
Chef d’entreprise : rôle, fonction et qualités requises
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous souhaitez participer à l’activité de l’entreprise créée par votre conjoint ? Bonne nouvelle, cette possibilité vous est ouverte. Cependant, pour pouvoir exercer une activité professionnelle régulière dans l’entreprise de votre conjoint, sans percevoir de rémunération et sans avoir la qualité d'associé de l’entreprise, vous devez nécessairement choisir le statut adapté à votre participation dans l’entreprise : salarié, associé ou conjoint collaborateur ?
Qu'est-ce que le statut de conjoint collaborateur ? Pour vous aider à faire un choix éclairé, on vous explique les avantages du statut de conjoint collaborateur et les modalités à suivre pour en bénéficier.
Mini-Sommaire
Il s’agit d’un statut spécifique, dédié au conjoint d’un chef d’entreprise, qu’ils soient mariés, pacsés ou en concubinage, qui est expliqué dans les articles L121-4 à L121-8 du Code de commerce. La personne travaille régulièrement au sein de la société sans être rémunérée. Cependant, le conjoint collaborateur est non rémunéré, et il ne dispose pas de la qualité d’associé.
Bon à savoir : depuis 2022, ce statut est limité à une durée maximum de 5 ans. Au terme de cette échéance, et s’il désire continuer d’exercer dans la société, le conjoint est obligé de changer de statut. Il peut alors devenir conjoint salarié ou conjoint associé.
La personne concernée doit être mariée, pacsée ou en union libre (concubinage) avec le chef d’entreprise. De plus, elle doit exercer régulièrement au sein de la structure, sans être rémunérée, ni associée s’il s’agit d’une société. Les conditions pour devenir conjoint collaborateur sont expliquées dans les articles R121-1 à R121-6 du Code de commerce.
À noter : le conjoint peut aussi exercer une autre activité professionnelle.
Il peut y avoir un conjoint collaborateur dans tout type d’entreprise, quelle que soit son activité (artisanale, commerciale, libérale ou agricole). Ce statut s’applique en France et dans tous les pays de l’Union européenne (UE). De son côté, le chef d’entreprise peut être :
Quels sont les avantages d'être conjoint collaborateur ? Il s’agit d’un statut flexible, car il ne nécessite pas l’établissement d’un contrat de travail. Grâce à son statut, le conjoint collaborateur bénéficie d’avantages spécifiques en matière de :
Le conjoint exerce des fonctions au sein de l’entreprise. Sa responsabilité personnelle demeure cependant limitée. En effet, elle ne peut être engagée que s’il réalise des tâches sur la gestion ou l’administration de l’entreprise.
Dans le cadre des activités artisanales ou commerciales, le conjoint collaborateur a le droit de recevoir un mandat de l’exploitant pour réaliser des tâches de gestion courante. Il peut aussi accomplir des actes de disposition, comme une vente ou une donation, à condition :
Bien qu’il ne reçoive pas de rémunération, le conjoint collaborateur bénéficie d’une protection sociale. Il est affilié personnellement :
Ainsi, il bénéficie d’une protection sociale complète pour sa santé, sa retraite et sa formation professionnelle. En revanche, il ne reçoit pas l'assurance chômage. Le montant des cotisations varie selon les revenus du chef d’entreprise et sa situation juridique.
Le conjoint collaborateur bénéficie de frais de santé, car il est affilié en qualité d’ayant droit du chef d’entreprise. Ainsi, il ne paie pas de cotisation au titre de l’assurance maladie-santé.
Toutefois, il doit cotiser à titre personnel pour obtenir le versement d’indemnité journalière en cas d’arrêt de travail. La cotisation est calculée sur une base forfaitaire et est déductible des impôts, comme expliqué dans l'article L662-1 du Code de la sécurité sociale.
Il existe 5 options différentes pour cotiser à la retraite et à l’invalidité décès. Le choix s’effectue selon l’activité du chef d’entreprise : commerçant, artisan ou professionnel libéral exerçant une activité réglementée ou non. Si aucun choix n’est effectué, c’est l’assiette forfaitaire qui s’applique pour l’année.
À noter : pour changer de formule, il convient de procéder avant le 1er décembre pour une application à compter du 1er janvier suivant.
Le choix de l'assiette de cotisation du conjoint collaborateur est lié au régime de son conjoint, qui peut être commerçant, artisan ou profession libérale. Il est important de préciser que ce n'est pas le conjoint collaborateur qui choisit son régime, mais qu'il dépend de celui de son conjoint. En pratique, pour les commerçants, les artisans et les professions libérales non réglementées, les formules possibles sont les suivantes :
Option |
Assiette de cotisation |
Option 1 |
Assiette forfaitaire fixe égale à 1/3 du plafond de la Sécurité sociale |
Option 2 |
1/3 du revenu du chef d’entreprise sans partage |
Option 3 |
50 % du revenu du chef d’entreprise sans partage |
Option 4 |
1/3 du revenu du chef d’entreprise avec partage |
Option 5 |
50 % du revenu du chef d’entreprise avec partage |
Quant aux professions libérales relevant de la Cipav, les options possibles sont les suivantes :
Options |
Retraite de base |
Retraite complémentaire et invalidité-décès |
Option 1 |
Assiette forfaitaire fixe égale au 1/2 du plafond de la Sécurité sociale |
25 % de la cotisation du chef d’entreprise (sans partage) |
Option 2 |
25 % du revenu du chef d’entreprise sans partage |
25 % de la cotisation du chef d’entreprise (sans partage) |
Option 3 |
25 % du revenu du chef d’entreprise avec partage |
25 % de la cotisation du chef d’entreprise (sans partage) |
Option 4 |
50 % du revenu du chef d’entreprise sans partage |
50 % de la cotisation du chef d’entreprise (sans partage) |
Option 5 |
50 % du revenu du chef d’entreprise avec partage |
50 % de la cotisation du chef d’entreprise (sans partage) |
Bon à savoir : il est possible de racheter des trimestres de retraite selon certaines conditions. Par ailleurs, il est obligatoire d’adhérer au régime d’assurance vieillesse du dirigeant.
La qualité d’ayant droit du conjoint collaborateur lui permet de bénéficier de différentes allocations sans payer de cotisation. En cas de congé parental, le conjoint collaborateur peut ainsi bénéficier :
Le conjoint collaborateur peut prendre un congé parental durant lequel son statut de collaborateur sera suspendu.
À noter : il bénéficie aussi de droit pour la maternité ou la paternité après 6 mois de cotisation.
Le statut de conjoint collaborateur ne permet pas de cotiser pour le chômage. Néanmoins, un conjoint collaborateur peut toujours bénéficier de ses allocations chômage combinées avec son statut dans une limite de 15 mois. De plus, s’il les perçoit déjà, il peut maintenir les allocations chômage s’il reprend une activité indépendante.
En matière de rémunération, le conjoint collaborateur ne reçoit aucun argent pour son activité.
Pour bénéficier du statut de conjoint collaborateur, il convient à la fois de respecter des critères d'éligibilité spécifiques, et de déclarer cette situation.
Pour obtenir le statut de conjoint collaborateur, les conditions suivantes doivent être réunies :
Si toutes les conditions sont réunies, pour officialiser le statut de conjoint collaborateur, le chef d’entreprise doit opérer une déclaration formelle, parfois désignée sous le terme de déclaration de conjoint collaborateur, accompagnée d’une déclaration sur l’honneur avec signature manuscrite. Cette déclaration permet de mentionner l’existence du statut de conjoint collaborateur auprès :
Les modalités pour réaliser la déclaration de conjoint collaborateur varient. En effet, si le statut du conjoint est décidé au moment de la création d'entreprise, le chef d’entreprise doit simplement le mentionner dans le formulaire de création de la société ou de l’entreprise individuelle. En revanche, s’il est établi après la création d’entreprise, le chef d’entreprise doit effectuer une déclaration modificative du statut ou de l'activité sur le site du Guichet Unique des formalités des entreprises. Le site se charge ensuite de transmettre les informations auprès des organismes compétents.
Astuce : depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, toutes les formalités transitent par le Guichet unique de l’INPI, le portail officiel centralisant l’ensemble des démarches administratives. Mais cela ne signifie pas que vous devez tout faire seul. Legalstart vous propose une alternative clé en main, en se chargeant pour vous des formalités sur le Guichet unique, tout en vous guidant à chaque étape pour éviter erreurs, délais ou blocages.
Il arrive qu’après plusieurs années de collaboration, vous souhaitez mettre un terme à votre activité de conjoint collaborateur ou de conjointe collaboratrice. La cessation du statut peut provenir de trois causes différentes :
Le statut de conjoint collaborateur dure 5 ans maximum. Au-delà de cette date, le conjoint peut adopter un statut d’associé ou de salarié.
Si le chef d’entreprise souhaite mettre fin à ce statut, il doit effectuer cette demande sur le guichet des formalités des entreprises.
Le statut s’arrête automatiquement dans les cas suivants :
Aucune démarche n’est alors à accomplir.
Un conjoint qui désire exercer une activité au sein de l’entreprise peut opter pour deux autres statuts : celui de conjoint salarié ou de conjoint associé. Dans les deux cas :
Le tableau suivant reprend les grandes différences entre ces deux statuts :
|
Conjoint associé |
Conjoint salarié |
Statuts autorisés du chef d'entreprise |
Le chef d'entreprise peut être dirigeant :
|
Le chef d'entreprise peut être :
|
Conditions d'accès au statut de conjoint |
Le conjoint travaille régulièrement dans l’entreprise. Le conjoint détient des parts dans l’entreprise. |
Le conjoint travaille régulièrement dans l’entreprise. Il a signé un CDD ou un CDI. Il touche un salaire supérieur ou égal au Smic pour un temps plein (35h/semaine). |
Pouvoirs du conjoint dans l'entreprise |
Droit de vote aux assemblées générales |
Le conjoint est subordonné au chef d'entreprise. Il n’est pas autorisé à faire des actes de gestion ou de disposition |
Rémunération du conjoint |
Sous la forme de dividendes |
Sous la forme de salaire, obligatoirement égal ou supérieur au SMIC pour un temps plein (35h/semaine) |
Protection sociale du conjoint
Maladie-maternité |
Affiliation au régime général de la Sécurité sociale |
Affiliation au régime général de la Sécurité sociale ou à la MSA (Mutualité sociale agricole) |
Protection sociale du conjoint
Retraite |
Affiliation au régime général de la Sécurité sociale, ou Cnavpl (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales) ou le CNBF (Caisse nationale des barreaux français) |
Affiliation au régime général de la Sécurité sociale ou à la MSA |
Droit au chômage du conjoint |
Pas d'assurance chômage sauf si cumul avec une activité salariée |
Droit à l'assurance chômage, si accepté par France Travail (anciennement Pôle emploi) |
Régime fiscal du conjoint |
Imposition des dividendes à l'IR, sauf pour les SNC, qui ont une imposition dans la catégorie des BIC, BNC ou BA
|
Imposé à l'IR dans la catégorie des traitements et salaires |
Responsabilité financière du conjoint |
Responsabilité limitée au montant des apports, sauf pour les SNC dans laquelle le conjoint a une responsabilité illimitée |
Pas de responsabilité financière
|
Fin du statut du conjoint |
Cession des droits sociaux |
|
Il est possible de bénéficier de ce statut 5 ans maximum. Au-delà, il est obligatoire de changer de statut pour celui de conjoint associé ou de conjoint salarié.
Non, il n’a pas le droit au chômage. Néanmoins, il peut cumuler ses allocations chômage s’il en bénéficie déjà, et s’il reprend à côté une activité indépendante.
Le conjoint collaborateur ne perçoit pas de rémunération, à la différence du conjoint salarié.
Les cotisations du conjoint collaborateur sont payées par le conjoint lui-même. Cependant, il est important de noter que le montant de ces cotisations peut être calculé sur une base forfaitaire ou sur le revenu du chef d'entreprise.
Une aide financière pour conjoint collaborateur est rare. Le statut ne donne pas droit à des aides spécifiques. Cependant, le conjoint collaborateur peut bénéficier de la prime d'activité, sous réserve de remplir les conditions d'attribution et de ressources du foyer.
Oui, il est possible d'opter pour le statut de conjoint collaborateur dans une micro-entreprise. C'est une solution qui permet au conjoint de participer à l'activité de l'entreprise sans créer une structure juridique distincte.
La principale différence entre le conjoint collaborateur et le conjoint salarié réside dans la rémunération. Le conjoint collaborateur ne perçoit pas de salaire pour son activité, tandis que le conjoint salarié est rémunéré avec un salaire au moins égal au SMIC.
Le statut de conjoint collaborateur offre des avantages comme la protection sociale (retraite, maladie) et l'absence de charges sociales sur la rémunération. Les inconvénients sont l'absence de salaire, une protection sociale limitée et une durée du statut qui est limitée à cinq ans.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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