
Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Votre entreprise réalise certainement des investissements plus ou moins conséquents chaque année. Si elle est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS), elle peut alors amortir ses investissements pour tenir compte de la dépréciation du bien au cours du temps du fait de son usage. Sa valeur est donc revue à la baisse chaque année. Certains biens peuvent faire l’objet d’un amortissement dégressif. Mais est-ce vraiment avantageux ? Comment calculer un amortissement dégressif ? Quel est le coefficient d’amortissement dégressif en 2025 ? Legalstart vous explique.
Mini-Sommaire
Concernant l'amortissement dégressif, la définition est la suivante : une méthode comptable et fiscale qui permet de constater une dépréciation plus rapide d'un actif au début de sa durée d'utilisation. La loi autorise en effet d'amortir le prix d’acquisition d’un bien sur plusieurs années dès lors qu’il s’agit d’un investissement et non d’une charge. L’amortissement se traduit en comptabilité par une baisse du prix de valorisation du bien au cours de ses années d’utilisation, afin de tenir compte de l’usure. Ainsi, la durée d’amortissement varie en fonction de la nature du bien concerné.
L’une des manières d’amortir un bien consiste à appliquer des annuités plus importantes les 3 premières années, afin d'accélérer l’amortissement. C’est ce que l’on appelle l'amortissement dégressif. L’amortissement dégressif est l’un des deux modes de calcul d’amortissement pour un bien acquis par l’entreprise.
Enfin, il repose sur la valeur résiduelle du bien à la clôture de l’exercice comptable. Cela signifie qu’à la fin de chaque exercice comptable la valeur du bien correspond à la différence entre sa valeur d’achat et les amortissements déjà pratiqués.
❓ Question fréquente : et l'amortissement dérogatoire ? C'est un écart comptable entre l'amortissement fiscal (souvent dégressif et plus rapide) et l'amortissement économique ou linéaire (reflétant la dépréciation réelle du bien). Il permet à l'entreprise de déduire fiscalement des montants supérieurs à la dépréciation économique réelle du bien les premières années, optimisant ainsi sa charge fiscale. Cet amortissement est comptabilisé séparément au passif du bilan comme une provision réglementée.
L’amortissement dégressif s’oppose à l’amortissement linéaire. L’amortissement linéaire consiste à amortir le bien sur la durée d’utilisation du bien de manière constante, c’est-à-dire en appliquant le même taux d’amortissement à toutes les années. La première et la dernière année quant à elles sont calculées au prorata temporis. Il se calcule comme suit :
Taux d’amortissement linéaire = 100 / nombre d’années d’utilisation prévue X 100
Par exemple, si un bien s’amortit sur 5 ans, avec l’amortissement linéaire, on diminue la valeur du bien de 20 % du prix d’acquisition chaque année.
Au contraire, dans le cadre de l’amortissement dégressif, la dévaluation du bien est plus importante au cours des 3 premières années. Ensuite, le montant de l’amortissement diminue chaque année.
📝 À noter : en amortissement dégressif, le calcul se fait en mois complets et non en jours comme pour l’amortissement linéaire. Ainsi, si le bien est acquis en cours de mois, le point de départ du calcul de l’amortissement dégressif est le 1er jour du mois de mise en service du bien.
Le principal avantage de l’amortissement dégressif est un avantage fiscal puisqu’il permet de déduire davantage d'amortissements au cours des premières années d’utilisation du bien. Ainsi, l’entreprise peut voir la base de calcul de son impôt sur les bénéfices fortement réduite dès les premières années. Cela peut être particulièrement intéressant pour compenser la charge financière que représente l’achat du bien en question.
Cependant, il faut noter que si l’entreprise opte pour l’amortissement dégressif, tous les biens éligibles seront soumis à ce mode de calcul. De plus, cette option est irrévocable, il n’est pas possible de revenir en arrière. Par conséquent, il est préférable d’en discuter avec un professionnel avant de faire ce choix, afin de s’assurer qu’il correspond aux besoins et au fonctionnement de votre entreprise.
💡 Astuce : avec LS Compta, vous bénéficiez d’un suivi comptable régulier et d’un accompagnement personnalisé pour répondre à toutes vos questions fiscales et comptables.
Tous les investissements ne peuvent pas faire l’objet d’un calcul amortissement dégressif. Cette possibilité est réservée aux biens d’équipements neufs dont la durée d’utilisation normale est supérieure à 3 ans. Au contraire, l’amortissement linéaire peut s’appliquer à tous les biens. Par définition, il s’agit du mode d’amortissement obligatoire pour les biens dont la durée d’utilisation est inférieure à 3 ans.
☝️ Bon à savoir : par exception, il est possible d’appliquer un barème progressif pour certains biens d’occasion notamment s’il s’agit de matériels rénovés par le fabricant ou de bien acquis dans le cadre d’une fusion.
Ainsi, sont éligibles à l’amortissement dégressif les biens suivants :
🛠️ En pratique : sont exclus de l’amortissement dégressif le matériel informatique, dont les ordinateurs, ainsi que les camionnettes, les véhicules de tourisme, etc.
Amortissement dégressif : une formule pour le définir existe-elle ? Comment se calcule l'amortissement dégressif ? La base de calcul de l’amortissement dégressif est le prix d’acquisition du bien comprenant :
Ensuite, le taux d’amortissement progressif se calcule à partir du taux d’amortissement linéaire, auquel on applique un coefficient en fonction de la durée d’amortissement du bien. Ainsi, la formule de calcul est la suivante :
Taux dégressif = taux linéaire X coefficient d'amortissement dégressif
Qu'est-ce que le coefficient d'amortissement ? Pour ce qui est de l’amortissement dégressif, le coefficient à appliquer est de :
☝️ Bon à savoir : l’entreprise a la possibilité d’opter pour des taux d’amortissement majorés pour l’achat de matériels de recherche scientifique et technique. Les taux applicables sont alors les suivants :
Si on reprend notre exemple d’un bien amortissable sur 5 ans, alors le taux d’amortissement dégressif sera de : 20 X 1,75 = 35 %. Chaque année, l’entreprise peut déduire 35 % du prix sur la valeur résiduelle.
Pour la 1ère année d’acquisition, il faut souvent calculer l’amortissement progressif au prorata temporis puisque l’investissement n’est pas forcément réalisé en janvier. Donc on ne compte pas l’année complète. La formule de calcul pour la première année est alors la suivante :
Amortissement dégressif sur la première année = taux linéaire X coefficient d'amortissement dégressif X (nombre de mois / 12)
☝️ Bon à savoir : concernant l’amortissement dégressif, la comptabilisation prend la forme d’un débit du compte 687 - Dotations aux amortissements, aux dépréciations et provisions et un crédit du compte 787 - Reprises sur dépréciations et provisions. L'amortissement dégressif apparaît à l'actif du bilan comptable en diminution de la valeur brute de l'immobilisation.
L’amortissement dégressif avec valeur résiduelle peut être calculé dans un tableau comme dans l’exemple suivant :
Année d’amortissement |
Taux d’amortissement dégressif |
Montant de l’amortissement |
Valeur résiduelle (Base amortissable - amortissement déjà réalisés) |
Année 1 |
|
|
|
Année 2 |
|
|
|
Année 3 |
|
|
|
Année 4 |
|
|
|
Année 5 |
|
|
|
Année N |
|
|
|
Si on applique ce tableau à notre exemple d’un bien amortissable sur 5 ans acheté en janvier dont la base amortissable est de 200.000 €, voici comment se présente le tableau d’amortissement dégressif :
Année d’amortissement |
Taux d’amortissement dégressif |
Montant de l’amortissement |
Valeur résiduelle (Base amortissable - amortissement N-1) |
Année 1 |
35 % |
70.000 € |
130.000 € |
Année 2 |
35 % |
45.500 € |
84.500 € |
Année 3 |
35 % |
29.575 € |
54.925 € |
Année 4 |
35 % |
19.223,75 € |
35.701,25 € |
Année 5 |
35 % |
12.495, 44 € |
23.076,81 € |
La différence entre l’amortissement fiscal et l’amortissement comptable réside surtout dans les règles qui leur sont applicables. En effet, les règles comptables ne sont pas les mêmes que les règles fiscales en ce qui concerne :
Les principaux types d’amortissement sont :
Le montant minimum pour qu’un achat puisse être considéré comme un investissement est de 500 € HT. À partir de 500 € HT, le bien est considéré comme une immobilisation pouvant faire l’objet d’un amortissement. En dessous de ce montant, il s‘agit d’une charge pour l’entreprise.
L'amortissement dégressif applique un taux fixe (le taux dégressif) à la valeur nette comptable résiduelle du bien, ce qui donne des annuités décroissantes.
Le calcul de l'amortissement linéaire est : (Coût d'acquisition / Durée d'utilisation) ou (Coût d'acquisition x Taux d'amortissement linéaire).
L'amortissement dégressif d'un véhicule est une méthode fiscale permettant de déduire des charges d'amortissement plus importantes les premières années d'utilisation du véhicule, si celui-ci est éligible.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,7 - 27 vote(s)
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Réalisez votre comptabilité simplement
Téléchargez notre guide gratuit sur la comptabilité
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Documents comptables : liste, classement et conservation
Comment fonctionne le compte courant d’associé au bilan de la société ?
Comptabilité d’une SCI : toutes les règles à connaître
Calcul du taux de marge : tout comprendre facilement
Prix d’un expert-comptable : à quoi faut-il s’attendre ?
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !