
Ouvrir une entreprise de bâtiment : le guide complet
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Devenir maçon, c’est faire le choix d’un métier concret, essentiel à chaque étape de la construction. Ce professionnel du bâtiment façonne les structures, pose les fondations et participe à la solidité des ouvrages.
Accessible dès la sortie de l’école ou en reconversion, cette voie attire par sa technicité et ses débouchés variés. Legalstart vous donne toutes les informations pour devenir maçon en 2025.
Mini-Sommaire
Le métier de maçon s’articule autour de la construction, de la rénovation et de la solidification des structures porteuses d’un bâtiment. Il intervient dès les premières étapes du chantier, une fois le terrain préparé par le terrassier, pour mettre en place les bases sur lesquelles tout le reste sera construit.
À partir de plans précis, il trace les repères, implante les fondations et procède au coffrage et coulage du béton. Il assemble ensuite les murs à l’aide de matériaux variés : parpaings, briques, pierres, blocs béton… Selon le chantier, il peut s’agir de murs porteurs ou de simples cloisons. Les dalles, planchers, escaliers en béton et linteaux font aussi partie des éléments qu’il peut réaliser.
En rénovation, son rôle consiste à renforcer les structures existantes, réparer des murs fissurés, remettre à neuf des façades ou intervenir sur des éléments détériorés avec des techniques adaptées. Cela implique souvent de travailler sur des bâtiments anciens où il faut conjuguer respect du bâti existant et contraintes modernes.
Le maçon peut œuvrer sur des projets très différents :
Il peut aussi être amené à réaliser des ouvrages particuliers comme :
Ses interventions sont coordonnées avec celles d’autres corps de métier. Les travaux qu’il réalise conditionnent l’intervention des électriciens, des plombiers, des menuisiers ou des plaquistes.
Le métier de maçon demande bien plus que de la force ou une habitude du travail en extérieur. Il repose sur un ensemble de compétences pratiques, techniques et relationnelles :
Le métier se pratique majoritairement en plein air. Pluie, vent, chaleur : les conditions varient d’un jour à l’autre. Être à l’aise dans cet environnement facilite l’adaptation au quotidien du chantier.
Les journées peuvent être physiques : porter, assembler, monter, couler... L’endurance et la condition physique jouent un rôle important, notamment pour prévenir la fatigue et limiter les risques de blessure.
Chaque geste compte. Poser un bloc, lisser une dalle, manier une truelle : l’habileté manuelle est omniprésente. Les finitions demandent parfois une vraie précision dans les mouvements.
Lire un plan, comprendre une élévation, respecter les repères au sol : ces tâches requièrent des bases en géométrie et une bonne perception des volumes dans l’espace. Cela permet d’éviter les erreurs de mesure ou d’alignement.
Un mur qui penche, un niveau mal respecté, et c’est tout le chantier qui en pâtit. La précision et la rigueur sont donc essentielles, surtout pour poser des bases solides sur lesquelles tous les autres corps de métier vont intervenir.
Sur un chantier, chaque geste peut avoir des conséquences. Respecter les règles, utiliser les équipements adaptés, sécuriser les zones de travail : la vigilance est constante.
Le maçon n’est jamais seul bien longtemps. Il collabore avec les autres ouvriers, suit parfois les indications d’un chef de chantier ou travaille en coordination avec d’autres corps de métier. Savoir coopérer et communiquer sont des qualités souvent appréciées sur le terrain.
Accéder au métier de maçon peut se faire par plusieurs chemins, que l’on soit :
Le parcours le plus courant pour devenir maçon passe par un CAP Maçon, souvent préparé en alternance. Ce diplôme permet d’acquérir les gestes techniques fondamentaux :
Une fois le CAP obtenu, certains choisissent de compléter leur formation avec un Brevet Professionnel en maçonnerie ou en béton armé, pour approfondir les savoir-faire et ouvrir la voie à des responsabilités plus larges sur les chantiers.
Il existe aussi des Bac professionnels dans le secteur du gros œuvre ou du patrimoine bâti, ainsi que des BTS bâtiment pour les profils qui souhaitent évoluer vers la gestion ou la coordination de chantier.
Il reste possible d’entrer dans le secteur sans formation initiale, en débutant comme manœuvre ou ouvrier d’exécution. Ces postes ne nécessitent pas de qualification préalable, mais permettent de découvrir le quotidien des chantiers.
Pratique courante : évoluer ensuite vers un poste de maçon qualifié en suivant une formation professionnelle. Cette étape devient souvent nécessaire pour accéder à davantage de responsabilités et maîtriser les techniques spécifiques à la maçonnerie.
Une personne en reconversion peut choisir d’obtenir un titre professionnel de maçon, délivré par un organisme reconnu par l’État. Ce type de certification valide la capacité à :
Ces formations, accessibles aux adultes, peuvent durer de quelques mois à un an, et incluent généralement une période en entreprise.
☝️ Bon à savoir : pour celles et ceux qui justifient déjà de trois années d’expérience en maçonnerie, une attestation de qualification professionnelle peut être obtenue après dépôt d’un dossier auprès de la chambre de métiers. Cette voie est souvent choisie dans les parcours de reconversion professionnelle.
Le métier de maçon peut s’exercer selon deux modalités principales :
Le statut de salarié reste largement répandu dans le secteur du bâtiment. De nombreuses entreprises de construction, des PME aux grandes structures, emploient des maçons dans le cadre de contrat à durée déterminée (CDD) ou de contrat à durée indéterminée (CDI). Ce mode d’exercice permet d’intégrer rapidement une équipe, de bénéficier d’un encadrement technique, et de participer à des projets variés :
L’activité est rythmée par les plannings établis par l’entreprise. Les missions sont généralement définies en amont, et les déplacements peuvent être fréquents selon les chantiers.
📌 À retenir : ce cadre apporte une certaine stabilité et peut convenir à ceux qui souhaitent se concentrer sur l’aspect technique du métier, sans gérer les tâches administratives.
Il est fréquent d’évoluer vers des fonctions d’encadrement après plusieurs années d’expérience : chef d’équipe, chef de chantier ou conducteur de travaux. Ces postes permettent de superviser d'autres professionnels, de coordonner les interventions et de suivre l'avancement des travaux.
D’autres professionnels choisissent d’exercer leur activité en solo, sous le statut d’artisan. Ce choix suppose de disposer d’une qualification reconnue ou d’une expérience validée.
Il permet d’être autonome dans la gestion de ses chantiers, du choix des matériaux à la relation client, en passant par la facturation et les déclarations administratives.
Travailler à son compte offre une grande liberté dans l’organisation quotidienne, le type de projets acceptés, ou la zone d’intervention. En contrepartie, cela implique une gestion complète de l’activité :
conformité aux normes, etc.
🛠️ En pratique : certains choisissent de s’entourer rapidement d’un ou deux collaborateurs pour faire face à une demande croissante.
Beaucoup de maçons décident de démarrer comme salarié pour acquérir de l’expérience sur le terrain, développer un réseau professionnel, puis s’orienter vers l’indépendance après quelques années. Ce parcours progressif permet de mieux cerner les attentes des clients et les exigences du métier dans son ensemble.
Le métier de maçon indépendant est encadré par un ensemble d’exigences légales visant à sécuriser les chantiers, protéger les clients et garantir la qualité des ouvrages. Plusieurs démarches doivent être anticipées avant de démarrer l’activité :
L’inscription au registre national des entreprises permet d’officialiser l’activité.
⚠️ Attention : cette démarche est obligatoire pour toute personne souhaitant exercer une activité artisanale à titre principal ou secondaire.
Elle est réalisée via le site du guichet unique (géré par l’INPI), qui centralise désormais toutes les formalités d’immatriculation des entreprises.
Le titre artisan est réglementé. Il est réservé aux personnes inscrites au RNE qui disposent d’un diplôme ou d’une expérience reconnue dans le métier exercé. Ce titre valorise le savoir-faire professionnel et peut renforcer la confiance des clients lors de la prise de contact.
Toute personne amenée à intervenir physiquement sur un chantier de construction ou de rénovation doit posséder une carte BTP. Cette carte est nominative et permet d’identifier l’intervenant en cas de contrôle.
🛠️ En pratique : la demande se fait en ligne sur le site de CIBTP France. Elle reste valide tant que l’activité est exercée.
Deux assurances principales doivent être mises en place avant de démarrer un chantier :
📝 À noter : l’attestation de garantie décennale est souvent demandée par les clients avant la signature du devis.
L’activité implique l’application stricte des normes de sécurité prévues sur les chantiers. Cela inclut :
Le tri, le stockage et l’évacuation des déchets issus du chantier doivent être effectués conformément aux réglementations environnementales.
Certains matériaux nécessitent des traitements spécifiques, et des justificatifs peuvent être demandés en cas de contrôle (bons de dépôt en déchetterie, registre de suivi, etc.).
Créer son entreprise de maçonnerie suppose de choisir un statut juridique adapté à ses objectifs, à ses moyens financiers et à son mode de fonctionnement. Trois grandes formes juridiques sont fréquemment utilisées dans le secteur :
Pratique courante pour démarrer une activité artisanale, la micro-entreprise permet de se lancer rapidement avec des démarches allégées. Il suffit d’une déclaration en ligne pour obtenir un numéro SIRET et commencer à facturer ses prestations.
Ce régime présente l’avantage :
Le régime micro-fiscal s’applique automatiquement : les charges sont calculées sur le chiffre d’affaires, sans possibilité de déduction des frais réels, ni récupération de la TVA.
⚠️ Attention : le plafond de chiffre d’affaires annuel pour les activités de maçonnerie est fixé à 77.700 € HT. En cas de dépassement de ce seuil ou de charges importantes à supporter (achat de matériaux, investissement en matériel, location d’engins…), il devient fréquent de passer à l’entreprise individuelle au régime réel. Ce régime permet de déduire ses charges réelles, de récupérer la TVA sur les achats professionnels, et de mieux piloter la rentabilité de l’activité. En contrepartie, la tenue d’une comptabilité plus rigoureuse est requise.
Créer une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) permet d’exercer seul tout en limitant sa responsabilité au montant des apports. Cette forme juridique convient aux artisans souhaitant bénéficier d’une structure plus solide qu’une entreprise individuelle, avec une gestion distincte entre le patrimoine personnel et professionnel. Le gérant est affilié au régime des travailleurs non salariés (TNS), ce qui génère des charges sociales plus modérées que dans d’autres statuts.
L’EURL donne accès à un cadre plus souple pour l’évolution de l’entreprise. Il est courant de transformer cette structure en SARL (Société à Responsabilité Limitée) si un nouvel associé rejoint l’activité. Ce format est souvent choisi lorsqu’un certain volume d’affaires est envisagé dès le départ ou lorsque des investissements importants sont nécessaires.
La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) attire de nombreux créateurs pour sa souplesse juridique et son image plus professionnelle auprès des partenaires financiers. Le président relève du régime assimilé-salarié, ce qui ouvre droit à une protection sociale équivalente à celle des salariés du privé (hors assurance chômage).
Cette forme de société peut convenir à ceux :
Elle implique des obligations comptables similaires à celles de l’EURL, avec l’élaboration de statuts et la tenue d’une comptabilité structurée.
Pour finaliser son installation en tant que maçon indépendant, certaines démarches administratives doivent être accomplies. Deux étapes sont particulièrement incontournables :
Les démarches pour devenir maçon à son compte varient selon que l’on opte pour une entreprise individuelle (y compris en micro-entreprise) ou pour la création d’une société comme une EURL ou une SASU.
Dans tous les cas, la demande passe par le site du guichet unique de l’INPI, plateforme centralisant les formalités de création d’entreprise.
Dans le cas d’une entreprise individuelle, les démarches sont relativement rapides. Il est courant de préparer à l’avance :
Une fois le formulaire complété en ligne, le dossier est transmis automatiquement aux organismes concernés. Le numéro SIRET est attribué après validation, permettant de démarrer l’activité.
Dans le cas d’une société, plusieurs étapes préalables sont à prévoir :
Ce n’est qu’après avoir réuni ces pièces qu’il devient possible de déposer la demande d’immatriculation sur le guichet unique. Le délai moyen de traitement varie entre 8 et 15 jours.
💡 Astuce : certains créateurs d’entreprise choisissent de réaliser eux-mêmes ces formalités sur le guichet unique. D’autres préfèrent se faire accompagner par un prestataire spécialisé comme Legalstart pour gagner du temps et éviter les erreurs dans les pièces à fournir.
Une fois l’immatriculation transmise, le dossier est automatiquement adressé à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) du département.
📌 À retenir : cet enregistrement est obligatoire pour toute activité artisanale, quelle que soit la forme juridique choisie.
L’inscription au Registre national des entreprises (RNE) est effectuée par la CMA. Elle permet d’obtenir un extrait d’immatriculation, nécessaire pour prouver l’existence légale de l’entreprise.
Cette étape donne également accès à certains dispositifs :
📝 À noter : l’attestation d’inscription est généralement transmise sous un délai de deux à quatre semaines après la validation du dossier.
Un maçon débutant salarié perçoit généralement le SMIC, soit environ 1.426,30 € nets par mois. Avec l’expérience acquise en maçonnerie, ce montant de salaire peut évoluer jusqu’à 2.000 € à 2.500 € nets, notamment en accédant à des postes de chef d’équipe. En indépendant, les revenus varient selon les tarifs pratiqués (souvent entre 40 € et 70 € HT de l’heure), le volume de chantiers et les charges liées au statut choisi.
Il reste possible d’entrer dans le secteur sans diplôme, notamment en tant que manœuvre ou ouvrier d’exécution. Pour accéder au métier de maçon qualifié, il est recommandé en pratique de suivre une formation ou de faire reconnaître au moins trois années d’expérience par une attestation de qualification professionnelle.
Un CAP Maçon se prépare en 2 ans, généralement en alternance. Des formations certifiantes pour adultes permettent aussi de se former en 4 à 12 mois et de devenir maçon à 40 ans, selon le rythme et les objectifs du parcours (titre professionnel, remise à niveau, spécialisation…).
Principales sources législatives et réglementaires :
articles L223-1 à L223-43 - Code de commerce
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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