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Fiches pratiques Exercer un métier Métiers dans le commerce Comment acheter une boulangerie ? Toutes les étapes pour une reprise réussie

Comment acheter une boulangerie ? Toutes les étapes pour une reprise réussie

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
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Acheter une boulangerie existante, au lieu de la créer de toute pièce peut être une très bonne idée. Reprendre une boulangerie permet notamment de bénéficier des installations en place et de la clientèle d’habitués. Cependant, pour que la reprise d’une boulangerie soit une réussite, il faut suivre un certain nombre d’étapes. On fait le point complet sur les démarches à accomplir pour acheter une boulangerie.

Mini-Sommaire

Créer ou acheter une boulangerie : quelles différences ?

Pour ouvrir une boulangerie, vous avez deux possibilités : créer votre boulangerie ou acheter une boulangerie existante. Chacune de ses possibilités a ses avantages et ses inconvénients. 

Créer une boulangerie représente souvent un investissement moins important, et le processus à suivre est moins complexe puisqu’il n’y a pas d’analyse de la situation de l’existant ou de négociations à mener. Cependant, dans la mesure où vous partez de zéro, tout est à faire. Cela implique une mise en place moins rapide, des rentrées d’argent retardées, etc. 

Acheter une boulangerie nécessite souvent un investissement conséquent, car dans le prix de vente, on tient compte de la valeur du fonds de commerce dont les équipements, mais aussi la clientèle et le chiffre d’affaires réalisé. D’ailleurs, celui-ci étant connu, cela facilite à la fois la réalisation des prévisionnels financiers, l’analyse de la rentabilité, et par conséquent l’obtention d’un emprunt bancaire pour financer le projet. D’autre part, reprendre une boulangerie permet de ne pas interrompre l’activité, à moins de faire des travaux par exemple. En effet, le personnel reste en poste, les clients sont déjà habitués à venir, etc. Vous avez donc plus de chances de pouvoir vous rémunérer rapidement.

En pratique : la reprise d’une boulangerie fait souvent suite au départ à la retraite de l’ancien propriétaire, à un redressement ou à une liquidation judiciaire.

Qui peut acheter une boulangerie ?

Boulanger est une profession réglementée. Dès lors, pour pouvoir acheter une boulangerie et exercer cette activité en tant qu’indépendant, il faut être titulaire d’un CAP boulangerie, d’un bac professionnel boulanger ou pouvoir justifier d’au moins 3 ans d’expérience professionnelle dans ce secteur d’activité. 

Bon à savoir : si vous voulez reprendre une boulangerie sans pour autant en être le boulanger, vous pouvez acheter une boulangerie sans diplôme et confier la confection du pain à un salarié qui possède les diplômes nécessaires.

Par ailleurs, pour être boulanger, il faut connaître la réglementation applicable à une boulangerie que ce soit les normes d’hygiène et de sécurité ou les règles d’affichage par exemple.

Quel budget pour acheter une boulangerie ?

Pour acheter une boulangerie, le budget moyen est compris entre 120.000 et 200.000 euros. L’investissement à prévoir va principalement dépendre de la localisation, de la surface de la boulangerie, des équipements cédés, du chiffre d’affaires réalisé par l’ancien propriétaire, etc.

Quelles étapes suivre pour acheter une boulangerie ?

Pour acheter une boulangerie, il faut passer plusieurs étapes :

  1. trouver une boulangerie à acheter ;
  2. faire une offre de reprise ;
  3. financer l’achat de la boulangerie ;
  4. signer l’acte de cession ;
  5. choisir un statut juridique.

Trouver une boulangerie à acheter

Afin de trouver une boulangerie à acheter, il peut être utile de commencer par définir le périmètre géographique où vous souhaitez vous installer. Il est préférable de viser une zone assez large pour avoir le choix entre plusieurs boulangeries à reprendre, mais identifier un périmètre permet de concentrer vos recherches. 

Ensuite, d’un point de vue pratique, pour trouver des boulangeries à vendre, vous pouvez consulter les annonces en ligne disponibles sur les sites internet spécialisés en cession d’entreprises. Vous pouvez également contacter la chambre du commerce et de l’artisanat (CMA) du département visé. Pensez également à en parler autour de vous et à faire jouer votre réseau. Par exemple, les cabinets d’experts-comptables peuvent avoir des clients prêts à partir à la retraite qui cherchent un repreneur.

Faire une offre pour acheter une boulangerie

Une fois que vous avez trouvé une boulangerie à vendre qui semble répondre à vos critères, vous allez pouvoir entrer en contact avec le cédant. Vous allez pouvoir échanger avec lui sur l’activité, les raisons de la mise en vente de la boulangerie, et plus la discussion avance, plus vous allez pouvoir demander à consulter des éléments importants comme la comptabilité de la boulangerie

Astuce : ne vous limitez pas à l’analyse d’une seule boulangerie. Il est préférable d’étudier plusieurs possibilités afin de choisir celle la plus adaptée à vos objectifs.

En fonction des éléments analysés et de vos conclusions, si la boulangerie vous intéresse toujours, vous allez pouvoir entrer en négociation avec le cédant. Vous allez devoir vous mettre d’accord sur le prix de vente de la boulangerie, la date de cession, mais aussi sur les modalités de la reprise. Par exemple, vous pouvez prévoir une période de transition avec un accompagnement de l’ancien propriétaire sur une période donnée contre rémunération. 

C’est alors que vous allez faire une offre de reprise. Il s’agit d’une promesse d’achat de la boulangerie faite par écrit qui reprend les éléments essentiels de la vente comme l’identification de la boulangerie en question, le prix de vente, les conditions etc 

En pratique : l’offre de reprise est souvent conditionnée à l’obtention d’un emprunt bancaire sous un certain délai. Si le repreneur n’obtient pas le financement dans le délai imparti, l’offre devient caduque.

Financer le rachat d’une boulangerie

Pour acheter une boulangerie, il n’est pas rare de solliciter un emprunt bancaire. Toutefois, généralement, les banques demandent un apport personnel compris entre 20 et 30 % de l’investissement total. Cela permet non seulement de montrer vos implications dans le projet, mais aussi de partager les risques.

Pour financer la reprise d’une boulangerie, vous pouvez également bénéficier de certaines aides comme un microcrédit professionnel, un prêt d’honneur ou des subventions. Par exemple, si vous décidez d’acheter une boulangerie dans un village, la mairie peut vous accorder une aide pour dynamiser la vie de la commune.

De plus, si vous êtes demandeur d’emploi, et éligible aux allocations chômage, vous pouvez continuer à toucher l’aide de retour à l’emploi (ARE) sous certaines conditions, ou bénéficier de l’aide à la création et à la reprise d'entreprise (ACRE) qui permet de percevoir 60 % de vos droits au chômage sous forme d’un capital.

Signer l’acte de cession de la boulangerie

L’acte de cession de la boulangerie est le contrat qui officialise le transfert de propriété. Il doit être rédigé avec soin pour éviter tout litige entre le cédant et l’acheteur. Il précise les caractéristiques de la boulangerie vendue (adresse, surface, etc.), les éléments compris ou non dans la cession, le prix de vente, les modalités de paiement, etc. 

Dans les 15 jours suivants la signature de l’acte de cession de la boulangerie, l’acheteur doit procéder à l’enregistrement de la mutation du fonds de commerce auprès du service des impôts des entreprises (SIE) compétent en fonction de la localisation de la boulangerie. 

À noter : en principe les droits de mutation du fonds de commerce sont à la charge de l’acheteur, mais il est possible de prévoir un partage des frais dans l’acte de cession.

Dans ce même délai, l’acheteur doit faire publier une annonce dans journal d’annonces légales et se rapprocher du greffe du tribunal de commerce pour faire publier l’information au Bodacc.

Choisir un statut juridique pour acheter une boulangerie

Acheter une boulangerie : reprise de fonds de commerce ou rachat de titres sociaux

Pour acheter une boulangerie, vous avez deux possibilités. Soit vous achetez le fonds de commerce, soit vous achetez les titres d’une société. 

Si vous achetez le fonds de commerce, vous reprenez uniquement les éléments d’actifs de la boulangerie tels que le droit au bail commercial, la clientèle, les équipements, les marchandises, le nom commercial, etc. Vous reprenez également l’ensemble du personnel qui conserve son ancienneté. Cependant, le passif reste à la charge du cédant.

En revanche, si vous achetez les titres d’une société, vous reprenez l’ensemble du patrimoine de la boulangerie (actif et passif) dont les engagements sont pris par l’ancien propriétaire. Vous bénéficiez donc des contrats avec les fournisseurs, du carnet de commande, etc. En contrepartie, vous devez assumer les dettes nées avant la reprise même celles non connues, sauf si le contrat de cession contient une garantie d’actif et de passif. 

Reprise de fonds de commerce et choix du statut juridique 

Au-delà des différences en termes de risques, acheter une boulangerie via la reprise d'un fonds de commerce ou le rachat de parts a aussi des conséquences sur votre statut juridique. 

En effet, si vous optez pour la reprise du fonds de commerce de la boulangerie uniquement, vous devez créer votre propre entreprise. Vous avez alors le choix entre l’entreprise individuelle et une société. 

Créer une entreprise individuelle (EI) permet d’exercer votre activité en nom propre. Il faut s’inscrire en ligne sur le guichet unique. Vous êtes alors soumis à l’impôt sur le revenu (IR), sauf option pour l’impôt sur les sociétés (IS). Vous êtes assujetti au régime des travailleurs non-salariés (TNS) avec un taux de cotisations sociales de 45 %.
En EI, vous pouvez avoir des salariés, mais vous ne pouvez pas vous associer. De plus, vous devez respecter certaines obligations comptables comme le dépôt des comptes annuels et la tenue des registres. 

En pratique : le régime de la micro-entreprise n’est pas adapté pour acheter une boulangerie puisqu'il ne permet pas de déduire vos charges et le plafond de chiffre d’affaires annuel restreint l’activité.

Vous pouvez aussi créer une société, ce qui vous permet de créer une personne morale qui a son propre patrimoine.

Que vous décidiez de créer une SARL ou une SAS, le capital social minimum est de 1 euro et la responsabilité des associés est limitée au montant de leur apport. 

Bon à savoir : il est possible de créer une société à associé unique. Il s’agit alors d’une EURL ou d’une SASU, les formes unipersonnelles de la SARL et de la SAS. 

Le fonctionnement de la SARL est encadré par la loi. Par exemple, le nombre d’associés maximum est de 100 et une clause d’agrément s’applique en cas de cession des parts sociales. Le gérant de la SARL relève du régime des TNS dès lors qu’il s’agit de l’associé majoritaire. Si le gérant est un associé minoritaire ou égalitaire, il est assujetti au régime des assimilés-salariés. Il en va de même si le gérant n’est pas un associé de la SARL mais qu’il est rémunéré pour son mandat social. Au contraire, le gérant de SARL non associé et non rémunéré, n’a pas de régime social.

La SARL est soumise à l’IR. Elle peut opter à tout moment pour l’IS, ce choix est définitif. 

Bon à savoir : le statut de conjoint collaborateur est possible en SARL, mais pas en SAS.

Le fonctionnement de la SAS est beaucoup plus souple puisque les actionnaires peuvent définir leurs propres règles dans les statuts. La seule obligation est de nommer un président de SAS à la tête de la société. Il relève du régime des assimilés-salariés dès lors qu’il est rémunéré pour ses fonctions, sinon il n’a pas de protection sociale. Par principe, la SAS est soumise à l’IS, mais il est possible d’opter pour l’IR uniquement pour les cinq premières années. 

Les démarches pour créer une SAS, une SARL, une SASU ou une EURL sont les mêmes, à savoir :

  • rédiger les statuts ;
  • déposer le capital social auprès d’un notaire ou d’une banque ;
  • publier un avis de création dans un journal d’annonces légales ;
  • faire une demande d’immatriculation en ligne sur le guichet unique de l’Inpi. 

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2023, toutes les formalités de création, de modification ou de fermeture d’entreprise doivent transiter sur le guichet unique de l’INPI. Vous avez la possibilité de vous faire accompagner par un professionnel tel que Legalstart qui se chargera de l’ensemble de vos démarches juridiques, ou vous pouvez réaliser vos formalités seul, directement sur le guichet unique.

Rachat de titres et choix du statut juridique

Si vous décidez d’acheter une boulangerie via un rachat de titres sociaux, vous n’avez pas besoin de choisir de statut juridique ou de créer votre propre entreprise. En achetant les titres, vous reprenez la société à votre compte.

Cependant, si la forme sociale existante ne correspond pas à vos besoins (régime social, régime fiscal, fonctionnement, etc.), vous pouvez la modifier. 

Dans tous les cas, vous allez devoir modifier la société pour mettre à jour l’identité des associés et du dirigeant. Pour cela, vous devez déposer un dossier en ligne sur le guichet unique des formalités des entreprises.  

Astuce : évitez les erreurs administratives, Legalstart s’occupe de la mise à jour de vos statuts et des formalités nécessaires. 

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