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Comment devenir VDI ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Vous qui aimez le contact humain et savez faire preuve d’organisation, peut-être avez-vous déjà envisagé de devenir VDI (vendeur à domicile indépendant).

Quant à vous, qui souhaitez devenir auto-entrepreneur pour exercer ce métier, vous vous demandez si c’est possible ? Si vous êtes actuellement à la recherche d’un emploi dans le domaine commercial, vous avez sans doute déjà vu une offre proposant un poste de VDI.

Que ce soit dans le domaine de la mode, de la maison, des bijoux, ou encore de l’esthétique, le métier de VDI séduit de plus en plus. En quoi consiste-t-il ? Quel est le statut du VDI ? Quelle rémunération peut-il espérer ? Legalstart vous répond.

Mini-Sommaire

Que signifie VDI ?

Le métier de vendeur indépendant, quelle définition ? On appelle couramment VDI, un commercial ayant le statut de vendeur à domicile indépendant. Le métier de VDI consiste à vendre des produits ou services à une clientèle de particuliers, et ce dans un lieu qui n’est pas destiné au commerce.

Le “I” de VDI ayant pour signification “indépendant”, ce vendeur ne relève pas du régime des travailleurs salariés, contrairement au V.R.P. (vendeur, représentant et placier). 

Il exerce sa profession en toute autonomie. En effet, il agit en tant qu’intermédiaire entre, d’une part, l’entreprise de vente directe dont les biens sont commercialisés, et, d’autre part, les clients démarchés.

💡 Question fréquente : qu’est-ce qu’une entreprise de vente directe ?

Une entreprise de vente directe va à la rencontre du consommateur et commercialise ses produits ou services en dehors de son établissement commercial.

🗓️ À noter : le vendeur indépendant peut prospecter ses clients aussi bien à leur domicile que sur leur lieu de travail, ou encore dans la rue. Il peut choisir de vendre individuellement ou en réunion. En revanche, la vente à distance (par téléphone ou Internet par exemple) lui est interdite.

Quelles sont les conditions pour devenir VDI ?

VDI

Pour devenir vendeur à domicile, il est nécessaire de remplir trois conditions cumulatives : 

  1. vous devez être majeur ou mineur émancipé (le majeur sous tutelle ou curatelle est exclu) ;
  2. vous ne devez pas avoir été condamné à une peine vous interdisant d’exercer, pour cause de faillite personnelle, ou de gérer une entreprise ; et
  3. vos autres activités doivent être compatibles avec le statut de VDI

💡 Question fréquente : qu’est-ce qu’un mineur émancipé ?

Il s’agit d’un jeune âgé de 16 à 18 ans ayant obtenu du juge des tutelles la reconnaissance de sa capacité juridique. Assimilé à un majeur, il peut alors accomplir seul les actes requérant normalement la majorité légale.

⚠️ Attention : le non-respect de l’interdiction d’exercer vous expose à une amende de 375 000 € et une peine de 2 ans de prison. La sanction est de 30 000 € d’amende et 2 ans de prison s’il vous est défendu de gérer une entreprise.

Peut-on cumuler le statut VDI avec une autre activité ?

Il n’est pas rare que l’activité de vendeur VDI soit exercée à titre secondaire. Elle n’est cependant pas cumulable dans les mêmes conditions selon votre situation.

Si vous êtes salarié du secteur privé, le cumul intégral de vos revenus avec ceux issus de votre activité de VDI est possible. Toutefois, votre contrat de travail ne doit pas contenir de clause de non-concurrence s’y opposant. Vérifiez donc les termes de votre contrat avant de vous lancer !

En revanche, si vous êtes employé du secteur public, sachez qu’il est vous est interdit de cumuler ce statut si votre emploi est à temps complet. Des dérogations sont toutefois possibles, si vous êtes à temps partiel. Dans ce cas, votre activité de VDI doit être compatible avec votre travail public et vous devez demander l'autorisation écrite de votre supérieur hiérarchique.

Vous êtes demandeur d’emploi ? Vous pouvez cumuler votre allocation de retour à l’emploi (ARE) avec des revenus tirés d’une activité de vente à domicile. Le cumul est intégral si vous avez commencé votre activité VDI avant la perte de votre emploi salarié.

Dans le cas contraire, France Travail (le nouveau Pôle emploi) réduit le montant mensuel de l’allocation chômage à laquelle vous pouvez prétendre, en proportion des revenus bruts que votre activité de VDI vous procure. Votre période d’indemnisation se trouve ainsi prolongée. Ce cumul est toutefois limité au montant du salaire brut que vous perceviez antérieurement et qui a servi de base au calcul de l’ARE. Pour en bénéficier, vous devez déclarer chaque mois le nombre d’heures travaillées et le montant des commissions perçues, justificatifs à l’appui.

Bien que retraité, vous pouvez également exercer une activité de VDI, tout en conservant tout ou partie de votre pension. Le dispositif emploi-retraite vous permet, en effet, un cumul intégral si vous respectez les conditions suivantes :

  • vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite ;
  • vous disposez d’une pension de retraite à taux plein ; et
  • vous avez liquidé l’ensemble de vos retraites de base et complémentaires.

À défaut, le cumul est plafonné à 1,6 fois le montant du SMIC, ou à la moyenne des salaires des 3 derniers mois d'activité si celle-ci est plus élevée. Dans ce cas, vous devez prévenir votre caisse de retraite dès le mois suivant votre reprise d’activité. 

Enfin, vous pouvez être à la fois VDI et auto-entrepreneur. Il se peut que votre métier de vendeur indépendant soit totalement distinct et exercé parallèlement à votre activité d'auto-entrepreneur. Les cotisations sociales afférentes sont alors payées par l’entreprise pour laquelle vous effectuez la distribution de produits ou services. Il vous est tout autant possible d’intégrer l’activité de VDI à votre micro-entreprise. Elle est ainsi soumise à cotisations de la même manière que votre activité préexistante.

Quels sont les avantages de devenir VDI ?

Le statut de VDI présente des avantages et des inconvénients. Tout d'abord, Le statut de vendeur à domicile indépendant (VDI) offre à celui qui le choisit une grande autonomie. Que ce soit dans l’organisation de son temps de travail ou dans les méthodes de vente qu’il utilise, le VDI est en effet seul décisionnaire. C’est donc un métier que vous pouvez exercer à temps plein, comme à temps partiel, selon vos besoins et votre situation. Il vous permet ainsi de concilier facilement votre vie professionnelle et personnelle. En ce sens, il convient aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

En outre, la vente à domicile existant dans de nombreux secteurs, devenir VDI vous donne l’occasion de choisir celui ou ceux qui vous plaisent le plus. Vous vous sentez à l’aise dans la vente de prêt-à-porter ? Vous êtes féru d'électroménager ? Un domaine particulier vous passionne ? Quel que soit le produit ou le service, vous trouverez forcément une entreprise de vente directe qui le commercialise en faisant appel à des VDI. Quoi de mieux que d’exercer un métier qui vous stimule ! Il est d'ailleurs plus facile de convaincre un client à l’achat lorsqu’on est soi-même séduit par le produit.

Enfin, le métier de vendeur indépendant à domicile ne nécessitant aucun diplôme, il est facile d’accès. Aucune formation spécifique n’est, en effet, requise pour pouvoir devenir VDI. Bien entendu, Il vaut mieux avoir des qualités commerciales pour pouvoir conclure des ventes et réussir dans cette voie.

Quelles sont les caractéristiques d’un vendeur à domicile indépendant ?

Un vendeur à domicile est indépendant, que ce soit juridiquement ou fiscalement. Il n’a aucun employeur et n’est donc soumis à aucun lien de subordination. Il agit en qualité de distributeur pour une ou plusieurs entreprises de vente directe. Pour ce faire, le VDI conclut un contrat de distribution avec chaque entreprise dont il vend les produits ou services. Ce contrat définit, entre autres, les conditions d’exercice de l’activité et le montant de la commission qui lui sera versée sur les ventes réalisées.

🗓️ À noter : les entreprises avec lesquelles il contracte ne doivent pas être concurrentes.

Le VDI signe ensuite des contrats de vente ou de prestation de services avec les particuliers qu’il a démarchés. À l’inverse des commerciaux salariés, il n’a pas d’objectifs à atteindre. Il bénéficie d’une totale liberté quant à son implication, les méthodes qu’il utilise, et ses résultats financiers.

Fiscalement, les revenus d’activité du VDI relèvent du régime spécifique des indépendants personnes physiques. Ses revenus sont imposés, selon le statut qu'il choisit, dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), ou celle des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), BIC ou BNC. Son régime social dépend également de son statut.

☝️ Bon à savoir : si vous souhaitez vous renseigner sur les entreprises VDI, des listes des entreprises de vente à domicile sont disponibles en ligne. Ces entreprises travaillent avec différents VDI dans le but de vendre ses produits. 

Quel statut choisir pour devenir vendeur à domicile indépendant ?

Si la vente à domicile vous intéresse, sachez que trois statuts distincts de VDI sont possibles :

  • VDI mandataire ;
  • VDI courtier ; ou
  • VDI acheteur-revendeur.

En tant que vendeur à domicile mandataire, vous prenez les commandes au nom et pour le compte de l’entreprise (le mandant) qui vous a donné mandat pour vendre ses produits. Cette dernière reste donc propriétaire de son stock jusqu’à la vente. Les commissions que vous percevez sont calculées sur le chiffre d’affaires que vous avez réalisé et sont imposées dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).

Le statut de VDI courtier comporte des similitudes avec celui de mandataire. Dans ce cas, vous signez un contrat de courtage avec l'entreprise de vente directe, ce qui vous place en qualité d’intermédiaire entre elle et le client. À ce titre, vous n’avez pas pour mission de faire signer les bons de commande. Toutefois, il est fréquent que les VDI courtiers reçoivent également mandat de vendre. Ils perçoivent alors, à la fois des commissions de courtage et des commissions de mandat, calculées par rapport au chiffre d'affaires qu’il réalise. Elles relèvent, elles aussi, des bénéfices non commerciaux (BNC).

Que vous soyez mandataire ou courtier, votre couverture sociale s’inscrit dans un régime particulier. La sécurité sociale considère, en effet, que vous êtes assimilé salarié. Vous dépendez donc du régime général de l’assurance maladie pour votre protection sociale. C’est pourquoi l’entreprise avec laquelle vous avez contracté verse directement vos cotisations à l'URSSAF. Ces dernières sont calculées sur la base de vos revenus bruts, avant l’abattement fiscal de 10 % pour frais professionnels.

Le VDI, mandataire ou courtier, doit déclarer son activité auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de l'URSSAF dans les 30 jours qui suivent son démarrage.

⚠️ Attention : lorsque ses revenus dépassent, durant trois années de suite, 50 % du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS), il a l’obligation de s’inscrire sur le registre spécial des agents commerciaux (RSAC). Il devient alors travailleur indépendant et supporte lui-même ses cotisations.

Le VDI acheteur-revendeur, quant à lui, achète les produits à l'entreprise de vente directe et les revend ensuite à ses propres clients. Ce statut nécessite donc un investissement de départ pour acheter la marchandise, et comporte un risque d’invendus. Dans cette situation, le VDI gère son propre stock et fixe lui-même le prix de revente, dans la limite du prix maximum conseillé par l'entreprise. 

Son revenu, correspondant à la marge qu’il a réalisé, est imposé dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Contrairement aux VDI mandataires et aux VDI courtiers, il doit obligatoirement être inscrit au registre des agents commerciaux (RSAC). Son inscription parallèle au registre du commerce et des sociétés (RCS) sera également nécessaire s’il choisit d’exercer sous forme de société.

Pour sa protection sociale, il dépend de la sécurité sociale des indépendants (SSI), comme tout autre travailleur non salarié. Il paye donc lui-même ses cotisations, calculées sur la base de la marge bénéficiaire qu’il a dégagée.

👍 Bon à savoir : quel que soit votre statut, vous ne bénéficiez pas de l'assurance chômage, ni de la couverture des accidents professionnels.

Quelle rémunération pour un VDI ?

En tant que travailleur indépendant, le commercial relevant du statut VDI ne perçoit aucun revenu fixe. Il n’a de rémunération que lorsqu’il concrétise une vente. Qu’il s’agisse de commissions ou de marge, sa rémunération ne dépend donc que des ventes qu’il effectue. Naturellement, plus il vend de produits ou de services, plus ses revenus augmentent.

Lorsque vous êtes VDI mandataire ou courtier, vos commissions correspondent généralement à un pourcentage du chiffre d’affaires hors taxes que vous avez généré. Il arrive également que le taux soit évolutif.

Exemple : votre contrat VDI vous octroie une commission de :

  • 10 % pour un chiffre d’affaires HT compris entre 1 et 3 000 € ;
  • 25 % pour un chiffre d’affaires HT au-delà de 3 000 €.

Si vous avez réalisé un chiffre d’affaires de 3 500 € HT, le montant de vos commissions brutes s’élève à 3 500 × 25 % = 875 €.

 

Si vous êtes VDI acheteur-revendeur, votre rémunération correspond à la marge que vous réalisez lors de la vente des produits au consommateur final. Elle est donc égale à : prix de vente - prix d’achat. Par conséquent, plus le prix que vous aurez négocié lors de l’achat des produits sera bas, plus votre rémunération sera élevée.

Vos revenus, soumis à impôt, sont à déclarer dans la catégorie BNC ou BIC de votre déclaration annuelle des revenus. Vous bénéficiez au préalable d’une déduction pour frais professionnels. Elle est, selon votre choix, réelle ou forfaitaire (10 %). Vos cotisations sociales sont, elles, calculées sur vos revenus avant déduction des frais.

👍 Bon à savoir : si votre revenu en 2022 est inférieur à 567 € brut par trimestre, vous êtes exonéré de cotisations sociales. Au-delà, le montant des cotisations est calculé forfaitairement ou au réel, en fonction de votre revenu brut trimestriel.

FAQ

Comment devenir VDI ?

Pour obtenir le statut de vendeur à domicile, il vous faut signer un contrat de distribution avec une entreprise de vente directe et choisir votre statut : mandataire, courtier ou acheteur-revendeur. Les formalités d’inscription dépendent du statut que vous choisissez.

Que veut dire VDI ?

VDI est l’acronyme de vendeur à domicile indépendant. Le VDI a pour définition l’activité de distribution de produits ou services d’une entreprise de vente directe, exercée par un commercial indépendant. On entend plus souvent le terme de conseiller/ère de vente à domicile.

Comment recruter des VDI ?

Pour recruter des vendeurs indépendants, vous pouvez : 

  • faire appel à votre réseau de connaissances, qu’elles soient professionnelles ou personnelles ;
  • déposer une annonce sur Internet, notamment sur le site de la Fédération de la vente directe (FVD) ; et
  • participer à des salons VDI pour les rencontrer directement.

Existe-t-il des endroits dans lesquels un VDI n’a pas le droit de vendre ?

L'activité VDI est encadrée par des réglementations spécifiques. En effet, ce professionnel est tenu de respecter des directives précises concernant les emplacements dans lesquels il peut exercer ses activités de vente. De ce fait, les transactions se réalisent principalement au domicile des clients ou sur les lieux de travail. La démarche en porte-à-porte demeure sa méthode privilégiée, de même que le colportage. En revanche, il lui est formellement interdit de commercialiser ses produits sur les marchés, lors des foires, ou dans des magasins. De même, la vente à distance lui est interdite. 

Principales sources législatives et réglementaires : 

Note du document :

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