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Fiches pratiques Créer une entreprise EURL Chômage et EURL : un cumul possible ?

Chômage et EURL : un cumul possible ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Vous êtes actuellement au chômage et vous souhaitez monter votre propre entreprise. Pourquoi ne pas opter pour la création d’une EURL  ? En effet, ce statut juridique promet un cadre protecteur et structuré à votre projet entrepreneurial.

Cependant, est-il possible de bénéficier d’un cumul EURL/ARE ? Le créateur d’entreprise chômeur peut-il demander une aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE) ? Nous faisons le point sur la question.

Mini-Sommaire

Pourquoi créer une EURL si vous êtes au chômage ?

En principe, rien n’empêche un demandeur d’emploi de monter une EURL tant qu’il est au chômage. Toutefois, s’il fait l’objet d’une interdiction de gérer, il ne peut ni créer ni reprendre une entreprise.

En tout état de cause, cette démarche entrepreneuriale présente des avantages indéniables.

Être au chômage et monter une EURL : une opportunité à ne pas manquer

Créer une EURL au chômage constitue une excellente opportunité pour les demandeurs d’emploi. Effectivement, il n’y a pas de minimum légal à respecter en ce qui concerne le montant du capital social de l’EURL. Le chômeur entrepreneur a ainsi la possibilité de monter une EURL avec seulement 1 €.

Mieux encore, le créateur d’entreprise peut devenir gérant d’EURL et être au chômage. Son statut de demandeur d’emploi ne lui interdit pas, en effet, d’être à la fois l’associé unique de sa société et son gérant. Par conséquent, il a tout à fait la liberté de se verser une rémunération de gérant d’EURL.

☝️ Bon à savoir : les origines et les conséquences d'une baisse d'activité globale dans le pays peuvent être différentes. En effet, on distingue le chômage conjoncturel du chômage structurel.  Le chômage conjoncturel est causé par des fluctuations temporaires de l’économie, tandis que le chômage structurel résulte de changements durables de l'économie

L’EURL : un statut à responsabilité limitée

L’EURL est la variante unipersonnelle de la SARL. Elle permet dès lors à l’entrepreneur demandeur d’emploi de limiter sa responsabilité personnelle au montant de ses apports au capital. Dans cette optique, cette structure juridique permet de séparer son patrimoine personnel de ses biens professionnels.

Attention : cette limite est loin d’être absolue puisqu’elle est révocable en cas de procédure collective ou de faute de gestion du gérant de l’EURL.

Régime d’imposition au choix

L’EURL offre une grande souplesse en matière de régime d’imposition. Par principe, si l’associé unique est une personne physique, la société est soumise à l’impôt sur le revenu (IR). Les bénéfices sont alors directement intégrés dans le revenu imposable de l’associé, ce qui peut permettre d’optimiser sa fiscalité personnelle, notamment en cas de faibles résultats ou de déficits.

Cependant, cet associé unique peut décider d’opter pour une imposition à l’impôt sur les sociétés (IS). Cette option est possible dès la création de l’entreprise, ou plus tard, par une demande écrite adressée au service des impôts. Le taux normal de l’IS est de 25 %, mais un taux réduit de 15 % peut s’appliquer sur la part des bénéfices allant jusqu’à 42 500 €, sous conditions : la société doit notamment réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros, avoir un capital entièrement libéré et être détenue à hauteur d’au moins 75 % par des personnes physiques.

Depuis 2019, l’option pour l’IS n’est plus irrévocable. L’associé peut revenir sur sa décision, mais uniquement jusqu’au cinquième exercice suivant celui au cours duquel l’option a été exercée. Passé ce délai, l’imposition à l’IS devient définitive.

En revanche, si l’associé unique est une personne morale (une société), l’EURL est automatiquement soumise à l’impôt sur les sociétés. Dans ce cas, il n’est pas possible d’opter pour l’impôt sur le revenu. À noter également que le taux réduit de 15 % n’est pas applicable : l’imposition s’effectue intégralement au taux normal de 25 %. En contrepartie, la société peut bénéficier du report des déficits sur les exercices suivants, ce qui permet d’atténuer l’impôt en cas de pertes ou de revenus fluctuants.

Gestion simplifiée

Contrairement à une SARL, une EURL promet une gestion plus simplifiée. Et pour cause, c’est à l’associé unique de prendre les décisions adoptées généralement au sein d’une assemblée générale. De plus, le gérant, associé ou non, n’a pas à rédiger et à présenter un rapport de gestion.

En outre, ce statut offre un encadrement juridique clair et bien structuré. L’entrepreneur peut donc compter sur une forme sociale plus simple et plus sécurisante.

N’hésitez pas à consulter notre fiche pour mieux comprendre le fonctionnement d’une EURL.

Création EURL et chômage : des aides à disposition

Bonne nouvelle ! Le fait d’être au chômage et de constituer une EURL vous permet de bénéficier de différentes allocations et aides financières. Octroyées par Pôle Emploi et d’autres organismes, ces aides ne peuvent évidemment être obtenues que sous certaines conditions. Dans tous les cas, elles vous permettront de pouvoir financer une partie de votre projet de création d’entreprise.

📝 À noter : depuis le 1er janvier 2024, France Travail remplace Pôle emploi. Ce nouvel organisme bénéficie de missions étendues ainsi que d'un accompagnement amélioré pour les chercheurs d'emploi. 

Parmi les aides à la création d’une EURL que vous pouvez songer à solliciter, il y a notamment :

  • L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE)
  • La prime d’activité de la CAF
  • Le dispositif ACRE (aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise)
  • Les subventions accordées par le Conseil régional
  • Les dispositifs de BPI France

Comment cumuler EURL et ARE ?

L’ARE est une allocation perçue par les demandeurs d’emploi et chômeurs inscrits à France Travail. Si vous envisagez de monter votre EURL, sachez que vous pouvez maintenir vos allocations chômage.

Pour pouvoir continuer à bénéficier de vos allocations chômage après l’immatriculation de votre EURL, vous devez suivre les étapes suivantes :

  • Remplir les conditions d’attribution de l’ARE (privation involontaire d’emploi, âge, période minimale de travail, etc.) ;
  • Maintenir votre inscription à France Travail et garder votre statut de demandeur d’emploi ;
  • Effectuer une demande de maintien partiel ou intégral de l’ARE.

Selon les cas, vous pourrez être éligible au maintien intégral ou partiel de l’ARE :

  • Si vous êtes éligible au maintien intégral, vous n’avez qu’à informer votre agence France Travail. Plusieurs documents sont alors requis : l’extrait Kbis de votre EURL ainsi que les statuts (précisant l’absence de rémunération) et les annexes éventuels.
  • Pour un maintien partiel, vous devez effectuer une déclaration mensuelle d’activité professionnelle. Il s’agit d’informer votre agence France Travail du montant de votre rémunération (par le biais d’une fiche de paie).

À quoi correspond l’alternative de l’ARCE ?

L’ARCE est une allocation destinée aux demandeurs d’emploi qui désirent monter leur propre EURL. Ce projet peut ainsi prendre la forme d’une création ou bien d’une reprise d’entreprise.

Versée par Pôle Emploi, cette aide financière est attribuée sous la forme de capital. Elle correspond à 45 % du montant de l’ARE et est versée en deux fois : 50 % au début de l’activité et le reste 6 mois plus tard.

À noter : depuis le 1er avril 2025, le second versement de l'ARCE est conditionné à la non-reprise d'une activité en CDI à temps plein.

ARCE : pour quel entrepreneur ?

Pour obtenir l’ARCE et ainsi financer votre projet entrepreneurial, vous devez vous conformer à certaines conditions essentielles :

  • Être un demandeur d’emploi (inscription à une agence France Travail) ;
  • Bénéficier de l’ARE ;
  • Avoir obtenu l’ACRE.

À noter que ces conditions sont cumulatives.

La marche à suivre pour bénéficier de l’alternative de l’ARCE

En ce qui concerne la procédure à respecter pour profiter de l’alternative de l’ARCE, elle s’opère comme suit :

  • Effectuer une demande d’ARCE auprès de son agence France Travail ;
  • Joindre un justificatif attestant de la création ou de la reprise d’une EURL dans le cadre du dispositif ACRE.

Pour en savoir davantage sur la SARL, pensez à télécharger notre guide sur la création de SARL.

 

 

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