La nouvelle réglementation du contrat de stage
Docteur en droit et diplômé de Harvard.
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En principe, le contrat à durée déterminée (CDD) doit avoir une date d’échéance précise. Néanmoins, il arrive dans certains cas que le CDD n’ait pas de date de fin : on parle alors de CDD à terme imprécis. Le recours à un tel contrat est notamment possible pour remplacer un salarié absent pour maladie ou congé parental.
Quelles sont les règles à respecter ? Pour quels motifs le CDD à terme imprécis peut-il être conclu ? Quid des risques de requalification en CDI ? Quelle est durée minimale d'un CDD à terme imprécis ? Toutes les réponses à vos questions sont dans cet article !
Mini-Sommaire
Contrairement au CDD à terme précis dit "classique", qui comporte une durée minimale et une date d’échéance précise du contrat (articles L1243-13 à L1243-13-1 du Code du travail), dans le cadre d’un CDD à terme imprécis (tel que le CDD de remplacement), vous n’avez aucune obligation de fixer une durée maximale, car c’est la réalisation de son objet (le retour du salarié remplacé ou la fin de l'absence) qui fixe la date de fin du contrat. C'est le grand avantage de cette forme de contrat. Il existe toutefois des exceptions, notamment pour l'attente d'un salarié en CDI (9 mois maximum).
Généralement conclu pour remplacer un salarié absent (on parle alors de CDD de remplacement à terme imprécis), le contrat prend fin lorsque le salarié remplacé réintègre son poste. C’est donc le retour du salarié dans l’entreprise, ou la fin de l’objet pour lequel le contrat est conclu qui met fin au contrat. Dans ce cas, le CDD peut prendre fin jusqu'au surlendemain du jour de reprise du salarié remplacé (article L1243-7 du Code du travail)
Le CDD à terme imprécis doit être conclu pour une durée minimale, précisée dans le contrat. Par exemple, si le contrat est conclu en vue du remplacement d'un salarié absent pour cause de maladie, la durée minimale peut correspondre à la durée de l'arrêt de travail. La mention de l'événement qui mettra fin au contrat doit également être précisée. À défaut, le contrat pourra être requalifié en CDI.
Le CDD à terme imprécis présente deux spécificités :
Il est possible de recourir au CDD à terme imprécis dans les cas suivants :
Dans le cadre d’un CDD à terme imprécis, vous n’avez aucune obligation de fixer une durée maximale, c’est la réalisation de son objet qui fixe la date de fin du contrat. Il existe toutefois des exceptions pour lesquelles une durée maximale s’impose :
Attention : l’absence de durée maximale de CDD ne signifie pas que celui-ci peut s'installer dans la durée. Comme tout contrat à durée déterminée, il n’a vocation qu’à couvrir une période temporaire.
Pour mémoire, voici un tableau récapitulatif, pour le CDD à terme imprécis, de sa durée maximale
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Motif du recours au CDD à terme imprécis |
Durée maximale du contrat |
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Remplacement d’un salarié absent ou dont le contrat est suspendu |
Surlendemain du jour de reprise du salarié remplacé |
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Remplacement d’un chef d’entreprise (activité artisanale, industrielle ou commerciale) ou d’une personne exerçant une activité libérale |
Surlendemain du jour de reprise de la personne remplacée |
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Dans l’attente du recrutement d’un salarié en CDI |
9 mois |
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Contrat saisonnier |
Durée du contrat égale à la durée de la saison sans dépasser 8 mois (ou 6 mois pour les travailleurs étrangers) |
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Réalisation d’un objet défini |
Durée du contrat égale à la durée de la mission sans dépasser 36 mois |
Toutefois, et afin de protéger les salariés contre l’insécurité que représente un CDD à terme imprécis, une durée minimale est imposée par la loi. En effet, cela permet au salarié d’obtenir une garantie d’emploi et de rémunération pendant une période prédéfinie. Cette durée minimale est une mention obligatoire du CDD à terme imprécis. Cette durée minimale est fixée librement par l’employeur, mais doit être précise (date de retour prévu du salarié absent par exemple en tenant compte de sa date d’arrêt de travail).
Attention : la durée minimale fixée s’impose tant au salarié qu’à l’employeur, ce dernier ne peut pas rompre le contrat pendant cette période.
Il n’est pas possible de prévoir un renouvellement pour un CDD à terme imprécis. En effet, par définition, le contrat prend fin au retour du salarié remplacé ou lors de la réalisation de l’objet pour lequel est conclu le contrat.
Comme pour tout CDD, le contrat à durée déterminée imprécis doit faire l’objet d’un écrit, rédigé en français. Plusieurs mentions obligatoires propres à tout CDD doivent y figurer, notamment l’identité des parties, le montant de la rémunération, la désignation du poste, la convention collective, la période d’essai, etc.
Il existe quelques mentions propres au CDD à terme imprécis :
Un CDD est considéré comme irrégulier s’il ne respecte pas les conditions mentionnées plus haut (articles L1242-12 à L1242-13 du Code du travail). Ainsi, il existe plusieurs cas dans lesquels un CDD, qu’il soit à terme précis ou imprécis, peut être requalifié en CDI :
Le CDD à terme imprécis doit obligatoirement mentionner une durée minimale d’emploi. L'absence de cette mention dans le contrat expose l'employeur à la requalification du CDD en CDI par le Conseil de prud'hommes. La durée minimale est la seule période durant laquelle le salarié est assuré d'être maintenu en poste.
Bon à savoir : pour un CDD à terme imprécis, un modèle de contrat peut être trouvé en ligne pour vous aider à sa rédaction. Il convient néanmoins de veiller à ce que toutes les mentions obligatoires y figurent pour ne pas risquer la requalification du contrat en CDI.
Comment se passe la rupture d'un CDD à terme imprécis ?Comment rompre un contrat à terme imprécis ? Pour un CDD à terme imprécis, la rupture du contrat de travail ne peut pas intervenir pendant la période minimale. En principe, le contrat prend fin lorsque :
La rupture anticipée d’un CDD n’est possible que dans certains cas restreints et prévus par la loi. Pour certains d'entre eux, un préavis doit être respecté.
Par exemple, lorsque le salarié trouve un emploi en CDI, il a la possibilité de rompre son CDD de manière anticipée en fournissant un justificatif (promesse d’embauche ou contrat de travail par exemple). Il doit alors respecter un préavis dont la durée varie en fonction de celle de son contrat. Le calcul du préavis est le suivant : le préavis est d'un jour par semaine travaillée, sans pouvoir dépasser deux semaines au total. Ce mode de calcul s'applique aussi bien au CDD classique qu'au CDD à terme imprécis.
Attention : si le salarié ne respecte pas son préavis de départ, l'employeur pourra lui demander de l'indemniser à hauteur du préjudice subi.
Lorsque l'employeur et le salarié décident de rompre le CDD d’un commun accord, que celui-ci soit à terme précis ou imprécis, il n'est pas obligatoire de respecter un préavis. Les parties peuvent toutefois en négocier un, dont ils définissent librement la durée. À noter qu’une rupture anticipée du CDD peut également intervenir en cas de faute grave de l’une des parties ou en cas de force majeure.
Bon à savoir : dans le cadre d’un CDD à terme imprécis, si le salarié remplacé ne revient pas après son absence prévue, c’est la cessation d’activité (date de fin de contrat) du salarié absent qui marque la fin du CDD à terme imprécis.
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Pierre Aïdan
Docteur en droit et diplômé de Harvard.
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