
Devenir plombier : formations, démarches, salaire
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Devenir maître d’œuvre, c’est choisir un métier passionnant au cœur des projets de construction ou de rénovation. Ce professionnel pilote les chantiers de A à Z, en veillant à la bonne coordination des intervenants et au respect des délais.
Accessible avec ou sans diplôme, cette activité demande rigueur, organisation et polyvalence. Legalstart vous éclaire sur cette activité de maître d'œuvre.
Mini-Sommaire
Le métier de maître d'œuvre consiste à piloter un projet de construction ou de rénovation, en assurant :
Tout au long du chantier, le maître d'œuvre joue un rôle de chef d’orchestre. Il veille à la bonne exécution des travaux, contrôle leur conformité et reste en lien constant avec le maître d’ouvrage, c’est-à-dire la personne ou l’entité qui finance le projet. Ce dernier confie au maître d’œuvre la responsabilité de concrétiser le projet dans les meilleures conditions possibles.
Le maître d’œuvre est également chargé de coordonner les aspects juridiques, administratifs et techniques.
Pour exercer le métier de maître d’œuvre, certaines qualités humaines et techniques sont indispensables :
Le métier de maître d’œuvre n’exige pas un diplôme spécifique unique, mais une formation dans le secteur du bâtiment ou de la construction est fortement recommandée pour acquérir les compétences requises.
La plupart des professionnels qui exercent cette fonction viennent d’horizons variés comme :
L’accès à ces métiers passe généralement par des études post-bac, du niveau BTS jusqu’au niveau bac+5. Parmi les parcours les plus courants :
🛠️ En pratique : ces formations permettent d’aborder des notions techniques avancées, mais aussi la réglementation thermique, la gestion de projet, le rôle des différents intervenants sur un chantier, ou encore les normes de sécurité.
Exercer le métier de maître d’œuvre implique de souscrire à 2 assurances obligatoires :
La première est l’assurance responsabilité civile professionnelle. Elle protège le maître d’œuvre contre les dommages causés à des tiers dans le cadre de son activité. Cela peut concerner :
Cette assurance permet ainsi de couvrir les frais liés à d’éventuelles réclamations ou litiges.
La seconde est la garantie décennale. Elle engage la responsabilité du maître d’œuvre pendant 10 ans après la réception des travaux. Elle s’applique en cas de désordres compromettant la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à son usage.
☝️ Bon à savoir : même si les travaux ont été réalisés par des entreprises extérieures, le maître d’œuvre reste responsable s’il a mal conçu ou mal supervisé certaines étapes du projet.
Dans le cadre de son activité, le maître d’œuvre doit s’assurer que les projets qu’il encadre sont en conformité avec le droit de l’urbanisme. Cela implique de veiller à l’obtention des autorisations administratives nécessaires, comme :
C’est souvent lui qui accompagne ou conseille le maître d’ouvrage dans ces démarches.
Il est également soumis à un devoir de conseil. Il doit s’assurer que les travaux sont réalisés dans le respect :
Le métier de maître d’œuvre peut s’exercer aussi bien en tant que salarié qu’en indépendant, avec des conditions et des perspectives bien différentes.
En tant que salarié, le maître d’œuvre est généralement employé par une entreprise de construction, un cabinet d’architectes ou un bureau d’études. Il bénéficie d’une certaine sécurité de l’emploi, d’un revenu stable et d’un cadre de travail structuré. Ses missions sont souvent encadrées par une hiérarchie, et il intervient sur des projets définis par l’entreprise.
En indépendant, le maître d’œuvre devient son propre patron. Il organise librement ses projets, choisit ses clients et fixe ses honoraires. Sa rémunération dépend directement du nombre et de la complexité des chantiers qu’il prend en charge. Cette forme d’exercice offre une plus grande liberté mais implique aussi davantage de responsabilités, notamment sur les plans administratif, juridique et commercial.
Pour exercer en tant que maître d’œuvre indépendant, plusieurs statuts juridiques sont envisageables :
Ce régime simplifié est accessible au maître d’œuvre, tant que son chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 77.700 € pour les prestations de services relevant des BNC (Bénéfices Non Commerciaux).
La micro-entreprise ne nécessite pas de capital minimum ni de comptabilité complexe. Les démarches sont allégées :
Le professionnel en micro-entreprise est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Pas d’indemnités chômage. Les droits à la retraite et à la protection sociale sont calculés sur la base du chiffre d’affaires réellement encaissé.
⚠️ Attention : la micro-entreprise limite certaines évolutions. Pas de déduction des frais réels, pas de TVA collectée ni récupérée (sauf dépassement des seuils), et un plafonnement du CA qui peut vite être contraignant pour un maître d’œuvre actif sur des chantiers importants.
L’EI permet d’exercer en nom propre, sans créer de société. Elle offre plus de souplesse que la micro-entreprise, tout en permettant de dépasser les plafonds de chiffre d’affaires.
Elle ne nécessite pas de capital requis. L’entrepreneur et son activité ne font qu’un sur le plan juridique, même si le patrimoine personnel est protégé grâce au statut d’entrepreneur individuel réformé (loi 2022).
Les bénéfices sont imposés à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie BNC. Il est possible d’opter pour le régime réel, permettant la déduction des charges réelles (frais de déplacement, assurances, matériel…).
L’entrepreneur est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Il cotise sur son bénéfice réel, avec des charges sociales avoisinant les 30 à 45 % en fonction des revenus.
Il s’agit d’une société avec un associé unique, soumise à des règles plus encadrées, mais offrant une séparation claire entre patrimoine personnel et professionnel.
L’associé unique est responsable dans la limite de ses apports. Il peut être gérant associé (soumis au régime TNS) ou nommer un gérant tiers. Des statuts doivent être rédigés et un capital social (libre) doit être défini.
Par défaut, l’EURL est soumise à l’impôt sur le revenu (IR), mais il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Cette option permet de séparer les revenus de la société et ceux du dirigeant.
Le gérant associé est TNS (Travailleur Non Salarié). Il cotise sur sa rémunération (et non sur les bénéfices), avec des charges sociales plus faibles qu’en SASU (environ 45 %).
Intérêt
L’EURL convient aux maîtres d’œuvre qui souhaitent grandir, investir, embaucher ou s’associer à terme, tout en maîtrisant leur imposition.
☝️ Bon à savoir : si votre projet évolue et que vous voulez vous associer, il suffit d’ouvrir le capital à d’autres personnes. L’EURL se transforme naturellement en SARL, avec une gestion à plusieurs, sans avoir à créer une nouvelle structure.
La SASU offre un cadre juridique souple, adapté aux projets d’envergure, avec une image plus "corporate" auprès des clients ou partenaires.
Une seule personne crée la société et c’est le président dirige la société.
Par défaut, la SASU est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS), avec possibilité d’option temporaire pour l’IR. Le dirigeant peut se verser un salaire ou se rémunérer sous forme de dividendes (soumis à la flat tax).
Le président est assimilé salarié. Il cotise au régime général de la Sécurité sociale, avec des charges plus élevées qu’en EURL, mais une meilleure protection sociale (retraite, prévoyance, indemnités journalières).
🛠️ En pratique : si l’activité se développe, la SASU peut évoluer naturellement en SAS en intégrant de nouveaux associés. Il suffit alors de modifier les statuts pour définir les règles de partage du capital et de gouvernance collective.
Voici les principales étapes à suivre pour devenir maître d’œuvre à son compte :
Commencez par une analyse précise de la demande dans votre région. Les types de missions peuvent varier selon le secteur géographique :
Prenez aussi le temps d’identifier les autres professionnels en activité autour de vous :
Cela vous permettra d’affiner votre positionnement (chantier privé, tertiaire, rénovation énergétique, etc.).
Un bon business plan vous permet de structurer votre projet et d’anticiper les besoins financiers et opérationnels. Il doit inclure :
Le choix du statut dépend de votre ambition, de votre besoin de protection, et du degré de simplicité que vous recherchez :
Les formalités varient selon le statut.
📝 À noter : le statut ne nécessite pas de capital social ni de statuts.
☝️ Bon à savoir : un compte bancaire dédié est obligatoire pour les sociétés. Pour la micro-entreprise, il est seulement requis si le chiffre d’affaires dépasse 10.000 € deux années consécutives.
💡 Astuce : dans ce cadre, deux options existent. Faire les démarches seul via le portail officiel ou s’appuyer sur un accompagnement professionnel comme Legalstart pour sécuriser la procédure et gagner du temps.
Deux garanties sont indispensables pour exercer en tant que maître d’œuvre :
🛠️ En pratique : une protection juridique peut aussi être utile pour vous assister en cas de litige avec un client, un sous-traitant ou un fournisseur.
Pour démarrer votre activité, plusieurs leviers sont à activer :
Le budget nécessaire pour devenir maître d’œuvre indépendant varie généralement entre 6.000 € et 8.000 € pour la première année d’activité :
Oui, il est possible d’exercer en tant que maître d’œuvre sans diplôme spécifique, car la profession n’est pas réglementée. En revanche, une solide expérience dans le bâtiment ou des compétences techniques reconnues sont indispensables pour convaincre les clients et maîtriser les responsabilités du métier.
Un maître d’œuvre salarié gagne en moyenne entre 2.500 € et 4.000 € brut par mois, selon son expérience, son ancienneté et la région où il travaille. En indépendant, les revenus sont très variables : ils peuvent aller de 30.000 € à plus de 60.000 € par an, selon le nombre de projets réalisés.
Il faut maîtriser les techniques de construction, connaître la réglementation du bâtiment, savoir gérer un chantier et coordonner les différents corps de métier. Il est également obligatoire de souscrire à une assurance décennale et une responsabilité civile professionnelle pour exercer légalement.
Principales sources législatives et réglementaires :
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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