
Associé et salarié d’une SAS : est-ce possible ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Le retrait d’un associé de SAS peut survenir à tout moment dans la vie d’une société, que ce soit pour cause de conflit, de changement de projet professionnel ou de volonté de céder ses parts.
Mieux vaut anticiper ce type de situation, car un départ mal encadré peut freiner l’activité de l’entreprise et créer des tensions internes. Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Le retrait d’un associé de SAS désigne le départ volontaire d’un associé de SAS qui souhaite se désengager de la société et récupérer tout ou partie de son apport.
📝 À noter : la situation de l’exclusion d’un associé de SAS est donc ici écartée. L’exclusion, souvent encadrée par les statuts ou un pacte d’actionnaires, obéit à des règles différentes et repose généralement sur un motif grave ou une faute.
Dans une SAS, connue pour sa grande liberté statutaire, le retrait est envisageable dans deux cas principaux :
En principe, un associé de SAS ne dispose pas automatiquement d’un droit de retrait. Ce droit ne peut exister que s’il a été expressément prévu dans les statuts de la société ou dans un pacte d’actionnaires.
Pour permettre ce type de départ volontaire, il est nécessaire d’insérer dans les statuts une clause de variabilité du capital social. Cette clause autorise la société à faire évoluer le montant de son capital en fonction des entrées ou des sorties d’associés, sans devoir modifier les statuts à chaque fois.
Si cette variabilité est prévue, on peut alors ajouter une clause de retrait, soit dans les statuts, soit dans un pacte d’actionnaires. Cette clause encadre les conditions dans lesquelles un associé peut faire valoir son droit de retrait :
⚠️ Attention : la procédure impose d’informer les autres associés par une lettre de retrait d’un associé de SAS adressée à la présidence, conformément aux modalités prévues par les statuts ou le pacte.
L’exercice du droit de retrait en SAS modifie en profondeur l’équilibre interne de la société. Ce type de départ volontaire implique :
Sur le plan juridique, le retrait entraîne la réduction du capital social à hauteur des actions annulées. Cela suppose :
🛠️ En pratique : le retrait peut donc ralentir temporairement la gestion administrative de la société.
Sur le plan financier, la trésorerie de la SAS peut être affectée, notamment si la société doit rembourser la valeur réelle des actions à l’associé sortant. Plus la part détenue est importante, plus l’impact sur les finances peut être conséquent.
Cette situation peut également compliquer certains projets en cours, si la trésorerie disponible avait déjà été mobilisée.
Côté gouvernance, le départ d’un associé impliqué dans la stratégie ou les décisions clés peut créer un déséquilibre organisationnel. Si cette personne exerçait des fonctions de direction ou possédait un pouvoir de blocage, il faudra repenser la répartition des rôles, et parfois même modifier les statuts pour adapter la prise de décision à la nouvelle configuration.
Enfin, les relations entre associés sont également concernées. La sortie d’un membre modifie souvent la dynamique de groupe, les équilibres de vote et les alliances existantes.
Un associé veut quitter la société : comment faire ? La mise en œuvre d’un droit de retrait prévu dans les statuts ou un pacte d’actionnaires suit une procédure précise, à respecter pour garantir la validité du retrait et éviter les litiges.
Voici les principales étapes à suivre :
Avant toute démarche, il faut relire attentivement les statuts de la SAS et tout pacte d’actionnaires pour s’assurer qu’un droit de retrait de la société commerciale a bien été prévu. Cette clause doit préciser :
📝 À noter : une lecture attentive permet aussi d’anticiper les éventuelles contraintes ou autorisations à obtenir avant de quitter la société.
Une fois la décision de se retirer prise, il est recommandé d’en informer les autres associés. Même si cette étape n’est pas toujours imposée par les textes, elle reste utile pour préserver une bonne entente et anticiper les conséquences du retrait (gouvernance, répartition du capital, etc.). Cela facilite aussi la préparation des étapes suivantes, notamment la convocation d’une assemblée si nécessaire.
La clause impose généralement une formalisation écrite. L’associé doit donc rédiger une lettre de retrait dans laquelle il exprime clairement sa volonté de quitter la société. Cette lettre doit mentionner :
Elle doit ensuite être envoyée au président de la SAS dans le respect du délai prévu. Elle marque officiellement le point de départ de la procédure.
Le retrait entraîne le remboursement des actions détenues. La valeur de ces titres doit être fixée selon les modalités définies dans la clause (méthode de calcul, expert désigné…).
☝️ Bon à savoir : si aucun accord n’est trouvé sur le montant, les statuts ou le pacte peuvent prévoir la nomination d’un expert.
L’objectif est de fixer une valeur réaliste et équitable, fondée sur la situation financière de la société au moment du retrait.
Une fois les actions annulées, le capital social est réduit à proportion. Cela suppose une modification formelle des statuts, souvent décidée en assemblée générale extraordinaire.
📌 À retenir : la nouvelle répartition du capital doit être actée, notamment si elle entraîne un changement dans les équilibres de pouvoir entre associés ou dans les organes de direction.
La réduction du capital et la sortie de l’associé doivent être enregistrées auprès des impôts et publiées dans un journal d’annonces légales. Un dossier complet doit aussi être déposé au greffe du tribunal de commerce pour mettre à jour les informations légales de la société.
Ces formalités garantissent l’opposabilité du retrait aux tiers.
Le départ d’un associé implique aussi de solder les éventuelles sommes prêtées à la société via un compte courant d’associé. Si des apports en nature ont été réalisés, il faudra négocier leur restitution ou leur valorisation.
En l’absence de clause dédiée, le retrait d’un associé de SAS passe par plusieurs étapes :
Avant toute chose, il faut une fois encore relire attentivement les statuts de la société ainsi que tout pacte d’actionnaires signé par les associés. Ces documents peuvent contenir des restrictions à la cession de titres, comme :
Cette lecture permet de savoir si l’associé est libre de vendre ses actions ou s’il doit d’abord obtenir l’accord d’autres membres.
L’associé qui souhaite partir doit ensuite trouver une issue via une cession de ses actions. Trois scénarios sont possibles :
Le choix dépend du contexte interne, de l’appétence des autres associés, et de la trésorerie disponible dans la SAS.
Avant de conclure une cession, certaines obligations doivent être respectées :
⚠️ Attention : ignorer ces règles pourrait rendre la cession nulle.
Une fois l’acquéreur identifié et les conditions respectées, la vente se formalise par un acte écrit. Ce document précise:
📌 À retenir : il doit être signé par les deux parties, puis transmis au président de la SAS pour mise à jour du registre des mouvements de titres.
La cession doit être déclarée à l’administration fiscale dans un délai d’un mois. Un formulaire spécifique doit être rempli, et des droits d’enregistrement peuvent s’appliquer.
En parallèle, la SAS doit actualiser ses registres juridiques pour refléter le changement d’actionnariat.
Enfin, le départ de l’associé ne se limite pas à la vente des actions. Il faut également solder les éventuels comptes courants d’associé (sommes prêtées à la société) et, si nécessaire, traiter les apports en nature encore en usage.
Ces points doivent être réglés avant la sortie définitive, afin d’éviter tout litige ou déséquilibre financier pour la SAS.
Il est possible de quitter une SAS en tant qu’associé en exerçant un droit de retrait s’il est prévu dans les statuts ou dans un pacte d’associés. À défaut, il devra céder ses parts ou ses actions, soit à un autre associé, soit à un tiers, selon les règles prévues dans les statuts.
Mettre fin à une SAS passe par une décision collective de dissolution prise en assemblée générale. Cette décision entraîne une phase de liquidation, au cours de laquelle les dettes sont soldées, les actifs répartis, puis la radiation de la société est demandée au greffe.
Un associé ne peut pas retirer librement de l’argent de la SAS. Il peut percevoir des dividendes si la société réalise un bénéfice distribuable, ou se faire rembourser un compte courant d’associé, si des fonds ont été apportés à ce titre.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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