
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
En France, on retrouve sur les salaires, les revenus du patrimoine, ou encore les revenus fonciers des prélèvements qui permettent de financer la protection sociale et de combler son déficit. C’est ce qu’on appelle les prélèvements sociaux. Ils sont principalement constitués par la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).
Ils représentent les contributions de solidarité que les contribuables versent au titre des allocations familiales, des fonds de solidarité vieillesse, de l’assurance maladie et pour le remboursement de la dette sociale. Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Quels sont les prélèvements sociaux ? Les prélèvements sociaux représentent un ensemble de taxes imposées sur les revenus en France qui permettent de financer les contributions de solidarité. Contrairement aux charges sociales, qui concernent des prestations individuelles telles que la santé, la maternité ou encore les cotisations retraite, les prélèvements sociaux s'appliquent à une gamme plus large de revenus. Ils concernent non seulement les revenus issus du travail, mais aussi les pensions de retraite, les revenus générés par le patrimoine, certains types de produits de placement, ainsi que les revenus du capital.
Parmi les principaux prélèvements sociaux, on compte :
📝 À noter : bien que souvent confondus, il est fondamental de bien distinguer les cotisations sociales des prélèvements sociaux. Les cotisations sociales (salariés et employeurs) ouvrent droit à des prestations contributives (retraite, chômage, maladie), elles sont donc la contrepartie d'une couverture. Les prélèvements sociaux, quant à eux (principalement CSG et CRDS), sont des impôts affectés au financement global de la protection sociale et de la dette sociale, sans ouvrir de droits directs ou de contrepartie individuelle.
Les prélèvements sociaux en France s’appliquent à plusieurs sortes de revenus. Voici les principaux types de revenus soumis aux prélèvements sociaux :
📝 À noter : on appelle revenus d’activité tout ce qui concerne les salaires, les primes, les bénéfices, et toutes les autres formes de rémunération professionnelle (avantages en nature ou en espèces par exemple). Les revenus de remplacement, eux, concernent les pensions de retraite, les allocations chômage ou toutes autres prestations qui remplacent le revenu d’activité.
Quel est le taux des prélèvements sociaux aujourd'hui ? Les prélèvements sociaux sont une composante essentielle de la fiscalité française, jouant un rôle clé dans le financement de la protection sociale. Contrairement aux cotisations sociales qui ouvrent des droits directs, ces prélèvements sont des contributions de solidarité appliquées à une large gamme de revenus.
Les prélèvements sociaux (CSG et CRDS) sont prélevés sur le montant brut :
Tableau récapitulatif du taux des prélèvements sociaux selon la nature des revenus :
Nature des revenus |
Base de calcul |
Taux de CSG |
Taux CRDS |
Salaires |
98,25 % du revenu brut si le montant ne dépasse pas 188.400 € 100 % au-delà. |
9,2 % |
0,5 % |
Compléments du salaire (primes, aides) |
100 % du revenu brut |
9,2 % |
0,5 % |
☝️ Bon à savoir : une partie de la CSG (6,8 %) est déductible des impôts sur le revenu.
Les pourboires, les frais professionnels, la rémunération des apprentis, et les sommes perçues dans le cadre du volontariat ou de la coopération sont exonérés de prélèvements sociaux.
Les prélèvements sociaux (CSG et CRDS) sont prélevés à hauteur de 9,2 % pour le taux de CSG et 0,5 % pour le taux de CRDS sur le montant brut des revenus :
☝️ Bon à savoir : la base de calcul est également de 98,25 % du revenu brut si le montant ne dépasse pas 188.400 € et de 100 % au-delà. Une partie de la CSG (6,8 %) est déductible des impôts sur le revenu.
Les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale sont également soumises aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS). Les taux appliqués sont de :
La base de calcul est de 100 % des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale brutes.
📝 À noter : une partie de la CSG (3,8 %) est déductible des impôts sur le revenu.
Pour les allocations chômage, le taux de CSG et le taux CRDS varient en fonction du revenu fiscal de référence (RFR), que le salarié soit en activité partielle ou partielle de longue durée. Ainsi, il existe trois taux possibles :
Pour connaître le taux applicable, voici un tableau récapitulatif des taux CSG 2025 en fonction du RFR 2023 (déclaration 2024) :
Quotient familial |
RFR - taux zéro |
RFR - taux réduit (3,8 %) |
RFR - taux normal (6,2 %) |
1 part |
Jusqu’à 12.817 € |
De 12.818 € à 16.755 € |
Plus de 16.755 € |
1,5 part |
Jusqu’à 16.239 € |
De 16.240 € à 21.229 € |
Plus de 21.229 € |
2 parts |
Jusqu’à 19.661 € |
De 19.662 € à 25.703 € |
Plus de 25.703 € |
2,5 parts |
Jusqu’à 23.083 € |
De 23.084 € à 30.177 € |
Plus de 30.177 € |
3 parts |
Jusqu’à 25.505 € |
De 26.506 € à 34.651 € |
Plus de 34.651 € |
Quart de part supplémentaire |
1.711 € |
1.711 € |
2.237 € |
Demi-part supplémentaire |
3.422 € |
3.422 € |
4.474€ |
Les allocations de préretraite et de cessation anticipée d'activité sont soumises à la CSG et la CRDS :
📝 À noter : une partie de la CSG (6,8 %) est déductible des impôts sur le revenu.
Qu'en est-il des prélèvements sociaux des retraites ? Les pensions de retraite sont elles aussi soumises à la CSG et à la CRDS, en fonction du revenu du ménage. Il existe donc 4 taux de CSG :
Tableau récapitulatif des taux CSG 2025 en fonction du RFR 2023 (déclaration 2024) :
Quotient familial |
RFR - taux zéro |
RFR - taux réduit (3,8 %) |
RFR - taux médian (6,6 %) |
RFR - taux normal (8,3 %) |
1 part |
Jusqu’à 12.817 € |
De 12.818 € à 16.755 € |
De 16.756 € à 26.004 € |
Plus de 26.004 € |
1,5 part |
Jusqu’à 16.239 € |
De 16.240 € à 21.229 € |
De 21.230 € à 32.945 € |
Plus de 32.945 € |
2 parts |
Jusqu’à 19.661 € |
De 19.662 € à 25.703 € |
De 25.704 € à 39.886 € |
Plus de 39.886 € |
2,5 parts |
Jusqu’à 23.083 € |
De 23.084 € à 30.177 € |
De 30.178 € à 46.827 € |
Plus de 46.827 € |
3 parts |
Jusqu’à 26.505 € |
De 26.506 € à 34.651 € |
De 34.652 € à 53.768 € |
Plus de 53.768 € |
Quart de part supplémentaire |
1.711 € |
1.711 € |
2.237€ |
3.471 € |
Demi-part supplémentaire |
3.422 € |
3.422 € |
4.474 € |
6.941 € |
📝 À noter : le passage d’un taux à l’autre ne s'applique que si les revenus ont franchi le plafond du taux actuel 2 années consécutives.
C’est à partir de ce taux (zéro, réduit, médian ou normal) que les taux de CSG et de CRDS sont définis.
Tableau récapitulatif des taux CSG et CRDS pour les pensions de retraite :
Quotient familial |
Taux de CSG |
Taux CRDS |
Taux de la contribution additionnelle pour l'autonomie (Casa) |
Partie CSG déductible de l'impôt sur le revenu |
Taux zéro |
Exonération |
Exonération |
Exonération |
Exonération |
Taux réduit |
3,8 % |
0,5 % |
Exonération |
3,8 % |
Taux médian |
6,6 % |
0,5 % |
0,3 % |
4,2 % |
Taux normal |
8,3 % |
0,5 % |
0,3 % |
5,9 % |
Concernant les pensions d’invalidité, les taux des prélèvements sociaux sont identiques à ceux sur les pensions de retraite.
Certaines aides ou allocations sont exonérées des prélèvements sociaux. Voici un tableau récapitulatif des exonérations de CSG et/ou de CRDS sur celles-ci :
Type d’aides ou d’allocations |
Exonération de CSG |
Exonération de CRDS |
Allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) |
Oui |
Oui |
Allocations familiales |
Oui |
Non |
Allocation journalière de présence parentale (AJPP) |
Oui |
Non |
Allocation de soutien familial (ASF) |
Oui |
Non |
Allocation de rentrée scolaire (ARS) |
Oui |
Non |
Complément familial |
Oui |
Non |
Prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) |
Oui |
Non |
Allocation de solidarité spécifique (ASS) |
Oui |
Oui |
Allocation temporaire d'attente (ATA) |
Oui |
Oui |
Allocation d'assurance veuvage versée par la Sécurité sociale |
Non |
Non |
Allocation aux adultes handicapés (AAH) |
Oui |
Oui |
Allocation personnalisée d'autonomie (Apa) |
Oui |
Oui |
Bourse versée aux étudiants sous conditions de ressources |
Oui |
Oui |
Revenu de solidarité active (RSA) |
Oui |
Oui |
Prime d’activité |
Oui |
Non |
📌 À retenir : les pensions alimentaires sont exonérées de prélèvements sociaux (CSG et CRDS). Les allocations de logement sont exonérées, elles, de CSG.
Nature des revenus d’activité et de remplacement |
Base de calcul |
Taux de CSG |
Taux CRDS |
Partie CSG déductible pour l'impôt sur le revenu |
Salaires |
98,25 % du revenu brut si le montant ne dépasse pas 185.472 €. 100 % au-delà. |
9,2 % |
0,5 % |
6,8 % |
Compléments du salaire |
100 % du revenu brut |
9,2 % |
0,5 % |
6,8 % |
Autres revenus professionnels |
98,25 % du revenu brut si le montant ne dépasse pas 185.472 €. 100 % au-delà. |
9,2 % |
0,5 % |
6,8 % |
Indemnités journalières versées par la Sécurité sociale |
100 % des IJSS brutes |
6,2 % |
0,5 % |
3,8 % |
Allocations chômage |
Exonération
98,25 % du revenu
98,25 % du revenu brut si le montant ne dépasse pas 185.472 €. 100 % au delà |
Taux zéro
Taux réduit (3,8 %)
Taux normal (6,2 %) |
Exonération
0,5 %
0,5 % |
Exonération
3,8 %
3,8 % |
Allocations de préretraite et cessation anticipée d'activité |
100 % des allocations |
Avant le 11.10.2007 : 6,6 %
Après le 11.10.2007 : 9.2 % |
Avant le 11.10.2007 : 0,5 %
Après le 11.10.2007 : 0,5 % |
6,8 %
6,8 % |
Pensions de retraite |
100 % des pensions de retraite |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit (3,8 %)
Taux médian (6,6 %)
Taux normal (8,3 %) |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit, médian ou normal (0,5 %) |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit (3,8 %)
Taux médian (4,2 %)
Taux normal (5,9 %) |
Pensions d’invalidité |
100 % des pensions d’invalidité |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit (3,8 %)
Taux médian (6,6 %)
Taux normal (8,3 %) |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit, médian ou normal (0,5 %) |
Taux zéro (exonération)
Taux réduit (3,8 %)
Taux médian (4,2 %)
Taux normal (5,9 %) |
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Pour les résidents fiscaux français, les revenus du patrimoine et du capital suivants sont soumis aux prélèvements sociaux. Il s’agit :
Il n’y a pas d’exonération des prélèvements sociaux sur les revenus fonciers. Les revenus du patrimoine et du capital qui sont eux exonérés sont les intérêts du livret A, du livret jeune, du livret d’épargne populaire (LEP), du livret de développement durable et du livret d’épargne-entreprise.
Pour un Français qui travaille dans un pays de l’Union Européenne ou en Suisse en étant affilié à la sécurité sociale obligatoire de ce pays n’est pas soumis aux prélèvements sociaux mais uniquement au prélèvement de solidarité.
Tableau récapitulatif des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et du capital :
Prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et du capital |
Taux |
Contribution sociale généralisée (CSG) |
9,2 % |
Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) |
0,5 % |
Prélèvement de solidarité |
7,5 % |
📝 À noter : pour de nombreux revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values de cession de valeurs mobilières), un régime d'imposition spécifique s'applique en France qui s'appelle le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé "Flat Tax". Ce PFU est un taux global de 30 % qui comprend à la fois l'impôt sur le revenu (12,8 %) et les prélèvements sociaux (17,2 %).
Les personnes qui sont exemptées des prélèvements sociaux incluent généralement celles qui résident hors de France dans un autre pays de l'espace économique européen ou en Suisse, et qui ne sont pas affiliées à un régime obligatoire de sécurité sociale français. Certains revenus particuliers peuvent également être exonérés.
Les prélèvements sociaux ont pour objectif principal de financer le système de protection sociale en France. Cela comprend notamment le financement de la santé publique, des allocations familiales, des aides au logement, et de la solidarité envers les personnes âgées ou en situation de handicap.
Non, tous les retraités ne paient pas la CSG. Son application dépend du niveau de revenu du retraité. Les retraités dont les revenus sont en dessous d'un certain seuil peuvent être soit exonérés de CSG, soit soumis à un taux réduit.
Vous payez des prélèvements sociaux pour financer collectivement le système de protection sociale français, notamment l'assurance maladie, les allocations familiales, le Fonds de Solidarité Vieillesse, et la dette sociale. C'est une participation obligatoire à la solidarité nationale.
Pour 2025, l'exonération de la CSG et de la CRDS concerne principalement les contribuables dont le Revenu Fiscal de Référence (RFR) est inférieur à certains seuils, qui varient en fonction du quotient familial. Certains revenus ou situations spécifiques peuvent aussi donner droit à une exonération.
Les prélèvements sociaux s'appliquent aux gains réalisés sur les contrats d'assurance vie, que ce soit lors d'un rachat (partiel ou total) ou au dénouement du contrat (décès). Le taux et les modalités d'application dépendent de la date de versement des primes et de la durée du contrat.
Les prélèvements sociaux sur revenus fonciers sont des contributions obligatoires appliquées aux loyers perçus sur des biens immobiliers non meublés. Leur taux global est de 17,2 % (incluant CSG, CRDS et autres contributions) et ils sont dus que vous soyez imposé au micro-foncier ou au régime réel.
Le prélèvement de solidarité est une des composantes des prélèvements sociaux, spécifiquement destinée à la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA). Son rôle est de financer les actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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