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Fiches pratiques Exercer un métier Métiers dans le commerce Comment devenir cordonnier en 2025 ?

Comment devenir cordonnier en 2025 ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Devenir cordonnier permet d’intégrer un métier manuel, utile et ancré dans le quotidien. Réparer, transformer, prolonger la vie des objets : voilà le cœur de ce savoir-faire artisanal. 

Un métier de contact et de précision, qui mêle tradition et sens du service. Legalstart vous explique comment devenir cordonnier en 2025.  

Mini-Sommaire

En quoi consiste le métier de cordonnier ?

Le métier de cordonnier artisan consiste avant tout à redonner vie aux chaussures usées ou abîmées, en les réparant avec minutie et savoir-faire. 

Chaque réparation suit des étapes précises comme :

  • le démontage ;
  • la découpe de pièces neuves ;
  • l’ajustement ;
  • la fixation (à la colle, au fil ou au clou) ;
  • puis la finition avec teinture ;
  • le lustrage ;
  • ou le polissage. 

Le cordonnier peut aussi proposer des ajustements à la demande :

  • ajouter des patins antidérapants ;
  • modifier la teinte du cuir ;
  • poser des accessoires… 

En boutique, il commercialise souvent des produits d’entretien et propose des services complémentaires comme la reproduction de clés ou la gravure.  

🛠️ En pratique : certains artisans sont également cordonnier bottier : ils conçoivent et fabriquent des chaussures sur mesure, depuis le patron jusqu’aux finitions.

Qui peut devenir cordonnier ?

Les qualités pour devenir cordonnier

Ce métier artisanal demande plusieurs qualités indispensables :

  • être patient ;
  • faire preuve de rigueur et de précision ;
  • avoir le sens du commerce ;
  • travailler en autonomie ;
  • et être polyvalent.

Être patient

Réparer une chaussure ou en fabriquer une demande du temps, parfois sur plusieurs étapes. La patience permet d’aller au bout de chaque tâche sans précipitation, avec le souci du détail et du travail bien fait.

Faire preuve de rigueur et de précision

Chaque geste compte : tracer un patron, découper une pièce de cuir, recoller une semelle… Il faut être soigneux, précis et constant pour garantir un rendu propre, durable et harmonieux.

Avoir le sens du commerce

Le cordonnier est aussi en contact avec une clientèle variée. Savoir écouter, conseiller et proposer les bons services ou produits permet de créer une relation de confiance et de fidéliser.

Travailler en autonomie

Une grande partie du travail s’effectue seul dans l’atelier. Il faut donc savoir s’organiser, gérer les délais, prioriser les tâches et prendre les bonnes décisions sans supervision constante.

Être polyvalent

Entre réparations techniques, accueil des clients, vente de produits ou reproduction de clés, les journées ne se ressemblent pas. Il est essentiel d’être à l’aise avec cette diversité de missions pour s’adapter à chaque situation.

La formation pour devenir cordonnier

Il existe plusieurs parcours pour apprendre le métier de cordonnier, que ce soit en formation de cordonnerie initiale ou dans le cadre d’une reconversion. 

Voici les principales options disponibles :

  • CAP Cordonnerie multiservice (2 ans – niveau 3) ;
  • CAP Cordonnier-bottier (2 ans – niveau 3) ;
  • CAP Maroquinerie ou CAP Sellerie générale (2 ans – niveau 3) ;
  • Bac pro Métiers du cuir – option chaussures (3 ans – niveau 4) ;
  • BTM Cordonnier (2 ans – niveau 4) ;
  • Titre professionnel Cordonnier multiservices (2 ans – niveau 4) ;
  • Diplôme de technicien podo-orthésiste (2 ans – niveau 4) ;
  • ou BTS Métiers de la mode – chaussure et maroquinerie (2 ans – niveau 5). 

La voie adulte est également possible pour les personnes en reconversion : plusieurs centres proposent des formations adaptées au public en reprise d’études, comme le titre professionnel cordonnier multiservices. Enfin, la VAE permet de faire reconnaître officiellement son expérience si l’on a déjà exercé dans le secteur, sans forcément passer par un cursus classique. Cela permet de devenir cordonnier sans diplôme initial.

Devenir cordonnier : salarié ou indépendant ?

Le métier de cordonnier peut s’exercer aussi bien :

  • en tant que salarié ;
  • qu’en tant qu’indépendant.

Devenir cordonnier salarié

En début de carrière, de nombreux professionnels choisissent le salariat pour acquérir de l’expérience au sein :

  • d’une cordonnerie artisanale ;
  • d’un atelier multiservices ;
  • ou d’une grande enseigne spécialisée. 

Ce statut offre un cadre structuré, une sécurité de l’emploi et un apprentissage encadré des techniques, du matériel et de la gestion client.

Devenir cordonnier indépendant

Avec quelques années d’expérience, certains font le choix de se mettre à leur compte. En tant qu’indépendant, le cordonnier :

  • gère lui-même son atelier ou sa boutique ;
  • fixe ses tarifs ;
  • choisit ses prestations ;
  • et développe sa clientèle locale. 

Ce statut offre davantage de liberté et de possibilités d’évolution, mais demande aussi de savoir gérer une activité de A à Z :

  • comptabilité ;
  • communication ;
  • relation client ;
  • achats de matières premières, etc. 

Sans compter que certains cordonniers indépendants diversifient leurs services avec la vente de produits d’entretien, la reproduction de clés ou la gravure. 

☝️ Bon à savoir : il existe aussi des formes hybrides : le travail en coopérative ou en franchise permet d’exercer avec plus d’autonomie tout en bénéficiant d’un accompagnement et d’un réseau.

Quel statut juridique pour devenir cordonnier indépendant ?

Lorsqu’un cordonnier souhaite se lancer à son compte, plusieurs statuts juridiques sont possibles :

  • la micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ;
  • l’entreprise individuelle (EI) ;
  • l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ;
  • ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).

Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur)

C’est le statut le plus simple pour démarrer rapidement une activité artisanale comme la cordonnerie. Il convient particulièrement à ceux qui veulent tester leur projet ou travailler seuls, avec peu de charges fixes. 

  • Fonctionnement : les démarches sont allégées, la comptabilité est simplifiée, et les cotisations sont calculées sur le chiffre d’affaires réellement encaissé.
  • Conditions : chiffre d’affaires annuel plafonné à 77.700 € (plafond 2025 pour les prestations de service artisanales). L’immatriculation au répertoire des métiers est obligatoire.
  • Régime social : affiliation à la Sécurité sociale des indépendants. Cotisations calculées selon un taux forfaitaire (24,6 % en 2025 et 26,1 % dès le 1er janvier 2026).
  • Régime fiscal : impôt sur le revenu avec possibilité d’option pour le versement libératoire (si les conditions sont remplies). Aucun amortissement ou déduction de charges réelles possible.

📌 À retenir : ce statut permet de débuter avec peu de contraintes, mais il atteint vite ses limites si l’activité se développe.

Entreprise Individuelle (EI)

Plus souple qu’avant grâce à la réforme de 2022, l’entreprise individuelle permet de bénéficier d’une responsabilité limitée, sans créer de société. Elle convient bien aux artisans souhaitant exercer seuls avec une gestion plus souple qu’une société. 

  • Fonctionnement : pas de séparation entre l’entreprise et la personne, mais le patrimoine personnel est protégé (hors biens affectés à l’activité). Les obligations comptables sont plus étendues que pour une micro-entreprise.
  • Conditions : pas de capital requis. Inscription obligatoire au répertoire des métiers.
  • Régime social : travailleur indépendant affilié à la SSI. Cotisations calculées sur le bénéfice réel (et non le chiffre d’affaires).
  • Régime fiscal : imposition à l’impôt sur le revenu, avec possibilité d’option pour l’impôt sur les sociétés si l’activité est exercée en EI au régime réel 

🛠️ En pratique : ce statut permet de déduire ses charges réelles, ce qui est intéressant dès que les frais professionnels deviennent conséquents.

EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Il s’agit d’une société avec un associé unique. Ce statut s’adresse à ceux qui souhaitent séparer clairement leur patrimoine personnel et professionnel, tout en exerçant seuls. 

  • Fonctionnement : création d’une société avec rédaction de statuts, ouverture d’un compte pro et dépôt de capital (même symbolique).
  • Conditions : immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) et au répertoire des métiers. Possibilité d’être gérant majoritaire ou minoritaire.
  • Régime social : le gérant associé unique est affilié à la SSI. Cotisations basées sur la rémunération versée.
  • Régime fiscal : imposition à l’impôt sur le revenu par défaut, mais option possible pour l’impôt sur les sociétés.

📝 À noter : ce statut offre un bon compromis entre protection, souplesse et crédibilité, notamment pour ceux qui prévoient de faire évoluer leur activité. Et si le projet prend de l’ampleur, il est tout à fait possible d’ouvrir le capital à d’autres personnes : l’EURL devient alors une SARL, sans changer de structure juridique mais avec une gouvernance à plusieurs.

SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

La SASU est une forme sociétale plus souple et souvent choisie pour son régime social plus protecteur. Elle est adaptée aux artisans qui veulent se verser un salaire et bénéficier du régime général. 

  • Fonctionnement : création d’une société avec statuts, capital social librement fixé, et gestion simplifiée.
  • Conditions : inscription obligatoire au RCS et au répertoire des métiers si l’activité est artisanale.
  • Régime social : le président de SASU est assimilé salarié. Il cotise au régime général, mais ne bénéficie pas de l’assurance chômage.
  • Régime fiscal : imposition à l’impôt sur les sociétés par défaut, avec possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (temporairement, sous conditions). 

🛠️ En pratique : ce statut offre une bonne couverture sociale, mais demande des charges plus élevées. Il convient surtout aux projets ambitieux avec une vision de développement. Si l’activité évolue, la SASU peut facilement accueillir d’autres associés et devenir une SAS, sans changement majeur dans son fonctionnement. Il suffit d’adapter les statuts pour organiser la répartition du capital et la prise de décisions à plusieurs.

Quelles étapes suivre pour devenir cordonnier à son compte ?

Se lancer en tant que cordonnier indépendant demande de suivre plusieurs étapes :

  1. acquérir les compétences nécessaires ;
  2. réfléchir au modèle économique ;
  3. choisir son statut juridique ;
  4. effectuer les formalités de création d’entreprise ;
  5. trouver un local adapté à son activité ;
  6. souscrire aux assurances et obligations professionnelles ;
  7. s’équiper et organiser son activité ;
  8. et se faire connaître.

1. Acquérir les compétences nécessaires

Avant de créer une entreprise, la majorité des professionnels passent par une formation adaptée (CAP, Bac pro ou titre professionnel). Certaines personnes choisissent aussi de se reconvertir après une expérience professionnelle en lien avec le cuir ou l’artisanat, ou bien de faire reconnaître leurs compétences via la VAE. 

La maîtrise des gestes techniques, mais aussi des bases de gestion, de relation client et de vente, constitue une base solide pour entreprendre.

2. Réfléchir au modèle économique

Beaucoup d’artisans définissent d’abord leur positionnement :

  • cordonnerie traditionnelle ;
  • multiservice ;
  • fabrication sur mesure ;
  • prestations haut de gamme ;
  • ou activité de proximité. 

Ce travail peut inclure :

  • l’estimation des tarifs ;
  • l’identification des besoins locaux ;
  • l’étude de la concurrence ;
  • et des services à proposer (reproduction de clés, vente de produits d’entretien, etc.). 

Une réflexion sur le lieu d’exercice (atelier à domicile, boutique en centre-ville, camion itinérant...) fait également partie des étapes fréquentes.

3. Choisir son statut juridique

Comme nous l’avons évoqué précédemment, plusieurs formes juridiques sont possibles selon les objectifs, le niveau d’activité et le besoin de protection :

  • la micro-entreprise ;
  • l’entreprise individuelle (EI) ;
  • l’EURL/SARL;
  • ou la SASU/SAS.

4. Effectuer les formalités de création d’entreprise

La demande d’immatriculation doit être effectuée en ligne et transiter par le guichet unique géré par l’INPI.  

💡 Astuce : dans ce cadre, deux options existent. Faire les démarches seul via le portail officiel ou s’appuyer sur un accompagnement professionnel comme Legalstart pour sécuriser la procédure et gagner du temps.

Micro-entreprise

Pour une micro-entreprise, la création peut se faire rapidement, avec des documents comme :

  • la copie d’un justificatif d'identité ;
  • une attestation de non-condamnation ;
  • et parfois un justificatif d’adresse professionnelle. 

Il est aussi nécessaire de s’immatriculer au répertoire des métiers, car la cordonnerie est une activité artisanale.

Entreprise EURL/SASU

Pour une société (EURL, SASU), les formalités comprennent :

  • la rédaction de statuts (dans le cas d’une société) ;
  • la déclaration des bénéficiaires effectifs ;
  • le dépôt de capital (même symbolique) ;
  • l’ouverture d’un compte bancaire professionnel ;
  • et la publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.  

💡 Astuce : là encore, il est possible d’être accompagnés par des plateformes spécialisées comme Legalstart pour gérer l’ensemble des formalités.

5. Trouver un local adapté à son activité

Le choix du local dépend du positionnement :

  • un atelier ;
  • une boutique avec vitrine ;
  • ou un espace mixte atelier/vente. 

Il doit être visible et accessible, avec suffisamment d’espace pour installer les machines, stocker les matériaux et accueillir la clientèle dans de bonnes conditions. 

Le local peut être acheté ou loué, selon le budget et les perspectives à long terme. En cas de location, il s’agira généralement d’un bail commercial (9 ans), plus protecteur, mais engageant. Pour tester son activité ou démarrer en douceur, un bail dérogatoire (ou précaire), d’une durée plus courte (maximum 3 ans), peut être une solution flexible.

6. Souscrire aux assurances et obligations professionnelles

L’activité de cordonnier étant artisanale, certaines assurances sont fortement recommandées, comme la responsabilité civile professionnelle. 

En parallèle, il peut être utile de se rapprocher de la chambre de métiers pour bénéficier d’un accompagnement ou s’informer sur les obligations réglementaires :

  • affichage des prix ;
  • respect des normes de sécurité ;
  • gestion des déchets liés aux produits chimiques, etc.

7. S’équiper et organiser son activité

L’aménagement de l’atelier, l’achat de machines spécifiques (presse, ponceuse, machine à coudre le cuir...) et de matières premières font partie des étapes. 

Ce moment est aussi souvent l’occasion :

  • de structurer son offre ;
  • d’installer un logiciel de caisse ou de gestion ;
  • et de planifier ses premières commandes.  

🛠️ En pratique : pour démarrer, beaucoup d’artisans choisissent de travailler avec un stock réduit et de s’équiper progressivement selon la demande.

8. Se faire connaître

Le bouche-à-oreille joue un rôle important dans l’artisanat local. De nombreux cordonniers misent aussi sur une signalétique visible, une fiche Google Business Profile bien renseignée, des partenariats avec des commerçants voisins ou encore une présence minimale sur les réseaux sociaux. 

Il est aussi possible de créer un petit site vitrine ou une page Facebook/Instagram pour montrer ses réalisations, expliquer son savoir-faire et rassurer ses futurs clients.

FAQ

Quel est le salaire moyen d'un cordonnier ?

En début de carrière, un cordonnier salarié gagne généralement un salaire autour du SMIC. Avec l’expérience ou en travaillant à son compte, les revenus peuvent atteindre 2.000 à 2.500 € brut par mois, voire plus selon l’activité.

Est-il possible de devenir cordonnier sans diplôme ?

Il est possible de se lancer sans diplôme, à condition d’avoir une solide expérience ou d’avoir suivi une formation en cours de carrière. La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet aussi de faire reconnaître officiellement ses compétences.

Quelle est la rentabilité moyenne d'une cordonnerie ?

Une cordonnerie bien située, avec une offre diversifiée (réparation, multiservices, vente de produits) peut être rentable dès les premières années. La rentabilité dépend beaucoup du volume de clients, de la gestion des charges et de la capacité à fidéliser localement. 

Principales sources législatives et réglementaires :

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Note du document :

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