Crédit de trésorerie : lequel choisir et comment l’obtenir ?

Certaines situations peuvent venir impacter la gestion quotidienne de la comptabilité d’une entreprise. C’est notamment le cas en cas de retard de paiement des clients ou de dépenses importantes liées à un nouveau projet. Pour compenser ce déséquilibre, l’entreprise peut avoir besoin de fonds. Le crédit de trésorerie pour l’entreprise est alors le mode de financement le plus accessible. Il s’agit d’un financement à court terme qui lui permet de combler son besoin de trésorerie. Zoom sur les différents prêts de trésorerie pour l’entreprise.

Qu’est-ce qu’un crédit de trésorerie ?

Les crédits de trésorerie sont des financements à court terme. Ils permettent à l’entreprise d’être débitrice pendant un temps, plus ou moins long et d’une durée maximale d’un an. 

Ainsi, certains organismes de financement (établissement bancaire, factors, etc.) proposent de combler le solde négatif de l’entreprise :

• en acceptant que son solde soit négatif, mais qu’elle continue à effectuer des transactions ;
• en lui proposant une avance pour combler le défaut de paiement de ses clients ;
• en lui proposant un prêt de trésorerie en fonction de son domaine d’activité, de ses objectifs. 

Ces différentes méthodes permettent de combler le besoin en fonds de roulement (BFR). Lorsque ce besoin est positif, c’est que l’entreprise effectue plus de transactions que ses ressources ne le lui permettent. Les crédits à court terme de trésorerie permettent concrètement de remettre l’entreprise à flots, et d’éviter de provoquer une cessation de paiement.

Pourquoi solliciter un prêt de trésorerie ?

Plusieurs motifs peuvent vous pousser à toquer à la porte de votre banque pour solliciter un crédit ou un prêt pour trésorerie pour votre entreprise :

• un décalage entre les encaissements et les décaissements ;
• des retards de paiement de vos clients ;
• un besoin de financement des stocks ;
• une croissance rapide nécessitant plus de liquidités ;
• des dépenses saisonnières ou exceptionnelles. 

Le crédit de trésorerie peut parfois servir de bouée de sauvetage, et éviter la cessation de paiements qui conduit au redressement ou à la liquidation judiciaire.

Quels sont les différents types de crédit de trésorerie pour une entreprise ?

Les crédits de trésorerie ne sont pas uniquement proposés par des établissements bancaires. D'autres organismes de financement spécialisés peuvent aussi vous accompagner temporairement dans les difficultés de votre entreprise.

Les crédits de trésorerie proposés par les banques

Les banques proposent différentes solutions pour répondre aux besoins de trésorerie des entreprises :

• facilité de caisse ;
• autorisation de découvert ;
• crédit de campagne ;
• escompte ;
• cession Dailly.

La facilité de caisse

La facilité de caisse est un crédit de trésorerie très ponctuel et limité dans le temps. Ce crédit de trésorerie est utilisé en cas de faibles décalages de trésorerie. En moyenne, votre entreprise ne peut être débitrice que 15 jours par mois. Grâce à la facilité de caisse, votre banque accepte que votre solde soit négatif et que les transactions continuent malgré tout, sur une courte période.

L’autorisation de découvert

L’autorisation de découvert est un crédit de trésorerie plus durable que la facilité de caisse. Elle permet à l'entreprise d’être débitrice durant quelques jours à toute une année. La banque fixe un plafond négatif, vous permettant de continuer à effectuer diverses transactions, jusqu’à atteindre le plafond autorisé.

Le crédit de campagne

Ce crédit de trésorerie est dédié aux entreprises ayant une activité saisonnière, dont le cycle d’exploitation est donc spécifique et souffre des périodes creuses. Elles peuvent bénéficier d’une avance remboursable dès qu’elles effectueront leurs premiers encaissements, durant la haute saison. 

Le crédit de campagne peut prendre différentes formes :

• une facilité de caisse dont la durée et calquée sur la campagne ;
• une ligne d’escompte ;

• un warrant doublé d’un escompte. Dans ce cas, la banque, pour éviter un risque de pertes, prend une garantie (warrant, ou nantissement) sur les marchandises de l’entreprise. C’est souvent le cas en matière industrielle ou agricole.

La durée du crédit de campagne est généralement de 9 mois, mais elle peut être allongée.

L'escompte

L’escompte permet de bénéficier d’une avance sur les factures qui n’ont pas encore été réglées par les clients. La banque achète la créance matérialisée par un effet de commerce (lettre de change ou billet à ordre) avant son échéance, moyennant une commission. Elle en devient propriétaire et c’est à la banque que le client (dont la facture est cédée) doit payer à l’échéance. 

Cependant, l’entreprise sera pénalisée en cas de non-paiement par les clients, et deviendra redevable aux yeux de la banque ayant proposé l’escompte. Vous devez donc être certain de la qualité des factures que vous proposez à l’escompte à votre banque.

La cession Dailly

La cession Dailly est un mécanisme similaire à l’escompte, par lequel l’entreprise transfère ses créances à sa banque, qui lui remet en échange le montant desdites créances sous forme d’avance. La cession Dailly est plafonnée à une durée d’un an. À la différence de l’excompte toutefois, le client facturé n’est pas toujours averti, et votre entreprise conserve la gestion de ses créances.

Les autres crédits de trésorerie

En dehors des solutions bancaires classiques, d'autres options existent pour financer vos besoins de trésorerie :

• affacturage ;
• aides de BPI France ;
• billet de trésorerie.

L'affacturage

L'affacturage est une technique de financement qui consiste à vendre ses créances clients (ses factures) à un établissement spécialisé appelé factor ou société d’affacturage. 

Grâce à un contrat d’affacturage, ces sociétés ont vocation de racheter les factures puis d’en reverser le montant à l’entreprise, sous forme d’avance. Le montant vous est directement reversé, déduction faite de la commission du factor. En contrepartie, c’est ce dernier qui devient créancier de vos clients et qui se charge du recouvrement des factures. Les clients sont informés par voie de notification.

Les aides de BPI France

La Banque Publique d’Investissement (BPI) aide les entreprises à combler leurs besoins de trésorerie. Cependant, les aides qu’elle propose sont extrêmement ciblées, en fonction des régions, des domaines d’activités ou des objectifs à atteindre. 

Voici quelques exemples de prêts de trésorerie de la BPI :

• Le prêt Back’up Prévention. Destiné aux PME et PMI de l’Ile-de-France, ce crédit de trésorerie permet de financer 50% du montant total demandé par l’entreprise. Il est plafonné à 500.000 € et permet de combler le besoin en fonds de roulement de l’entreprise.

• La mobilisation du Crédit d’Impôt Recherche. Le crédit de trésorerie proposé par la BPI est ici matérialisé par une avance financière pour combler les dépenses liées à la Recherche & Développement. Elle comble 80% de la créance, et son montant est de 30.000 € minimum.

• L’avance de trésorerie liée aux grands donneurs d’ordres. Les grands donneurs d’ordres sont l’État, les établissements publics, ou même les sociétés de HLM. Si vous détenez des créances, payables par ces grands donneurs d’ordres, la BPI se propose de les récupérer et de vous les proposer sous forme d’avance. Cette avance dure un an, mais peut être renouvelée.
• Le prêt Flash, de 5.000 € jusqu’à 75.000 €, destiné entre autres à financer les besoins en trésorerie (fonds de roulement, renforcement des fonds propres) des entreprises ayant au moins 3 ans d’existence et 50 salariés au maximum. Pour en bénéficier, il est nécessaire d’avoir un expert-comptable, et d’avoir déjà un prêt en cours d’une durée de 3 ans minimum, que le prêt Flash viendra compléter.

Le billet de trésorerie

Ce crédit de trésorerie est un titre de créance, négociable à court terme qui permet aux grandes entreprises d’obtenir rapidement des liquidités en vendant leur billet de trésorerie sur le marché financier. Les financeurs / investisseurs sont généralement d’autres entreprises, ce qui évite le recours aux banques. En outre, son taux d’intérêt est plus avantageux que celui des crédits bancaires.

Comment obtenir un crédit de trésorerie ?

Les conditions à remplir pour obtenir un crédit de trésorerie

Pour que votre demande de crédit de trésorerie soit acceptée, plusieurs éléments sont pris en compte par les établissements financiers :

• la santé financière de votre entreprise. Les prêteurs examineront vos bilans, comptes de résultat, tableau de trésorerie et prévisionnel afin de s’assurer de votre capacité de remboursement ;
• l'historique de votre relation avec la banque. Un historique positif favorise forcément l'obtention d'un crédit ;
• le motif de la demande. Votre besoin doit bien être identifié, être ponctuel et ne pas cacher de difficulté structurelle ;
• les garanties que vous pouvez apporter. Caution personnelle, nantissement du stock peuvent être nécessaires pour appuyer votre demande.

Les formalités à accomplir pour obtenir un crédit de trésorerie

Vous êtes décidé à bénéficier d’un crédit de trésorerie ? Voici les formalités à accomplir pour aider votre entreprise à sortir de ses difficultés :

• prendre rendez-vous avec votre conseiller bancaire ou l'organisme financier choisi ;
• constituer un dossier avec tous les documents nécessaires : derniers bilans et comptes de résultats, prévisionnel, tableau de trésorerie (flux et prévisionnel), vos prêts extérieurs en cours et tout document justifiant votre besoin financier ;
• négocier les conditions du crédit (montant, durée, taux, garanties) ;
• fournir les garanties demandées, le cas échéant ;

• signer le contrat. La forme de celui-ci et les mentions obligatoires varient, mais généralement, tous précisent la durée, le montant, le taux d’intérêt, les frais et commissions, la faculté de résiliation éventuelle, les garanties éventuelles

Combien coûte un crédit de trésorerie ?

Le coût d’un crédit de trésorerie varie en fonction du type de concours octroyé à l’entreprise. 

Les principaux composants du coût d’un crédit de trésorerie sont :

• les frais de dossier ;
• les intérêts, dont le taux est généralement plus élevé que pour un prêt classique en raison du risque plus important de non-remboursement. C’est le principal coût d’un crédit de trésorerie : les intérêts courent sur toute la durée de l’aide accordée et sont le plus souvent proportionnels à la somme mobilisée ;
• les commissions diverses, notamment pour la facilité de caisse, l’autorisation de découvert, l’escompte, la cession Dailly ;

• le coût des garanties le cas échéant, si un nantissement des stocks, un warrant ou une caution est requise.

Comment intégrer votre nouveau crédit ou prêt de trésorerie en comptabilité ? À la souscription du crédit, celui-ci est crédité au compte 519 "Concours bancaires courants" ou 164 "Emprunts auprès des établissements de crédit". Les intérêts sont débités le compte 6615 ”Intérêts des comptes courants et de dépôts créditeurs”.

FAQ

Quels sont les trois types de crédit ?

Il y a plus de trois types de crédit de trésorerie, mais les principaux sont :

• l’autorisation de découvert ;
• la facilité de caisse ;
• le crédit de campagne ou crédit court terme (pour les activités saisonnières) ;
• la cession de créances sous forme d’escompte, de cession Dailly, d’affacturage.

Quel taux pour un prêt de trésorerie ?

Pour un crédit ou prêt de trésorerie, le taux moyen constaté est de 2 à 7 %, en fonction du type de concours et de la durée globale, qui va de plusieurs jours à une année.

Quelle est la différence entre un crédit de trésorerie et un découvert ?

Le découvert est un des nombreux types de crédit de trésorerie à disposition de l’entreprise pour pallier des difficultés temporaires. Il permet à l'entreprise de continuer à utiliser son compte bancaire débiteur dans la limite d’un plafond fixé en accord avec la banque, avec paiement d’intérêts. La notion de crédit de trésorerie est plus vaste, puisqu’elle englobe non seulement le découvert autorisé mais aussi la facilité de caisse, le crédit de campagne ou les avances de fonds par cession de créances (escompte, Dailly, affacturage). 

Principale source législative et réglementaire :

• LOI n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques