Comment devenir doula ? Le guide pratique

L’accompagnement périnatal est un métier profondément humain, au service des futurs parents. De plus en plus connu en France, le métier de doula suscite l’intérêt, mais également des interrogations sur comment devenir doula en France. Legalstart fait le point pour vous.

En quoi consiste le métier de doula ?

La doula, ou accompagnante périnatale, est une professionnelle formée pour soutenir émotionnellement et physiquement les femmes et leur famille, avant, pendant et après l’accouchement. La doula n’a pas de rôle médical, elle soutient le travail des sages-femmes. Elle intervient en complément du suivi médical en créant un espace d’écoute, de confiance et de bienveillance.

Son accompagnement peut commencer dès le désir d’enfant, et se prolonger après la naissance, notamment pendant le post-partum. Inspirée d’une tradition ancestrale, la doula incarne aujourd’hui une présence attentive, souvent féminine, au service du bien-être global des femmes.

Certaines doulas élargissent leur pratique à d’autres étapes de la vie féminine : puberté, ménopause, ou encore des ateliers de reconnexion au cycle ou à sa sexualité. Plus qu’un métier, devenir doula est une vocation d’accompagnement sur le long terme, centré sur l’humain et le lien.

Qui peut devenir doula ?

Le métier de doula n’est pas reconnu par l’Etat et s’exerce donc en profession libérale non réglementée. Cela rend d’autant plus important le fait de choisir une formation sérieuse pour professionnaliser sa pratique et acquérir les compétences nécessaires.

Les qualités pour devenir doula

Pour devenir doula certaines qualités sont indispensables. En effet, le métier de doula s’adresse à celles et ceux qui ont une forte capacité d’écoute, de l’empathie et un véritable désir d’accompagner. Patience, non-jugement et un sens de l’organisation sont essentiels pour établir une relation de confiance avec les familles.

Grâce à une formation complète, la doula acquiert des compétences variées :

• soutien émotionnel ;
• conseils en allaitement et post-partum ;
• connaissance du système de soins ;
• techniques de confort pendant le travail, etc. 

La formation pour devenir doula

Bien que le métier de doula ne soit pas reconnu officiellement par l’Etat et n’impose donc aucune formation obligatoire, il est recommandé de suivre un parcours de formation. Cette démarche garantit la qualité de l'accompagnement proposé. Elle favorise aussi la reconnaissance du futur métier et renforce la crédibilité des doulas auprès des familles et des professionnels de santé.

Pour apprendre le métier, il est possible de suivre une formation de doula en ligne, en présentiel, ou en formule hybride. Ces formations spécialisées “doula” sont les plus adaptées pour se professionnaliser. Elles mêlent théorie, pratique et travail personnel. Elles durent de quelques mois à 2 ans, selon les organismes. Les contenus incluent généralement des cours de :

• physiologie de la grossesse et de l’accouchement ;
• accompagnement émotionnel et relationnel ;
• post-partum, allaitement, deuil périnatal ;
• naissance respectée, PMA, parentalités diverses ;
• posture professionnelle éthique et limites ;
• développement de l’activité (statut, communication, etc.).

Parmi les organismes reconnus dans le réseau de doulas en France, on trouve :

• l’Institut de Formation de Doulas de France (IFDF) ;
• LBDC Formations ;
• le Centre Galanthis ;
• le Centre Quantik Mama, etc. 

Quel statut juridique pour devenir doula ?

Devenir doula requiert de choisir sous quel statut exercer. Plusieurs options sont possibles.

L’entreprise individuelle pour exercer en tant que doula

Pour devenir doula indépendante, le statut d’entreprise individuelle (EI) est souvent le plus simple. En effet ce statut permet d’exercer en nom propre, sans avoir à créer de société avec des formalités complexes. C’est une solution idéale pour démarrer seul, avec une gestion allégée.

L’entreprise individuelle ne requiert pas de capital minimum ni de statuts. De plus, le patrimoine personnel de l’entrepreneur est protégé, sauf en cas de faute de gestion avérée.

En tant que doula en EI, vous relevez du régime BNC (Bénéfices Non Commerciaux) et vous êtes affilié au régime des travailleurs non salariés (TNS). Cela signifie que :

• Vous payez des cotisations sociales en fonction de votre revenu (environ 45 % de celui-ci).
• Vos revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu.
• Vous pouvez éventuellement opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).

La Micro-entreprise pour une activité de doula

Le statut de micro-entreprise (ou auto-entreprise) est un régime simplifié de l’entreprise individuelle. Il est particulièrement adapté pour exercer le métier de doula seul. Il permet de démarrer son activité facilement, avec peu de formalités et une gestion administrative allégée.

Voici quelques avantages à choisir la micro-entreprise pour devenir doula.

Il est toutefois important d’anticiper les limites du régime de la micro-entreprise :

• Plafond de chiffre d’affaires annuel (77.000 € pour les prestations de services).
• Aucune déduction de charges réelles. Contrairement à d’autres régimes, il n’est pas possible de déduire les frais de transport, de matériel ou de formation en micro-entreprise.
• Franchise de TVA. La TVA n’est pas facturée tant que vous ne dépassez pas les seuils. En cas de dépassement, vous devenez redevable de la TVA.
• Sortie du régime en cas de dépassement du seuil sur deux années consécutives, ou immédiatement si le seuil majoré de TVA est franchi.

Les différents statuts de société pour devenir doula

Il est également possible de créer une société pour devenir doula. Pour exercer seul, sans associé, il est possible d’opter pour :

• une EURL ;
• une SASU.

Toutefois, les statuts d’entreprise individuelle ou de micro-entreprise restent généralement plébiscités par les doulas à leur compte.

L’EURL

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est une forme de SARL avec un seul associé. Elle combine souplesse de gestion et cadre juridique sécurisé. Voici les principales caractéristiques de L’EURL.

La SASU

La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) offre une grande flexibilité dans l’organisation et la gestion de l’entreprise. Cela peut toutefois complexifier la rédaction des statuts de la société.

Son principal atout réside dans le régime social du dirigeant, qui lui confère une meilleure protection sociale qu’en EURL. Les charges sociales sont également plus élevées.

Le statut d’association pour exercer le métier de doula

Le statut d’association est une option intéressante pour les doulas qui veulent exercer de manière collaborative et solidaire au sein d’une structure collective. C’est également un moyen simple pour tester son activité sans se lancer dans la création d’une entreprise, ou pour concilier activité professionnelle et bénévolat.

La création d’une association est relativement simple et rapide, avec une fiscalité souvent plus avantageuse que celle des sociétés. Cependant, ce statut implique des obligations :

• organiser une assemblée générale annuelle ;
• présenter un budget équilibré ;
• souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle ;
• respecter certaines limites, comme la rémunération du président.

Quelles étapes suivre pour devenir doula ?

Plusieurs étapes sont nécessaires pour devenir doula indépendante :

1. se former et acquérir de l’expérience ;
2. réaliser une étude de marché ;
3. créer son entreprise ;
4. définir son lieu d’exercice ;
5. fixer ses tarifs ;
6. souscrire aux assurances obligatoires.

Se former et acquérir de l’expérience en tant que doula

Pour devenir doula, il est essentiel de suivre une formation spécialisée, adaptée à la réalité du métier. Certaines formations intègrent également une formation pratique importante. Cela permet de se confronter au terrain et de développer ses compétences relationnelles et professionnelles.

Cette démarche vous permet de construire une posture professionnelle, de gagner en expérience, et de créer du lien avec les familles que vous accompagnez.

Réaliser une étude de marché sur l’activité de doula

Pour réussir votre activité de doula, il est essentiel de réaliser une étude de terrain, afin de bien comprendre le potentiel de votre projet. Cela permet également d’assurer une cohérence entre votre accompagnement et les besoins réels des familles de votre secteur.

Pour cela, commencez par identifier vos publics cibles : futurs parents, familles en parcours PMA, femmes enceintes, familles LGBTQIA+, parents endeuillés, etc. Analyser leurs attentes spécifiques en matière de soutien émotionnel, d’informations, ou d’accompagnement global autour de la grossesse, de la naissance et du post-partum.

Évaluez également l’offre déjà présente dans votre secteur des autres doulas ou professionnels de la périnatalité : quelles sont leurs spécialités ? Quels tarifs pratiquent-ils ? Quels types d'accompagnement proposent-ils ?

L’objectif est double :

• vous différencier en valorisant vos compétences, votre approche et vos spécificités ;
• vous implanter dans une zone géographique où la demande est présente, mais où l’offre est encore limitée.

Cette démarche vous permet d'affiner votre positionnement, mieux cibler votre communication et bâtir une activité de doula solide.

Effectuer les formalités de création d’entreprise de doula

Les formalités de création d’entreprise à effectuer pour devenir doula dépendent du statut juridique choisi. Si vous décidez de lancer votre activité de doula en tant que micro-entrepreneur ou entrepreneure individuelle, les formalités sont simples et rapides.

Il suffit de déclarer votre début d’activité en ligne sur le site de l’INPI, via le Guichet unique des formalités des entreprises. Vous devrez fournir quelques documents, comme une pièce d’identité et une attestation sur l’honneur de non-condamnation.

En revanche, si vous choisissez de créer une structure plus formelle, comme une EURL ou une SASU, les démarches sont plus encadrées. Il faudra notamment :

• choisir une adresse de domiciliation pour votre activité ;
• rédiger les statuts juridiques de votre société ;
• ouvrir un compte professionnel pour y déposer votre capital social ;
• publier un avis de création d’entreprise dans un journal d’annonces légales ;
• immatriculer la société via le Guichet unique. 

Définir son lieu d’exercice pour son activité de doula

En tant que doula, plusieurs options s’offrent à vous pour exercer votre activité :

• à domicile, en vous rendant chez les familles que vous accompagnez ;
• à distance, via des séances en visioconférence ;
• dans un lieu partagé, comme une maison de santé pluriprofessionnelle, un espace bien-être ou un cabinet partagé avec d’autres professionnels de la périnatalité.

Détenir son propre cabinet n'est pas indispensable au démarrage de votre activité de doula. Travailler à domicile est une solution souple et économique qui vous permet de commencer sans frais fixes importants. Par la suite, vous pourrez choisir de louer un espace professionnel, seul ou en colocation, afin d’accueillir les familles dans un lieu adapté et chaleureux.

Fixer ses tarifs de doula

Une fois votre étude de marché réalisée, il est important de définir vos tarifs pour vos accompagnements en tant que doula. Commencez par analyser les pratiques tarifaires de votre région pour connaître les prix moyens des professionnels du même secteur.

Veillez également à ce que vos tarifs couvrent vos charges (déplacements, matériel, location d’un espace, assurances, formation continue, etc.), tout en vous permettant de rémunérer justement votre travail. Il est aussi utile d’ajuster vos prix au fil du temps selon votre expérience et les évolutions du marché. 

Souscrire une assurance responsabilité civile

En tant que Doula, aucune assurance n’est légalement obligatoire pour exercer. Il est toutefois d’usage de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Cette assurance vous protège en cas de litige, d’erreur, d’omission ou de dommage causé à une personne dans le cadre de vos accompagnements. Elle prend en charge les frais juridiques et d’éventuelles indemnisations.

Comment se faire connaître en tant que doula ?

La dernière étape pour devenir doula est de développer votre clientèle. Voici quelques stratégies adaptées :

• Annoncer le lancement de votre activité sur les réseaux sociaux, dans des groupes locaux ou dans la presse locale.
• Déposer des cartes de visite dans les lieux fréquentés par des femmes enceintes (pharmacies, cabinets de sages-femmes, ostéopathes, PMI, etc.).
• Créer un site internet et une fiche Google Business.
• Rencontrer les professionnels de la périnatalité de votre secteur.
• Organiser des événements autour de sujets qui touchent les futurs ou jeunes parents.
• Encourager le bouche-à-oreille en demandant à vos premières clientes satisfaites de vous recommander ou laisser un avis.

FAQ

Quel salaire pour une doula ?

Avant même de devenir doula, sachez que le salaire en tant qu’indépendant est directement lié à votre chiffre d’affaires généré. Ainsi, on ne parle pas véritablement de salaire, mais de revenus, puisque vous facturez vos services. En moyenne, le tarif horaire d’une doula se situe aux alentours de 60 € et peut varier en fonction de la région et de l’expérience.

Quel diplôme pour être doula ?

Pour exercer comme doula, aucune formation n’est légalement obligatoire, car la profession n’est pas encore officiellement reconnue. Toute personne souhaitant accompagner la maternité peut donc, en théorie, se présenter comme doula. Se former au métier par des formations spécialisées est toutefois d’usage dans la profession.

Quel est le prix de la formation de doula en France ?

Pour une formation doula, le prix varie selon la durée et la richesse du programme proposé. En France, pour une formation sérieuse incluant le socle initial de compétences, il faut compter plus de 4.000 €.