
Contrat d’extra : quelles sont les règles à connaître ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
En France, les commerçants ne peuvent pas occuper librement l'espace public sans autorisation préalable. Cette règle s'applique particulièrement aux restaurateurs qui souhaitent installer une terrasse devant leur établissement. Pour cela, ils doivent obtenir un droit de terrasse, également appelé Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT).
Ne pas pouvoir bénéficier d'une terrasse lorsqu'on vient d'ouvrir son bar ou son établissement de restauration peut être frustrant, voire vous faire perdre des clients lors de la période estivale. Pour éviter les écueils et les sanctions, apprenez tout ce qu'il faut savoir sur le droit de terrasse d’un restaurant ou d’un bar, et comment l'obtenir en toute conformité.
Mini-Sommaire
Le droit de terrasse est une autorisation administrative qui permet aux commerçants d'occuper une partie de l'espace public pour exercer leur activité. Cette autorisation est délivrée sous la forme d'une Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT) du domaine public.
Cette autorisation est nécessaire dès lors qu'un commerçant souhaite occuper une partie du trottoir ou de la voirie dont l'usage est normalement destiné à la circulation des piétons. C’est le cas pour ouvrir une terrasse de café sur le domaine public par exemple. Le droit de terrasse permet ainsi d'installer devant son établissement un emplacement pour des couverts supplémentaires ou l’installation des clients, avec du mobilier. La terrasse peut être ouverte ou fermée, et les règles diffèrent selon le cas.
Quoi qu’il en soit, la demande d’AOT est obligatoire pour tous les restaurateurs comme les tenanciers de bars qui souhaitent utiliser l'espace public à des fins commerciales. Cette obligation légale s'applique sur l'ensemble du territoire français, et la déclaration de terrasse doit être effectuée avant toute installation.
☝️ Bon à savoir : l'AOT est personnelle et ne peut pas être cédée, sous-louée ou vendue à quelqu'un d'autre, même lors de la vente du fonds de commerce.
Le droit de terrasse concerne principalement :
⚠️ Attention : dans certaines communes, le locataire d’un fonds de commerce n’est pas habilité à obtenir un droit de terrasse.
Le droit de terrasse d’un restaurant s'applique spécifiquement aux établissements qui servent des repas ou des boissons et qui souhaitent étendre leur zone de service à l'extérieur. Ce sont les bars, cafés et restaurants. Les food trucks, forains ou commerçants avec un étalage ou un équipement mobile doivent demander une AOT, mais ne peuvent pas bénéficier d’une terrasse.
📝 À noter : si votre commerce de bouche possède un comptoir donnant sur la rue, et que la clientèle stationne sur le trottoir le temps d’un achat, l’AOT n'est pas nécessaire. C’est notamment le cas des boulangeries ou des snacks par exemple.
Pour conserver son droit de terrasse, il est nécessaire de respecter certaines règles. Pour les terrasses ouvertes et fermées, a minima, le restaurateur se doit :
📝 À noter : si vous possédez une terrasse ouverte, il est interdit d'installer un système de chauffage ou de climatisation sur la terrasse. Dans une terrasse fermée, il est interdit de fumer sous peine de vous exposer (redtaurateur comme client) à une amende allant de 68 à 750 €.
Il existe également des règles spécifiques à la commune dans laquelle l’autorisation est demandée. Par exemple, les règles sont plus strictes pour obtenir un droit de terrasse à Paris car la circulation des véhicules motorisés et des piétons y est dense.
Pour prendre connaissance des règles propres à votre commune, vous pouvez consulter la charte d'occupation commerciale du domaine public sur le site internet de votre ville.
⚠️ Attention : en cas de non-respect des règles, vous vous exposez à une amende de 1.500 € et pouvez voir votre AOT suspendue voire retirée, sans préavis ni indemnité.
Le droit de terrasse ne sera pas le même selon le type d’occupation exercée par le restaurateur. On distingue ainsi deux types d’autorisation : le permis de stationnement et la permission de voirie.
Le commerçant doit faire une demande de permis de stationnement dès lors que l’occupation du domaine public est considérée comme étant sans emprise. C’est notamment le cas pour ouvrir une terrasse ouverte.
Une terrasse ouverte est caractérisée par :
Le permis de stationnement est le droit de terrasse le plus courant pour les cafés et restaurants souhaitant installer une terrasse simple devant leur établissement.
☝️ Bon à savoir : il existe une autorisation spécifique pour les commerçants ambulants, qui concerne notamment les food-trucks et les stands temporaires.
En revanche, lorsqu’il exerce une occupation privative dite avec emprise au sol du domaine public, le restaurateur doit faire une demande de permission de voirie. Une terrasse fermée est caractérisée par :
La permission de voirie nécessite généralement un examen plus approfondi par les services municipaux, car elle implique une modification plus importante de l'espace public.
L’AOT demandée pour obtenir son droit de terrasse est :
⚠️ Attention : pour le droit de terrasse d’un restaurant ou d’un bar, veillez à bien respecter les limites d'espace et les horaires définis dans votre autorisation.
La déclaration de terrasse doit suivre une procédure administrative précise pour être validée par les autorités compétentes.
La demande pour obtenir son droit d'occupation du domaine public se fait auprès de la mairie ou de la préfecture. (si vous souhaitez implanter votre terrasse sur une grande artère de la ville).
Il faut présenter à l’autorité administrative compétente les pièces justificatives suivantes :
Pour les terrasses fermées, des documents supplémentaires peuvent être demandés en fonction des règlements locaux. Mais vous devez obligatoirement fournir :
☝️ Bon à savoir : dans le cadre d'une demande de droit de terrasse à Paris, des pièces complémentaires spécifiques peuvent être exigées en raison des contraintes particulières de la capitale.
Voici la procédure à suivre pour obtenir votre droit de terrasse :
Si votre demande est acceptée, vous en serez informé par arrêté municipal ou préfectoral, publié en mairie ou préfecture pour au moins 2 mois.
Le droit de terrasse fait l'objet d'une redevance appelée droit de voirie. Son montant est fixé par la commune en fonction de plusieurs critères :
Les tarifs varient considérablement d'une ville à l'autre. Dans les grandes villes et les zones touristiques, les montants sont généralement plus élevés.
📝 À noter : le droit de terrasse à Paris est particulièrement onéreux, avec des tarifs qui varient selon l'arrondissement et la catégorie de la voie. Les prix du droit de voirie oscillent généralement entre 18 et 100 euros le mètre carré. Cependant, pour 16 voies prestigieuses considérées comme « hors catégorie », le prix du mètre carré peut atteindre plus de 2100 euros par mètre carré.
Quel que soit le droit de terrasse accordé, l'autorisation est personnelle. Elle ne peut être ni louée ni vendue. En cas de changement d'activité ou de cession du fonds de commerce, le nouveau propriétaire ou repreneur devra effectuer une nouvelle demande d'autorisation. Il peut le faire par anticipation, en fournissant la preuve que le fonds lui a été cédé.
Pour installer une terrasse pour votre bar ou votre restaurant, vous devez d’abord obtenir un droit de terrasse ou AOT (autorisation d’occupation temporaire). Vous devez également respecter plusieurs règles essentielles : ne créer aucune gêne pour la circulation du public, garantir l'accès des riverains aux immeubles, respecter les dates et horaires fixés et maintenir les normes d'hygiène et de sécurité.
Pour obtenir un droit de terrasse pour votre restaurant, adressez-vous à la mairie ou à la préfecture avec un dossier complet comprenant Kbis, licence, bail commercial, assurance, descriptif de la terrasse et RIB. Vous devrez fournir des plans si votre terrasse est fermée et fixe. Le traitement du dossier prend généralement entre 2 semaines et 1 mois. Sans réponse dans les deux mois, la demande est considérée comme refusée.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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