SASU et micro-entreprise : avantages, inconvénients et choix du statut
Comment fonctionne la joint-venture ?
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Si vous envisagez de conquérir un nouveau marché, vous réfléchissez peut-être à l'opportunité de coopérer avec une autre entreprise. Dans ce cas, la joint-venture est une solution à envisager. Comment fonctionne la joint-venture ? Quelle est son utilité ? Comment la mettre en place ? Legalstart vous dit tout ce qu’il faut savoir sur la joint-venture.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’une joint-venture ?
Pour la joint-venture, la définition juridique est assez floue puisque cette notion n’existe pas en tant que telle en droit français. En effet, il s’agit davantage d’une pratique, d’un montage juridique que d’un statut à proprement parler.
La joint-venture est un concept anglo-saxon qui signifie coentreprise. Il s’agit alors d’établir un contrat de collaboration entre plusieurs entreprises, afin de mutualiser les coûts et les risques liés à l’atteinte d’un objectif commun.
🛠️ En pratique : la joint-venture est souvent utilisée dans les domaines de l’assurance, de la recherche ou encore de la construction.
Pourquoi faire une joint-venture ?
Quand on parle de joint-venture, les avantages et les inconvénients sont à prendre en considération avant de se lancer. En effet, ce type de contrat implique des conséquences importantes.
Parmi les principaux avantages de la joint-venture, nous pouvons citer :
- la complémentarité des entreprises ;
- la mutualisation des coûts et des risques, ce qui permet de pouvoir lancer des projets nécessitant des investissements importants sans avoir à en assumer tous les risques ;
- l’indépendance de chaque entreprise. Effectivement, chaque entreprise participant à la joint-venture conserve son autonomie ;
- l’accès à des droits d’auteur et de propriété intellectuelle (brevet, licence, etc) appartenant aux entreprises de la joint-venture.
Par conséquent, la joint-venture permet de participer à des projets à fort potentiel auxquels l’entreprise n’aura pas pu avoir accès seule. Cela permet notamment de pouvoir entrer plus facilement sur un nouveau marché, lorsque l’une des autres entreprises y est déjà implantée.
Cependant, la joint-venture présente également certains inconvénients. Ainsi, la mise en place d’une joint-venture peut être relativement longue et nécessite de mettre en œuvre un montage juridique très précis. De plus, le fait qu’il y ait plusieurs entreprises décisionnaires peut allonger les délais de prise de décision d’une part, et engendrer des conflits d’autre part.
Enfin, si les coûts et les risques sont partagés, les fruits le sont aussi. Ainsi, les produits et les bénéfices sont répartis entre les différentes entreprises.
Comment faire une joint-venture ?
Pour mettre en place un joint-venture, il est nécessaire de signer un contrat de collaboration. Celui-ci doit comporter certaines mentions obligatoires, et peut être agrémenté de mentions facultatives spécifiques au projet. De plus, il est souvent préférable de prévoir un pacte d’associés.
☝️ Bon à savoir : pour faire une joint-venture, la collaboration peut être purement contractuelle ou bien elle peut aussi impliquer la création d’une filiale commune.
Contrat de joint-venture : les mentions obligatoires
Concernant la joint-venture, le contrat doit mentionner :
- l’identité de toutes les entreprises participantes (dénomination sociale, nom du représentant légal, adresse du siège social, numéro siren, etc.) ;
- l’objet du contrat et la définition de l’objectif de la collaboration ;
- la durée du contrat ;
- les modalités de nomination des comités de direction et leur fonctionnement ;
- la répartition des pouvoirs ;
- le niveau de participation de chaque entreprise (apport de moyens matériels, financiers et humains, technologies, etc.). Il est possible de joindre un business plan au contrat commercial pour préciser le fonctionnement de la collaboration et les implications de chacun ;
- les modalités de règlement des conflits éventuels.
☝️ Bon à savoir : même si cela n’est pas obligatoire, il est préférable d’inclure une clause d’imprévision dans le contrat de joint-venture. Ainsi, en cas de survenance d’un événement imprévu, il sera possible de remettre en cause le contrat.
D’autre part, si les parties décident de créer une entité juridique (filiale commune) pour accueillir l’activité objet de la joint-venture, elles peuvent créer une SARL, une SAS, une SA ou encore une société en participation. Il convient alors de rédiger les statuts de cette nouvelle structure et de suivre les démarches de création applicables dans le pays où elle sera implantée.
Contrat de joint-venture : les clauses facultatives
Afin de faire parfaitement correspondre le fonctionnement de la joint-venture aux besoins du projet et aux souhaits des parties, il est courant d’ajouter certaines mentions comme :
- la clause de rendez-vous qui prévoit un calendrier à date fixe ou l’organisation d’un rendez-vous une fois un certain plafond de valorisation atteint, pour discuter de la revente de la joint-venture ;
- la clause de sortie forcée ou de revente obligatoire qui implique que si une partie accepte une proposition de rachat portant sur la totalité de la joint-venture, alors toutes les autres parties ont l’obligation de céder leurs parts. Dans ce cas, il est préférable de prévoir un prix plancher en-dessous duquel la clause ne peut pas s’appliquer ;
- la clause buy or sell qui permet de résoudre certains litiges. Le mécanisme est particulier puisqu’une partie va proposer de racheter ses parts à une autre à un prix déterminé, afin de la faire sortir du projet. Si la partie accepte de vendre au prix proposé, la cession est conclue. Mais si la partie n’accepte pas, c’est à l’émetteur de l’offre d’achat de vendre ses propres parts au prix proposé ;
- la clause de retrait qui permet à une partie de sortir du projet selon les modalités prévues au contrat.
Joint-venture et pacte d’associés
Prévoir la conclusion d’un pacte d’associés est un vrai plus dans le cadre d’une joint-venture est un véritable plus. En effet, le pacte d’associés permet de déterminer de manière précise les modalités selon lesquelles un associé peut entrer ou sortir du projet. Cela permet donc d’encadrer précisément les relations des associés, et d’éviter une certaine instabilité.
Joint-venture : quelle fiscalité ?
La fiscalité de la joint-venture est un élément essentiel à prendre en compte, d’autant que le régime applicable n’est pas le même selon que la joint-venture est contractuelle ou sociétaire.
Ainsi, pour une joint-venture qui prend uniquement la forme d’un contrat de coopération, la joint-venture est transparente. Chaque partie doit déclarer et payer la quote-part des bénéfices qui lui revient en fonction de la répartition prévue dans l’accord de joint-venture. Ces bénéfices sont imposés selon les règles applicables dans le pays du lieu du siège social de l’entreprise.
Au contraire, si la joint-venture implique la création d’une filiale commune, c’est la structure spécialement créée qui doit déclarer et payer l’impôt sur les bénéfices. La fiscalité applicable est celle du pays d’implantation de la filiale.
☝️ Bon à savoir : le personnel qui participe à la réalisation du projet de joint-venture est soumis au droit du travail du pays d’implantation.
FAQ
Quelles sont les conditions de réussite d’une joint-venture ?
Pour qu’une joint-venture soit une réussite, il est indispensable de :
- choisir des partenaires de confiance ;
- s’allier à des entreprises qui ont des compétences complémentaires aux vôtres ;
- prévoir un montage juridique clair et précis ;
- rédiger un contrat de collaboration exhaustif qui limite le risque de litige.
C’est pourquoi, il est préférable de faire appel à un avocat spécialisé en la matière pur vous accompagner.
Quelles sont les caractéristiques organisationnelles d'une joint-venture ?
L’organisation d’une joint-venture repose sur la collaboration, c’est-à-dire la mutualisation des compétences, mais aussi des coûts et des risques pour atteindre un objectif commun. Elle peut prendre la forme d’un contrat de coopération uniquement, ou bien donner lieu à la création d’une filiale dédiée à la joint-venture.
Quels sont les moyens nécessaires pour faire fonctionner la joint-venture ?
Pour faire fonctionner une joint-venture, chaque partie doit apporter des moyens humains, matériels, financiers et/ou technologiques en fonction de la nature du projet mené en commun. L’étendue de la participation de chaque partie à la joint-venture est prévue dans le contrat de collaboration.
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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