Droit à l'image en entreprise : quelles sont les règles ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Lors de la création de votre entreprise, il est primordial de connaître les droits de ses salariés. Le droit à l’image est un droit conditionnant la diffusion de l’image de vos salariés à leur autorisation préalable.
Quelle est la portée du droit à l’image ? Comment respecter le droit à l’image des salariés au sein de l’entreprise ? Legalstart fait le point avec vous.
Mini-Sommaire
Qu'est-ce que le droit à l'image ?
Droit à l'image : définition
- le droit à l’image ;
- le secret professionnel et médical ;
- la protection de l’intimité et du domicile.
⚠️ Attention : seules les personnes physiques disposent d’un droit à l’image ; l’article 9 du Code civil ne concerne pas les personnes morales. Les personnes morales disposent d’une droit à la protection de leur réputation, de leur nom, de leurs correspondances mais n’ont pas de droit au respect de leur vie privée de manière générale, incluant le droit à l’image.
Ainsi, l’image d’une entreprise peut être captée, diffusée ou reproduite sans autorisation de droit à l’image préalable.
Dans quels cas faut-il recueillir une autorisation préalable à la diffusion d’une image ?
☝️ Bon à savoir : lorsque la personne concernée est un mineur, l’autorisation de droit à l’image doit être donnée par ses responsables légaux.
Quel droit à l'image en entreprise ?
🔧 En pratique : si vous souhaitez organiser un événement au sein de votre entreprise, et que des photos pourraient y être prises, n’oubliez pas de faire remplir un formulaire de droit à l’image à vos salariés.
Comment faire une autorisation de droit à l'image en entreprise ?
Le contenu d'une autorisation de droit à l'image en entreprise
-
l’identité de personne dont l’image sera utilisée ;
-
l’identité de la personne ou de l’entreprise qui utilisera ladite image ;
-
le moment de captation, diffusion ou reproduction de l’image ;
-
les supports de communication sur lesquels la personne autorise la diffusion de son image ;
-
la durée pendant laquelle les images pourront être utilisées ;
-
la zone géographique où les images pourront être diffusées ;
-
le public qui y aura accès ;
-
le droit de retrait du salarié et les modalités pour l'exercer ;
-
la date et la signature.
Modèle d’autorisation de droit à l’image
Afin de vous aider dans la rédaction de ce document, voici un exemple d'autorisation de droit à l'image que vous pouvez personnaliser en fonction de vos besoins :

Quelle est la procédure de retrait lorsque le droit à l’image en entreprisr n’a pas été respecté ?
Lorsqu’une image a été captée, diffusée ou reproduite sans l’accord préalable du salarié, la première chose à faire est de tenter de régler cela à l’amiable en contactant la personne ou l’entreprise à l’origine de cette captation, diffusion ou reproduction.
Si cette dernière refuse de supprimer la photo ou vidéo litigieuse, il est possible d’engager une procédure judiciaire pour procéder au retrait de cette image.
Pour se faire, il existe deux possibilités :
- porter plainte contre la personne ayant diffusé l’image portant atteinte à votre vie privée : cette plainte peut se faire au commissariat ou par courrier ; ou
- avoir recours à un juge des référés : il s’agit d’une procédure d’urgence, au cours de laquelle un juge est saisi dans un délai de 48h. Pour ouvrir une telle procédure, il faut justifier l’atteinte à un droit fondamental (droit au respect à la vie privée en l'occurrence), ainsi que la nécessité de prendre des mesures d’urgence. Autrement dit, l’atteinte doit être suffisamment importante pour justifier cette procédure d’urgence. Le juge des référés ne prendra que des mesures provisoires, en attente d’une décision judiciaire.
☝️ Bon à savoir : le droit à l’oubli, ou droit au déréférencement, est un droit permettant à toute personne d’obtenir le retrait d’une information la concernant ou d’une image présente sur internet, et pouvant lui porter préjudice.
Quelle est la sanction en cas de violation du droit à l’image en entreprise ?
La violation du droit à l’image en entreprise constitue un délit. De fait, en cas de violation du droit à l’image, une amende voire une peine d'emprisonnement peut être prononcée. Le Code pénal protège le droit à l’image en prévoyant différentes sanctions selon l’atteinte portée :
- Lorsque l’image d’une personne a été enregistrée sans son consentement alors qu’elle se trouvait dans un lieu privé, alors l’auteur s’expose à une sanction pouvant aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 45.000 € d’amende ;
- Lorsque l’image captée dans un lieu privé est par la suite publiée, l’auteur de cette diffusion s’expose à une sanction pouvant aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15.000 € d’amende ;;
- Lorsqu’un montage photo ou vidéo est publié sans le consentement de la personne apparaissant sur ce montage, l’auteur de cette publication s’expose à une sanction pouvant aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15.000 € d’amende ; enfin,
- Lorsqu’une personne filme et diffuse une personne étant victime de violences volontaires, cela constitue un acte de complicité de l’infraction commise, et pourra donc être poursuivie de ces chefs.
Principales sources législatives et réglementaires :
- Article 9 - Code civil
- Article 226-1 - Code pénal
- Article 226-8 - Code pénal
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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