
Dissolution d’une SCI : que devient le bien ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Comment fermer une SCI sans activité est une question que se posent de nombreux associés lorsqu’aucune opération n’a jamais été réalisée. Même sans patrimoine ni revenus, certaines démarches administratives restent nécessaires pour mettre fin à la société.
Suivre les étapes prévues par la loi permet d’assurer une clôture simple et sans mauvaises surprises. Legalstart vous explique tout.
Mini-Sommaire
Une SCI sans activité correspond à une société civile immobilière qui a été immatriculée mais qui ne mène aucune opération concrète. Elle existe juridiquement, car elle est inscrite au registre du commerce et des sociétés, mais elle n’a pas encore défini ni mis en œuvre son objet social.
Selon les articles 1845 à 1870-1 du Code civil, durant cette phase, la SCI est considérée comme étant en période d’inactivité. Cela signifie qu’elle ne peut pas acheter, gérer ou louer de biens immobiliers.
🛠️ En pratique : elle ne génère donc pas de revenus, et aucune opération économique n’est réalisée en son nom.
Cette période transitoire est encadrée par la loi et ne peut pas durer indéfiniment : un délai est prévu pour permettre aux associés de préciser l’objet social et de lancer effectivement l’activité de la société.
Fermer une SCI sans activité peut s’expliquer par plusieurs raisons, souvent liées à l’absence de perspectives concrètes pour la société. Une SCI est créée pour gérer ou acquérir un patrimoine immobilier, mais lorsque ce projet ne se réalise pas ou qu’il reste bloqué trop longtemps, maintenir une structure inactive n’a plus vraiment de sens.
Dans certains cas, les associés avaient initialement prévu un temps de latence :
Si ces conditions ne se concrétisent pas, la SCI reste juridiquement existante mais inutilisée, ce qui peut devenir contraignant.
Même une SCI sans activité entraîne certaines formalités et des déclarations obligatoires :
Conserver une société sans perspective peut donc représenter une charge inutile pour ses associés.
La dissolution de la SCI permet alors d’éviter des frais de fonctionnement et d’alléger la gestion. Elle offre aussi la possibilité de clore proprement une structure qui n’a jamais trouvé son objet, afin que les associés ne soient pas exposés à d’éventuelles complications juridiques ou fiscales dans le futur.
La fermeture d’une SCI sans activité obéit à une procédure précise qui reprend les grandes étapes de dissolution d’une société classique. Voici les démarches à suivre pas à pas :
La fermeture d’une SCI sans activité commence par une décision collective des associés réunis en Assemblée générale extraordinaire (AGE). La dissolution anticipée doit être votée selon les règles fixées dans les statuts.
📝 À noter : un procès-verbal est rédigé pour formaliser la décision. Il servira de base pour toutes les démarches suivantes.
Après le vote de dissolution, les associés doivent désigner un liquidateur. Ce rôle peut être confié à l’un des associés ou à une personne extérieure.
Le liquidateur est chargé :
☝️ Bon à savoir : la nomination est inscrite dans le procès-verbal de l’assemblée.
La décision de mettre fin à la SCI doit être rendue publique. Un avis est donc publié dans un journal d’annonces légales (JAL) du département du siège social.
Ce bilan de liquidation de la SCI sans activité mentionne les informations essentielles :
Cette formalité permet d’informer les tiers que la société entre en liquidation.
Même si la société n’a jamais exercé d’activité, la liquidation reste obligatoire. Le liquidateur doit vérifier qu’aucune dette n’existe et établir les comptes de clôture.
En l’absence de biens à céder, les opérations sont simplifiées. Si un boni de liquidation (un solde positif) existe, il est réparti entre les associés en fonction de leurs apports.
La dernière étape consiste à radier définitivement la société du registre du commerce et des sociétés. Cette démarche s’effectue via le guichet unique de l’INPI. Le dossier doit contenir :
💡 Astuce : la démarche peut être effectuée directement par les associés auprès du Guichet unique ou confier à Legalstart par exemple.
Une fois la demande validée et les frais réglés, la SCI disparaît officiellement et n’a plus d’existence juridique.
La durée nécessaire pour dissoudre une SCI sans activité dépend à la fois des obligations légales et de la situation de la société. En règle générale, une procédure complète de dissolution-liquidation s’étend sur une période comprise entre 1 an et 3 ans.
📌 À retenir : la loi fixe d’ailleurs une limite maximale de 3 ans pour mener à bien une liquidation amiable, c’est-à-dire une dissolution décidée par les associés et réalisée sans contentieux ni dettes complexes.
Dès que la décision de dissolution est prise en assemblée générale, un premier délai s’applique : les formalités administratives (rédaction et dépôt du procès-verbal, nomination du liquidateur, publication dans un journal d’annonces légales, déclaration auprès de l’INPI) doivent être effectuées dans le mois qui suit. Par ailleurs, le liquidateur dispose d’un délai de 6 mois pour convoquer les associés afin de leur présenter l’avancement de la liquidation.
⚠️ Attention : la durée effective dépend aussi du contenu du patrimoine de la SCI. Pour une société sans activité réelle, qui ne détient pas de biens immobiliers et ne supporte pas de dettes, la clôture peut être relativement rapide, parfois en quelques mois seulement. En revanche, si la SCI possède un immeuble à vendre ou si des créances et dettes doivent être réglées, les opérations prennent plus de temps, car il faut attendre la réalisation des ventes et l’apurement du passif
En pratique, on peut donc distinguer 2 situations :
Fermer une SCI sans activité entraîne différents frais, même si la société n’a jamais réellement fonctionné. La décision de dissolution en elle-même ne coûte rien, mais les démarches administratives et légales qui suivent sont payantes.
Le premier poste de dépense est la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales. Cette formalité est obligatoire pour informer les tiers de la dissolution puis de la liquidation. Le coût varie selon le journal et le département, mais il faut prévoir en moyenne entre 150 et 200 € par annonce. Comme deux publications sont nécessaires (une pour la dissolution, une pour la clôture de liquidation), le budget total avoisine 300 à 400 €.
Vient ensuite la radiation de la société au registre du commerce et des sociétés via le guichet unique de l’INPI. Le tarif officiel est fixé à 14,35 €.
À ces frais incompressibles s’ajoutent parfois des dépenses annexes :
🛠️ En pratique : fermer une SCI sans activité revient donc à un coût moyen compris entre 500 et 600 € si les démarches sont réalisées par les associés eux-mêmes, et plus si un professionnel est mandaté.
Une SCI n’est pas dissoute automatiquement dès qu’elle cesse son activité. Sa dissolution doit être décidée par les associés réunis en assemblée générale ou prononcée par le tribunal en cas de motif légitime (par exemple, mésentente entre associés). La fermeture ne prend effet qu’après les formalités légales de liquidation et de radiation.
Si la SCI détient un bien immobilier, celui-ci doit être vendu ou attribué aux associés avant la radiation. Le liquidateur est chargé d’organiser cette opération, de régler les éventuelles dettes et de répartir le solde entre les associés. Cette étape peut allonger la durée de la procédure en raison des délais liés à la vente.
La procédure est identique à celle d’une SCI classique : décision de dissolution en assemblée générale, nomination d’un liquidateur, publication dans un journal d’annonces légales, liquidation et radiation au RCS. La seule différence tient au fait que les associés sont membres d’une même famille, ce qui peut faciliter les décisions si le consensus est rapide.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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