
Contrat d’extra : quelles sont les règles à connaître ?
Léna Cazenave
Vous êtes passionné d’œnologie, amateur de vin, ou simplement entrepreneur dans l’âme ? Pourquoi ne pas ouvrir un bar à vin ? Connue pour ses richesses viticoles, la France est certainement le pays idéal pour se lancer dans une telle aventure entrepreneuriale ! Réglementation à suivre, choix de votre statut juridique, étape de création de votre entreprise ou encore budget à anticiper : on vous explique comment ouvrir un bar à vin en France.
Mini-Sommaire
Un bar à vin est un type de bar spécialisé dans la dégustation et la vente de vins. Des mets peuvent accompagner le service, tels que des planches de charcuterie ou des tapas. Des activités d’initiation à l’œnologie peuvent aussi être organisées pour attirer des amateurs ou une nouvelle clientèle en quête de découverte.
Plusieurs concepts de bar à vin peuvent être développés, comme :
Aucun diplôme spécifique n’est requis pour ouvrir un bar à vin, mais une formation en commerce et/ou en œnologie reste conseillée.
Un entrepreneur doit avant tout avoir une solide connaissance en œnologie. Il doit être capable de composer une carte attractive, choisir les vins et conseiller la clientèle dans son choix.
De solides compétences en gestion de commerce sont aussi utiles. L’entrepreneur doit ainsi savoir gérer l’approvisionnement et le stock de son bar, mais aussi être en mesure de gérer les obligations comptables et fiscales de son entreprise.
Un bon relationnel est également nécessaire pour fidéliser la clientèle. Le responsable doit pouvoir les guider dans leur choix et offrir un service impeccable qui leur donne envie de revenir.
Enfin, travailler dans un bar à vin requiert une condition physique solide. Des caisses de vins sont à porter régulièrement. De même, le service est généralement mené sur des horaires décalés et le rythme peut être soutenu en cas de forte affluence.
☝️ Bon à savoir : certaines personnes ne peuvent pas ouvrir un bar à vin. Il s’agit des mineurs, des personnes majeures sous tutelle, des personnes condamnées à certaines infractions, des fonctionnaires, des huissiers de justice et des notaires.
Aucune formation diplômante n’est obligatoire pour ouvrir un tel établissement de boissons. Toutefois, il demeure conseillé de suivre une formation en hôtellerie-restauration ou en gestion d’entreprise. De même, une spécialisation en œnologie est un plus pour être en mesure de sélectionner les vins et de conseiller la clientèle.
Il faut également respecter certaines réglementations pour ouvrir un bar à vin :
Un permis d’exploitation atteste que l’entrepreneur a suivi une formation pour ouvrir un bar. Celle-ci dure entre 1 et 3 jours (selon votre expérience) et vise à informer le futur gérant de ses droits et obligations en matière de vente d’alcool.
Plus spécifiquement, elle traite de :
À l’issue de ces trois jours, vous obtiendrez un permis d’exploitation de débit de boissons, nécessaire pour exercer votre activité de vente d’alcool et obtenir votre licence de bar.
📝 À noter : le permis d’exploitation est valable 10 ans, et il est renouvelable en suivant une formation de 6 heures.
Afin d’ouvrir son bar à vin, l’entrepreneur doit demander une licence auprès de sa mairie. Il doit pour cela déclarer l’ouverture de son établissement au moins 15 jours avant son ouverture.
L’entrepreneur peut demander :
☝️ Bon à savoir : la durée de la licence est illimitée.
Si vous désirez ouvrir un bar à vin et tapas ou tout autre établissement proposant la vente de nourriture, il est obligatoire de passer une formation en hygiène alimentaire. Elle dure 14 heures au minimum, et coûte entre 200 et 500 euros. Elle permet d’acquérir les bons gestes en matière de manipulation et de conservation des aliments.
L’établissement doit respecter à la fois :
Tout établissement proposant la vente de boissons doit afficher clairement le prix des consommations à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de l’établissement.
📝 À noter : les consommateurs ont la possibilité de demander gratuitement un verre d’eau potable.
Il est obligatoire d’effectuer une demande de diffusion à la SACEM pour diffuser de la musique dans votre établissement. Un volume sonore est à respecter pour ne pas déranger le voisinage.
Pour ouvrir une terrasse, l’établissement doit demander une autorisation d’occupation du territoire (AOT) auprès de la mairie ou de la préfecture. Cette demande est payante. Le tarif varie en fonction de la surface de la terrasse, de la durée d’utilisation (à l’année ou à la saison) et de la valeur commerciale de la rue dans laquelle se situe le bar.
⚠️ Attention : l’établissement est passible d’une amende de 1.500 euros s’il ne possède pas d’AOT.
Pour ouvrir votre bar, il faudra également que vous créiez une société en choisissant le statut juridique le plus adapté. Plusieurs formes sociales sont possibles, mais les plus communes sont l’EURL (ou la SARL) et la SASU (ou la SAS). L’entreprise individuelle demeure possible, mais elle n’est pas forcément adaptée.
L’entreprise individuelle (EI) a l’avantage d’être simple et rapide à créer. L’entrepreneur n’a pas de statuts à rédiger ni de capital social à déposer. En matière de fiscalité, il est imposé à l’impôt sur le revenu (IR). Il peut néanmoins demander à être soumis à l’impôt sur les sociétés (IS) : il sera alors assimilé à une EURL.
Ce statut juridique n’est toutefois pas forcément adapté. L’entreprise ne dispose pas d’une personne morale. De plus, il est plus difficile d’obtenir des prêts bancaires qu’en société.
La SASU et la SAS constituent la même forme juridique, la deuxième permettant simplement de s’associer avec des partenaires. Ce statut offre une grande souplesse de fonctionnement à l’entrepreneur, qui peut instaurer librement les règles de gestion dans les statuts. La rédaction de ce texte s’avère en contrepartie plus technique qu’en EURL.
Le montant du capital social est libre. La moitié est à délivrer au moment de la création de l’entreprise et le reste dans les cinq années qui suivent.
En matière de fiscalité, l’entreprise est soumise à l’IS (impôt sur les sociétés), bien qu’une option pour l’IR (impôt sur le revenu) soit possible pour 5 ans. Il n’y a pas de cotisation à régler suite au versement des dividendes.
La SASU et la SAS sont dirigées par un président. Il possède le statut d’assimilé-salarié, qui est plus coûteux, mais aussi plus protecteur qu’en EURL ou SARL. Par contre, la personne ne cotise pas pour l’assurance-chômage, et une assurance complémentaire peut alors être souscrite.
La SARL, et sa version unipersonnelle l’EURL, sont deux statuts juridiques fortement encadrés par la législation, ce qui peut rassurer les entrepreneurs. Elles sont dirigées par un gérant, qui est soumis au statut social des travailleurs non salariés (TNS).
Comme en SAS, le montant du capital demeure libre. ⅕ est à verser au moment de la création, et le solde dans un délai de 5 ans.
Du côté du régime fiscal :
Afin d’ouvrir un bar à vin, il convient de :
Vins français ou étrangers ? Consommation sur place ou vente à emporter ? Simple dégustation de vins ou service de restauration ? Avant de vous lancer dans les démarches administratives pour ouvrir un bar à vin, il faut déjà que vous ayez une idée concrète de votre projet. Ici, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix à faire, tout dépend du type de bar que vous souhaitez ouvrir et de votre motivation !
Pour éclairer votre réflexion, et pour vérifier la viabilité de votre projet, il est recommandé d’effectuer une étude de marché. Votre analyse portera à la fois sur :
À partir de ces données, vous pourrez établir votre prévisionnel financier. Il s’agit d’une projection financière de votre bar à vin sur les trois premières années d’activité. Il vous aide à identifier le budget dont vous avez besoin pour vous lancer, votre seuil de rentabilité, et la viabilité tout simplement de votre projet à court et moyen terme.
Le prévisionnel se compose des tableaux suivants :
À partir des données récoltées, vous pouvez bâtir le business plan de votre bar à vin. Anglicisme largement utilisé en France, cette expression désigne le document qui établit la stratégie financière et commerciale d’un projet, ses perspectives de rentabilité et ses besoins de financement. Il est essentiel pour déterminer la viabilité de votre bar à vin et le présenter à des investisseurs potentiels. Il doit être à la fois attractif et juste.
Il se compose des éléments suivants :
💡 Astuce : si vous ne savez pas comment le rédiger, on vous propose un modèle de business plan pour un bar.
Le choix du local est central dans le succès de votre entreprise. Le bar doit être placé dans une zone fréquentée par votre clientèle. Le centre-ville et les abords des zones commerciales sont privilégiés.
🛠️ En pratique : cela ne paraît pas forcément évident, mais on ne peut pas ouvrir un bar à vin n’importe où en France ! Il existe des zones protégées dans lesquelles l’ouverture d’un bar est interdite. Ce sont notamment les alentours des hôpitaux et cliniques, des maisons de retraite, des établissements sportifs, et des entreprises de plus de 1.000 salariés. De plus, le nombre de bars par commune est limité. Compte tenu du nombre d’établissements déjà existants, il se peut que vous ne puissiez pas ouvrir un bar à vin dans la commune de votre choix.
Vous devrez également disposer d’un local. Pour cela, vous pouvez soit :
☝️ À noter : afin d'améliorer la visibilité de votre bar, pensez à créer une Fiche d'établissement Google, anciennement appelée "Google My Business"
Les modalités d’immatriculation diffèrent entre une entreprise individuelle et une société.
Il vous suffit de vous rendre directement sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. Un formulaire est à remplir en ligne, et des documents justificatifs sont à joindre au terme de la demande. L’inscription est gratuite.
Avant d’immatriculer l’entreprise, il est nécessaire de :
L’entrepreneur peut ensuite déclarer la création de son activité sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. La demande est payante. Le tarif varie en fonction du statut juridique sélectionné.
Il faut compter entre 20.000 et 100.000 euros en moyenne pour ouvrir un bar à vin. Le budget comprend à la fois les frais :
☝️ Bon à savoir : Legalstart vous accompagne dans vos démarches d’ouverture d’un bar à vin. Rédaction des statuts, choix de votre statut juridique ou encore démarches administratives, nos experts se tiennent à vos côtés.
Si vous vous demandez quelle licence posséder pour un bar à vin, sachez que l’établissement doit posséder au moins la licence III, qui permet de vendre du vin, du cidre et de la bière, en dehors des boissons sans alcool. Il est aussi possible de demander une licence IV afin de proposer également de l’alcool distillé, du rhum et toute boisson alcoolisée avec un taux supérieur à 18°.
La rentabilité d’un bar à vin dépend de plusieurs critères, tels que l’emplacement de l’établissement, sa notoriété, sa fréquentation et la gestion des coûts. Le prévisionnel financier est nécessaire pour déterminer le seuil de rentabilité d’une telle activité.
L’ouverture d’un bar nécessite un budget compris entre 20.000 et 100.000 euros selon le projet. Les banques sont frileuses à l’idée de prêter de l’argent à des entrepreneurs sans aucun apport. Il demeure possible de s’associer avec des investisseurs ou de demander des subventions d’aide à la création d’entreprise.
Note du document :
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Léna Cazenave
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