Comment ouvrir une maroquinerie ? Toutes les étapes à suivre

La mode vous passionne, vous êtes particulièrement intéressé par le cuir et vous songez à ouvrir une maroquinerie ? Devenir indépendant et travailler à votre compte tout en vous spécialisant dans un domaine qui vous plaît, les raisons sont nombreuses pour vous lancer.

Pour autant, avant de sauter le pas il peut être utile de revoir ensemble les étapes essentielles qui entourent la création d’une entreprise de maroquinerie.  

En quoi consiste le métier de maroquinier ?

Devenir maroquinier consiste à être un artisan spécialisé dans le travail du cuir. Vous pouvez être amené à créer tout un panel d’accessoires en cuir allant des sacs à main en passant par les ceintures jusqu’aux bijoux en cuir. Certains artisans maroquiniers se spécialisent dans des domaines bien particuliers comme le travail du cuir pour l’aménagement des bateaux de luxe, ou encore les accessoires en cuir vegan, c’est-à-dire qui ne sont pas d'origine animale. 

Qui peut ouvrir une maroquinerie ?

Au regard de la définition du métier de maroquinier, on comprend rapidement qu’exercer cette profession nécessite d’acquérir un réel savoir-faire. C’est pourquoi, même s’il est possible de devenir maroquinier sans diplôme, il est préférable de suivre une formation adaptée. 

Par exemple, vous pouvez passer un CAP maroquinerie en 2 ans. Toutefois, ce certificat d'aptitude professionnelle peut s’avérer insuffisant pour exercer au sein d’une grande maison de mode ou en tant qu’indépendant. Pour vous perfectionner, et acquérir des compétences complémentaires, vous pouvez décrocher un Bac professionnel après un cursus de 3 ans accessible dès la fin du collège. Le bac pro métier du cuir est idéal pour cela, et vous pouvez vous spécialiser en maroquinerie ou en sellerie garnissage. Il est également possible de passer un BTS métiers de la mode option chaussures et maroquinerie qui correspond à un niveau Bac +2 ou un diplôme national des métiers d'art et du design (DN MADE) ou une licence professionnelle métiers de la méthode qui équivalent à un Bac +3. 

En dehors de la formation pour ouvrir une maroquinerie, il faut également posséder certaines qualités comme l’habileté, la créativité et la rigueur.

Quelle est la réglementation applicable à une maroquinerie ?

Quand on s’intéresse à comment ouvrir une maroquinerie, il est important de se renseigner sur la réglementation à respecter. En effet, le travail du cuir impose de respecter des normes particulières, à l’instar des :

• normes CE pour être en conformité avec la législation européenne ;
• normes REACH pour la régulation des substances chimiques pour limiter les risques pour la santé et l’environnement ;
• normes ISO 9001 qui constituent un référentiel qualité dans une logique d’amélioration continu des processus de fabrication ;
• normes environnementales notamment quant à l’usage de produits chimiques pour le tannage, la gestion des eaux usées, etc. ;
• convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) relative à l’utilisation de peaux d’origine animale. 

D’autre part, pour ouvrir une maroquinerie, il faut prévoir de souscrire à certaines assurances. Tout d’abord, il y a l’assurance responsabilité civile professionnelle ou RC Pro pour couvrir les éventuels dommages causés aux biens ou aux personnes dans le cadre de votre activité. Une assurance multirisque professionnelle peut également être utile pour protéger votre local et vos marchandises, notamment en cas de vol, d’incendie ou encore d’inondations par exemple.

Comment ouvrir une maroquinerie : franchisé ou indépendant ?

Il faut que vous ayez conscience que dans ce secteur, il existe en réalité plusieurs options : devenir franchisé ou vous lancer en indépendant. 

Ouvrir une franchise permet d’aller à la simplicité en créant une franchise de maroquinerie liée à une enseigne connue (Le Tanneur, Arthur&Aston, Lollipops). Vous bénéficiez ainsi de sa notoriété ce qui peut s’avérer être un avantage non négligeable surtout dans ce secteur concurrentiel. Vous profitez également d’une formation et d’un accompagnement de la franchise. En contrepartie vous aurez moins d’indépendance car vous devrez suivre les directives imposées par l’enseigne et les charges peuvent être assez importantes. En effet, vous devez payer les droits d’entrée qui s’élèvent souvent à plusieurs centaines de milliers d’euros, et payer une commission sur votre chiffre d’affaires. 

Vous pouvez également décider de créer une boutique de maroquinerie indépendante en développant votre propre marque. Dans ce cas, vous êtes libre de tout choisir : votre style, les produits vendus, les fournisseurs, la communication, l’aménagement de la boutique, etc. En revanche, vous allez devoir déployer d’importants moyens pour vous faire connaître et gagner en visibilité sur ce marché concurrentiel. 

Quel statut juridique pour ouvrir une maroquinerie ?

Pour ouvrir votre maroquinerie vous allez évidemment devoir consacrer son existence légale en passant par la création d’une structure juridique. Sachez à ce sujet qu’aucune forme de société n’est interdite dans le domaine de la maroquinerie ce qui vous ouvre un vaste champ de possibilités. 

Vous avez principalement le choix entre deux grands types de statut juridique, l’entreprise individuelle d’une part et la société d’autre part.

Ouvrir une maroquinerie en entreprise individuelle

Créer une entreprise individuelle (EI) permet d’exercer votre activité de maroquinier en nom propre. Concrètement, cela signifie que votre entreprise et vous ne formez qu’un. Par conséquent, vous ne pouvez pas avoir d’associé. Pour la création d’une EI aucun capital social n’est nécessaire. Les principales caractéristiques de l’entreprise individuelle sont :

• la responsabilité de l’entrepreneur individuel peut être recherchée dans la limite de son patrimoine professionnel ;
• l’affiliation au régime social des travailleurs non-salariés (TNS) avec un taux de cotisations sociales de 45 % ;
• l’imposition à l’impôt sur le revenu (IR), à moins d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ;
• l’absence de plafond de chiffre d’affaires ;
• des obligations comptables et fiscales, notamment l’obligation de tenir certains registres comptables et de déposer ses comptes annuels. 

Si vous choisissez de créer une EI pour ouvrir votre boutique de maroquinerie, sachez que vous avez la possibilité d’opter pour le régime de la micro-entreprise. Dans ce cas, vous devez respecter les plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise, et vous devez déclarer votre chiffre d’affaires, même quand il est nul, chaque mois ou chaque trimestre. Vous relevez également du régime des TNS mais avec un taux de cotisations sociales réduit. De plus, vous ne payez des cotisations Urssaf que si vous enregistrez un chiffre d’affaires. En matière de fiscalité, vous êtes soumis à l'impôt sur le revenu, avec une option possible pour le versement libératoire sous certaines conditions.

Toutefois, en micro-entreprise, vous ne pouvez pas déduire vos charges de votre chiffre d’affaires, mais un abattement forfaitaire est systématiquement appliqué au moment de votre déclaration annuelle de revenus.

Ouvrir une maroquinerie en société

Pour ouvrir une maroquinerie, vous pouvez aussi créer une société. Cela vous permet de créer une structure juridique indépendante et bien distincte des associés. La personne morale dispose de son propre patrimoine. Et soit vous le faites seul, et dans ce cas, vous pouvez créer une SASU ou une EURL, soit vous le faites avec un associé ou plus, et vous pourrez créer une SAS ou une SARL. 

La SARL offre un cadre sécurisant puisque la plupart des règles de fonctionnement est prévue par le Code de commerce. Elle est dirigée par un gérant qui est obligatoirement une personne physique. Le gérant de la SARL est assujetti au régime des TNS s’il est l’associé majoritaire. Si le gérant est un associé égalitaire ou minoritaire ou un tiers rémunéré pour ses fonctions, il relève du régime des assimilés salariés. Dans les autres cas, il n’a pas de protection sociale. Par ailleurs, le régime fiscal de la SARL est celui de l’IR par principe, mais il est possible d’opter pour l’IS. Cette décision est irrévocable. 

La SAS, quant à elle, offre davantage de liberté aux actionnaires qui peuvent rédiger les statuts comme bon leur semble ou presque. Ils ont l’obligation de nommer un président de SAS. Le régime social du président de la SAS est celui des assimilés-salariés s’il est rémunéré pour son mandat social, sinon il n’a pas de régime social. Niveau fiscalité, la SAS est soumise à l’impôt sur les sociétés par principe, mais il est possible d’opter pour l’IR pour les cinq premiers exercices comptables. 

Comment ouvrir une maroquinerie : quelles formalités ?

Pour répondre à la question comment ouvrir une maroquinerie, il est désormais tant de passer aux différentes formalités à accomplir. Cela passe par une étude de marché et un business plan, la recherche de financement, le choix de l’emplacement du local et la réalisation des démarches de création d’entreprise.

Faire une étude marché et un business plan

Ouvrir une maroquinerie nécessite de parfaitement connaître son marché pour pouvoir se faire une place. Pour cela, vous devez réaliser une étude de marché, afin de savoir :

• qui sont vos concurrents ;
• quels sont leurs points forts et leurs points faibles ;
• où ils sont installés ;
• qui est votre clientèle cible ;
• quelles sont ses attentes ;
• quel est son budget ;
• etc. 

Ensuite, pensez à rédiger un business plan. Cette étape vous permettra non seulement d’affiner votre projet, mais également d’avoir la possibilité d’obtenir un financement. Le business plan comprend à la fois la description du projet, mais aussi une prévisionnel financier sur 3 ou 5 ans.

Choisir l’emplacement de sa boutique de maroquinerie

Le choix de l’emplacement représente un enjeu important pour ouvrir une maroquinerie. En effet, il faut choisir une ville qui offre suffisamment d’attractivité, une rue où les passants sont assez nombreux etc. Il faut aussi prendre en compte le montant du loyer ou le prix d’acquisition d’un immeuble si vous choisissez d’acheter. Les locaux les plus attractifs sont aussi les plus onéreux. Il faut donc trouver le bon compromis pour s’assurer d’avoir assez de visibilité, tout en maîtrisant ses charges. 

Rechercher des financements pour sa maroquinerie

Ouvrir une maroquinerie peut représenter un investissement important pour acquérir du matériel, aménager le local, faire la communication, etc. C’est pourquoi, il est courant que les porteurs de projets partent à la recherche de financement. Plusieurs solutions peuvent être envisagées de manière indépendante ou combinée. 

Pour commencer, vous pouvez utiliser vos fonds propres. D’ailleurs, si vous envisagez de solliciter un prêt bancaire, un apport de 30 % environ est souvent demandé par les établissements bancaires. 

Vous pouvez aussi faire une demande de prêt d’honneur, de subvention, de microcrédit professionnel, ou encore lancer une campagne de financement participatif (crowdfunding).  

Réaliser les formalités de création d’entreprise

Pour finir, en fonction du statut juridique choisi, il faut réaliser les démarches de création d’entreprise adéquates. 

Pour la création d’une entreprise individuelle, vous devez vous inscrire en ligne sur le guichet unique des formalités des entreprises géré par l’INPI. Vous pouvez réaliser cette démarche seule, ou la confier à un professionnel pour gagner du temps et éviter les erreurs. 

Pour créer une société de maroquinerie, vous devez rédiger les statuts, puis déposer le capital social. Ensuite, vous devez publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales avant de déposer votre demande d’immatriculation en ligne sur le guichet unique.

Quel budget pour ouvrir une maroquinerie ?

Pour ouvrir une maroquinerie, il faut prévoir un budget qui varie généralement entre 50.000 et 100.000 euros. Le montant de l’investissement va dépendre de votre localisation, de si vous louez ou achetez le local, de la taille de la boutique, du nombre de salariés, etc.