
IS ou IR : comment choisir ?
Sandra Nussbaum
Diplômée d'un Master II en Droit Fiscal à la Faculté de droit de Lyon III
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Au moment de créer votre entreprise il est important de vous poser la question du régime fiscal applicable. Le choix dépend du statut juridique de la société que vous souhaitez créer et de votre situation personnelle. La fiscalité des entreprises est en effet une composante essentielle de la réussite de votre activité.
Nous vous aidons à comprendre quel régime fiscal est applicable en fonction du statut juridique de l'entreprise et s'il est préférable pour vous de conserver l'imposition de principe ou d'opter pour l'IS ou l'IR.
Quelle différence entre IR (impôt sur le revenu) et IS (impôt sur les sociétés) ?
Lorsqu’une société est soumise à l’IR elle n’est redevable d’aucun impôt sur les bénéfices. Seuls les associés sont imposables en leurs noms personnels en fonction du capital qu’ils détiennent. C’est ce principe qui s’applique en matière de fiscalité des SCI.
À l’inverse si la société est assujettie l’IS, elle paie chaque année des impôts sur les bénéfices nets qu’elle réalise. L’entrepreneur sera personnellement imposé uniquement sur les rémunérations (en tant que dirigeant) et/ou les dividendes (en tant qu’associé) perçus. C’est ce principe qui s’applique en matière de fiscalité des SASU (et des SAS).
Quel est le principe d’imposition en fonction du statut juridique de la société ?
Attention, si vous avez décidé d'opter pour un cumul de deux statuts, les règles de fiscalité peuvent être amenées à changer. Par exemple, si vous avez choisi le cumul micro-entreprise et SASU, par défaut votre SASU est soumise à l'IS et votre micro-entreprise à l'IR, sauf si vous avez opté pour l'IR pour votre SASU également.
Quel choix en fonction de quelle situation ?
- Si vous souhaitez profiter du régime micro-entrepreneur : dans cette hypothèse, la question ne se pose pas, car la possibilité de bénéficier du régime fiscal du micro-entrepreneur est uniquement possible en cas d’imposition à l’IR.
- Si votre entreprise risque d’être déficitaire au début de son activité : dans cette situation, le choix de l’IR peut être intéressant si vous avez par ailleurs d’autres revenus imposables. En effet, les pertes liées à l’activité peuvent directement être imputées sur le revenu global du foyer fiscal, c’est-à-dire sur les revenus du conjoint ou encore sur les revenus fonciers. Le déficit de la société viendra donc diminuer le montant de l’impôt sur le revenu. Si votre société est tout de même imposée à l'IS, sachez que les pertes sont reportables sur les bénéfices des 10 prochaines années.
- Si les revenus de votre foyer sont faibles : le barème de l’IR est progressif et le taux d’imposition varie de 0% à 45%. À l’inverse, le taux de l'IS est fixe et s'élève à 25%, avec la possibilité de profiter d’un taux réduit de 15% pour les 42.500 premiers euros de bénéfices. Si votre taux d’imposition personnel est supérieur à 25% il est alors souvent judicieux d’opter pour l'IS. Sachez que si votre exercice social a démarré en 2022 et se termine en 2023, les bénéfices de votre entreprise sont soumis aux taux d'IS de 2022. Dans ce cas, vous êtes soumis au taux de 15% jusqu'à 45.500€ de bénéfices et 25% au-delà de ce seuil.
- Si vous êtes dirigeant et associé de votre société et vous versez une rémunération significative : le fait d’opter pour l’IS peut être opportun, car la rémunération que vous allez vous verser pour vos fonctions de dirigeant sera directement déductible du résultat imposable de votre société. Le montant de l’IS à payer sera donc plus faible.
Ces informations vous permettent d'y voir plus clair dans votre choix entre l'IR et l'IS. Pour autant, il faut garder à l'esprit qu'il n'existe pas une bonne solution, votre situation peut rentrer dans plusieurs catégories et elle reste évolutive !
Bon à savoir : vous souhaitez en savoir plus concernant l'imposition de votre entreprise ? Obtenez toutes les réponses à vos questions dans notre Guide complet sur la fiscalité.
Sandra Nussbaum
Diplômée d'un Master II en Droit Fiscal à la Faculté de droit de Lyon III
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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