SASU et micro-entreprise : avantages, inconvénients et choix du statut
Solopreneur : comment se lancer et réussir en 2024 ?
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Le terme solopreneur désigne une personne qui gère seule son entreprise. Contrairement à l'entrepreneur classique, le solopreneur ne compte pas sur des employés. Il endosse toutes les responsabilités : la gestion, la production, et la vente. Cette indépendance offre une grande liberté, mais implique aussi des défis particuliers.
Pourquoi se lancer comme solopreneur en 2024, dans quelles activités et comment y parvenir dans les meilleures conditions ? Legalstart vous livre les aspects essentiels du solopreneuriat pour vous aider à percer et réussir dans cette voie.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un solopreneur ?
Vous avez probablement déjà entendu le terme « solopreneur » ? Cette notion, qui se répand en 2024, n’a pas de définition juridique précise. On peut dire qu’un solopreneur est un entrepreneur qui crée et gère son entreprise seul. Il ne recrute pas d'employés et assume seul toutes les tâches de l'entreprise. Il n’a aucun associé et ne délègue souvent aucune tâche.
☝️ Bon à savoir : par exception, il peut s’accorder les services d’un freelance ou d’un assistant virtuel pour l’aider en cas de charge de travail accrue.
Ce modèle d'affaires se distingue par une grande autonomie et une flexibilité accrue. En effet, le solopreneur prend toutes les décisions stratégiques et opérationnelles pour développer sa société. Il gère à la fois la comptabilité, la communication, la gestion et le service client, en plus de la partie technique de son métier.
On le retrouve généralement dans divers secteurs tels que le conseil, la création de contenu ou encore le e-commerce.
Solopreneur vs entrepreneur : quelles différences ?
Solopreneur vs entrepreneur : est-ce la même chose ? Bien que souvent utilisés de manière interchangeable, ces termes présentent des distinctions notables.
Si un solopreneur est bien un entrepreneur, il bénéficie tout d’abord d’une plus grande autonomie et d'une plus grande flexibilité que l’entrepreneur. La raison pour laquelle il crée son entreprise est souvent de pouvoir vivre de sa passion et de profiter d’une plus grande liberté dans son travail. L’entrepreneur, lui, vise souvent une croissance rapide et une expansion de son entreprise tandis que le solopreneur privilégie souvent la stabilité et la maîtrise de ses activités.
La structure de l’entreprise est également différente : le solopreneur travaille seul, tandis que l'entrepreneur peut avoir des employés ou des associés. Ce dernier peut créer une société avec une structure plus complexe, incluant différents départements. Le solopreneur, lui, gère tout de manière simplifiée, y compris sa communication. Tout repose sur son temps et ses compétences et il lui arrive souvent de gérer plusieurs projets en même temps. Il doit donc faire preuve d’une importante adaptabilité et maîtriser son organisation.
Il est également essentiel de souligner que les charges financières ne sont pas les mêmes. L’entrepreneur doit faire des investissements conséquents, mais aussi payer des salaires, un impôt sur les sociétés ainsi que d'autres frais tels qu’un loyer, des prêts, etc. Le solopreneur bénéficie de charges d’exploitation limitées et peut profiter de tous les bénéfices qu’il dégage.
Enfin, le développement du business d’un solopreneur est souvent plus limité que le développement d’une grande entreprise. Peut-être devra t-il s’entourer et changer de structure s’il veut faire grandir son projet.
📝 À noter : solopreneur et freelance sont a contrario des notions plutôt proches. Le freelance est toutefois plutôt considéré comme exécutant, là où le solopreneur est davantage vu comme un chef d’entreprise.
Pourquoi se lancer comme solopreneur ?
Se lancer comme solopreneur est souvent le choix fait lors du démarrage d’une nouvelle activité. Le solopreneuriat offre en effet plusieurs avantages :
- Autonomie : vous prenez toutes les décisions et organisez votre travail selon vos préférences.
- Flexibilité : vous gérez votre emploi du temps et pouvez travailler de n'importe où.
- Faibles coûts de démarrage : sans employés à rémunérer, les coûts initiaux sont réduits.
- Développement personnel : vous développez une multitude de compétences en gérant seul votre entreprise.
Toutefois, il est important d’avoir en tête les défis qui vont également s’imposer à vous : charge de travail importante, responsabilité totale et besoin constant de se former.
Quelles activités exercer en tant que solopreneur ?
Un solopreneur peut s'engager dans diverses activités, en fonction de son expertise, de son expérience ou de sa formation. Voici quelques exemples :
- Consultant : le solopreneur consultant peut offrir des services de conseil aux entreprises, dans un domaine d'expertise qu’il maîtrise bien. Il aide à la prise de décision et à faire progresser ses clients.
- Coach : il existe de nombreux solopreneurs qui se lancent dans le coaching. Vie personnelle, vie professionnelle, santé et bien-être… Les domaines d’exercice du métier de coach sont nombreux et dépendront de l’expérience et des éventuelles formations de l’entrepreneur.
- Créateur de contenu : la création de contenu est un univers vaste qui peut permettre de générer du chiffre d’affaires. Rédiger des articles de blog, créer des vidéos pour les réseaux sociaux ou des podcasts : le solopreneur peut allier sa passion et sa compétence pour répondre aux besoins des internautes.
- Formateur en ligne : concevoir et vendre des cours en ligne est également une des activités possibles du solopreneur. Il doit trouver les bonnes idées et peut ensuite partager son savoir spécifique, en vendant des produits evergreen notamment.
- E-commerce : il n’est pas nécessaire d’investir ou de bénéficier d’une importante trésorerie pour se lancer dans le e-commerce. Le solopreneur peut opter pour des modèles comme le dropshipping, qui permet d’éviter le stockage. Il est aussi possible de vendre des produits en ligne via une boutique personnelle ou des plateformes comme Etsy ou Amazon.
Quel statut juridique pour devenir solopreneur ?
Le choix du statut juridique est essentiel pour démarrer son activité en tant que solopreneur. Selon votre choix, le régime fiscal, les charges ou la responsabilité juridique seront différents.
Vous êtes plutôt EI ou EURL ? EURL ou SASU ? SASU ou EI ? C'est à vous de choisir.
Solopreneur en entreprise individuelle (EI)
L’entreprise individuelle peut prendre 2 formes : une forme d’entreprise classique, au régime réel, ou celle de la micro-entreprise (ou auto-entreprise).
L’EI au régime réel
Créer une EI en tant que solopreneur est une bonne option lorsqu’on démarre. En effet, les démarches de création et de gestion de l’entreprise individuelle sont simplifiées. L’inscription est facile, rapide, sans besoin de capital social ou de rédiger des statuts.
En outre, le solopreneur en EI bénéficie de la séparation de son patrimoine personnel et professionnel. Sa responsabilité en cas de dettes est donc limitée à la sphère professionnelle, excepté pour les dettes sociales et fiscales.
Le régime fiscal est également avantageux : les charges sont calculées sur le chiffre d’affaires et le solopreneur est soumis à l’impôt sur le revenu (avec option possible à l’IS).
Toutefois, en EI, la protection sociale est celle des travailleurs non salariés. Il faut aussi avoir conscience des obligations comptables, plus importantes qu’en micro-entreprise : la tenue d’une comptabilité complète est obligatoire.
Enfin, la limitation du CA diffère selon le type d’activité et le régime réel de l’EI :
- Régime réel simplifié : entre 77.700 € et 254.000 € pour des services, entre 188.700 € et 840.000 € pour de la vente de marchandises ou la fourniture de logement.
- Régime réel normal : supérieur à 254.000 € pour des services, supérieur à 840.000 € pour de la vente de marchandises ou la fourniture de logement.
La micro-entreprise
La micro-entreprise bénéficie des mêmes caractéristiques que l’entreprise individuelle au régime réel pour le solopreneur.
Quelques différences toutefois :
- le CA annuel en micro-entreprise est limité à 77.700 € pour les services, 188.700 € pour la vente de marchandises en 2024 ;
- l’imposition : l’auto-entrepreneur est soumis à l’IR, sans possibilité d’IS ;
- la comptabilité est simplifiée.
Démarches de création d’une EI
Pour créer une entreprise individuelle, il faut se rendre sur le site du Guichet Unique. Il suffit d'effectuer une demande d’immatriculation, puis d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité.
Solopreneur en EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
Le statut de solopreneur en EURL
L’EURL ou entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée est la version solopreneur de la SARL. Elle est plus complexe que l’EI, car sa création nécessite la rédaction de statuts. Toutefois, le capital social est libre.
La responsabilité financière du gérant de l’EURL (le solopreneur) est limitée à hauteur de ses apports, et les patrimoines personnels et professionnels sont également séparés.
Le solopreneur en EURL a le choix entre IR et IS concernant sa fiscalité, et peut aussi opter pour le régime fiscal de la micro-entreprise en respectant les plafonds de chiffre d’affaires. Sa comptabilité doit être complète, régulière et ses comptes déposés au greffe chaque année.
Question protection sociale, le régime du gérant d’EURL est celui du travailleur non-salarié, moins protecteur que le régime général.
Enfin, l’un des avantages de l’EURL est de pouvoir facilement transformer sa société en SARL, si le solopreneur souhaite se développer.
Démarches de création de l’EURL
Vous souhaitez créer une EURL en tant que solpreneur ? Alors vous devrez effectuer les démarches suivantes :
- rédaction des statuts ;
- dépôt du capital social ;
- publication d’une annonce légale ;
- déclaration du bénéficiaire effectif ;
- immatriculation auprès du greffe.
Solopreneur en SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
Le statut du solopreneur en SASU
La SASU est un statut avantageux mais plus complexe à mettre en œuvre, qui se caractérise par :
- Création : des formalités administratives importantes, au niveau de la création de la société, avec la rédaction de statuts, le dépôt du capital social (libre) et la fixation du siège social. Toutefois, le solopreneur est seul décideur du fonctionnement de sa société ;
- Patrimoine : une responsabilité du Président de SASU limitée au montant de ses apports ;
- Fiscalité : une imposition à l’IS, avec une possibilité d’opter pour l’IR, et l’imposition des dividendes à la Flat Tax ;
- Protection sociale : une couverture sociale très protectrice si le dirigeant est rémunéré. Il est alors soumis au régime des assimilés salariés, très avantageux ;
- Comptabilité : une obligation de tenir une comptabilité complète avec bilan annuel et compte de résultat ;
- Charges sociales élevées : le président, même seul, cotise comme un salarié.
Il est possible de faire entrer facilement de nouveaux associés et de passer de solopreneur en SASU à entrepreneur en SAS de manière simplifiée.
Démarches de création
Tout comme l’EURL, les démarches de création d’une SASU sont plus lourdes qu’en EI :
- rédaction des statuts ;
- dépôt du capital social à la banque ;
- publication d’une annonce légale ;
- déclaration du bénéficiaire effectif ;
- immatriculation auprès du greffe.
Conseils pour réussir en tant que solopreneur
Soyez autonome et rigoureux
Pour réussir en tant que solopreneur, il est important d’être autonome et rigoureux. Vous devez pouvoir gérer seul toutes les facettes de votre entreprise : comptabilité, administratif, marketing, relation client. Il est donc important de prioriser vos tâches et de vous organiser pour ne négliger aucun aspect de votre business.
Pensez donc à établir un plan d'action clair, fixez-vous des objectifs précis et des étapes pour les atteindre. Adoptez également des outils numériques pour optimiser votre gestion (CRM, logiciels de comptabilité, plateformes de gestion de projets).
Gérez votre temps
Vous pouvez vous astreindre à utiliser des techniques comme la méthode Pomodoro pour maximiser votre productivité. Vous pouvez aussi autonomiser certaines tâches, afin de gagner du temps pour vous consacrer à l’opérationnel et au développement de votre entreprise.
Enfin, n’oubliez pas que votre réussite professionnelle passe par votre équilibre personnel. Essayez de fixer des limites claires entre votre travail et votre vie personnelle. Prenez des pauses régulières et réservez-vous du temps pour vous détendre.
Formez-vous régulièrement
Investissez dans votre développement professionnel pour pouvoir être compétitif ! Il est important de ne pas vous consacrer qu’à votre cœur de métier. Le solopreneur gère tous les aspects du business. Pensez donc à suivre des formations diversifiées pour améliorer vos compétences dans des domaines annexes (marketing, comptabilité, mindset, etc.). Vous pouvez aussi lire des livres business, suivre des podcasts ou les réseaux sociaux d’entrepreneurs inspirants.
Développez votre réseau professionnel
Que ce soit pour trouver des clients, du soutien ou vous tenir informé, il est important de créer et entretenir son réseau professionnel. Pour cela, vous pouvez participer à des événements locaux, rejoindre des groupes ou un réseau social en ligne et collaborer avec d'autres professionnels.
Il est important de bien s’entourer, et de choisir des partenaires et des clients en adéquation avec sa vision, ses valeurs pour développer sereinement son entreprise.
Communiquez sur votre activité
Pour trouver des clients, générer du chiffre d’affaires et faire perdurer votre activité, il est nécessaire d’adopter une bonne stratégie marketing. Vous pourrez ainsi choisir un ou plusieurs canaux de communication pour attirer de la clientèle :
- réseaux sociaux ;
- stratégie SEO (site web, blog, etc.)
- publicité ;
- networking
FAQ
Comment fixer ses tarifs en tant que solopreneur ?
Pour fixer vos tarifs, plusieurs critères sont à prendre en compte. Commencez par évaluer vos différentes charges, puis étudiez le marché et les tarifs pratiqués par vos concurrents. Déterminez votre valeur ajoutée en fonction de votre expertise, le temps passé puis déterminez un prix en conséquence. N’oubliez pas de décompter les congés que vous envisagez de prendre. Vous pouvez calculer votre TJM (tarif journalier mensuel) à partir de ces différentes données.
Comment trouver des clients quand on est solopreneur ?
Pour trouver des clients, plusieurs méthodes peuvent vous être utiles. Vous pouvez développer une stratégie de communication efficace, utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir vos services et créer du lien. Vous pouvez également créer un site web et l’optimiser pour le référencement naturel. Participez aussi à des événements de networking et demandez des recommandations à vos clients actuels.
Comment devenir solopreneur ?
Pour devenir solopreneur, commencez par définir votre activité et vos objectifs. Choisissez ensuite le statut juridique le plus adapté à votre situation et effectuez les démarches administratives nécessaires pour créer votre entreprise. Vous devrez ensuite mettre en place un plan d’action et travailler sur votre communication et votre prospection pour attirer vos premiers clients.
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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