
Arrêt maladie en CDD : quelles conséquences ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Lorsque dans une entreprise, les salariés doivent effectuer des heures supplémentaires, c’est-à-dire des heures qui ne sont pas prévues dans leur contrat de travail, ils peuvent obtenir en contrepartie des moments de repos supplémentaires. C’est ce qu’on appelle le repos compensateur.
Toutefois, les employeurs ne sont pas dans l’obligation d’en attribuer à tous leurs salariés dès les premières heures supplémentaires effectuées. Qui peut bénéficier de repos compensateur ? Quand devient-il obligatoire ? Comment le calculer ? Explications.
Mini-Sommaire
Vous vous demandez ce qu'est un repos compensateur ? Le repos compensateur pour les heures supplémentaires, est comme son nom l’indique, l’attribution de temps de repos à un salarié, en raison d’heures supplémentaires qu’il a effectuées pour son employeur. À la différence des congés payés, tout le monde ne peut pas bénéficier de repos compensateur, car il n’est attribué que dans certaines conditions.
Il existe deux types de repos compensateur : le repos compensateur “légal” qu’on appelle le repos compensateur obligatoire et le repos compensateur de remplacement qui lui est conventionnel (convention collective ou accord de branche).
☝️ Bon à savoir : outre les heures supplémentaires, des repos compensateurs de nuit peuvent également être attribués proportionnellement au nombre d’heures de travail de nuit réalisé. C’est notamment le cas dans le secteur du BTP. Il est également possible de prévoir un repos compensateur pour le travail le dimanche ou les temps de transport inhabituels.
Le seul repos compensateur obligatoire dans le Code du travail (article D3121-18) est celui prévu pour les heures supplémentaires. Toutefois, quand une convention collective prévoit un repos compensateur, celui-ci devient également obligatoire.
La loi fixe à 220 heures, le plafond d’heures supplémentaires qui peuvent être effectuées par un salarié au cours d’une année. C’est ce qu’on appelle le “contingent” d’heures supplémentaires. Au-delà du contingent, l’employeur a l’obligation d’attribuer des repos compensateurs à ses salariés pour toute heure supplémentaire accomplie. Par conséquent, le repos compensateur est déclenché dès la 221ème heure de travail supplémentaire.
Lorsque le repos compensateur est obligatoire, il doit être pris dans les 2 mois qui suivent l’ouverture de ce droit pour le salarié. Toutefois, si ce délai est dépassé, le salarié ne perd pas son droit au repos compensateur, selon l'article D3121-17 du Code du travail. L’employeur doit alors lui demander de le prendre dans un délai d’1 an maximum.
📝 À noter : lorsqu’un salarié quitte l’entreprise sans avoir pu prendre ses repos compensateurs, il ne faut pas oublier d’inclure le paiement des repos compensateurs dans le solde de tout compte.
En dessous du contingent annuel d’heures supplémentaires, la rémunération de ces dernières est majorée. Toutefois, une convention collective peut prévoir la possibilité pour l’employeur de proposer au salarié de remplacer le paiement des heures supplémentaires par un repos compensateur, en tout ou partie.
Par exemple : un salarié qui a effectué 20 heures supplémentaires peut être rémunéré de ces heures à 50 % à taux majoré et, à 50 % en repos compensateur.
📝 À noter : la question du repos compensateur pour les cadres au forfait est complexe et dépend des accords. Les cadres au forfait-jours sont exclus du régime des heures supplémentaires. Les cadres au forfait-heures sont soumis à un régime hybride.
Toutefois, pour qu’un employeur choisisse cette option, elle doit être prévue par une convention, un accord collectif ou un accord de branche. À défaut, l’employeur ne peut mettre cette disposition en place qu’à condition que le Comité social et économique (CSE) ne s’y oppose pas. Dans tous les cas, l’accord en question doit prévoir :
⚠️ Attention : il ne faut pas confondre le repos compensateur de remplacement avec les RTT (réduction du temps de travail). En effet, les RTT sont attribués aux salariés dont le contrat de travail prévoit une durée de travail hebdomadaire supérieure à 35 heures par semaine, sans pouvoir excéder 39 heures par semaine. Les repos compensateurs sont attribués aux salariés qui réalisent des heures supplémentaires de manière ponctuelle.
L'employeur et les partenaires sociaux (syndicats, CSE) peuvent choisir, par accord collectif, de remplacer le paiement majoré des heures supplémentaires par du repos. Ce repos compensateur de remplacement (RCR) offre une alternative à la rémunération, permettant au salarié de bénéficier d'un temps de repos équivalent à la majoration (par exemple, 1,25 heure de repos pour une heure supplémentaire majorée de 25%). Cette option est souvent perçue comme un moyen de mieux concilier la vie professionnelle et la vie personnelle, tout en permettant à l'entreprise d'adapter sa gestion des coûts de main-d'œuvre.
Pour les repos compensateurs, le calcul et les règles applicables varient en fonction de l’effectif de l’entreprise.
La durée du repos compensateur obligatoire dans une entreprise de moins de 20 salariés correspond à 50 % des heures supplémentaires réalisées au-delà du contingent annuel d’heures supplémentaires.
Ainsi, si un salarié réalise 230 heures supplémentaires sur l’année, il effectue 9 heures au-delà du contingent annuel. Il a alors droit à 4,5 heures de repos compensateur pour les heures supplémentaires.
☝️ Bon à savoir : une convention collective peut prévoir des dispositions plus avantageuses pour le salarié.
Pour ce qui est du repos compensateur de remplacement, les conditions sont fixées dans la convention collective ou l’accord qui le prévoit.
La durée du repos compensateur obligatoire dans une entreprise de moins de 20 salariés correspond à 100 % des heures supplémentaires réalisées au-delà du contingent annuel d’heures supplémentaires.
Ainsi, si l’on reprend notre exemple précédent du salarié qui réalise 230 heures supplémentaires sur l’année et qui effectue donc 9 heures au-delà du contingent annuel. La durée de son repos compensateur est alors de 9 heures.
📝 À noter : tout comme dans les entreprises de moins de 20 salariés, la durée du repos compensateur de remplacement est fixée par la convention collective ou l’accord de branche qui le prévoit.
À défaut de précision quant aux conditions de prise des repos compensateurs, dès lors qu’il a obtenu un minimum de 7 heures de repos compensateur, un salarié peut décider de prendre une journée entière ou une demi-journée de repos. Le salarié doit adresser sa demande de prise de repos à l'employeur au moins 1 semaine à l'avance.
Par ailleurs, chaque journée ou demi-journée doit être prise dans un délai de 2 mois. Toutefois, en cas de repos compensateur non pris dans ce délai, l’employeur est obligé de lui demander de les prendre dans un délai maximum d’un an. En effet, le repos compensateur imposé par l’employeur relève d’une obligation légale.
Il appartient à l’employeur de payer le salarié pendant son congé compensateur. La rémunération est alors la même que si le salarié avait accompli son temps de travail. En effet, le jour de repos compensateur est assimilé à une temps de travail effectif qui ouvre les mêmes droits pour le salarié qu’un jour de travail.
La gestion du repos compensateur implique une obligation de suivi rigoureuse pour l'employeur. Un "compteur" des heures de repos compensateur acquises doit être mis en place pour chaque salarié et mis à jour régulièrement. Ce compteur doit apparaître sur le bulletin de paie ou dans un document annexé, afin de permettre au salarié de connaître ses droits à repos.
Les congés compensateurs doivent figurer sur le bulletin de paie ou dans un document annexé au bulletin de paie. De plus, quand le salarié atteint les 7 heures de repos compensateur, l’employeur doit mentionner sur le bulletin de paie qu’il dispose d’un délai de 2 mois pour prendre ses congés.
Le repos compensateur peut remplacer, en tout ou partie, le paiement majoré des heures supplémentaires si un accord collectif le prévoit. Si le salarié quitte l'entreprise sans l'avoir pris, l'employeur doit lui verser une indemnité compensatrice de repos compensateur.
Le repos compensateur (RC) est un droit qui naît de la réalisation d'heures supplémentaires, au-delà d'un certain contingent, ou si un accord le prévoit. Les RTT (Réduction du Temps de Travail) compensent une durée de travail hebdomadaire supérieure à 35 heures, selon un accord d'entreprise, pour maintenir une moyenne de 35 heures.
Tout salarié qui effectue des heures supplémentaires au-delà du contingent annuel (généralement 220 heures) a droit à un repos compensateur obligatoire. Un accord collectif ou d'entreprise peut également prévoir des repos compensateurs pour les heures supplémentaires effectuées en deçà du contingent.
L'employeur ne peut pas imposer un repos compensateur au salarié s'il le souhaite. Il doit d'abord s'assurer que les conditions légales sont réunies ou qu'un accord collectif le prévoit. Le salarié, lui, a la possibilité de demander à prendre ses repos compensateurs, en respectant un délai de prévenance d'une semaine.
Si le repos compensateur n'est pas pris dans les délais impartis, l'employeur doit lui demander de le prendre dans un délai d'un an. Si le salarié quitte l'entreprise, ces heures doivent lui être payées sous forme d'une indemnité compensatrice, sous peine de dommages-intérêts si le salarié saisit la justice.
En principe, tous les salariés ont le droit au repos compensateur dès lors qu’ils effectuent des heures supplémentaires au-delà du contingent annuel d’heures supplémentaires, ou si une convention collective le prévoit. Cependant, ce principe ne s’applique pas aux cadres qui sont au forfait jour, ni aux cadres dirigeants.
Le RCR est le repos compensateur de remplacement. Il s’agit d’un repos compensateur qui n’est pas prévu par la loi, mais par une convention collective ou un accord de branche. Ainsi, le salarié peut avoir le droit à un repos compensateur pour les heures supplémentaires qu’il effectue même s’il ne dépasse pas le contingent annuel de 220 heures supplémentaires.
En principe, le salarié doit récupérer ses heures supplémentaires sous forme de congé compensateur dans le délai de 2 mois à compter de l’ouverture du droit. S’il ne les prend pas dans le délai imparti, l’employeur doit lui demander de les prendre dans l’année qui suit.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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