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Comment devenir médecin ? Le guide complet 2025
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Un médecin est un professionnel de santé qui examine et soigne ses patients. Selon ses études, il peut être généraliste ou spécialisé dans un secteur spécifique, comme la cardiologie, la gynécologie ou encore la pédiatrie.
En quoi consiste ce métier ? Quelle formation suivre pour l’exercer ? Quel statut juridique privilégier pour se lancer en tant qu’indépendant libéral ? Quelles formalités accomplir pour créer son entreprise ? Legalstart répond à vos interrogations si vous désirez devenir médecin.
Mini-Sommaire
En quoi consiste le métier de médecin ?
Un médecin est un professionnel de santé qui a pour mission d’examiner un patient, de poser un diagnostic et de délivrer le traitement ou les soins appropriés. Il procède à son analyse en questionnant le malade sur ses symptômes et ses antécédents (on parle d’interrogatoire clinique), avant de passer à l’examen, en procédant à des explorations fonctionnelles, des palpations ou encore une prise de la tension. Le cas échéant, il peut être amené à prescrire des examens complémentaires, comme des prises de sang ou des radiographies.
Le médecin effectue un suivi de la santé de ses patients. Il est alors amené à communiquer et collaborer avec des confrères. Outre ses interventions auprès des patients, il peut aussi délivrer :
- des formations auprès d’étudiants en médecine ;
- mener des recherches et publier des articles scientifiques.
Le professionnel peut être :
- Médecin généraliste. Il possède une expertise générale, et peut rediriger si besoin le patient vers un professionnel spécialisé.
- Médecin spécialisé. Son expertise se concentre sur un domaine spécifique, comme la cardiologie, l’ophtalmologie, la dermatologie ou encore la pédiatrie.
Selon la situation, il est amené à travailler comme salarié ou indépendant. Il peut aussi intervenir dans des secteurs variés, et devenir notamment médecin scolaire, médecin du travail, médecin militaire, médecin dans l’industrie pharmaceutique ou encore médecin en humanitaire.
Qui peut devenir médecin ?
Que vous souhaitiez devenir médecin généraliste ou spécialisé, sachez que la pratique de la médecine est réglementée, et soumise à l’obtention d’un diplôme spécifique.
Les qualités pour devenir médecin
Le métier de médecin est particulièrement exigeant. Il doit faire preuve de détermination, car les études sont longues. De même, le sang-froid est indispensable pour faire face à la pression et aux situations rencontrées.
L’écoute et l’empathie sont par ailleurs essentielles pour nouer une relation de confiance avec les patients. La communication est aussi fondamentale, puisque le médecin est amené à vulgariser des termes techniques et à conseiller ses patients.
Le professionnel doit aussi faire preuve de curiosité, afin de se tenir au courant des évolutions de la médecine et des techniques de soin.
La formation pour devenir médecin
Si vous vous demandez combien d’années d’études sont requises pour devenir médecin, sachez qu’elles durent :
- 10 ans pour les médecins généralistes ;
- 12 ans pour les médecins spécialisés.
Après le bac, les étudiants se tournent vers une première année de médecine. Deux parcours sont possibles : le parcours d’accès spécifique santé (PASS) ou la licence avec option accès santé (LAS). Au terme de cette année, ils passent un concours très sélectif. S’il est réussi, ils intègrent les filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie).
Les études se poursuivent ensuite en trois cycles :
- Le premier cycle comprend les bases de la médecine. Il dure 2 ans, et inclut 12 semaines de stages, au sein de services hospitaliers variés. Les étudiants obtiennent ensuite un diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM).
- Le deuxième cycle, aussi appelé externat, s’intéresse plus spécifiquement aux pathologies, aux traitements et à la prévention en médecine. Il dure 3 ans, au cours desquels les étudiants passent la moitié du temps dans des stages. Ils sont aussi amenés à effectuer au moins 25 gardes. Ils valident ensuite un diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM).
- Le troisième cycle, nommé internat, est celui de la spécialisation. Les étudiants sont amenés à se diriger vers l’une des 44 spécialités de médecine, à la suite d’un concours dont le classement détermine leur choix. L’internat dure ensuite 3 ans pour la médecine générale, et 4 à 6 ans pour les autres filières. Les étudiants réalisent alors des stages semestriels. Au terme de leurs études, ils obtiennent un diplôme d’État de docteur en médecine (DE), ainsi qu’un diplôme d’études spécialisées (DES).
Quel statut juridique pour devenir médecin à son compte ?
Un médecin a la possibilité d’exercer son activité en tant que salarié ou indépendant. S’il préfère devenir professionnel libéral, il peut créer :
- une entreprise individuelle ;
- une société d’exercice libéral ;
- une société civile professionnelle ;
- une société civile de moyens ;
- société interprofessionnelle de soins ambulatoires.
L’entreprise individuelle (EI)
L’entreprise individuelle (EI) est un statut juridique permettant à un médecin d’exercer seul. Il a l’avantage de proposer une création et une gestion simplifiée. Aucun apport au capital ni rédaction de statuts ne sont requis. De plus, le patrimoine personnel et le patrimoine professionnel sont séparés.
Toutefois, il est plus difficile d’obtenir un prêt bancaire qu’une société. De plus, le médecin ne peut pas s’associer avec un autre professionnel de santé dans une EI.
☝️ Bon à savoir : l’entreprise individuelle est la forme juridique privilégiée par les médecins libéraux.
Une société d’exercice libéral (SEL)
Une société d’exercice libéral (SEL) est une société de capitaux adaptée aux problématiques des professionnels libéraux. Elle a l’avantage de permettre aux médecins de s’associer et de partager les résultats et les pertes. De plus, leur responsabilité demeure limitée au montant de leur apport.
Néanmoins, les associés doivent être en mesure de s’accorder lors des assemblées générales. Par ailleurs, la gestion administrative et fiscale est plus complexe que celle des EI.
Il existe plusieurs formes de SEL :
- La SELURL (société d’exercice libéral unipersonnelle à responsabilité limitée) est destinée aux médecins qui désirent exercer en société en tant qu’associé unique. Ils peuvent opter pour l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS). S’ils désirent s’associer, ils peuvent ensuite passer facilement en SELARL.
- La SELASU (société d'exercice libéral par actions simplifiées unipersonnelle) permet aux professionnels de santé de se lancer seul. Il s’agit d’un statut juridique plutôt souple qui autorise le versement de dividendes. Néanmoins, la rédaction des statuts est particulièrement complexe. De plus, l’option pour l’IR n’est possible que pour une durée de 5 ans maximum. Enfin, il est absolument nécessaire de libérer la moitié de l’apport en numéraire lors de la création (contre 20 % en SELURL).
- La SELARL (société d’exercice libéral à responsabilité limitée) est une adaptation de la SARL. Elle offre l’avantage de proposer une fiscalité avantageuse, avec des abattements, un taux d’imposition à l’IS réduit et la possibilité de déduire les revenus du résultat fiscal. Cependant, les obligations administratives sont lourdes. La cession de parts sociales est soumise à agrément des autres associés, et les droits d’enregistrement de cette cession sont élevés. De plus, les dividendes qui excèdent 10 % du capital social reçoivent des charges sociales.
- La SELAS (société d'exercice libéral par actions simplifiée). Adaptée de la SAS, elle offre une fiscalité intéressante pour les personnes qui investissent dans l’entreprise. Les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales. Les actionnaires ont leur responsabilité limitée. Néanmoins, comme pour la SELASU, ce statut offre une grande souplesse. Il est donc conseillé de se faire accompagner dans la création et la rédaction des statuts. De plus, le coût des cotisations sociales demeure élevé.
La société civile professionnelle (SCP)
Une société civile professionnelle (SCP) est un statut permettant à deux associés ou plus d’exercer leur activité en commun. Ils investissent ensemble et partagent leurs recettes. Aucun minimum de capital social n’est imposé.
Toutefois, il convient de relever que les associés ont une responsabilité illimitée à l’égard des tiers. De fait, leur patrimoine personnel peut être engagé. Par ailleurs, une SCP ne peut être montée qu’entre professionnels exerçant exactement la même activité. Ainsi, un médecin en libéral ne peut s’associer qu’avec un autre médecin, et non un dentiste ou un ostéopathe.
La société civile de moyens (SCM)
La société civile de moyens (SCM) est intéressante pour les médecins qui désirent mettre en commun leurs ressources, tout en conservant leur patientèle et leurs bénéfices à titre individuel. Elle facilite donc l’investissement commun et le partage de frais (comme le paiement du loyer, du matériel de bureau ou encore d’équipement médical).
Cependant, les associés ont une responsabilité conjointe et indéfinie qui engage alors leur patrimoine personnel. Par ailleurs, ils doivent prendre des décisions collectives sur les ressources et les frais mis en commun.
La société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA)
Une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA) est un statut juridique conçu exclusivement pour créer une maison de santé pluriprofessionnelle. Elle peut être créée par au moins 2 médecins et 1 professionnel paramédical.
Ce statut permet de percevoir des subventions collectives. En outre, les professionnels mettent en communs leurs dépenses. Enfin, ils ont l’opportunité de collaborer avec des professionnels issus d’autres spécialités médicales.
Toutefois, ce statut demeure complexe à gérer. Il est également nécessaire de prendre des décisions de façon collective.
Quelles formalités pour devenir médecin ?
Si vous souhaitez vous lancer en tant que médecin libéral et ouvrir votre propre cabinet, il est nécessaire de :
- mener une étude de marché ;
- établir un business plan ;
- rechercher un local ;
- sélectionner votre statut juridique ;
- vous inscrire à l’Ordre des médecins ;
- procéder à l’immatriculation de votre entreprise.
Mener une étude de marché
L’étude de marché est indispensable pour vous assurer que votre projet est viable, et que la commune dans laquelle vous comptez vous installer a besoin d’un nouveau médecin.
Votre analyse va ainsi porter à la fois sur :
- votre offre (les prestations que vous allez proposer) ;
- la demande (le profil de votre patientèle, son âge, les problématiques de santé qu’elle rencontre fréquemment, etc.) ;
- l’environnement (le nombre de médecins déjà présents, leur âge moyen, le type de soins qu’ils proposent, la réglementation à respecter, etc.) ;
- votre stratégie commerciale (la manière dont vous allez faire connaître votre cabinet de santé).
💡 Astuce : afin d’identifier une commune qui a besoin de vos services, l’INSEE a développé l’outil CartoSanté pour vous aider.
Vous pourrez ensuite établir votre prévisionnel financier. Il s’agit d’une projection financière de votre entreprise sur les trois années qui suivent votre installation. Il permet d’évaluer toutes les dépenses et les recettes envisagées de votre structure. Ce document est nécessaire pour connaître avec précision le montant dont vous avez besoin pour lancer votre entreprise et identifier votre seuil de rentabilité. De plus, cette étude est indispensable pour demander ensuite des financements. Le prévisionnel inclut :
- le compte de résultat ;
- le bilan ;
- le plan de financement ;
- le budget ou plan de trésorerie.
Établir le business plan
Le business plan est un document qui présente votre entreprise auprès de potentiels investisseurs dans votre projet, que ce soit une banque ou d’éventuels associés. Il comprend les éléments suivants :
- une présentation de votre projet ;
- votre stratégie commerciale ;
- une synthèse de votre étude de marché ;
- une synthèse de votre prévisionnel financier.
Chercher un local
L’emplacement de votre cabinet doit être sélectionné avec soin. Il faut qu’il soit situé dans une zone en recherche de médecin, qu’il soit également facilement accessible à votre patientèle, et qu’il respecte les normes d’hygiène et de sécurité pour accueillir du public (normes ERP). La réglementation en matière de santé vous impose aussi de choisir un lieu qui comprend une salle d’attente et une salle de consultation, d’une surface minimale de 17 m². Un lavabo et des toilettes sont aussi indispensables.
☝️ Bon à savoir : selon votre spécialité de médecine, d’autres éléments peuvent être imposés.
Adhérer à l’ordre des médecins
Afin d’exercer votre profession, il est indispensable de vous inscrire au tableau de l’Ordre des médecins. La procédure s’effectue auprès du conseil départemental de l’Ordre. Il convient de remplir un dossier et de l’envoyer par lettre recommandée avec accusé de réception. Une cotisation est ensuite demandée.
📝 À noter : seuls sont exonérés de cette inscription les médecins ayant une qualité d’agent titulaire ou de fonctionnaire d’une collectivité territoriale, ainsi que les professionnels faisant partie des cadres actifs du service de santé des Armées.
Choisir le statut juridique
Le choix de votre statut juridique est essentiel. Il conditionne notamment vos obligations en matière de comptabilité et de fiscalité. En tant que médecin libéral, plusieurs choix sont possibles en fonction de vos envies et de votre ambition. Vous pouvez ainsi tout à fait créer :
- une entreprise individuelle (EI) ;
- une société d’exercice libéral (SEL) ;
- une société civile professionnelle (SCP) ;
- une société civile de moyens (SCM) ;
- une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA).
Immatriculer l’entreprise
Les modalités d’immatriculation de votre entreprise dépendent du statut juridique sélectionné. Elles sont plus simples pour la création d’une entreprise individuelle. Il convient, en effet, de vous inscrire directement sur le site du Guichet unique des modalités des entreprises. En revanche, dans le cadre d’une société, il est nécessaire de procéder à la nomination du dirigeant, à la rédaction des statuts, au dépôt du capital social de votre entreprise, ainsi qu’à la publication d’un avis de création dans un journal d’annonces légales avant d’immatriculer votre entreprise.
FAQ
Quel est le salaire moyen d’un médecin ?
Le salaire moyen d’un médecin varie à la fois selon son expérience, sa spécialité de médecine et son lieu d’exercice. En début de carrière, le salaire est d’environ 5.825 euros. Il est ensuite en moyenne de 8.845 euros mensuels. Il convient de souligner que les revenus sont plus importants pour les professionnels qui exercent dans le privé, ou bien qui occupent aussi une fonction de professeur.
Quel est l'âge limite pour faire médecine ?
Il n’y a pas d’âge limite pour pratiquer la médecine. Néanmoins, les études sont particulièrement longues. Il faut compter entre 10 et 12 ans pour exercer en tant que médecin. Il est donc plus compliqué de se lancer sur le tard. Des passerelles sont possibles si vous exercez déjà une profession de santé, afin de ne pas recommencer dès la première année.
Quelles sont les études de médecine les plus courtes ?
Certaines branches de la médecine sont accessibles au bout de 5 à 6 ans d’études. Il s’agit notamment de la maïeutique, de la pharmacie, de la kinésithérapie et de l’odontologie. Il convient néanmoins de noter que les spécialisations dans ces secteurs nécessitent quelques années d’études de plus.
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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