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Fiches pratiques Exercer un métier Métiers du BTP Comment devenir maître d'œuvre en 2025 ?

Comment devenir maître d'œuvre en 2025 ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Devenir maître d’œuvre, c’est choisir un métier passionnant au cœur des projets de construction ou de rénovation. Ce professionnel pilote les chantiers de A à Z, en veillant à la bonne coordination des intervenants et au respect des délais. 

Accessible avec ou sans diplôme, cette activité demande rigueur, organisation et polyvalence. Legalstart vous éclaire sur cette activité de maître d'œuvre

Mini-Sommaire

En quoi consiste le métier de maître d'œuvre ?

Le métier de maître d'œuvre consiste à piloter un projet de construction ou de rénovation, en assurant :

  • la gestion technique ;
  • la coordination des intervenants ;
  • et le suivi des travaux, du début à la fin.

Tout au long du chantier, le maître d'œuvre joue un rôle de chef d’orchestre. Il veille à la bonne exécution des travaux, contrôle leur conformité et reste en lien constant avec le maître d’ouvrage, c’est-à-dire la personne ou l’entité qui finance le projet. Ce dernier confie au maître d’œuvre la responsabilité de concrétiser le projet dans les meilleures conditions possibles.

Le maître d’œuvre est également chargé de coordonner les aspects juridiques, administratifs et techniques.

Qui peut devenir maître d'œuvre ?

Les qualités pour devenir maître d'œuvre

Pour exercer le métier de maître d’œuvre, certaines qualités humaines et techniques sont indispensables :

  • être polyvalent ;
  • être autonome ;
  • posséder une solide expertise technique ;
  • avoir de la rigueur dans la planification et l’anticipation ;
  • connaître la réglementation en vigueur ;
  • avoir de la diplomatie, un bon sens du relationnel et une posture éthique
  • être disponible et mobile.

La formation pour maître d'œuvre

Le métier de maître d’œuvre n’exige pas un diplôme spécifique unique, mais une formation dans le secteur du bâtiment ou de la construction est fortement recommandée pour acquérir les compétences requises.

La plupart des professionnels qui exercent cette fonction viennent d’horizons variés comme :

  • l’architecture ;
  • l’ingénierie du bâtiment ;
  • l’urbanisme ;
  • ou la conduite de travaux.

L’accès à ces métiers passe généralement par des études post-bac, du niveau BTS jusqu’au niveau bac+5. Parmi les parcours les plus courants :

  • un BTS Bâtiment ;
  • un DUT Génie civil ;
  • une licence professionnelle en management de chantier ;
  • une licence professionnelle en maîtrise d’ouvrage ;
  • ou encore un diplôme d’ingénieur ou d’architecte. 

🛠️ En pratique : ces formations permettent d’aborder des notions techniques avancées, mais aussi la réglementation thermique, la gestion de projet, le rôle des différents intervenants sur un chantier, ou encore les normes de sécurité.

Quelles sont les assurances obligatoires pour devenir maître d'œuvre ?

Exercer le métier de maître d’œuvre implique de souscrire à 2 assurances obligatoires :

  • l’assurance responsabilité civile professionnelle ;
  • et la garantie décennale.

L’assurance responsabilité civile professionnelle

La première est l’assurance responsabilité civile professionnelle. Elle protège le maître d’œuvre contre les dommages causés à des tiers dans le cadre de son activité. Cela peut concerner :

  • des erreurs de conception ;
  • des défauts de coordination ;
  • ou des négligences qui entraîneraient des préjudices pendant le chantier. 

Cette assurance permet ainsi de couvrir les frais liés à d’éventuelles réclamations ou litiges.

La garantie décennale

La seconde est la garantie décennale. Elle engage la responsabilité du maître d’œuvre pendant 10 ans après la réception des travaux. Elle s’applique en cas de désordres compromettant la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à son usage.  

☝️ Bon à savoir : même si les travaux ont été réalisés par des entreprises extérieures, le maître d’œuvre reste responsable s’il a mal conçu ou mal supervisé certaines étapes du projet.

Quelles sont les autorisations nécessaires pour maître d'œuvre ?

Dans le cadre de son activité, le maître d’œuvre doit s’assurer que les projets qu’il encadre sont en conformité avec le droit de l’urbanisme. Cela implique de veiller à l’obtention des autorisations administratives nécessaires, comme :

  • le permis de construire ;
  • ou la déclaration préalable de travaux, en fonction de la nature du projet.

C’est souvent lui qui accompagne ou conseille le maître d’ouvrage dans ces démarches.

Il est également soumis à un devoir de conseil. Il doit s’assurer que les travaux sont réalisés dans le respect :

  • des normes de sécurité ;
  • des règles techniques en vigueur ;
  • et des lois applicables à la construction.

Devenir maître d'œuvre : salarié ou indépendant ?

Le métier de maître d’œuvre peut s’exercer aussi bien en tant que salarié qu’en indépendant, avec des conditions et des perspectives bien différentes.

Devenir maître d'œuvre salarié

En tant que salarié, le maître d’œuvre est généralement employé par une entreprise de construction, un cabinet d’architectes ou un bureau d’études. Il bénéficie d’une certaine sécurité de l’emploi, d’un revenu stable et d’un cadre de travail structuré. Ses missions sont souvent encadrées par une hiérarchie, et il intervient sur des projets définis par l’entreprise.

Devenir maître d'œuvre indépendant

En indépendant, le maître d’œuvre devient son propre patron. Il organise librement ses projets, choisit ses clients et fixe ses honoraires. Sa rémunération dépend directement du nombre et de la complexité des chantiers qu’il prend en charge. Cette forme d’exercice offre une plus grande liberté mais implique aussi davantage de responsabilités, notamment sur les plans administratif, juridique et commercial.

Quel statut juridique choisir pour devenir maître d'œuvre indépendant ?

Pour exercer en tant que maître d’œuvre indépendant, plusieurs statuts juridiques sont envisageables :

  • la micro-entreprise ;
  • l’entreprise individuelle (EI) ;
  • l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ;
  • ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).

La micro-entreprise

Ce régime simplifié est accessible au maître d’œuvre, tant que son chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 77.700 € pour les prestations de services relevant des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).

La micro-entreprise ne nécessite pas de capital minimum ni de comptabilité complexe. Les démarches sont allégées :

  • déclaration de chiffre d’affaires en ligne ;
  • paiement des cotisations sociales proportionnel au CA (environ 21,1 % pour les BNC).
  • et abattement forfaitaire pour frais professionnels (34 %).

Le professionnel en micro-entreprise est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Pas d’indemnités chômage. Les droits à la retraite et à la protection sociale sont calculés sur la base du chiffre d’affaires réellement encaissé.

 ⚠️ Attention : la micro-entreprise limite certaines évolutions. Pas de déduction des frais réels, pas de TVA collectée ni récupérée (sauf dépassement des seuils), et un plafonnement du CA qui peut vite être contraignant pour un maître d’œuvre actif sur des chantiers importants. 

L’entreprise individuelle (EI)

L’EI permet d’exercer en nom propre, sans créer de société. Elle offre plus de souplesse que la micro-entreprise, tout en permettant de dépasser les plafonds de chiffre d’affaires. 

Elle ne nécessite pas de capital requis. L’entrepreneur et son activité ne font qu’un sur le plan juridique, même si le patrimoine personnel est protégé grâce au statut d’entrepreneur individuel réformé (loi 2022).

Les bénéfices sont imposés à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie BNC. Il est possible d’opter pour le régime réel, permettant la déduction des charges réelles (frais de déplacement, assurances, matériel…).

L’entrepreneur est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Il cotise sur son bénéfice réel, avec des charges sociales avoisinant les 30 à 45 % en fonction des revenus.

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Il s’agit d’une société avec un associé unique, soumise à des règles plus encadrées, mais offrant une séparation claire entre patrimoine personnel et professionnel.

L’associé unique est responsable dans la limite de ses apports. Il peut être gérant associé (soumis au régime TNS) ou nommer un gérant tiers. Des statuts doivent être rédigés et un capital social (libre) doit être défini.

Par défaut, l’EURL est soumise à l’impôt sur le revenu (IR), mais il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Cette option permet de séparer les revenus de la société et ceux du dirigeant. 

Le gérant associé est TNS (Travailleur Non Salarié). Il cotise sur sa rémunération (et non sur les bénéfices), avec des charges sociales plus faibles qu’en SASU (environ 45 %).

Intérêt

L’EURL convient aux maîtres d’œuvre qui souhaitent grandir, investir, embaucher ou s’associer à terme, tout en maîtrisant leur imposition. 

☝️ Bon à savoir : si votre projet évolue et que vous voulez vous associer, il suffit d’ouvrir le capital à d’autres personnes. L’EURL se transforme naturellement en SARL, avec une gestion à plusieurs, sans avoir à créer une nouvelle structure.

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

La SASU offre un cadre juridique souple, adapté aux projets d’envergure, avec une image plus "corporate" auprès des clients ou partenaires.

Une seule personne crée la société et c’est le président dirige la société.

Par défaut, la SASU est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS), avec possibilité d’option temporaire pour l’IR. Le dirigeant peut se verser un salaire ou se rémunérer sous forme de dividendes (soumis à la flat tax).

Le président est assimilé salarié. Il cotise au régime général de la Sécurité sociale, avec des charges plus élevées qu’en EURL, mais une meilleure protection sociale (retraite, prévoyance, indemnités journalières). 

 🛠️ En pratique : si l’activité se développe, la SASU peut évoluer naturellement en SAS en intégrant de nouveaux associés. Il suffit alors de modifier les statuts pour définir les règles de partage du capital et de gouvernance collective. 

Quelles étapes suivre pour devenir maître d'œuvre à son compte ?

Voici les principales étapes à suivre pour devenir maître d’œuvre à son compte :

  1. étudier le marché local
  2. élaborer un business plan
  3. choisir un statut juridique adapté
  4. réaliser les démarches de création d’entreprise
  5. souscrire aux assurances obligatoires
  6. et trouver ses premiers clients.

1. Étudier le marché local

Commencez par une analyse précise de la demande dans votre région. Les types de missions peuvent varier selon le secteur géographique :

  • construction de logements neufs en zone urbaine ;
  • rénovation patrimoniale en centre-ville ;
  • extension ou réhabilitation en zone périurbaine. 

Prenez aussi le temps d’identifier les autres professionnels en activité autour de vous :

  • leurs spécialités ;
  • leurs tarifs ;
  • leur zone d’intervention. 

Cela vous permettra d’affiner votre positionnement (chantier privé, tertiaire, rénovation énergétique, etc.).

2. Élaborer un business plan

Un bon business plan vous permet de structurer votre projet et d’anticiper les besoins financiers et opérationnels. Il doit inclure :

  • les frais de démarrage (matériel informatique, logiciels de suivi de chantier, assurances, communication…) ;
  • une estimation réaliste de votre chiffre d’affaires selon les types de projets ciblés ;
  • et une vision stratégique.

3. Choisir un statut juridique adapté

Le choix du statut dépend de votre ambition, de votre besoin de protection, et du degré de simplicité que vous recherchez :

  • la micro-entreprise ;
  • l’entreprise individuelle (EI) ;
  • l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ;
  • ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).

4. Réaliser les démarches de création d’entreprise

Les formalités varient selon le statut.

Pour une micro-entreprise ou une EI :

  • déclaration de l’activité sur le guichet unique de l’INPI ;
  • affectation automatique au régime micro-BNC ou réel ;
  • et inscription auprès de l’URSSAF  

📝 À noter : le statut ne nécessite pas de capital social ni de statuts.

Pour une EURL ou une SASU :

  • rédaction des statuts ;
  • dépôt du capital sur un compte bloqué ;
  • publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • dépôt du dossier complet via le guichet unique INPI ;
  • immatriculation au registre national des entreprises ;
  • et obtention d’un extrait Kbis. 

☝️ Bon à savoir : un compte bancaire dédié est obligatoire pour les sociétés. Pour la micro-entreprise, il est seulement requis si le chiffre d’affaires dépasse 10.000 € deux années consécutives.

💡 Astuce : dans ce cadre, deux options existent. Faire les démarches seul via le portail officiel ou s’appuyer sur un accompagnement professionnel comme Legalstart pour sécuriser la procédure et gagner du temps.

5. Souscrire aux assurances obligatoires

Deux garanties sont indispensables pour exercer en tant que maître d’œuvre :

  • la garantie décennale ;
  • et la responsabilité civile professionnelle (RC Pro). 

🛠️ En pratique : une protection juridique peut aussi être utile pour vous assister en cas de litige avec un client, un sous-traitant ou un fournisseur.

6. Trouver ses premiers clients

Pour démarrer votre activité, plusieurs leviers sont à activer :

  • le réseautage ;
  • la présence en ligne (site vitrine professionnel, référencement naturel, etc.) ;
  • le référencement local ;
  • ou les salons professionnels.

Quel budget pour devenir maître d'œuvre ?

Le budget nécessaire pour devenir maître d’œuvre indépendant varie généralement entre 6.000 € et 8.000 € pour la première année d’activité :

  • un ordinateur portable fixe ou hybride : environ 1.000 € ;
  • un logiciel de suivi de chantier (ex : Archipad, OBAT) : 50 à 70 € / mois ;
  • un logiciel de plans ou maquettes numériques (ex : Fieldwire, AutoCAD) : 39 à 89 € / mois ;
  • un stage ou une formation certifiante : environ 900 € (en présentiel ou à distance) ;
  • une garantie décennale entre 1.500 € et 2.000 € / an, selon les projets visés ;
  • une assurance responsabilité civile professionnelle : environ 200 € / an ;
  • un compte bancaire professionnel : 9 à 15 € / mois (si CA > 10.000 €) ;
  • un logiciel de facturation ou gestion : 20 € / mois (en option) ;
  • la rédaction des statuts : possible seul, sinon 200 à 500 € ;
  • une annonce légale : 130 € environ ;
  • un compte professionnel obligatoire : 9 à 40 € / mois ;
  • un logiciel de gestion et comptabilité recommandé : 20 à 40 € / mois ;
  • un site internet vitrine : environ 1 500 € pour un site professionnel ;
  • un nom de domaine + hébergement : environ 50 € / an ;
  • des cartes de visite : 30 à 50 € ;
  • une publicité locale (print, Google Ads) ou présence sur plateformes spécialisées : de 20 € à plusieurs centaines d’euros par mois.

FAQ

Peut-on devenir maître d'œuvre sans diplôme ?

Oui, il est possible d’exercer en tant que maître d’œuvre sans diplôme spécifique, car la profession n’est pas réglementée. En revanche, une solide expérience dans le bâtiment ou des compétences techniques reconnues sont indispensables pour convaincre les clients et maîtriser les responsabilités du métier.

Quel est le salaire moyen d’un maître d'œuvre ?

Un maître d’œuvre salarié gagne en moyenne entre 2.500 € et 4.000 € brut par mois, selon son expérience, son ancienneté et la région où il travaille. En indépendant, les revenus sont très variables : ils peuvent aller de 30.000 € à plus de 60.000 € par an, selon le nombre de projets réalisés.

Quelles sont les conditions pour devenir maître d'œuvre ?

Il faut maîtriser les techniques de construction, connaître la réglementation du bâtiment, savoir gérer un chantier et coordonner les différents corps de métier. Il est également obligatoire de souscrire à une assurance décennale et une responsabilité civile professionnelle pour exercer légalement. 

Principales sources législatives et réglementaires :

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