
BSA et BSPCE : le point complet sur ces mécanismes d’intéressement
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Lorsqu’une entreprise constate des pertes trop importantes ou récurrentes, sa situation financière peut devenir préoccupante. L’un des principaux signes de fragilité d’une entreprise est la perte de la moitié du capital social. Une procédure doit alors être suivie et plusieurs issues sont possibles. Legalstart vous détaille les démarches à suivre.
Mini-Sommaire
La perte de capital correspond à une diminution des capitaux propres.
La perte de la moitié du capital social se traduit par des capitaux propres inférieurs à la moitié du montant de son capital social, compte tenu des pertes dégagées par la société.
Il ne s’agit donc pas forcément des pertes financières constatées sur le dernier exercice comptable. Cela peut être dû à l’accumulation de pertes sur plusieurs années.
🔎 Zoom : au cours de la vie d’une société, le montant des capitaux propres peut varier. En effet, les fonds propres peuvent être positifs ou négatifs. En pratique, dégager des capitaux propres négatifs signifie que la société n’est pas en très bonne santé financière. Dans cette situation, plusieurs paliers sont à distinguer. L’heure est grave notamment lorsque les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital social d'une SARL ou que les capitaux sont inférieurs à la moitié du capital social d'une SAS par exemple. Dans ce cas, plusieurs issues sont envisageables.
Pour calculer la perte de la moitié du capital social, il faut additionner l’ensemble des capitaux propres de la structure. Si le montant total est inférieur à la moitié des capitaux propres, alors l’entreprise a bien perdu la moitié de son capital social.
Le capital social correspond aux apports des associés lors de la création de la société. Le montant à considérer est celui indiqué dans les statuts et sur le Kbis. La question de la libération partielle ou totale du capital social n’est pas à prendre en compte ici.
Quant à eux, les capitaux propres correspondent aux fonds propres d’une société. Ils représentent, avec les dettes, une partie du passif de la société. Tandis que les dettes désignent l’ensemble des sommes dues par la société aux tiers (fournisseurs, banques, etc.) les capitaux propres représentent tout ce que la société doit à ses associés.
Les capitaux propres sont constitués de l’ensemble des ressources de l’entreprise :
📌 À retenir : il ne faut donc pas confondre capitaux propres et capital social, le second étant une composante du premier.
Cette situation doit obligatoirement figurer sur son extrait Kbis. De fait, les personnes tierces sont informées, ce qui peut impacter négativement l’image de la société.
Si l’entreprise constate que son capital social est inférieur à la moitié des capitaux propres, le sort à réserver à l’entreprise relève de la décision des associés. Deux solutions sont possibles :
Si les associés souhaitent procéder à la dissolution anticipée de la société, ils doivent suivre les démarches nécessaires à la dissolution - liquidation d’une société.
Ils peuvent décider de continuer l’activité malgré la perte de la moitié du capital. Dans ce dernier cas, ils disposent d’un délai de deux ans pour reconstituer les capitaux propres de la société.
Que les associés décident ou non de maintenir l’activité en cas de perte de plus de la moitié du capital social, les formalités à accomplir suivent les mêmes étapes : la convocation des associés, la publication de la décision, le dépôt de la situation. Les démarches ultérieures dépendent de la décision des associés.
Dans les deux cas, il faut :
La convocation des associés en assemblée générale extraordinaire a lieu dans un délai de 4 mois à compter de la clôture de l’exercice comptable. Les associés doivent choisir entre la poursuite de l’activité ou la dissolution de la société.
☝️ Bon à savoir : cette obligation a vocation à s’appliquer à toutes les sociétés commerciales telles que les SARL, EURL, SAS, SASU. Elle ne concerne cependant pas les SNC et les SCS, ni les entreprises en cours de procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire.
Au terme de la séance, les associés votent pour ou contre une dissolution. Les modalités de vote et de quorum dépendent de la forme juridique de l’entreprise. Un procès-verbal (PV) est ensuite établi et signé par les associés.
💡 Astuce : il existe en ligne des modèles de PV de perte de la moitié du capital social pour une SAS ou toute autre forme juridique.
Telle que le précise le Code de commerce, la décision des associés doit faire l'objet d’une publication dans un journal d’annonces légales. Elle est à mener sous un délai d’un mois suivant l’assemblée générale.
Les informations suivantes sont à inscrire dans l’avis :
Une attestation de parution est ensuite envoyée à l’entreprise.
L’entreprise doit informer l’administration de sa situation et de la décision des associés en remplissant un formulaire sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. Elle doit fournir les documents suivants :
Comme l’expose le Code de commerce, l’entreprise dispose d’un délai de deux ans pour reconstituer ses capitaux propres. La régularisation peut se faire de différentes manières :
Si l’entreprise n’a pas réussi à régulariser sa situation au cours des deux ans, elle peut procéder à une réduction du capital. Un délai supplémentaire de deux ans lui est accordé pour mener à bien cette procédure. Le capital social doit alors être inférieur ou égal à 1% du total du bilan du dernier exercice social.
☝️ Bon à savoir : les sociétés anonymes (SA) nécessitent un capital social minimum de 37.000 euros. La réduction doit respecter le seuil le plus élevé entre le seuil minimum imposé par la loi ou le seuil est 1 % du total du bilan. Cette possibilité fait partie des seuils décidés dans le cadre d'un décret datant de 2023.
Lorsque l’entreprise a régularisé sa situation, elle doit :
📝 À noter : la publication d’un avis de publication dans un journal d’annonces légales n’est pas obligatoire.
Au cours de l’assemblée générale extraordinaire, les associés votent la dissolution de l’entreprise. Ils nomment alors un liquidateur en charge de procéder à la dissolution (un dirigeant, un associé ou une personne tierce). Son nom est inscrit sur le PV de dissolution. C’est lui qui effectue ensuite toutes les démarches administratives.
Une fois que l’administration est informée de la dissolution de l’entreprise, le liquidateur se charge de procéder à l’inventaire des actifs et des passifs. Il vend les biens immobiliers et les meubles afin de rembourser les créanciers. S’il reste un boni de liquidation, il est réparti entre les associés au prorata de leurs apports.
Une fois la phase de liquidation achevée, le liquidateur convoque les associés pour exposer les comptes de l’entreprise. Si les associés les valident, ils donnent quitus au liquidateur. Un PV est établi pour acter la dissolution de l’entreprise.
Le liquidateur se charge ensuite de :
💡 Astuce : Legalstart vous conseille et vous accompagne dans vos démarches administratives suite à la perte de votre capital.
Il est obligatoire de respecter la procédure de perte de moitié de capital. Le cas inverse, l’entreprise s’expose à :
Oui, il demeure possible de transformer une société avec des capitaux propres négatifs, mais cette situation comporte des risques. Les entreprises qui sont dans cette situation consultant alors un expert-comptable ou un avocat pour savoir qu’elle est leur marche de manœuvre dans leur cas particulier.
Ce terme est utilisé dans deux contextes distincts. Il peut désigner, d’une part, le fait qu’un investisseur ait vendu un actif à un tarif inférieur à son prix d’achat. D’autre part, du côté d’une entreprise, cela signifie que ses capitaux propres ont diminué, souvent suite à des pertes financières successives.
Plusieurs méthodes permettent de récupérer les capitaux propres : générer des bénéfices conséquents, augmenter le capital social par apport (en numéraire ou en nature) ou par incorporation des réserves ou des primes d’émission éventuelle ou encore demander aux associés d’abandonner des comptes courants d’associés.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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