Transformer un local commercial en habitation : explications et formalités
Comment fonctionne la taxe d’habitation pour les locataires ?
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
L’assujettissement de la taxe d’habitation a subi des changements importants ces dernières années. Auparavant redevable par tout occupant d’un logement, locataire ou propriétaire, elle est aujourd’hui supprimée sur les résidences principales. Cette taxe, due pour la location des résidences secondaires, est collectée au profit des collectivités territoriales. Qui doit encore payer la taxe d’habitation du locataire en 2023 ? Zoom sur les nouvelles règles de la taxe d’habitation du locataire et du propriétaire.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce que la taxe d’habitation ?
La taxe d’habitation est un impôt local qui contribue au financement des services et équipements publics de votre commune. En pratique, c’est une contribution que vous versez en tant qu’occupant d’un logement pour soutenir les infrastructures locales : écoles, voiries, espaces verts, etc.
Auparavant, propriétaires et locataires étaient redevables de la taxe d’habitation. Depuis 2023, la taxe d’habitation du locataire a été supprimée sur les résidences principales.
☝️ Bon à savoir : la taxe d’habitation est un impôt différent de la taxe foncière. Seul le propriétaire du bien immobilier est assujetti à cette dernière.
Qui doit payer la taxe d’habitation : le locataire ou le propriétaire ?
La taxe d’habitation du locataire sur la résidence principale est supprimée à compter de 2023. En revanche, la taxe d’habitation pour un locataire d’une résidence secondaire reste due. Qui doit s’acquitter de cet impôt ? Le propriétaire ou le locataire du logement ?
Règles de base pour l’assujettissement de la taxe d’habitation en location
La règle de base est la suivante concernant l’assujettissement de la taxe d’habitation : seuls les occupants d’une résidence secondaire doivent s’acquitter du versement de cet impôt.
La taxe d’habitation sur le logement principal n’est pas due depuis 2023 pour les propriétaires ou locataires.
Si vous êtes propriétaire d’une résidence secondaire, vous êtes redevable de la taxe d’habitation au titre de ce bien immobilier, si vous occupiez le logement au 1ʳᵉ Attention, l’occupation ne s’entend pas au sens de « vivre dans le logement ». Si vous n’occupez pas effectivement le logement, mais que vous en êtes le propriétaire au titre d’une résidence secondaire au 1ᵉʳ janvier, le logement est imposé à la taxe d’habitation.
☝️ Bon à savoir : la taxe d’habitation est due pour les locaux meublés occupés par les sociétés, organismes privés ou associations qui ne paient pas de cotisation foncière des entreprises (CFE).
Les biens concernés par le paiement de la taxe d’habitation
La taxe d’habitation sur les résidences secondaires s’applique aux biens suivants :
- Les locations meublées qui en permettent l’habitation (appartement ou maison) ;
- Les dépendances dudit logement, comme un garage, même si celui-ci n’est pas meublé.
📝 À noter : des règles particulières s’appliquent sur les logements en zone de revitalisation rurale (ZRR) concernant l’exonération de la taxe d’habitation pour les chambres d’hôtes et les locaux classés meublés de tourisme. Consultez le service en ligne du service public pour savoir si votre logement est en zone de revitalisation rurale.
Si votre résidence secondaire est vide de meubles au 1er janvier, aucune imposition ne sera émise sur le logement.
⚠️ Attention : dans le cas d’un logement vacant à usage d’habitation (ayant des éléments de confort minimum, mais non meublé), la taxe d’habitation peut être instaurée par les communes ou la taxe sur les logements vacants n’est pas appliquée.
Cas particulier du non-paiement de la taxe d’habitation pour un logement meublé
Si vous êtes propriétaire d’une résidence secondaire considérée comme location meublée, mais que vous n’occupez pas personnellement le logement (ou que vous n’y logez pas un tiers à titre gratuit), vous êtes exonéré de la taxe d’habitation si elle est occupée par des locataires à l’année. En effet, dans ce cas précis vous pratiquez une activité commerciale professionnelle au titre de la location meublée non professionnelle (LMNP), même si vous êtes un particulier. Vous êtes donc redevable de la taxe foncière des entreprises (CFE), non cumulable avec le versement de la taxe d’habitation.
💡 Astuce : si vous souhaitez en savoir plus sur la fiscalité d'une location meublée, vous pouvez consulter notre fiche pratique et obtenir toutes vos réponses.
Si vous êtes propriétaire d’une résidence secondaire, vous devez déclarer l’occupation des lieux aux services fiscaux pour indiquer l’identité des occupants de votre résidence secondaire meublée (vous ou des locataires).
Pour l’année 2023, la date limite de cette déclaration était le 10 août 2023. À compter de 2024, cette déclaration devra être faite avant le 1er juillet.
Cette nouvelle obligation déclarative permet à l’administration de taxer correctement les contribuables et de mieux identifier les locaux imposés à la taxe d’habitation.
🛠️ En pratique : pour chacun de vos locaux, vous devez, en tant que propriétaire, indiquer à l’administration fiscale à quel titre vous les occupez (résidence principale, secondaire ou logement vacant).
Si votre résidence secondaire est occupée par des locataires, vous devez alors indiquer l’identité des occupants et la période d’occupation pour le logement concerné. Cette déclaration, préremplie par les services fiscaux, est à vérifier et valider dans votre espace personnel sur le site impots.gouv.fr (rubrique : gérer mes biens immobiliers). La non-déclaration d’occupation des lieux est passible d’une amende de 150 euros.
Cette déclaration n’est pas à faire chaque année. Une modification déclarative doit être apportée seulement en cas de changement de situation d’occupation du bien immobilier, avant le 1er juillet.
⚠️ Attention : si vous ne louez pas votre résidence secondaire meublée à l’année (vous la gardez pour vous une partie de l’année ou pour vos proches, et que vous la mettez en location pendant l’autre partie de l’année, vous serez redevable de la taxe d’habitation ainsi que de la CFE.
Locations non meublées, saisonnières ou en colocation, qui paie la taxe d’habitation ?
La taxe d’habitation pour un locataire d’un bien non meublé n’est pas éligible au calcul de ladite taxe. En effet, lorsque le logement n’est pas meublé, aucune taxe d’habitation sur résidence secondaire n’est émise à la charge du propriétaire. Pour le locataire dont ce logement constitue sa résidence principale, il est exonéré de cet impôt depuis 2023.
Si vous louez votre logement sur des plateformes de locations, sachez que la taxe d’habitation pour les locations saisonnières reste à la charge du propriétaire. En effet, la mise en location d’un bien meublé une partie de l’année ne vous exonère pas du paiement de cet impôt puisque pour l’administration vous pouvez jouir personnellement de cette résidence secondaire sur une partie de l’année.
Enfin, la taxe d’habitation pour un locataire, étudiant ou non, dans le cadre d’une colocation n’est plus due depuis 2023 si ce logement constitue sa résidence principale. Est considérée comme résidence principale pour un étudiant un logement qu’il occupe au moins huit mois dans l’année, et où se situent ses centres d’intérêts matériels (en opposition de sa résidence secondaire pour ses activités de loisirs). Le propriétaire, quant à lui, n’a pas à s’acquitter du versement de cette taxe si le bien est loué toute l’année. Il doit simplement procéder à la déclaration d’occupation des lieux.
☝️ Bon à savoir : la taxe d’habitation pour un locataire non imposable reste due. Cela ne constitue pas un critère d’exonération au titre de la taxe d’habitation, tout comme un étudiant boursier. Si vous êtes dans cette situation, vous bénéficiez cependant, comme tout contribuable, de l’exonération de la taxe d’habitation sur votre résidence principale à compter de 2023.
Comment est calculée la taxe d’habitation du locataire ?
En ce qui concerne la taxe d’habitation d’un locataire, son prix varie d’une commune à une autre. En effet, même si les modalités de calculs sont les mêmes pour toutes les communes, le taux d’imposition est voté par les collectivités territoriales.
Le calcul de la taxe d’habitation est basé sur la valeur locative cadastrale du logement et de ses dépendances. Cette valeur locative est revalorisée chaque année, en fonction de la variation de l’indice à la consommation. Les taux votés par les collectivités locales sont ensuite appliqués à la valeur locative pour déterminer le montant de la taxe d’habitation due pour le logement.
Le calcul de la taxe d’habitation sur la résidence secondaire est établi sur l’année entière. Elle est due par le locataire d’une résidence secondaire occupant le bien au 1er janvier.
☝️ Bon à savoir : si vous déménagez en cours d’année, vous restez redevable de la totalité de la taxe d’habitation, calculée sur l’année civile, sur le logement que vous occupiez au 1er janvier.
Quand faut-il payer la taxe d’habitation en tant que locataire ?
L’avis d’imposition relative à la taxe d’habitation vous est envoyé au cours du 3e trimestre de l’année. Le montant notifié peut être réglé par courrier, ou sur votre espace fiscal en ligne.
Sur votre espace personnel sur le site impots.gouv.fr, vous trouverez toutes les informations nécessaires au règlement de la taxe :
- le montant dû au titre de la taxe d’habitation ;
- le délai de paiement ;
- les moyens de paiement acceptés.
L’échéance de règlement de la taxe d’habitation diffère selon si vous êtes mensualisé ou non, et peut varier d’une année à l’autre.
📝 À noter : depuis 2019, tout impôt supérieur à 300 euros doit être payé par voie électronique. Il vous est possible de régler cet impôt par un paiement direct sur le site des impôts, ou par prélèvement bancaire en fournissant votre RIB ou IBAN à l’administration.
Qu’est-ce que l’exonération progressive de la taxe d’habitation ?
La loi de finances pour 2020 a instauré la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales. Cette suppression fait suite à la loi de finances pour 2018, qui vise à étaler cette suppression progressivement, jusqu’à sa suppression en 2023.
L’exonération progressive de la taxe d’habitation a été mise en place en vue d’alléger la charge fiscale des ménages à revenus modestes. Cette exonération concernait les locataires et propriétaires, uniquement pour leur résidence principale. Elle s’appliquait aux ménages non soumis à l’impôt sur la fortune (ISF) et dont le revenu fiscal de référence ne dépassait pas un certain seuil.
Ainsi, pour les foyers les plus modestes, le montant de leur taxe d’habitation s’est vu diminuer de 30 % en 2018, 65 % en 2019 et une exonération totale de la taxe en 2020. Pour les foyers n’ayant pas bénéficié de cette première vague d’exonération, les mêmes baisses se sont appliquées successivement entre 2021 et 2023.
Depuis le 1er janvier 2023, tous les propriétaires ou locataires sont exonérés de la taxe d’habitation sur leur résidence principale.
FAQ
Qu’est-ce qu’on paye quand on est locataire ?
Si vous êtes locataire de votre résidence secondaire, vous devez vous acquitter de la taxe d’habitation. En revanche, si vous êtes locataire de votre résidence principale, vous ne payez plus de taxe d’habitation depuis le 1er janvier 2023.
La redevance télé, ou contribution à l’audiovisuel public, est également supprimée pour tous les logements depuis 2020. Il reste à votre charge la taxe des ordures ménagères locataire, et les éventuelles charges locatives applicables à votre logement.
Comment savoir si mon logement est soumis à la taxe d’habitation ?
Depuis le 1er janvier 2023, un logement est soumis à la taxe d’habitation seulement pour les locataires ou propriétaires de résidences secondaires.
Quelles sont les conditions pour ne pas payer de taxe d’habitation ?
Vous êtes exonéré du règlement de la taxe d’habitation pour une résidence secondaire meublée si vous n’occupez pas vous, ou un tiers à titre gratuit, le logement sur tout ou partie de l’année. Vous devez alors effectuer une déclaration d’occupation des lieux aux services fiscaux pour indiquer l’identité des occupants.
Également, vous êtes exonéré du règlement de la taxe d’habitation si vous quittez votre logement principal pour entrer dans un établissement spécialisé (maison de retraite ou centre de soin de longue durée). Votre ancien logement, considéré alors comme une résidence secondaire, n’est alors pas soumis à la taxe d’habitation (même si vous le prêtez ou le louez).
Note du document :
4,7 - 13 vote(s)
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous avez des questions ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
-
Transformer un local commercial en habitation, c’est possible ? Oui ! Toutes nos explications dans cet article !
-
Droit au bail : guide complet 2025
Lorsqu’un locataire vous cède son bail commercial, vous êtes tenu de lui verser, en contrepartie, une indemnité appelée droit au bail.Lire la suite -
Le bail commercial de A à Z
Le bail commercial ? Beaucoup de questions et toutes les réponses ici pour louer votre local commercial sereinement !Lire la suite -
Achat d’un local commercial : avantages, procédure, frais
L’achat d’un local commercial peut s’avérer être une option très avantageuse. Avantages, démarches et frais de notaire, on vous explique.Lire la suite -
Vente d’un fonds de commerce : délais, formalités, frais
Avant de se lancer, il est indispensable de prendre le temps de s’informer sur les spécificités et les règles qui entourent la vente d'un fonds de commerce.Lire la suite -
Que faut-il savoir sur la plus-value de cession d’un fonds de commerce ?
Le vendeur est imposé sur la plus value de cession de son fonds de commerce. On vous explique les calculs et les cas d'exonération.Lire la suite