
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Dans le secteur associatif et socioculturel, les organismes de droit privé sans but lucratif d’activités culturelles, de loisirs ou d’animation de plein air bénéficient d’un cadre juridique spécifique : la convention collective nationale de l’animation. Mais concrètement, à qui s’adresse cette convention collective des animateurs ? Quelles entreprises sont tenues de l’appliquer et quelles sont ces principales particularités ? Legalstart fait le point pour vous.
Mini-Sommaire
Une convention collective est un accord établi entre les représentants des employeurs et les syndicats de salariés. Cet accord vise à régir les relations de travail entre les employeurs et les professionnels du secteur de l’animation.
Ainsi, la convention collective de l’animation a pour but d’adapter les dispositions du droit de travail aux spécificités des secteurs culturels, éducatifs, de loisirs et de plein air.
La convention collective de l’animation s’appelle désormais la convention collective ECLAT. Plus précisément, elle porte le nom complet de “convention collective nationale des métiers de l’éducation, de la culture, des loisirs, et de l’animation agissant pour l'utilité sociale et environnementale, au service des territoires”.
Elle est applicable sur tout le territoire, y compris les DOM, et est identifiée par les numéros IDCC 1518 et brochure 3246.
La convention collective de l’animation s’applique obligatoirement à tous les organismes privés à but non lucratif dont l’activité principale vise l’intérêt social dans les domaines culturels, éducatifs, de loisirs ou de plein air.
Elle couvre un large éventail d’activités, notamment :
La convention ECLAT ne présente pas d’avantages et inconvénients à proprement parler. En effet, chaque convention collective comporte des dispositions qui priment sur la loi. Elles sont généralement plus favorables que les dispositions légales pour les salariés. Si toutefois ces règles sont moins avantageuses, alors c’est le Code du travail qui s’applique. Voici quelques éléments à connaître si vous dépendez de la convention collective des animateurs.
La convention collective de l’animation encadre les salaires en fixant des minimums à respecter selon la classification des salariés. En effet, même si l’employeur reste libre de fixer la rémunération, il doit se conformer aux planchers légaux ou conventionnels, selon ce qui est le plus avantageux pour le salarié.
La grille de classification de la convention collective de l’animation détermine ces minimums grâce à un système d’indice et de valeur de point. Au 1er janvier 2025, la valeur de point servant de base au calcul du salaire selon le poste occupé est fixée comme suit :
La modulation du temps de travail dans la convention collective des animateurs permet d’adapter les horaires, tout en respectant une moyenne hebdomadaire sur une période donnée de 12 mois :
Ces dispositifs offrent une flexibilité dans la répartition du temps de travail (par mois, trimestre, année) selon les besoins de l’activité.
Concernant la durée du travail, la durée maximale quotidienne est de 10 heures de travail effectif. L’amplitude maximale sur une journée est de 12 heures.
📝 À noter : les salariés bénéficient d’un repos minimum de 11 heures consécutives par jour, auquel s’ajoutent 24 heures consécutives par semaine.
Les salariés en CDI dans la convention collective des animateurs peuvent être soumis au travail intermittent, pour adapter le temps de travail aux activités discontinues. Dans les faits, le travail intermittent se définit par une alternance de périodes de travail et de non-travail. Ces dispositions sont souvent mises en place dans les structures périscolaires ou pour certains animateurs sportifs.
Le contrat mentionne l’horaire annuel minimum, les périodes de travail et les modalités de répartition. La rémunération est mensualisée sur la base du 1/12e de l'horaire annuel garanti, majorée de 10 % pour les congés payés. Le salarié perçoit également une indemnité d’intermittence de 10 % des rémunérations théoriques versées chaque année, généralement au mois d’août.
La convention collective des animateurs prévoit des périodes d’astreintes. Une astreinte est une période pendant laquelle le salarié doit obligatoirement demeurer à son domicile ou à proximité, pour pouvoir intervenir si besoin.
Cette astreinte donne droit à un repos compensateur donné au salarié. Ce dernier bénéficie de 2h30 de repos pour 24 heures d’astreinte.
☝️ Bon à savoir : si les parties sont d’accord, ce repos compensateur peut être remplacé par une contrepartie financière au moins équivalente.
Dans la convention collective de l’animation, le temps de déplacement correspond aux trajets effectués pour des missions imposées par l’employeur, en dehors du trajet domicile-travail habituel.
Ce temps de déplacement donne lieu à une contrepartie :
📝 À noter : le repos compensateur peut être remplacé par une compensation financière équivalente.
La convention collective des animateurs prévoit la possibilité de travailler les jours fériés. Ainsi, en cas de travail exceptionnel un jour de repos ou un jour férié, le salarié a droit soit :
Dans la convention ECLAT, le préavis pour démission ou licenciement est de même durée.
Préavis convention collective ECLAT |
|
Catégorie de salarié |
Durée du préavis |
Ouvriers et employés |
1 mois |
TAM dont professeurs et animateurs techniciens |
2 mois |
Cadres |
3 mois |
La convention collective des animateurs prévoit des jours de congés exceptionnels pour les événements familiaux supérieurs aux dispositions légales.
Événement |
Durée du congé |
Mariage ou PACS du salarié |
5 jours ouvrés |
Mariage d’un enfant |
2 jours ouvrés |
Mariage père, mère, frère, sœur, beau-frère, belle-sœur, oncle, tante |
1 jour ouvré |
Naissance ou adoption |
3 jours ouvrés |
Décès conjoint, enfant, concubin déclaré, partenaire lié par un PACS |
5 jours ouvrés |
Décès père, mère, frère, sœur, belle-mère, beau-père, |
3 jours ouvrés |
Décès petit-fils, petite-fille, grand-père-grand-mère |
2 jours ouvrés |
Décès oncle, tante, beau-frère, belle-sœur, neveu, nièce |
1 jour ouvré |
Déménagement |
1 jour ouvré |
Annonce de la survenance d’un handicap chez l’enfant |
3 jours ouvrés |
📝 À noter : ces congés sont payés par l’employeur et non déduits des congés payés annuels, à condition que le salarié produise un justificatif.
Les salariés perçoivent une prime d’ancienneté de 4 points après 24 mois de présence dans l’entreprise et est augmentée de 4 points tous les 24 mois. Cette prime est versée en complément du salaire de base. Elle est calculée en fonction du coefficient de classification du salarié. Son montant dépend donc de la valeur du point associée à la grille de classification.
En cas d’arrêt maladie, la convention collective des animateurs prévoit un maintien de salaire net dès 6 mois d’ancienneté. Pour rappel, le Code du travail prévoit un maintien de salaire à compter d’un an d’ancienneté.
Il est possible de trouver le nom de la convention collective applicable dans l’entreprise sur le bulletin de salaire ou dans le contrat de travail.
La convention collective ECLAT est la Convention collective nationale des métiers de l'éducation, de la culture, des loisirs et de l'animation agissant pour l'utilité sociale et environnementale, au service des territoires (convention collective de l’animation).
Dans l’animation, la prime d’ancienneté est de 4 points à partir de 24 mois d’ancienneté. Elle augmente ensuite de 4 points tous les 24 mois. Le calcul se fait à partir du nombre de points et du coefficient de classification du salarié.
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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