
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Le repos hebdomadaire constitue un droit fondamental du salarié, encadré par le Code du travail. Il joue un rôle central dans la gestion des ressources humaines et la conformité de l’entreprise en cas de contrôle ou de contentieux prud’homal. Legalstart vous propose une vue d’ensemble sur le repos hebdomadaire pour maîtriser sa durée et ses dérogations.
Mini-Sommaire
Le repos hebdomadaire, par définition, est une période de repos octroyée au salarié chaque semaine. Cette période de repos est une obligation légale, et un droit fondamental inscrit dans le Code du travail visant à protéger la santé physique et mentale des salariés.
📌 À retenir : le repos hebdomadaire est un enjeu juridique, organisationnel et humain que tout employeur doit prendre en compte dans la planification du temps de travail.
Bien que souvent confondus, le repos hebdomadaire et le repos compensateur répondent à des logiques différentes dans le droit du travail. Le repos hebdomadaire est obligatoire, et le temps de repos minimal attribué au salarié est fixe. Il s'applique à tous les salariés, quelle que soit leur durée de travail, et ne dépend pas d’heures supplémentaires effectuées.
Le repos compensateur, quant à lui, est un droit accordé en contrepartie d’heures supplémentaires effectuées au-delà d’un certain seuil. Il s’agit d’un mécanisme de récupération : au lieu d’être payé en heures supplémentaires, le salarié bénéficie d’un temps de repos. Il est déclenché lorsque le salarié dépasse le contingent annuel d’heures supplémentaires, selon la convention collective ou la loi.
Le droit au repos hebdomadaire est obligatoire et applicable à tous les salariés qu’ils soient à temps plein, à temps partiel, en CDI ou CDD, ou salariés du privé ou du public. Il concerne également les apprentis, VRP, travailleurs à domicile, salariés du particulier employeur, etc.
Certaines catégories spécifiques sont soumises à des règles particulières, notamment :
Enfin, même les stagiaires, qui n'ont pas le statut de salarié, bénéficient d’un droit au repos hebdomadaire. Il en est de même pour les salariés en forfait jours.
📝 À noter : les cadres dirigeants ne sont pas soumis aux règles sur la durée du travail, y compris le repos hebdomadaire ou le repos quotidien.
La durée du repos hebdomadaire est régie par le Code du travail et diffère en fonction de l’âge du salarié.
⚠️ Attention : il est formellement interdit de faire travailler un salarié plus de six jours par semaine civile (du lundi 0h au dimanche 24h). Le non-respect de cette règle peut entraîner des sanctions pour l’employeur et des amendes pour chaque salarié concerné.
Le repos hebdomadaire pour chaque salarié doit être d’au moins 24 heures consécutives. À cela s’ajoute l’obligation de repos quotidien de 11 heures consécutives entre deux journées de travail. La durée minimale du repos hebdomadaire est donc de 35 heures consécutives entre deux périodes de travail.
🛠️ En pratique : le salarié bénéficie souvent de deux jours de repos consécutifs (samedi/dimanche ou dimanche/lundi), selon l’organisation de l’entreprise.
Le temps de repos hebdomadaire pour un salarié mineur est supérieur. En effet, tout salarié de moins de 18 ans bénéficie de deux jours de repos consécutifs par semaine.
Des dérogations sont possibles uniquement pour les jeunes de 16 ans et plus, si une convention ou un accord collectif le prévoit. Dans ce cas, le repos hebdomadaire ne peut être inférieur à 36 heures consécutives.
Selon le Code du travail, le repos hebdomadaire doit être accordé le dimanche, dans l’intérêt des salariés. Cependant, il existe des dérogations au repos dominical pour certaines activités spécifiques.
☝️ Bon à savoir : les heures travaillées pendant le repos hebdomadaire sont considérées comme des heures supplémentaires. Elles doivent être rémunérées comme telles.
Le repos hebdomadaire est en principe accordé le dimanche. Toutefois, dans certains cas, ce repos peut être déplacé à un autre jour ou supprimé temporairement. Cela est encadré par des dérogations spécifiques prévues par le Code du travail.
Les dérogations possibles liées au domaine d’activité de l’entreprise concernent :
Le repos hebdomadaire peut être exceptionnellement suspendu pour les salariés chargés d’exécuter des travaux urgents, lorsque ceux-ci sont indispensables pour :
La suspension s’applique également aux salariés d’une entreprise extérieure intervenant pour le compte de l’entreprise qui effectue les travaux urgents.
☝️ Bon à savoir : chaque salarié concerné bénéficie d’un repos compensateur équivalent à la durée du repos supprimé. Les heures effectuées dans ce cadre ne s’imputent pas sur le contingent annuel d’heures supplémentaires.
L’employeur a une obligation d’information. À ce titre, il doit informer immédiatement l’inspection du travail, avant la prise de poste des salariés (sauf en cas de force majeure). Cette information doit préciser :
Il doit également informer les salariés par tout moyen, en leur transmettant une copie de l’information envoyée à l’inspection du travail.
Les entreprises énumérées à l’article R3132-1 du Code du travail, et qui doivent répondre à un surcroît extraordinaire d’activité, peuvent suspendre le repos hebdomadaire :
Sont concernées, entre autres, les boulangeries, les bijouteries, les blanchisseries, les charcuteries, etc. Les heures travaillées ce jour-là sont considérées comme des heures supplémentaires, imputées sur le contingent annuel d’heures supplémentaires.
Dans les établissements industriels fonctionnant en continu, le repos hebdomadaire des salariés peut être reporté. En pratique, sur une période définie, le salarié doit bénéficier d’autant de repos de 24h consécutives qu’il y a de semaines dans cette période. Ces repos doivent être accordés le dimanche autant que possible.
Exemple : sur 4 semaines de travail, le salarié doit avoir 4 jours de repos hebdomadaire de 24 heures. Cela peut être 2 dimanches, 1 lundi et 1 mercredi.
Les salariés affectés au chargement et au déchargement dans les ports, débarcadères et stations peuvent être amenés à travailler pendant leur jour de repos hebdomadaire. Sont notamment concernées les activités suivantes :
Dans les établissements où tous les salariés bénéficient du repos hebdomadaire le même jour, celui-ci peut être réduit à ½ journée pour certains postes, sous conditions :
En contrepartie, le salarié a droit à 1 jour de repos compensateur pour 2 demi-journées travaillées.
Le repos hebdomadaire peut être temporairement supprimé par décision ministérielle pour les salariés travaillant dans :
D’autres dérogations au repos hebdomadaire existent en fonction du type de profession et concernent :
Le repos hebdomadaire peut être exceptionnellement supprimé jusqu’à deux fois par mois, dans la limite de six suppressions par an pour les entreprises qui traitent des matières périssables.
Les heures travaillées pendant ces jours de repos sont alors considérées comme des heures supplémentaires.
Le repos hebdomadaire peut être reporté pour les salariés travaillant dans des établissements ouvrant uniquement durant une partie de l’année, et exerçant l’une des activités suivantes :
En cas de report, le salarié doit bénéficier d’au moins deux jours de repos par mois. Le repos doit être donné le dimanche autant que possible.
Lorsque le repos hebdomadaire ne peut être accordé aux gardiens ou concierges d’un établissement industriel ou commercial, un repos compensateur doit lui être attribué.
⚠️ Attention : cette dérogation ne s’applique pas aux jeunes travailleurs de moins de 18 ans. De plus, elle concerne uniquement les salariés employés directement par l’établissement (et non ceux d’une entreprise de gardiennage externe).
Les salariés du particulier employeur ont droit à un repos hebdomadaire d’au moins 35 heures consécutives (24 heures de repos hebdomadaire + 11h de repos quotidien). Le jour de repos habituel, précisé dans le contrat de travail, est donné de préférence le dimanche.
Les jeunes de moins de 18 ans bénéficient d’un repos hebdomadaire renforcé de 36 heures consécutives, incluant le dimanche.
Cas de l’assistant maternel employé par un particulier : Le jour de repos est défini dans le contrat. En cas de multi-employeurs, le même jour de repos s’applique pour tous. Si l’enfant est gardé exceptionnellement ce jour-là, le travail est rémunéré avec une majoration de 25 % ou compensé par un repos équivalent majoré.
Non, la loi n’impose pas deux jours de repos consécutifs. Le salarié doit bénéficier d’un repos hebdomadaire de 24 heures consécutives, auxquelles s’ajoutent les 11 heures de repos quotidien obligatoires entre deux jours de travail. Au total, le salarié doit donc bénéficier au minimum de 35 heures de repos hebdomadaires consécutives.
Un salarié ne peut pas travailler plus de 6 jours sur une semaine civile. S’il revient travailler sur un jour de repos hebdomadaire, il doit lui rester une journée de repos dans la semaine (sauf dérogations).
La durée minimum de repos par semaine est de 35 heures, incluant 24 heures de repos hebdomadaire et 11 heures de repos quotidien. Ce repos doit prioritairement être donné en fin de semaine, le dimanche.
Principales sources législatives et réglementaires :
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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