de traitement des données personnelles.
📝 À noter : le commerçant a tout à fait la possibilité de coupler la vente physique de ses produits avec leur vente en ligne.
Brocanteur et antiquaire : quelle différence ?
Les deux professions exercent des activités similaires. Toutefois, le métier d’antiquaire diffère sur plusieurs points :
- Il s’exerce principalement dans un magasin.
- Il porte plutôt sur les objets d’art qui ont une certaine valeur financière.
- Il requiert une formation plus poussée. Un antiquaire doit, en effet, être capable d’estimer le montant d’un bien, au regard de son âge, de son état de conservation et des prix du marché.
Par ailleurs, un antiquaire est tenu de fournir une garantie d’authentification lorsqu’il vend un bien, ce qui n’est pas le cas pour un brocanteur.
Quelle formation pour devenir brocanteur ?
Le métier de brocanteur n’est pas une profession réglementée. De fait, aucune formation n’est requise pour l’exercer. Cependant, il est fortement recommandé de disposer de solides connaissances en histoire de l’art.
C’est pourquoi un brocanteur peut suivre et acquérir :
- une licence et un master en histoire de l’art ;
- une licence professionnelle de commerce, spécialité antiquaire-brocanteur ;
- un diplôme de commerce de l'art et d'antiquités.
Quel statut juridique pour devenir brocanteur ?
Un brocanteur est un indépendant. Il peut monter son entreprise en tant qu’auto-entrepreneur ou créer une société. Dans les deux cas, il doit être majeur et ne pas avoir été condamné pour certains délits.
Devenir brocanteur auto-entrepreneur
L’auto-entreprise est une entreprise individuelle (EI) bénéficiant d’un régime simplifié en matière de création et de comptabilité. Le brocanteur peut créer gratuitement son entreprise. Il est ensuite tenu de déclarer mensuellement ou trimestriellement son chiffre d’affaires (CA), de payer les cotisations associées et de déclarer annuellement ses impôts. Sous certaines conditions, il peut bénéficier du versement libératoire.
Toutefois, le brocanteur ne doit pas dépasser les seuils suivants pour bénéficier de ce régime :
- 188.700 euros pour son activité principale ;
- 77.700 euros s’il exerce aussi une activité artisanale.
S’il dépasse deux années de suite ces plafonds, il devra changer le statut juridique de son entreprise et passer en société.
En matière de comptabilité, le brocanteur est tenu de tenir un livre de recettes.
☝️ Bon à savoir : comme pour toute auto-entreprise, un brocanteur doit ouvrir un compte bancaire dédié à son activité à compter du moment où son CA dépasse les 10.000 euros durant deux ans.
Devenir brocante en société
Un brocanteur a aussi la possibilité de créer une société. Le coût et les contraintes en matière de comptabilité et de fiscalité dépendent de la nature du statut juridique. En pratique, le professionnel peut opter pour :
- une EURL ou une SASU s’il désire rester seul dans son entreprise ;
- une SAS ou une SARL (entre autres) s’il compte faire entrer des associés.
Quelles sont les étapes à suivre pour devenir brocanteur ?
Si vous désirez monter votre entreprise de brocante, il est nécessaire :
- d’effectuer une étude de marché ;
- de rédiger un business plan ;
- de louer un local, le cas échéant ;
- d’immatriculer votre entreprise ;
- de vous inscrire au registre des revendeurs d’objets mobiliers ;
- de demander les autorisations nécessaires pour l’exercice de votre activité ;
- de tenir un registre d’objets mobiliers.
Effectuer une étude de marché
L’étude de marché constitue une étape préalable nécessaire avant de monter votre entreprise. Il s’agit de déterminer si votre projet peut être rentable ou non. Pour cela, il est important d’analyser avec précision les 4 éléments suivants :
- Votre offre (les produits que vous comptez vendre, leur valeur ajoutée sur le marché existant, etc.).
- La demande (le profil de vos clients, leur budget, leurs goûts, etc.).
- L’environnement (vos concurrents, les tendances du marché de l’art, l’importance de la vente en ligne, etc.).
- Votre stratégie commerciale (Est-ce que vous désirez devenir brocanteur en ligne ou en local ? Quelle stratégie allez-vous utiliser pour faire connaître votre entreprise ? Où seront stockés vos articles ?).
C’est à la suite d’une analyse fine de ces éléments que vous allez pouvoir rédiger le budget prévisionnel de votre entreprise. Il s'agit de déterminer tous les investissements que vous allez devoir faire pour créer votre structure, et le coût nécessaire pour assurer ensuite sa pérennité. Vous allez ainsi devoir établir à la fois :
- votre bilan prévisionnel ;
- votre budget de trésorerie (sur 12 mois) ;
- votre compte de résultat sur 3 ans ;
- votre plan de financement (sur trois ans).
💡 Astuce : vous pouvez vous rapprocher de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de votre région. Cet organisme propose des accompagnements personnalisés ainsi qu’une formation pour vous aider à créer votre entreprise.
Construire votre business plan
Le business plan constitue le document de référence qui décrit votre projet de création d’entreprise de brocante. Il détaille à la fois :
- votre service ;
- votre business model ;
- votre étude de marché (sous forme de synthèse) ;
- votre prévisionnel financier (également synthétisé).
Ce document est indispensable pour vérifier si votre projet est viable. Il est également obligatoire si vous recherchez des financements de la part de votre banque ou d’un futur associé.
Acquérir un local
En tant que brocanteur, vous aurez besoin d’un local pour stocker vos produits. Si vous désirez aussi y accueillir du public, il est important de sélectionner avec soin son emplacement, au regard de son environnement commercial, de son accessibilité ou encore de l’histoire du lieu concerné. Vous pouvez d’ailleurs acheter ou louer un local commercial.
Immatriculer son entreprise
Que vous désiriez devenir brocanteur sur Internet ou en local, il est obligatoire de déclarer votre activité. L’immatriculation de votre entreprise s’effectue en ligne, sur le site du Guichet des formalités des entreprises. Les documents requis et le coût de la procédure diffèrent selon le statut juridique sélectionné.
☝️ Bon à savoir : cette formalité est gratuite pour une micro-entreprise.
S’inscrire au registre des revendeurs d’objets mobiliers
Il est nécessaire de vous inscrire au registre des revendeurs d’objets mobiliers avant de lancer votre activité. Il convient, pour cela, de remplir le formulaire 11733*01, et de joindre à votre demande les éléments suivants :
- une copie de votre pièce d'identité ;
- le numéro SIREN de votre entreprise ;
- une enveloppe libellée à votre adresse et timbrée au tarif en vigueur (20 g) ;
- votre titre de séjour si vous n’êtes pas français, ni membre d’un pays de l’Union européenne.
Une fois la demande réalisée, vous recevez un récépissé prouvant votre demande d’inscription. Ce document doit impérativement être conservé en cas de contrôle administratif.
Procéder aux inscriptions obligatoires
En tant que brocanteur, vous devrez demander certaines autorisations selon la nature de votre activité :
- La déclaration de métaux précieux. Elle est obligatoire si vous revendez des objets en or, en argent ou en platine, ainsi que des métaux bruts (comme des lingots). Il convient alors d’informer la Direction générale des douanes et droits indirects, en déposant une déclaration d’existence. Il convient aussi de rappeler qu’il existe une législation spécifique à connaître en matière de vente de métaux précieux.
- Une carte d’activité ambulante. Elle est requise si vous comptez vendre vos objets sur des marchés, des brocantes ou sur la voie publique, en dehors de la commune de votre lieu de domiciliation. Cette carte est valable 4 ans. Il faut la demander auprès de la CMA ou de la CCI proche de chez vous. Elle coûte 30 euros.
- Une autorisation d’occupation temporaire de l’espace public (AOT) est nécessaire si vous avez un local commercial, et que vous comptez occuper le trottoir situé en façade. Elle est à demander en mairie ou à la préfecture (si le local est situé sur une route départementale ou une artère spécifique de votre commune).
Tenir un registre d’objets mobiliers (ROM)
Que vous soyez auto-entrepreneur ou en société, votre profession exige la tenue d’un registre d'objets mobiliers (ROM). Aussi appelé livre de police, il répertorie et décrit l’ensemble des objets que vous achetez, ainsi que le nom de leur vendeur. Ce document peut être rédigé à la main ou sous forme dématérialisée.
Il est à conserver au moins 5 ans (10 ans s’il s’agit d’un registre électronique), et être signé par le commissaire de police ou le maire de votre lieu de domiciliation si vous avez un commerce exclusivement ambulant. Si ce document est incomplet ou inexistant, vous êtes passible d’une amende de 30.000 euros et de 6 mois d’emprisonnement.
📝 À noter : en matière de législation, il convient de rappeler que vous êtes aussi obligé d’exposer clairement le prix de vente de vos objets.
FAQ
Comment ouvrir une brocante chez soi ?
Il est nécessaire d’effectuer une étude de marché et d’établir un business plan, pour vous assurer que votre projet est viable. Il vous faut également trouver un espace de stockage pour vos objets. Par ailleurs, vous êtes obligé de déclarer votre activité, de vous inscrire au registre des revendeurs d’objets mobiliers, et de tenir un registre d’objet mobilier.
Peut-on vivre de la brocante ?
Oui, il est possible de vivre de la brocante, à condition de bien faire connaître votre entreprise, d’établir des prix qui vous permettent de générer une marge à la revente, et d’attirer une clientèle régulière.
Quel est le salaire moyen d’un brocanteur ?
Le salaire moyen d’un brocanteur est variable selon le nombre de clients, les compétences du professionnel ou encore l’emplacement de son commerce. Le revenu se situe souvent en dessous du SMIC au démarrage de l’entreprise, et il peut monter à 4.000 ou 5.000 euros mensuels bruts en fin de carrière. Le salaire médian se situe aux alentours de 25.000 euros bruts annuels.
Principales sources législatives et réglementaires :
- article 321-7 - Code pénal
- articles R321-1 à R321-8 - Code pénal
- Arrêté du 15 mai 2020 fixant les modèles de registres prévus par l'article R. 321-8 du code pénal
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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