Tout savoir sur la comptabilisation d’une cession de fonds de commerce
Comment utiliser les soldes intermédiaires de gestion (SIG) ?
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) sont des indicateurs financiers qui permettent d’analyser les éléments qui concourent au résultat net d’une entreprise. Présentés sous la forme de tableaux, ils sont indispensables pour maîtriser et améliorer la rentabilité d’une société. Définition, calcul et interprétation, Legalstart vous aide à comprendre et à mettre en place les soldes intermédiaires de gestion (SIG) dans la comptabilité de votre entreprise.
Mini-Sommaire
Qu'est-ce que les soldes intermédiaires de gestion (SIG) ?
Les SIG sont indispensables pour maîtriser et améliorer la rentabilité d’une société.
SIG : définition
Les soldes intermédiaires de gestion ou SIG constituent un outil de suivi financier pour les entreprises. Présentés sous la forme de tableaux, ils aident les sociétés à améliorer leur gestion financière afin d’atteindre rapidement puis d’optimiser leur seuil de rentabilité.
Le tableau des SIG est un complément du compte de résultat. Il expose de façon synthétique les charges et les produits de l’entreprise. Il aide à comprendre comment se forme le résultat net de la société, et à identifier tout problème de rentabilité.
Les SIG constituent ainsi des indicateurs de performance (KPI) précieux pour une société, pour ses partenaires et ses investisseurs. En effet, ils précisent le niveau de performance d’une entreprise, et ils permettent de la comparer à celle de ses concurrents.
☝️ Bon à savoir : les SIG peuvent être intégrés dans les tableaux de prévisionnel financier des business plans lors de la création ou de la reprise d’une société.
Quels sont les SIG d’une entreprise ?
Il existe neuf SIG :
- la production de l’exercice. Cet indicateur concerne les sociétés industrielles et artisanales. Il mesure l’activité de production de marchandises ;
- la marge commerciale. Elle identifie la capacité d’une entreprise à obtenir des marges sur la revente de ses marchandises ;
- la valeur ajoutée (VA). La VA précise la richesse brute générée par une société. Ce montant doit être le plus haut possible, car il permet ensuite de rémunérer les employés, de verser des dividendes aux associés, de payer les taxes et les impôts, et d’assurer l'autofinancement de la société ;
- l’excédent brut d’exploitation (EBE). Il précise la performance d’une entreprise, une fois qu’elle a réglé les salaires de ses employés et payé ses impôts indirects. Il identifie ainsi le flux potentiel de trésorerie de la société, qui est créé par son exploitation ;
- le résultat d’exploitation (REX). Il permet de mesurer la capacité d’une société à générer des ressources grâce à son activité. Cet indicateur ne prend pas en compte les éléments exceptionnels ainsi que les modalités de financement de l’activité de l’entreprise ;
- le résultat courant avant impôt. Il précise l’importance des charges financières de la société sur son résultat. Cet indicateur permet ainsi de mesurer les résultats de la politique financière de la société ;
- le résultat exceptionnel. Il correspond aux opérations exceptionnelles, qui ne font pas partie du cycle d’exploitation courant de la société. Le caractère exceptionnel peut concerner un montant ou une opération de nature particulière ;
- le résultat net. Son montant correspond à la somme dont dispose l’entreprise après avoir payé la participation de ses employés ainsi que son impôt sur les bénéfices. Il ne faut pas le confondre avec la trésorerie ;
- les plus-values et les moins-values sur cession d’éléments actifs. Cet indicateur permet d’observer le niveau de désinvestissement de la société.
Pourquoi calculer les SIG d’une entreprise ?
Les soldes intermédiaires de gestion aident une société à analyser la rentabilité de son activité. Ce suivi est nécessaire pour assurer la viabilité et la pérennité de l’entreprise.
📝 À noter : ces indicateurs financiers peuvent être exprimés sous la forme d’un montant ou d’un pourcentage du chiffre d’affaires (CA).
Les SIG aident les entreprises à analyser la formation de leur résultat net. Ces différents indicateurs permettent ainsi de différencier les éléments :
- en rapport direct avec le processus de production ;
- exceptionnels, car ils sont dus à une vente singulière ou à des coûts de restructuration, par exemple ;
- liés à la politique financière de la société.
Ces indicateurs aident aussi à comprendre la répartition de la richesse générée par l’activité de l’entreprise. Ils permettent enfin de perfectionner les différentes fonctions de la société, que ce soit au niveau de sa production, de son approvisionnement, de ses investissements ou encore de ses financements.
Les SIG sont souvent utilisés pour comparer la rentabilité d’une société par rapport à celle de ses concurrents. Ils aident aussi à analyser l’évolution financière d’une société sur plusieurs années.
Comment calculer les SIG ?
Les formules des SIG diffèrent selon la nature des indicateurs. Ces derniers se calculent dans un ordre précis, car certains intègrent dans leurs formules le résultat d’autres SIG.
Vous pouvez vous aider de ces opérations pour créer votre modèle de tableau des soldes intermédiaires de gestion à remplir. Certains logiciels permettent également de générer ce document automatiquement.
La production de l’exercice
Elle se calcule en additionnant plusieurs éléments :
Production de l’exercice = production vendue +/- production stockée + production immobilisée
La marge commerciale
La marge commerciale se calcule de la façon suivante :
Marge commerciale = ventes nettes de marchandises - coûts d’achat des marchandises vendues
Si vous désirez obtenir ce SIG sous la forme d’un pourcentage du CA, le calcul est alors le suivant :
Taux de marge commerciale = (marge commerciale/CA) x 100
La valeur ajoutée (VA)
Le calcul de la VA est le suivant :
Valeur ajoutée = marge commerciale + production de l’exercice - consommations de l’exercice en provenance de tiers
L’excédent brut d’exploitation (EBE)
L’excédent brut d’exploitation se calcule ainsi :
Excédent brut d’exploitation = valeur ajoutée + subventions d’exploitation - taxes, impôts et versements assimilés - charges de personnel
Le résultat d’exploitation (RE)
La formule du résultat d’exploitation est la suivante :
Résultat d’exploitation = excédent brut d’exploitation + reprises sur charges d’exploitation + transferts de charges d’exploitation + autres produits de gestion - dotations aux amortissements et aux provisions - autres charges de gestion
Le résultat courant avant impôt
L’opération pour connaître le résultat courant avant impôt est celle-ci :
Résultat courant avant impôts = résultat d’exploitation + produits financiers - charges financières.
Le résultat exceptionnel
L’opération pour déterminer le résultat exceptionnel est la suivante :
Résultat exceptionnel = produits exceptionnels - charges exceptionnelles.
Le résultat net
Le résultat net se calcule ainsi :
Résultat net de l’exercice = résultat courant avant impôts +/- résultat exceptionnel - participation des salariés - impôt sur les bénéfices.
Les plus-values et les moins-values sur cession d’éléments actifs
Le calcul de ce SIG est le suivant :
Plus-values et moins-values sur cession d’éléments d’actifs = produits des cessions d’éléments d’actifs - valeurs comptables des éléments d’actifs cédés.
Comment interpréter les SIG ?
La production de l’exercice
Ce SIG est utilisé par les entreprises qui produisent ou transforment des biens ou des marchandises. Le montant est utile pour calculer la marge brute de production et pour mesurer l’activité de production sur une période donnée.
En cas d’augmentation du montant de la production stockée dans le temps, il est nécessaire de se demander si ce phénomène est dû à :
- un changement de méthode d’évaluation des stocks ;
- une augmentation des stocks.
Cette élévation peut être la traduction d’invendus ou d’une année commerciale compliquée.
La marge commerciale
La marge commerciale constitue un outil de pilotage, car elle aide à adapter ses prix de vente, et à suivre les bénéfices de l’entreprise.
C’est d’ailleurs pourquoi cette donnée doit être comparée avec la marge des concurrents. En effet, si vous constatez une disparité forte, il est nécessaire de se questionner sur son origine. Ce SIG permet ainsi notamment de prêter attention à l’évolution des prix d’achat de marchandises et au pouvoir de négociation de la société face à ses clients et ses fournisseurs.
💡 Astuce : il est conseillé de calculer ce SIG pour chaque ligne de produits. Vous pourrez ainsi identifier ceux qui concourent le plus à augmenter la marge totale de votre société.
La valeur ajoutée (VA)
Il est nécessaire que cette VA soit suffisamment haute pour qu'elle puisse couvrir les charges obligatoires et les dividendes, et qu’elle permette à l’entreprise de s’autofinancer. Une VA trop basse pourrait mettre en péril les finances d’une société.
L’excédent brut d’exploitation (EBE)
L’EBE permet à une entreprise de payer ses impôts, de rémunérer ses apporteurs de capitaux et de financer sa propre activité.
Si cet indicateur est négatif, cela signifie qu’il y a une insuffisance brute d’exploitation. Ce phénomène peut s’expliquer, entre autres, pour les raisons suivantes :
- les ventes des services et des produits ne permettent pas de couvrir les charges fixes ;
- la marge commerciale est trop faible ;
- la masse salariale est trop importante au regard du prévisionnel de l’activité.
Le résultat d’exploitation (RE)
Cet indicateur permet de déterminer la capacité d’une société à générer des ressources grâce à son activité. Il ne tient pas compte de la politique financière de l’entreprise.
Lorsque ce résultat est positif, il s’agit d’un bénéfice d’exploitation. S’il est négatif, il constitue une perte d’exploitation.
Le résultat courant avant impôt
Cet indicateur permet de mesurer la rentabilité d’une entreprise à partir de ses choix financiers. Il prend en compte son cycle d’exploitation et son cycle de financement.
Lorsque le résultat est positif, il est considéré comme un bénéfice courant. Si, à l’inverse, il est négatif, c’est une perte courante.
Le résultat exceptionnel
Cet indicateur concerne le résultat financier qui n’a pas de lien avec l’exploitation courante de la société.
Un résultat exceptionnel positif correspond à un bénéfice exceptionnel. Un résultat qui est négatif est, quant à lui, considéré comme une perte exceptionnelle.
Si vous recherchez des exemples de ce SIG, celui-ci peut correspondre à la vente d’un actif ou d’un camion. Il s’agit alors d’un produit exceptionnel. Une charge exceptionnelle, quant à elle, peut concerner une amende fiscale, entre autres.
Le résultat net
Cet indicateur permet de mesurer la performance générale d’une société, en indiquant la richesse qu’elle a générée.
Ainsi, un résultat au-dessus de 0 correspond à un bénéfice net. À l’inverse, un résultat négatif correspond à une perte nette ou à un déficit.
Les plus-values et les moins-values sur cession d’éléments actifs
Ce SIG contribue à analyser le niveau désinvestissement d’une entreprise. S’il est important, il peut indiquer que la société rencontre des soucis financiers.
Tableau récapitulatif des SIG
SIG |
Utilité |
Formule de calcul |
La production de l’exercice |
Évaluer l’activité de production et calculer la marge brute de production |
production vendue +/- production stockée + production immobilisée |
La marge commerciale
|
Évaluer la performance de l’activité commerciale et mesurer l’importance de la politique commerciale de la société |
ventes nettes de marchandises - coûts d’achat des marchandises vendues |
La valeur ajoutée (VA)
|
Mesurer la richesse générée par l’entreprise |
marge commerciale + production de l’exercice - consommations de l’exercice en provenance de tiers |
L’excédent brut d’exploitation (EBE)
|
Évaluer la performance d’une entreprise, une fois qu’elle a payé ses impôts indirects et les salaires de ses employés |
valeur ajoutée + subventions d’exploitation - taxes, impôts et versements assimilés - charges de personnel |
Le résultat d’exploitation (RE)
|
Mesurer la capacité d’une entreprise à produire des ressources grâce à son activité |
excédent brut d’exploitation + reprises sur charges d’exploitation + transferts de charges d’exploitation + autres produits de gestion - dotations aux amortissements et aux provisions - autres charges de gestion |
Le résultat courant avant impôt
|
Identifier l’importance des charges financières d’une entreprise sur son résultat, et évaluer l’impact de la politique financière sur le résultat d’exploitation |
résultat d’exploitation + produits financiers - charges financières |
Le résultat exceptionnel
|
Identifier les charges et les produits qui ne sont pas liés à l’activité courante de la société |
produits exceptionnels - charges exceptionnelles |
Le résultat net
|
Identifier l’enrichissement ou l'appauvrissement d’une société |
résultat courant avant impôts +/- résultat exceptionnel - participation des salariés - impôt sur les bénéfices |
Les plus-values et les moins-values sur cession d’éléments actifs
|
Observer le niveau de désinvestissement d’une entreprise |
produits des cessions d’éléments d’actifs - valeurs comptables des éléments d’actifs cédés |
FAQ
Quel est le rôle des soldes intermédiaires de gestion ?
Les SIG sont des indicateurs financiers, qui permettent d’évaluer le niveau de rentabilité d’une entreprise. Ils aident également à comprendre comment se forme son résultat net, et de quelle façon est répartie sa richesse. Les soldes intermédiaires de gestion sont couramment utilisés pour comparer les performances d’une société par rapport à celle de ses concurrents.
Quels sont les SIG en comptabilité ?
Dans le domaine de la comptabilité, les SIG sont les indicateurs suivants : la production de l’exercice, la marge commerciale, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, le résultat d’exploitation, le résultat courant avant impôt, le résultat exceptionnel, le résultat net et les plus-values et les moins-values sur cession d’éléments actifs.
Quel SIG exprime le mieux la rentabilité ?
Si tous les SIG doivent être analysés pour mesurer de façon efficace le niveau de rentabilité d’une entreprise, l’excédent brut d’exploitation (EBE) constitue certainement l’indicateur qui exprime le mieux cette notion. En effet, il permet d’identifier la capacité d’une société de générer des ressources grâce à son exploitation.
Note du document :
4,5 - 26 vote(s)
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Réalisez votre comptabilité simplement
Téléchargez notre guide gratuit sur la comptabilité
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
-
La comptabilisation d’une cession de fonds de commerce requiert des écritures comptables spécifiques. Legalstart fait le point.
-
Besoin en fonds de roulement (BFR) : définition, calcul et utilité
Le besoin en fonds de roulement est l’un des indicateurs clés de la santé financière d’une entreprise. Legalstart répond à vos questions sur le BFR.Lire la suite -
Documents comptables : liste, classement et conservation
Chaque entreprise doit répertorier ses flux dans des documents comptables. Quels sont-ils ? Sont-ils obligatoires ? Comment les conserver ?Lire la suite -
Comptes consolidés : définition, obligations et méthodes
Les groupes d’entreprises, à l’instar des holdings ont l’obligation d’établir des comptes consolidés. Définition, obligations, et méthodes, Legalstart vous dit tout sur les comptes consolidés.Lire la suite -
EBE : le guide pour le comprendre et l’utiliser
Comment calculer l'EBE ? Cet indicateur financier central a une réelle importance dans l'évaluation de la performance opérationnelle d'une entrepriseLire la suite -
Le fichier des écritures comptables (FEC) : mode d’emploi
Découvrez tout sur le FEC : importance, obligations légales et sanctions en cas de non-conformité. Guide essentiel pour les entreprises.Lire la suite