
Clause de résiliation : définition et fonctionnement
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Plusieurs formes juridiques s’adressent spécifiquement aux professionnels libéraux et aux métiers dont le titre est protégé. C’est notamment le cas de la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL), qui est un type spécifique de société d’exercice libéral (SEL). Comme tout statut, la SELARL comprend des avantages et des inconvénients. Legalstart vous explique les intérêts et les limites de ce statut, pour vous aider à vous lancer.
Mini-Sommaire
Par définition, une SELARL (société d’exercice libéral à responsabilité limitée) est un statut juridique réservé aux professions libérales réglementées ou possédant un titre protégé. Elle constitue l’équivalent de la société à responsabilité limitée (SARL). Elle peut êtes créé par 2 à 100 associés, dont la responsabilité reste alors limitée au montant de leurs apports.
☝️ Bon à savoir : si vous hésitez entre une SELARL et une SARL, sachez que la SARL n’est pas ouverte aux professions libérales.
La SELARL s’adresse à des professions réglementées dépendant d’un ordre professionnel. De fait, elle s’adresse tout autant aux architectes qu’aux médecins, aux avocats, aux vétérinaires, aux experts-comptables ou encore aux ostéopathes.
📝 À noter : une SELARL constitue un type spécifique d’une société d’exercice libéral (SEL), qui regroupe plusieurs formes de sociétés de capitaux adaptées aux particularités des professions libérales. D’ailleurs, la version unipersonnelle de la SELARL est la SELARLU (société d’exercice libéral à responsabilité limitée unipersonnelle).
La forme juridique de la SELARL comprend de nombreux avantages :
À l’instar d’une SARL, le statut juridique de la SELARL est particulièrement cadré, ce qui peut rassurer les entrepreneurs. Il y a donc peu de chances d’effectuer une omission ou une erreur, qui pourrait avoir des conséquences graves pour l’entreprise. Ce statut s’adresse donc particulièrement bien aux professionnels qui n’ont pas de connaissances poussées en administration des entreprises, et qui désirent disposer d’un cadre clair pour exercer leur profession.
La loi n’impose pas à une SELARL un montant de capital social spécifique, à la différence de certaines autres SEL. De fait, les associés sont libres de le choisir lors de la création de l’entreprise. Ils ont d’ailleurs la possibilité d’effectuer des apports en numéraire et/ou en nature.
Une SELARL est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS). Ainsi, à la différence d’une entreprise individuelle, l’entreprise ne paie d’impôt que sur les revenus effectivement perçus.
☝️ Bon à savoir : il est possible d’opter pour le régime de l’impôt sur le revenu. Cependant, le taux d’imposition est plus élevé.
En outre, les gérants associés peuvent recevoir des abattements forfaitaires sur le barème progressif de l’impôt en fonction de leur choix de revenus :
📝 À noter : à partir de 2025, la rémunération des associés relève de la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC) pour l’exercice de leur activité professionnelle.
Par ailleurs, l’imposition des dividendes s’effectue à titre personnel. De fait, il est possible de limiter les taxes et impôts en réduisant ou en ne versant pas de dividendes.
☝️ Bon à savoir : le montant des dividendes versés ne doit pas être supérieur à 10 % du capital social. Sinon, l'excédent est ajouté à l’assiette des charges sociales.
La responsabilité des associés en SELARL est exclusivement limitée au montant de leurs apports. Cela signifie qu’en cas de difficultés financières, le patrimoine personnel des associés n’est pas touché, hormis si leur responsabilité professionnelle est engagée. De même, lors d’un manquement d’un associé, les autres ne sont pas impactés. Enfin, un associé désirant préparer sa succession a la possibilité de transmettre progressivement ses parts auprès de ses enfants.
Le gérant d’une SELARL est affilié au statut de travailleur non salarié (TNS). Le montant de ses charges sociales est de 45 % des revenus nets. Ce pourcentage est largement inférieur à celui d’une SELAS, qui excède quant à lui 75 %.
☝️ Bon à savoir : en revanche, ce coût moindre implique également que la protection sociale est moins importante.
Lorsque la SELARL est imposée à l’IS, le ou les gérants peuvent continuer de percevoir certaines aides lorsque leur revenu est faible ou inexistant. C’est normalement le cas de l’ARE (l’aide au retour à l’emploi).
Que ce soit lors de sa création ou de son développement, une entreprise disposant de ce statut juridique a la possibilité de faire appel à des capitaux extérieurs à la société, dans la limite de 50 % (voire 25 % s’il s’agit d’une profession médicale). Cette opportunité est intéressante lorsque l’entreprise rencontre des difficultés financières ou lorsqu'elle désire mener des investissements pour se développer.
Une SELARL inclut toutefois certains inconvénients :
Même si l’entreprise fait intervenir des investissements extérieurs, plus de la moitié des parts doit être détenue par des professionnels exerçant l’activité libérale. En effet, ils doivent détenir absolument la majorité des droits de vote. Cette spécificité n’existe pas au sein des autres types de SEL, qui proposent la possibilité de créer des actions de préférence, ne donnant pas accès au droit de vote.
Le ou les gérants d’une SELARL sont automatiquement rattachés au statut de travailleur non salarié (TNS). Ces derniers ne cotisent pas à l’assurance-chômage, et ils reçoivent une protection sociale réduite en cas de maladie par rapport à un assimilé salarié. C’est pourquoi les gérants de SELARL doivent cotiser à des assurances complémentaires.
Comme ce statut juridique est très encadré, les associés ne disposent pas de souplesse pour ajuster le fonctionnement interne de l’entreprise. Ils sont notamment obligés de :
Les frais engagés lors de la création et au cours de la gestion d’une SELARL sont plus élevés que ceux d’une SELAS. Cela concerne notamment les dividendes qui excèdent 10 % du capital social, les charges sociales sur les dividendes, ou encore la cession des parts.
Le tableau suivant résume les avantages et les inconvénients d’une SELARL :
Avantages d’une SELARL |
Inconvénients d’une SELARL |
Un statut juridique encadré qui rassure les associés
Un capital social libre
Une optimisation possible des revenus
Une responsabilité limitée des associés
Des charges sociales moins élevées
Le cumul possible avec certaines aides |
Seuls les professionnels libéraux peuvent être actionnaires majoritaires
Les gérants sont rattachés au statut de travailleur non salarié (TNS)
Une administration complexe
Un coût de création et de gestion plus élevé |
La société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) est en réalité une adaptation de la société à responsabilité limitée (SARL) pour les professions libérales réglementées ou disposant d’un titre protégé, comme les avocats, les médecins, les experts-comptables ou encore les architectes. Elle adapte ainsi les règles de la SARL aux spécificités de ces métiers.
Il convient d’exercer en premier lieu une activité libérale réglementée ou d’un titre protégé. La création s’effectue ensuite comme celle de toute société. Il convient de rédiger des statuts, de déposer le capital social (qui est libre), de publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales, et d’immatriculer l’entreprise sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. L’immatriculation au RCS coûte 37,45 euros.
Il est possible de se rémunérer en se versant un salaire ou bien des dividendes. Dans le premier cas, cette rémunération est déductive des bénéfices si l’entreprise est soumise à l’IS. Dans le second cas, il convient néanmoins de ne pas dépasser 10 % du capital social dans la seconde situation.
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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